Nous avons créé le Mouvement des Citoyens
après la guerre du Golfe et dans la suite de Maastricht. |
Nous avons créé le Mouvement des Citoyens après
la guerre du Golfe et dans la suite de Maastricht. Il était devenu
évident que le Parti socialiste n'était plus le parti d'Epinay.
Il avait choisi de se soumettre au " nouvel ordre mondial ",
qui n'était que la préfiguration de la mondialisation financière.
Ils avaient en même temps opté pour sa version continentale,
c'est-à-dire pour une construction fédéraliste de
l'Europe, même si les partisans de l'improbable fédération
des Etats-nations s'exprimaient encore avec prudence. Beaucoup se souviennent
de cette période qui ne fut pas toujours facile à vivre.
De l'autre rive, nous parvenaient parfois de rares signaux. Ils étaient,
il faut bien le reconnaître, de faible intensité.
Nous avons pensé que la le Parti socialiste allait commencer à
se ressaisir, lorsque Lionel Jospin a évoqué un droit d'inventaire
sur les deux septennats finissants. Aussi, lorsqu'il a annoncé
sa candidature à la Présidence de la République,
en janvier 1995, nous avons été parmi les premiers à
le soutenir. Ensuite, le scrutin passé, nous avons pleinement participé
à la marche et aux discussions qui ont conduit, au printemps de
1997, à la victoire de la gauche plurielle. Alors, nous avons cru
sincèrement à un redressement républicain, le 19
juin 1997, quand Lionel Jospin prononça son discours de politique
générale. Le thème central en était : "
En tout domaine, faire retour à la République ".
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Séduit par les apparences de l'idéologie
libertaire, le Parti socialiste n'a pu comprendre qu'il perdait sont meilleur
allié. |
Je ne vais pas énumérer,
ici et maintenant, les reculades successives du gouvernement, jusqu'à
sa résignation devant les amis des poseurs de bombes en Corse. Vous
connaissez aussi bien que moi cette triste histoire. En revanche, je veux
insister sur l'origine profonde de cette évolution néfaste.
Le Parti socialiste a délibérément choisi de privilégier
son alliance avec les Verts. A partir de l'élection européenne
de juin 1999, cette alliance est même devenue l'axe stratégique
de la majorité plurielle. Ne sachant plus sur quel pied danser, le
Parti communiste a suivi.
Restait évidemment le Mouvement des Citoyens. Restait plus particulièrement
Jean-Pierre Chevènement. Les termes de l'alternative étaient
simples : il devait se soumettre ou se démettre. Vous connaissez
l'homme. Vous connaissez l'histoire. Vous en connaissez la fin. Je ne
vais donc pas vous la raconter.
Séduit par les apparences de l'idéologie libertaire, le
Parti socialiste n'a pu comprendre qu'il perdait sont meilleur allié.
Il s'est laissé entraîner. Il s'est éloigné
du peuple. Souvenez-vous sur quels thèmes Lionel Jospin a terminé
sa campagne : le cannabis, la suppression de la soi-disant double peine
et le droit de vote à dix sept ans.
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La France de 2002 est un pays où les élites
ont abandonné la Nation au Front national. |
Nous devons donc rester fermes sur les positions que Jean-Pierre Chevènement
a développées tout au long de cette campagne présidentielle.
Le Mouvement des Citoyens en a été l'ossature pratique et
matérielle. Je sais combien les militants se sont dévoués
sur le terrain, dans les départements, dans les villes, dans les
campagnes. Ce ne fut pas toujours facile, mais ce fut toujours utile.
Vous avez su aussi agréger des hommes et des femmes venus de tous
les horizons politiques. Dans l'ensemble, ce rassemblement s'est bien
passé. Les quelques difficultés, qui ont pu surgir ici ou
là, n'ont rien d'anormal dans une telle situation. A tous les niveaux,
nous avons appris à nous connaître, nous avons appris à
travailler ensemble.
La situation actuelle montre que plus que jamais la France a besoin de
ce rassemblement de tous les républicains. Plus que jamais, la
France a besoin d'être relevée avec la République.
Bien évidemment, le 5 mai prochain, il faut déposer dans
l'urne un bulletin de vote au nom de Jacques Chirac. Faisons maintenant
une analyse objective. C'est difficile psychologiquement mais c'est nécessaire.
Non, la France de 2002 n'est pas l'Allemagne de 1933. La France de 2002
est un pays où la majorité des élites se sont coupées
du peuple. La France de 2002 est un pays où les élites ont
abandonné la Nation au Front national. La France serait un pays
moisi aux yeux de ses intellectuels médiatiques. La France serait
un petit pays exotique pour ses patrons mondialisés. Ils ont
beau jeu de crier aujourd'hui à la République menacée,
eux qui n'ont eu de cesse démanteler la République.
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Depuis plus de vingt ans, à chaque élection
nationale, les sortants sont sortis |
Les responsables politiques des partis
politiques traditionnels se sont progressivement intégrés
à la mondialisation et à l'européisme. Depuis dimanche,
ils sont encore sous le choc et retrouvent de vieux réflexes. Les
uns ne pensent qu'à créer un parti unique pour gérer
la France pendant cinq ans et pour promouvoir la candidature d'Alain Juppé
en 2007. Les autres ne savent que dire que le suffrage universel aurait
été injuste avec eux. Ils disent tous qu'ils ont reçu
le message. Mais, nul d'entre eux ne fait la moindre proposition pour montrer
qu'il a compris la leçon. Aucun n'est encore disposé à
tirer les enseignements, non pas seulement du scrutin du 21 avril 2002,
mais du fait que, depuis plus de vingt ans, à chaque élection
nationale, les sortants sont sortis.
Un mot quand même sur ceux qui osent accuser Jean-Pierre Chevènement
d'avoir provoqué leur défaite et leur humiliation. Là
encore, ils montrent qu'ils n'ont rien compris. Jean-Pierre Chevènement
a été un ministre de l'intérieur efficace et loyal.
Il a fait des propositions pour lutter contre l'insécurité.
Elles ont été rejetées. Sur la Corse, Jean-Pierre
Chevènement a mis en garde. Il a même présenté
un plan de forte décentralisation cohérent avec les principes
de la République. Il n'a pas été entendu. Il a démocratiquement
assumé ses responsabilités en démissionnant. Il devenait
alors normal qu'il défende devant le peuple sa conception de la
République.
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On ne combat pas efficacement le Front National par l'émotion.
On combat le Front National par la conviction et le débat politique. |
En revanche, on ne peut que regretter ce qui fut pour le moins des imprudences
de langage. Avec l'affaire des cinq cents signatures, Jean-Marie Le Pen
a su se transformer en victime. Or, à ce moment là, Noël
Mamère a débattu avec le leader du FN et s'est fait photographier
avec lui. Or, à ce moment là, Lionel Jospin a compati au
sort de Jean-Marie Le Pen ; il a même publiquement envisagé
de modifier les conditions préalables à la candidature.
Ils n'ont pas saisi l'état d'exaspération du peuple français.
Leur manuvre leur est revenue en boomerang. Je ne sais pas si ces
déclarations ont permis à Jean-Marie Le Pen d'avoir des
signatures supplémentaires. Je sais que ces déclarations
ont banalisé le vote pour Jean-Marie Le Pen. Il devenait un candidat
parmi d'autres.
Alors, faire barrage à Le Pen, comme je l'ai déjà
dit, bien sûr, mais dans les urnes. Défiler, manifester,
sans doute, mais il faut arrêter les actions qui ne peuvent que
favoriser Jean-Marie Le Pen en le présentant, une fois de plus,
en victime, en le présentant finalement en démocrate face
à des gens qui refusent les résultats du suffrage universel.
Le comportement des députés européens est irresponsable.
Les propos du commissaire européen, Chris Patten, sont insultants
pour le peuple français. Les manifestations d'étudiants
et de lycéens peuvent être comprises au vu de la jeunesse
des participants. Mais on ne combat pas efficacement le Front National
par l'émotion. On combat le Front National par la conviction et
le débat politique.
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Une délégation de la direction du Mouvement
des Citoyens participera au défilé du 1er Mai |
Une délégation de la
direction du Mouvement des Citoyens participera au défilé
du 1er Mai et ses responsables et adhérents sont invités à
s'associer à cette démonstration républicaine. Pour
ramener l'extrême droite à son plancher incompressible, 2 à
3 % de l'électorat, il faut restaurer les valeurs de la République,
il faut redonner un véritable contenu au débat démocratique.
Voilà pourquoi, il faut que le monde du travail puisse s'exprimer
ce jour-là.
A nous, maintenant, à nous qui nous reconnaissons dans le Mouvement
des Citoyens de réussir la fondation d'un véritable Pôle
républicain, qui soit la force politique de l'avenir. Je sais que
pour certains d'entre nous il s'agit d'un véritable déchirement.
Le Mouvement des Citoyens est certes une " petite entreprise ",
mais une maison attachante. Elle vient même, malgré les difficultés,
de montrer son efficacité sur le terrain. Mais, un parti politique
n'est qu'un outil. L'ouvrier doit savoir choisir son outil en fonction
de la tache à accomplir. Pour certains d'entre nous, qui suivons
Jean-Pierre Chevènement depuis bientôt quatre décennies,
nous avons pris l'habitude de changer d'outil. L'important est que le
fond reste le même, la forme doit s'adapter.
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Ceux, qui excluent de voter pour Jacques Chirac ne peuvent
plus participer au Pôle républicain |
Nous devons donc réussir l'amalgame de tous ceux qui ont soutenu
la candidature de Jean-Pierre Chevènement, comme nous l'avons toujours
dit, d'où qu'ils viennent. A condition, bien sûr, qu'ils
acceptent, comme nous l'avons aussi toujours dit d'aller à la République.
Or, le 5 Mai, il n'y a aucune hésitation possible entre les deux
candidats. L'un, malgré ses défauts que nous connaissons
bien, est un républicain ; l'autre, avec sa conception ethnique
de la nation, est hors du champs de la République. En conséquence,
ceux, qui excluent de voter pour Jacques Chirac, en laissant planer, pour
le moins, une ambiguïté sur leur intention finale, ne peuvent
plus participer au Pôle républicain. C'est le cas de certains
souverainistes, à commencer par Paul-Marie Couteaux. Nous attendons
aussi des éclaircissements de la part de William Abitbol. En revanche,
Florence Kuntz a été très nette dans le " Figaro
de jeudi 25 avril ", elle a toute sa place au Pôle républicain.
Donc, nous devons fondre dans un même ensemble toutes les composantes
qui se sont retrouvées dans les comités de campagne. Par
souci d'efficacité, pour réussir l'amalgame de ce rassemblement,
le Pôle républicain ne peut être qu'un parti, où
les adhésions se font sur une base individuelle. Evitons toute
formule qui laisserait se perpétuer les différences anciennes.
Elle risquerait de provoquer d'incessantes querelles internes. Elle découragerait
ceux qui n'ont pas connu les époques d'avant.
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Notre tache prochaine est donc d'avoir le plus grand nombre
de candidats possible sous l'étiquette du Pôle républicain |
Pour structurer le Pôle républicain, nous devons
concilier notre présence forte aux élections législatives
de juin prochain et le sérieux de la préparation d'un congrès
constitutif. Notre tache prochaine est donc d'avoir le plus grand nombre
de candidats possible sous l'étiquette du Pôle républicain,
en respectant la diversité de ce rassemblement. Il faut aussi s'assurer
de la parité. Il faut investir des jeunes qui ensemenceront pour
l'avenir. Notre seule réserve est qu'il faut éviter toute
situation qui pourrait favoriser l'élection d'un membre du Front
National. Aujourd'hui il faut s'adresser au peuple de France et nous
savons que c'est ainsi que nous relèverons la gauche avec la France.
Par ailleurs, nous devons préparer le congrès
constitutif du Pôle républicain. Chacun saisit bien la profonde
originalité de ce congrès, qui doit permettre de rassembler
dans la durée toutes les sensibilités qui se sont retrouvées
au cours de la campagne de Jean-Pierre Chevènement. Il faut donc
travailler sérieusement pour que chacun se sente à l'aise.
Il faut élaborer une motion qui fixe une orientation générale
commune à tous. Il faut prévoir des statuts qui conviennent
à tous. Il faut enfin que tout le monde vienne. Le congrès
constitutif de ce rassemblement doit être une phase d'addition.
Ensuite, nous devons pouvoir passer à une phase de multiplication.
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Le vendredi 10 Mai se tiendra un congrès extraordinaire
du Mouvement des Citoyens. |
Pour réussir cette belle opération, il ne faut pas confondre
vitesse et précipitation. Aussi, au nom du secrétariat,
je vous propose de procéder en deux temps. Le vendredi 10 Mai se
tiendra un congrès extraordinaire du Mouvement des Citoyens. Il
aurait pour ordre du jour d'entériner la fusion à terme
du MDC dans le Pôle républicain. Plus concrètement,
il devra voter la transformation de l'association de financement du Mouvement
des Citoyens en association de financement du Pôle républicain.
Le lendemain, se tiendront les assises de la refondation républicaine.
Leur premier objectif sera d'élire une direction provisoire du
Pôle républicain, sur la base de celle désignée
la 19 janvier dernier. Son second objectif sera de fixer la date et le
cadre du congrès constitutif, qui se tiendra à l'automne
prochain. Son troisième objectif sera de ratifier les candidatures
du Pôle républicain.
Le Conseil National du Mouvement des Citoyens doit se prononcer aujourd'hui
sur ce calendrier. Le bureau du Pôle républicain arrêtera,
pour sa part, sa décision lundi matin.
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Après avoir fait notre devoir le 5 mai, nous devons
convaincre nos compatriotes que nous devons relever la France avec la République. |
Chers Amis,
Chers Camarades,
Soyez en sûrs, le Mouvement des Citoyens aura joué dans
ce pays un réel rôle historique. Il aura permis la candidature
de Jean-Pierre Chevènement, dont le résultat, dans les conditions
que vous connaissez, est plus qu'honorable. Il permet de continuer. Il
permet de commencer à passer le relais aux générations
qui suivent. Nous savions, dès le départ, que la refondation
républicaine de la France serait une tache longue et ardue. Nous
continuons le combat.
Mais, nous devons continuer ce combat avec tous ceux qui sont prêts
à s'y joindre. Soyons sérieux, depuis le 21 avril, la vie
politique française est un champ de décombres. Au-delà
de l'urgence à faire barrage à Le Pen, un anti-fascisme
de convenance ne peut servir de boussole. Nous devons donc nous adresser
à tout le peuple de France.
Nous ne pouvons pas laisser la France à son élite résignée
ou à son envers Le Pen. Après avoir fait notre devoir le
5 mai, nous devons convaincre nos compatriotes que nous devons relever
la France avec la République.
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