Les archives de l'actualité au MDC

 

Les archives de l'actualité politique du mois de avril à juin 1999
Comuniqué de G. Sarre, 
30/06/99
A propos du discours de R. Prodi devant la confédération européenne des syndicats 
Les élections européennes du 13 juin 1999
Rapport adopté par le Conseil national du Mouvement des Citoyens le 22 juin 1999 au format rtf
Quelle politique étrangère et de sécurité commune en Europe? La désignation de Monsieur SOLANA fournit une réponse symbolique Communiqué de G. SARRE
4/6/99
La Corse n'est-elle pas pour l'opposition un alibi
Intervention sur la motion de censure déposée par l'opposition
Roland Carraz
25/05/99
Soins palliatifs Proposition de loi tendant à développer l’offre de soins palliatifs et améliorer l’accompagnement des malades à la fin de leur vie
Disons le clairement, il faut prendre garde à une dérive qui ferait de l'Etat le principal accusé tandis qu'on laisserait plus ou moins en repos les responsables des violences et du terrorisme en Corse Corse
   

Romano Prodi, président de la commission européenne
Communiqué de G. Sarre
30/06/99
Lors de son discours devant la confédération européenne des syndicats, le président de la commission européenne, Romano Prodi a clairement annoncé l'orientation ultra-libérale de son mandat. "modernisation et adaptation du modèle social européen", "nouvel équilibre entre flexibilité et sécurité de l'emploi" sont les formulations politiquement correctes pour désigner la dérégulation massive du marché du travail, de l'économie et de la protection sociale. Seuls les naïfs s'étonneront de voir ainsi mis à jour le vrai visage de l'europe ultra-libérale dont sont partisans les démocrates chrétiens désormais majoritaires au parlement européen. Ces orientations sont les conséquences mécaniques du pacte de stabilité et du passage à la monnaie unique. Elles montrent bien que les instances européennes privilégient toujours une politique monétariste qui fait passer la lutte contre l'inflation avant la croissance et le combat pour l'emploi.
Le discours de monsieur Prodi est également en résonnance avec les choix de la très grande majorité des quinze. Le gouvernement français souhaite autre chose et son combat difficile au sein de l'union est loin d'être gagné. Cela rend les discours sur l'europe sociale vains, mais prononcés afin d'illusionner les français.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
   
 
 
 
 

Communiqué de G. SARRE
4/6/99
Quelle politique étrangère et de sécurité commune en Europe? La désignation de Monsieur SOLANA fournit une réponse symbolique. Pour la majorité des pays européens, la seule politique commune est cele de l'OTAN, c'est-à-dire celle des Etats-Unis. Le choix de l'homme lige de Washington est révélateur de l'abandon par la majorité des gouvernants européens de toute volonté d'indépendance. Pour eux, la seule unité de vue qui compte c'est de suivre la politique américaine. Cette décision a au moins le mérite d'ouvrir les yeux et de mettre un terme aux illusions nourries par les chantres de l'intégration. L'Europe européenne n'est pas pour demain.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La Corse n'est-elle pas pour l'opposition un alibi
Intervention sur la motion de censure déposée par l'opposition
Roland Carraz (député MDC) à l'Assemblée nationale le 25 mai 99

La Corse n'est-elle pas pour l'opposition un alibi :

- un alibi pour attaquer le gouvernement et sa majorité, à quelques jours d'une élection nationale;
- un alibi pour ne pas affronter réellement les réalités locales, "le système corse", fondées sur des dérives dont le constat a été dressé par toutes les familles politiques du Parlement. Le rapport Glavany a ainsi été approuvé à l'unanimité;

- mais aussi un alibi contre la République, Une et Indivisible, pour tous ceux qui, en Corse ou ailleurs, ne rêvent que d'abaisser la Nation, de dissoudre l'état dans le fédéralisme, et de lui substituer le gouvernement des régions.

Des rappels nécessaires !

Faut-il rappeler la grottesque et inacceptable mise en scène de Tralunca, un beau soir de janvier 1996 en Corse, à la veille de la visite sur l'île du ministre de l'Intérieur de l'époque ?


Ce fut un chef-d'oeuvre de renoncement et l'exemple absolu d'un rabaissement de la République. L'opposition a aussi un devoir de responsabilité devant le peuple et devant la République! Par ses outrances, elle affaiblit l'Etat. Le Mouvement des citoyens a trop de respect pour la République pour ne pas reconnaître que celle-ci a été, et sous divers gouvernements, trop souvent méprisée en Corse. Le pacte passé à l'Assemblée territoriale entre monsieur Rossi et les nationalistes de Corsica Nazione, vitrine légale du FLNC, qui n'ont toujours pas condamné la violence, est-il vraiment acceptable? M. Rossi était-il vraiment obligé de créer, à l'Assemblée territoriale de Corse, une commission « Europe », et d'en confier la présidence à M. Talamoni?

Cette alliance contre-nature devrait être condamnée par quelques-uns dont je salue l'esprit républicain, mais aussi par l'ensemble de l'opposition. Les paillotes ne sont pas l'avenir de la Corse, mais les symboles d'une économie parallèle, prédatrice, car fondée sur la loi de la jungle et des armes. Ce sentiment est partagé par une immense majorité de Corses qu'il faut soutenir pour poursuivre la politique de reconquête républicaine. Appuyons-nous donc sur cette majorité pour regagner la Corse à la République en mettant un terme aux violences et aux menaces de tous ceux qui rackettent l'île depuis vingt ans sans répugner aux crimes les plus abjects, de tous ceux qui se sont réjouits de la destruction de la paillote parce qu'ils espèrent le retour de l'impunité, de tous ceux qui osent faire applaudir, un an après la disparition du Préfet Erignac, le cri scandaleux d'"Etat assassin"!

Toutes ces questions n'ont qu'un but : cacher l'essentiel, c'est-à-dire faire oublier les résultats concrets et sans précédent obtenus par ce gouvernement, et donc par ses représentants, depuis un an en Corse . Le gouvernement dialogue, mais avec les élus. Il fait la distinction entre ceux qui condamnent et ceux qui ne condamnent pas la violence armée. Avec ce gouvernement, il n'est plus question de tractations ni de connivences. Les efforts réalisés depuis l'assassinat de Claude Erignac ont montré que la République ne se laissait plus impressionner. Progressivement, la situation dans les deux départements corses tend à se rapprocher de celle que connaissent les autres départements français.

Le gouvernement a fait son devoir avec une sincérité, une rapidité et une transparence exemplaires.


Dès qu'il a appris la gravité des faits, il a pris très rapidement les mesures qui s'imposaient vis-à-vis des fonctionnaires impliqués, il n'a fixé aucune entrave sur le chemin de la justice dont l'action ultra rapide est sans précédent. Il a reconnu le "coup dur", et condamné ce "dérapage imbécile" qui fait le jeu de tous ceux qui n'ont que mépris de la loi.

L'affaire de la paillote, dans toute ses dimensions, révèle un énorme besoin de République.

Nos compatriotes attendent sur le dossier Corse, de la part des élus de la Nation, une large volonté pour soutenir une politique indiscutable et nécessaire: l'établissement de l'Etat de droit. Il s'agit bien évidemment du droit républicain. Ce qui est en effet en cause, c'est l'unité de la Nation, c'est la République, Une et Indivisible. C'est l'idée de la France comme communauté de citoyens. Ce dont a besoin la Corse, c'est de l'Etat et de la République.

Elle a besoin de l'exigence et de la vertu républicaine, qui est nécessaire à tous. refusons d'enfermer les corses dans une sorte de problématique ethnique. Il faut combattre le racisme anti-Corse. Il faut rendre hommage aux Corses pour ce qu'ils ont apporté et apportent de meilleur à la communauté nationale. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui repose sur des concepts évolués, qui sont ceux de la citoyenneté française. Ne renonçons pas, par facilité ou par opportunisme, à cet héritage en Corse. Gardons-nous des illusions d'une nouvelle modification institutionnelle. Le rétablissement de la légalité républicaine en Corse ne passe certainement pas par un recul du principe fondamental de l'unité de la république, sauf à ouvrir une boite de pandore dans laquelle s'engouffreraient d'autres régionalistes ultra minoritaires, sans parler de nos quartiers si fragiles. On ne peut à la fois condamner le recours à des mesures d'exception en Corse en matière de sécurité et prôner des mesures d'exception en matière institutionnelle. L'expérience du passé est éclairante et montre que chaque accroissement des pouvoirs locaux s'est traduit par une récupération clientéliste des nouveaux statuts.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 


Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes chers collègues, Les députés du MDC ont pris l'initiative d'inscrire à l'ordre du jour de notre assemblée, une proposition de loi tendant à développer l'offre de soins palliatifs et améliorer l'accompagnement des malades à la fin de leur vie.

Nous savons que soigner c'est guérir ; nous devons apprendre ou réapprendre que soigner c'est aussi permettre au malade de combattre ses souffrances.

La mort et les souffrances liées à son approche ont été,(...), reléguées au ban de notre société. Aujourd'hui, on meurt à l'hôpital
La mort et les souffrances liées à son approche ont été, de façon concomitante avec les progrès de la médecine, reléguées au ban de notre société. Aujourd'hui, on meurt à l'hôpital, loin de son entourage familier, loin des siens. Cette modification des conditions de la mort influe sur le moral du malade mais affecte également le rapport de notre société tout entière à la mort. La médicalisation complète de la mort  est en effet intimement liée à une modification profonde de notre perception. La mort est vécue comme un échec, une remise en cause de notre invulnérabilité et de la croyance en l'omnipotence de la science. Tout se passe comme si, en confinant la mort dans un espace qui lui est propre, on réussissait à la faire disparaître, à faire comme si elle n'existait plus.
La formation du corps médical illustre cet inconscient collectif: la mort n'est pas l'objet des études médicales, elle en est l'échec.
En outre, nos sociétés ont longtemps considéré la souffrance physique comme nécessaire à la mort. Les vertus rédemptrices et salvatrices...

En outre, nos sociétés ont longtemps considéré la souffrance physique comme nécessaire à la mort. Les vertus rédemptrices et salvatrices prêtées à la souffrance sont profondément ancrées dans nos cultures. Faire entrer les soins palliatifs dans les mœurs nous permettra de nous défaire de ce silice qui nous faisait croire aux vertus purificatrices de la souffrance.

Ajoutons encore la détresse existentielle qui peut s'emparer du mourant à l'approche de son heure dernière.
Le malade est alors confronté à trois types de souffrance : une souffrance physique contre laquelle, pour des raisons très complexes, on hésite encore à lutter ; une souffrance psychique aggravée par le fait de mourir loin de chez soi et loin des siens - ceci pouvant entraîner un sentiment d'abandon ? et, enfin une souffrance existentielle.

Face à la complexité de ces processus, il nous paraît primordial de légiférer afin de développer de façon importante le recours au soins palliatifs en milieu hospitalier mais aussi au domicile des malades.
Face à la complexité de ces processus, il nous paraît primordial de légiférer afin de développer de façon importante le recours au soins palliatifs en milieu hospitalier mais aussi au domicile des malades.
Cependant se pose la question du financement : par exemple, peut-on imaginer de mettre en place une unité de soins palliatifs par département alors que la tendance serait plutôt à la suppression de lits.

Je souhaiterais exprimer quelques réserves sur l'article L1-2 qui propose une formulation satisfaisante de prime abord car elle répond au souci de donner au malade la capacité de refuser l'acharnement thérapeutique. Mais elle peut s'avérer très dangereuse car demain en permettant au malade ou à son représentant de refuser des soins élémentaires pourtant indispensables à sa survie (transfusions sanguines) ; nous risquons en effet de voir des mineurs ou des personnes fragilisées abusés par leur entourage au nom d'une croyance, refuser les traitements de type transfusion.
J'avoue ne pas avoir trouvé pour l'instant la formulation idoine permettant d'éviter cet écueil. Néanmoins, je pense que le sujet est suffisamment important pour que nous prenions le temps, jusqu'à la seconde lecture de reformuler cette phrase en insérant une condition portant sur le type de maladie ou le type de traitement.

La procédure actuelle laisse supposer que l'administration, l'Etat ne possèdent aucun pouvoir de contrôle et d'exclusion dès lors que l'association signe la convention type et s'y conforme.
L'acuité des questions que nous abordons dans le cadre de cette proposition de loi nous impose de faire preuve d'un grand discernement car nous ne devons pas créer un milieu favorable au développement de pratiques sectaires. Dans ce cadre, il semblerait opportun d'encadrer plus strictement la signature des conventions type. La procédure actuelle laisse supposer que l'administration, l'Etat ne possèdent aucun pouvoir de contrôle et d'exclusion dès lors que l'association signe la convention type et s'y conforme. L'Etat ne peut donc écarter les associations sectaires.
Il serait préférable d'organiser une réelle procédure d'agrément associée à un large pouvoir d'appréciation par le Préfet ou l'administration centrale.

A défaut de pouvoir toujours protéger nos concitoyens contre les sectes et leurs manipulations mentales, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir dans le cadre de l'égalité et de la légalité républicaine afin d'éviter la création d'un terreau favorable à leur développement.

j'espère aujourd'hui que cette proposition puisse participer à une évolution des mentalités qui nous permettra de dire demain que soigner c'est aussi aider à mourir.
Conclusion :

Conserver ou redonner sa dignité au malade n'est-ce pas aussi lui laisser la liberté de sa mort ? En ouvrant le débat sur les soins palliatifs, en cherchant à développer une approche courageuse et raisonnée et de ce fait plus humaine de la mort, nous avons ouvert la porte  à un autre débat, complémentaire de celui-ci, sur le choix de sa mort. Il serait judicieux que soit prochainement proposé une discussion sur l'euthanasie car la question des soins palliatifs, bien qu'elle soit une propédeutique indispensable, n'épuise pas les questions  posées par le passage de la vie à la mort dans la dignité et dans le respect des derniers actes de volonté. J'ai souhaité que cette proposition de loi fasse mention du sujet délicat du libre choix de la mort. Et j'espère aujourd'hui que cette proposition puisse participer à une évolution des mentalités qui nous permettra de dire demain que soigner c'est aussi aider à mourir.
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Communiqué de G. Sarre, président délégué du MDC  5/5/99
Je trouve que nous sommes dans une situation paradoxale qui ne va pas être simple pour le nouveau préfet, monsieur LACROIX. Ainsi le représentant de l'Etat et le représentant de l'ordre public sont en garde à vue ou en prison tandis que les nationalistes et les "malfrats" pavoisent. Etrange ! dans ce contexte, le devoir de chaque républicain est de soutenir le nouveau préfet dans sa tâche de rétablissement de l'Etat de droit.
Mais disons le clairement, il faut prendre garde à une dérive qui ferait de l'Etat le principal accusé tandis qu'on laisserait plus ou moins en repos les responsables des violences et du terrorisme en Corse. La justice ne doit pas être implacable qu'envers l'Etat. Chacun attend que l'Etat fasse la lumière et que le Gouvernement soit implacable. Les déclarations de Lionel Jospin sont à la fois sincères, justes, courageuses et adaptées à la réalité.
En République, l'Etat doit être un gardien sourcilleux de la légalité et tous ceux qui ont en charge la mise en oeuvre de la loi doivent savoir que si l'Etat a des devoirs, il a aussi des droits.