Les archives de l'actualité au MDC

 

Les archives de l'actualité politique du mois de juillet 2001
Les marchés financiers - Création de valeur et destruction de valeur "
Intervention de Jean-Pierre Chevènement à l'Université d'été du M.E.D.E.F.
30/08/01
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Freinage de l'activité économique
Depuis1999, le gouvernement a renoncé à mener une politique d'action sur les structures économiques et industrielles du pays

28/08/01
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Assasinat de François Santoni
l'objectif d'une paix durable affirmé par les accords de Matignon est aujourd'hui hors d'atteinte

Ce n'est pas le premier assassinat et ne sera certainement pas le dernier

17/08/01
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Reprise d'AOM-Air Liberté
Elle préserve dans l'immédiat la France d'un véritable désastre.

27/07/01
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CORSE
Aujourd'hui le gouvernement fait fausse route.
23/07/01
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PROPOSITION DE LOI visant à garantir l'égale dignité de toute vie humaine
Donner les moyens de vivre dignement à une personne handicapée plutôt que de l'indemniser
16/07/01
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LA TVA A 5,5% DANS LA RESTAURATION
Pour l'emploi, pour le tourisme, pour la cuisine française.
18/07/01
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EDF SE MONDIALISE
Une stratégie aventureuse
11/07/01
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AOM-AIR-LIBERTE
l'issue du second pôle aérien français semble programmée : disparaître

L'Etat, acteur stratégique de notre économie, doit agir en démontrant sa détermination et son courage.

05/07/01
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28/06/01
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Communiqué de JP Chevènement
28/08/01
les gouvernements successifs ont laissé s'installer la dictature des marchés financiers

Le freinage de l'activité économique évoqué par le Premier Ministre était prévisible depuis longtemps. En réalité, il n'a pas été prévu. Depuis1999, le gouvernement a renoncé à mener une politique d'action sur les structures économiques et industrielles du pays. Il s'en est remis à la mondialisation et aux nouvelles technologies pour garantir une croissance sans heurt, censée ramener le plein emploi. En fait, les gouvernements successifs ont laissé s'installer la dictature des marchés financiers. La loi dite de modernisation sociale a entériné le fait que l'Etat se mette désormais aux abonnés absents lorsque tombent les plans sociaux. Ce que propose le Premier Ministre n'est pas à la hauteur des problèmes posés. Certes les baisses d'impôts vont améliorer le pouvoir d'achat mais creuseront inévitablement le déficit budgétaire, avec à l'horizon de la prochaine rentrée un sévère tour de vis. Le gouvernement a abdiqué tout moyen d'agir sur la politique des taux d'intérêt de la Banque Centrale Européenne, sur la politique des changes et donc sur les rapports entre l'euro et le dollar. Contrairement à ce qu'a dit le Premier ministre, ce n'est pas seulement le passage à l'euro lui-même qui va poser un grave problème. Il est nécessaire de mener une politique beaucoup plus hardie :
- revoir le statut de la Banque centrale européenne pour l'obliger à conduire une politique d'argent à bon marché et éviter une trop forte réévaluation de l'euro
- relancer les grands projets industriels et technologiques à l'échelle européenne et nationale - revaloriser le travail et mobiliser les réserves de croissance qui existent dans une population active sans emploi.

S'agissant de la politique de sécurité, ce qui est en cause c'est la cohérence de l'action de la police et de celle de la justice. Pour lutter contre la délinquance, il faut une politique pénale ferme et qui soit la même sur tout le territoire national. Tel n'est pas le cas pour des raisons essentiellement idéologiques. Malgré des réformes positives qui se poursuivent, le gouvernement ne s'en est pas donné les moyens. Prisonnier de l'angélisme d'une partie de sa majorité, le Premier Ministre s'y est refusé. Notre pays a besoin qu'on lui propose une grande ambition. Celle-ci n'est pas au rendez-vous.


 

 

 

Communiqué de Jean-Pierre Chevènement
Paris 17/08/01
L'assassinat de François Santoni fait éclater les illusions sur lesquelles repose le processus de Matignon.

M'étant exprimé devant le Parlement, je n'ai pas jugé utile de commenter l'actualité de l'été, mais trop c'est trop, l'assassinat de François Santoni, un an après celui de Jean-Michel Rossi, fait éclater les illusions sur lesquelles repose le processus de Matignon.

En privilégiant une minorité violente qui poursuit son chantage par la terreur, le gouvernement s'est enfermé dans un tête à tête redoutable avec elle. Les autres élus en sont réduits à jouer les potiches dans les négociations inadmissibles ouvertes notamment par le procureur général et le préfet sur l'amnistie et le rapprochement des terroristes incarcérés. Au bout de combien d'assassinats le gouvernement considérera-t-il comme définitivement hors d'atteinte l'objectif d'une paix durable affirmé par les accords de Matignon ?

En s'étant écarté des voies normales de la démocratie, le gouvernement a affaibli par la perspective d'une amnistie toutes les structures répressives de l'Etat, par ailleurs victimes de graves atteintes au début de l'été. Il est temps de changer de route. Les élus de Corsica Nazione ne doivent pas se borner à condamner hypocritement comme ils l'avaient fait lors de l'assassinat de Jean-Michel Rossi. Ils doivent renoncer explicitement et solennellement à la violence. Les clandestins doivent déposer les armes.


Communiqué de Georges SARRE,
Président du Mouvement des Citoyens
17/08/01
le gouvernement porte la responsabilité d'avoir ouvert le règne de la terreur dans l'île

Le meurtre de François SANTONI n'est pas le premier assassinat et ne sera certainement pas le dernier. Il pourrait ouvrir une longue série. On voit l'inanité de l'amnistie quand la violence demeure et la stratégie des séparatistes déjà divisés pour la conquête d'un pouvoir qu'ils espèrent détenir un jour.

La majorité des Corses profondément républicaine, sait ce que donnerait une Corse souveraine livrée aux convoitises des groupuscules armés. N'ayant pas voulu obtenir l'arrêt de la violence avant d'engager les discussions avec les séparatistes, le gouvernement porte la responsabilité d'avoir ouvert le règne de la terreur dans l'île.

Ce crime à lui tout seul justifie l'analyse de Jean-Pierre CHEVENEMENT, qui a compris d'emblée les dangers d'un processus engagé de telle sorte, et a quant à lui pris ses responsabilités.


Communiqué de Georges SARRE,
Président du Mouvement des Citoyens
27/07/01
Le gouvernement ne peut pas s'exonérer de ses responsabilités vis-à-vis des personnels licenciés.

La reprise du second pôle aérien français par le groupe Holco et Monsieur Corbet préserve dans l'immédiat la France d'un véritable désastre. Cette issue, somme toute favorable, ne doit pas être une " victoire à la Pyrrhus ". Il est à espérer que ce plan de reprise ne sera pas un épisode de plus dans le déjà long et chaotique feuilleton " AOM-Air Liberté ".

Le maintien des deux compagnies épargne les voyageurs du tumulte, rassure les créanciers publics et privés autant qu'il garantit la " continuité territoriale " avec les DOM/TOM et l'existence de certaines dessertes régionales vitales.

Ces réalités ne doivent cependant pas masquer une autre, socialement dramatique : plus de 2000 personnes vont être licenciées. Le gouvernement ne peut plus jouer les Ponce Pilat sur ce dossier, il doit prendre immédiatement des dispositions de reclassement pour les personnels " laissés au sol " en sollicitant par exemple les entreprises publiques.

Un gouvernement qui, il y a quelques mois, a empêché le rachat d'Air Liberté par Air France au nom de la sacro-sainte concurrence ne peut pas s'exonérer aujourd'hui de ses responsabilités vis-à-vis des personnels concernés.


Georges SARRE
Président du Mouvement des Citoyens
23/07/01
les meneurs séparatistes exercent un chantage supplémentaire à la bombe pour faire céder le gouvernement sur la question des détenus
Les attentats n'ont jamais cessé depuis le début du processus de Matignon contrairement à une idée faussement répandue.

Aujourd'hui, un attentat de plus à Borgo près de Bastia a fait 14 victimes - 12 gendarmes et 2 civils -. Cet acte criminel, qui était fait pour tuer, doit être condamné par les élus séparatistes, qui négocient avec le gouvernement, condamné avec force et pas du bout des lèvres.

A l'évidence, les meneurs séparatistes exercent un chantage supplémentaire à la bombe pour faire céder le gouvernement sur la question des détenus.

Après les discussions engagées par le Préfet Jean-Pierre Lacroix, le 20 juillet 2001 à Ajaccio, les séparatistes se croient tout permis. Il est temps de mettre un terme à la dérive que constituent les accords de Matignon où l'on voit l'Etat reculer et les séparatistes avancer à coup de bombes.

C'est en renouant avec l'idée républicaine que le gouvernement sortira du guêpier dans lequel il s'est lui-même placé.

Aujourd'hui, il fait fausse route.


déposée par
Georges SARRE et Jean-Pierre CHEVENEMENT

Pour la première fois, des juges ont reconnu à un plaignant le droit d'être indemnisé pour le seul fait d'être né handicapé.

PROPOSITION DE LOI visant à garantir l'égale dignité de toute vie humaine

Exposé des motifs

Mesdames, Messieurs,

L'arrêt rendu par la Cour de Cassation le 17 novembre 2000, dit " arrêt Perruche ", a provoqué l'inquiétude, parfois l'indignation, tant des juristes, des médecins que de l'ensemble des Français. Pour la première fois, des juges ont reconnu à un plaignant le droit d'être indemnisé pour le seul fait d'être né handicapé. En effet, Nicolas Perruche, né lourdement handicapé à la suite d'une rubéole contractée par sa mère pendant sa grossesse, et qui n'avait pas été détectée par les médecins, demandait, par l'intermédiaire de ses parents, réparation non pas seulement pour le préjudice subi par la mère, mais pour celui subi par l'enfant. La Cour de Cassation a estimé qu'il pouvait être indemnisé du fait de l'erreur médicale qui a empêché sa mère d'avorter. Cette décision très controversée a fait l'objet d'un avis du Comité Consultatif National d'Ethique, rendu le 29 mai 2001, qui a très clairement dénoncé les graves risques de rejet des handicapés que comportait l'arrêt de la Cour de Cassation. La Cour a cependant confirmé que le droit positif actuel conduisait à réaffirmer cette position. Par un nouvel arrêt du 13 juillet 2001, concernant trois cas proches de celui de Nicolas Perruche, elle a précisé que l'enfant peut être indemnisé s'il prouve un lien de causalité entre le préjudice et les fautes commises par le médecin, qui auraient empêché sa mère de décider d'une IVG.

Il est du devoir des représentants du peuple de prendre position sur une question aussi cruciale.

Il n'est pas question ici de contester l'autorité de la chose jugée, mais de constater la nécessité, pour la représentation nationale, de mener une réflexion sur une question lourde de conséquences éthiques.

A l'occasion de l'examen en deuxième lecture du projet de loi relatif à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception, avait été rejeté un amendement adopté par le Sénat sur ce sujet, au motif qu'il était " nécessaire de ne pas légiférer dans la précipitation sur une question aussi délicate ". Mais il semble que la seconde décision de la Cour de Cassation soit un appel au législateur pour qu'il prenne enfin ses responsabilités. Il est du devoir des représentants du peuple de prendre position sur une question aussi cruciale.

Conséquences de la reconnaissance d'un " droit à ne pas naître ":

La décision de la Cour de Cassation peut s'expliquer par un souci d'équité, pour pallier les carences de l'Etat en matière d'aide aux personnes handicapées. Les conséquences en sont multiples : remise en cause de l'égale dignité de toute vie humaine, atteinte au principe d'égalité entre les personnes, puisqu'on admet que la vie d'un handicapé vaut moins que celle de tout autre être humain. Enfin, abandon de la solidarité qui était à la base de notre organisation sociale, puisqu'on préfère indemniser une personne handicapée, dans l'idée que sa naissance est un préjudice, plutôt que de lui donner les moyens de vivre dignement.

la naissance d'un être humain est un fait absolu sur lequel nul ne peut revenir pour en contester la légitimité

Décider qu'il eût mieux valu pour un enfant qu'il ne naquît pas, c'est établir une hiérarchie entre les vies humaines, qui peut cautionner les pires dérives, et c'est revenir sur un des principes fondamentaux de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Cette idée ne remet pas en cause le droit de la mère à choisir d'avorter plutôt que de voir naître son enfant lourdement handicapé, mais elle considère que la naissance d'un être humain est un fait absolu sur lequel nul ne peut revenir pour en contester la légitimité.

En effet, les vies qui sont ainsi contestées sont toujours celles qui diffèrent d'une certaine norme sociale. Mais comment fixer un degré dans la différence, une limite au-delà de laquelle la vie ne vaut pas d'être vécue ? Une telle quantification est non seulement impossible, mais également extrêmement dangereuse. Elle établit un critère du " droit de vivre ", sous couvert d'un prétendu " droit à ne pas naître ".

De plus, la reconnaissance de ce " droit à ne pas naître " constitue pour les médecins et pour les parents une incitation à interrompre la grossesse au moindre doute, en faisant peser sur eux l'éventualité d'une action en justice menée par l'enfant à venir, au nom même de ce droit. Les parents qui choisiront d'accepter leur enfant tel qu'il est, malgré les difficultés tant matérielles que morales, prendront le risque d'être taxés d'irresponsabilité non seulement par le reste de la société, mais même par leur propre enfant.

L'Etat doit prendre en charge ses citoyens les plus faibles, et leur garantir les moyens de vivre dignement.

La décision de la Cour de Cassation signifie donc que la société choisit l'élimination de certains êtres avant même leur naissance, plutôt que la recherche de solutions d'accueil et de soins. L'avis du Comité Consultatif National d'Ethique a souligné ce point, en rappelant les carences graves dans le domaine de l'insertion scolaire et professionnelle des personnes handicapées. L'Etat doit prendre en charge ses citoyens les plus faibles, et leur garantir les moyens de vivre dignement.

Parce que les handicapés doivent être accueillis dans notre société, parce que toute vie humaine à droit à une égale dignité, je vous propose Mesdames et Messieurs les députés, d'adopter la proposition suivante.

Proposition de loi

- L'article 16 du code civil est complété par un alinéa ainsi rédigé: " Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du fait d'être né ".


Communiqué
18 juillet 2001

Ce serait une mesure très efficace pour dynamiser des secteurs entiers de l'économie française : agriculture - viticulture - tourisme.

IL FAUT RAMENER A 5,5% LE TAUX DE LA TVA DANS LA RESTAURATION

La restauration représente un chiffre d'affaires de 110 milliards de francs et emploie 230.000 salariés en France. C'est un secteur capable de créer de nombreux emplois, et la France est la première destination touristique du monde (77 millions de touristes).

Ramener le taux de TVA à 5,5% est d'abord une mesure d'équité. Les restaurateurs achètent des produits alimentaires taxés à 5,5%, mais les repas sont affectés d'une TVA de 19,6%. Les repas a emporter sont taxés à 5,5%, mais la restauration traditionnelle est soumise aux taux plein. L'Italie et l'Espagne, autres destinations touristiques importantes, bénéficient de taux réduits pour la restauration.

Ce serait une mesure très efficace pour dynamiser des secteurs entiers de l'économie française : agriculture - viticulture - tourisme. L'art de vivre, et donc la gastronomie y compris dans la restauration populaire, est au cœur de la civilisation française, et celle-ci a un bel avenir avec le développement du temps libre.

la furie réglementaire de la bureaucratie européenne ne doit pas s'exercer jusque dans nos assiettes

Pour l'emploi. Dans un secteur qui cherche à recruter, où les salaires sont bas, où la réduction du temps de travail rencontre beaucoup d'obstacles, une baisse nette des coûts de 14,1% se traduirait par des créations d'emplois et l'amélioration des conditions offertes aux salariés (la profession estime pouvoir créer 40.000 emplois dans cette hypothèse).
Pour le tourisme. Une réduction des prix, un développement de l'investissement dans la restauration et l'hôtellerie, développeraient nos capacités d'accueil
Pour la cuisine française. La restauration traditionnelle ne doit pas être pénalisée par rapport à la restauration rapide " à emporter ". Les jeunes doivent pouvoir y accéder et ne pas être assignés, pour raison pécuniaire, aux distributeurs de sandwiches. Le développement de la restauration traditionnelle exercera de puissants effets d'entraînement sur la production d'aliments de qualité.

L'harmonisation européenne ne saurait être opposée. L'harmonisation fiscale se justifie pour lutter contre les distorsions de concurrence, mais il n'y a pas concurrence entre le pizzaïolo de Naples, le pub de Londres, ou le restaurant de village en Ardèche. Il est fâcheux que la France n'ait pas inclus la restauration dans la liste des exceptions à la 6ème directive TVA ou dans la liste des services exigeant une intensité particulière de main d'œuvre. Cependant, il est encore possible d'agir et d'obtenir de la Commission de Bruxelles le bénéfice du taux réduit de TVA dans ce secteur d'activité. C'est un test de volonté politique : la furie réglementaire de la bureaucratie européenne ne doit pas s'exercer jusque dans nos assiettes.

Le coût de la mesure sera largement compensé. Ce coût est estimé à 20 milliards -et parfois à 16-, par le gouvernement et à 7 par la profession. On ne saurait en revanche sous-estimer les retombées positives : création d'emplois et embauche de chômeurs, développement de l'activité en raison de la baisse des prix, augmentation consécutive de la base fiscale, marge pour l'amélioration des salaires et recettes fiscales induites. Les réductions d'impôts doivent être ciblées, et stimuler l'activité : la baisse de TVA dans la restauration est un exemple d'une mesure à efficacité rapide.

Pour toutes ces raisons, je demande instamment que la France se batte avec énergie pour obtenir la baisse de la TVA dans la restauration traditionnelle.

 


 

 

Question écrite de Monsieur Georges SARRE,
Député de Paris
à Monsieur le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
11/07/01
Il est regrettable que cette transformation d'une entreprise nationale en groupe mondialisé n'ait jamais été discutée au Parlement.
Depuis trois ans, EDF, service national, s'est lancée dans une politique aventureuse d'achat de parts de marché de l'électricité à travers le monde. Son actuel président déclare que le " Groupe EDF " doit faire en 2005 la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger.

A ce propos, il est regrettable que cette transformation d'une entreprise nationale en groupe mondialisé n'ait jamais été discutée au Parlement. Depuis la loi de nationalisation d'avril 1946, le Peuple français est l'actionnaire unique et collectif d'EDF. Il serait donc normal que ses représentants soient consultés sur ce changement majeur d'orientation, comme le serait une assemblée générale d'actionnaires dans le secteur privé.

Mais aujourd'hui, il y a plus urgent et plus grave. La stratégie d'EDF vient de rencontrer d'importantes difficultés en Italie. Après avoir fait dire publiquement sur la scène internationale au gouvernement français que sa participation dans le capital de Montedison serait au plus symbolique, de l'ordre de 4 %, on a appris dès le lendemain que cette prise de participation s'élevait entre 20 et 25 % selon les modes de calcul.

Le gouvernement italien a réagi vivement et négativement. Se voyant dans une impasse, EDF a appelé au secours la famille Agnelli. Mais, dans ce genre de situation, les chevaliers blancs se comportent rarement en philanthrope. Aussi, il serait nécessaire que les Français connaissent dans les meilleurs délais les termes exacts, précis et détaillés de l'accord financier passé entre EDF et le groupe FIAT. La " campagne d'Italie " d'EDF ne serait-elle pas une victoire à la Pyrrhus ?


 

Communiqué de Monsieur Georges SARRE
Président du Mouvement des Citoyens
05/07/01
deux priorités :
· Contraindre les actionnaires à assumer leurs responsabilités · Maintenir l'ensemble des accords d'entreprise.

Au lendemain du comité d'entreprise extraordinaire du groupe AOM-Air Liberté, faute de projets de reprise avec des moyens financiers " solides " d'ici le 19 juillet prochain, l'issue du second pôle aérien français semble programmée : disparaître par démantèlement ou dans la faillite. De telles perspectives sont socialement et économiquement lourdes, notamment pour les salariés et les régions françaises desservies par ce groupe aérien.

Quelles initiatives le gouvernement prépare-t-il ? Une reprise par Air France est-elle étudiée ? Le gouvernement souhaite-t-il un deuxième groupe aérien ? Quelles mesures seraient arrêtées pour assurer le service sur l'ensemble du territoire national ? (DOM/TOM compris). Que deviendraient les personnels ?

Il est temps que le gouvernement se réveille et propose un véritable plan de sauvetage axé autour de deux priorités :
· Contraindre les actionnaires à assumer leurs responsabilités ;
· Maintenir l'ensemble des accords d'entreprise.
Le gouvernement ne peut pas se mettre aux abonnés absents.


 

Lettre à J.C. Gayssot
28/06/01

la libéralisation de notre espace aérien hasardée dans la précipitation et en dépit du bon sens

Monsieur Jean-Claude GAYSSOT
Ministre de l'Équipement, des Transports et du Logement
246, boulevard Saint Germain 75 007 PARIS

Monsieur le Ministre,


Le 19 juin dernier, les compagnies AOM et Air-Liberté ont été mises en redressement judiciaire. Cette procédure risque de demeurer comme le dernier épisode d'une triste aventure : celle de la libéralisation de notre espace aérien hasardée dans la précipitation et en dépit du bon sens.

Au vu de la situation financière des deux compagnies, la cessation imminente de leur activité semble inévitable si aucune intervention des pouvoirs publics n'avait lieu. Une telle issue serait catastrophique pour au moins 1300 salariés et pour les centaines de milliers d'usagers leur ayant acheté des billets. Elle serait également dramatique pour les DOM-TOM privés d'une desserte régulière et pour certaines régions métropolitaines dans lesquelles un aéroport joue un rôle indispensable de désenclavement. Plus généralement, c'est l'image de la France qui pourrait être atteinte. Alors que débute la saison estivale, personne ne pourra comprendre une telle situation dans un pays qui est, avec ses 75 millions de voyageurs pour la seule année 2000, le premier marché touristique en Europe.

Il n'est plus possible de prétendre laisser à la seule appréciation des intérêts privés le sort d'entreprises dont le rôle pour notre pays est déterminant.
Il n'est plus temps seulement de rechercher les causes de ce désastre qui sont d'ailleurs connues : désengagement de l'Etat sous la pression des instances communautaires, gestion hasardeuse par des dirigeants de sociétés fuyant leurs responsabilités … Il faut désormais, au plus vite, que les pouvoirs publics assument à nouveau le rôle qu'ils n'auraient jamais du abandonner. L'Etat, acteur stratégique de notre économie, doit agir en démontrant sa détermination et son courage.

Je vous demande donc, Monsieur le Ministre, de mettre fin à l'ambiguïté entretenue jusqu'à maintenant par le gouvernement sur ce dossier et votre réponse, hier, à une question d'actualité était empreinte d'un flou artistique préoccupant. Il n'est plus possible de prétendre laisser à la seule appréciation des intérêts privés le sort d'entreprises dont le rôle pour notre pays est déterminant. Le gouvernement doit mettre en œuvre toutes les solutions susceptibles d'éviter un accident industriel dont les effets seraient ravageurs. C'est sur son aptitude à proposer une réponse appropriée que son action sera appréciée car vous n'ignorez pas qu'en politique, on juge sur les faits et non sur les seules intentions affichées.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes sentiments distingués.

Georges SARRE
Président