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Allocution
de Georges SARRE 29/11/01 |
Projet de loi sur les musées
de France Monsieur le Président, Les Musées nationaux occupent, aujourd'hui, une place sans précèdent dans les pratiques culturelles de nos concitoyens et participent au rayonnement de notre pays. L'ordonnance du 13 juillet 1945 portant organisation provisoire des musées des Beaux-Arts, principal texte applicable en ce domaine, s'est progressivement vidé de sa substance au fil des années. Aussi, une nouvelle loi sur les musées devenait nécessaire. Cependant, je regrette certaines orientations définies dans ce projet de loi, dessaisissant considérablement l'Etat de ses responsabilités dans les domaines du contrôle scientifique et la diffusion des collections des musées nationaux. ![]() |
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La première critique que je formulerai, concerne le label musée de France, qui instaure une véritable confusion entre les musées nationaux, territoriaux et privées. Le projet prévoit que ce label sera attribué par un Conseil des musées de France, seul habilité à prendre des décisions applicables dans tous les Musées de France ... Soyons clair, vouloir appliquer les mêmes décisions tant aux musées privés qu'aux musées nationaux, ne serait-ce pas là une privatisation larvée de nos institutions patrimoniales ? Deuxièmement, selon l'article 4, les musées de France bénéficieront pour l'exercice de leurs activités, du conseil et de l'expertise des services de l'Etat. Actuellement, il n'existe qu'une dizaine d'inspecteurs pour l'ensemble des Musées nationaux. Même secondés par ceux des collectivités territoriales, ces inspecteurs seront incapables de contrôler les 2000 futurs Musées de France. Soumettre les musées de ce futur label au contrôle de l'Etat est une mesure indispensable, encore faut-il se donner les moyens nécessaires pour l'accomplir. Or, il est regrettable qu'aucun moyen supplémentaire de contrôle ne soit prévu dans ce texte. ![]() |
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Ma principale critique est réservée
à la décision d'inscrire dans la loi la possibilité
de déclasser les biens constituant les collections des musées
de France. Ainsi, vous autorisez l'Etat à se reconvertir en marchand
d'art. Je regrette ce choix qui, à terme, sera le passage ouvert
à la dilapidation d'une partie de notre patrimoine.
Ces trois exemples démontrent que ce texte n'est pas à la hauteur de la modernisation qu'étaient en droit d'attendre les musées nationaux, aussi les élus du Mouvement des Citoyens voteront contre. Je profite de cette tribune pour apporter publiquement mon soutien au personnel du Musée de l'Homme qui combat avec courage, le déménagement programmé de 300 000 pièces des collections d'ethnologie ce musée en vue d'être répartis sur deux sites : le Musée des Arts premiers, cher au Chef de l'Etat et le futur Musée de l'Europe et de la Méditerranée à Marseille. Une nouvelle fois, je demande à Monsieur Jack Lang, de renoncer au démantèlement scientifique et culturel du principal centre d'anthropologie de France. J'en appelle à la conscience de tous, c'est une violence faite à la science, à la connaissance, à la culture. C'est une véritable hérésie. Madame la Ministre, je vous demande de remettre debout le musée de l'Homme. |
Allocution de Georges SARRE |
Projet de loi sur la Corse Monsieur le Ministre, Après avoir entendu les arguments discutables du gouvernement et le laborieux plaidoyer du rapporteur, je suis plus convaincu que jamais de la nécessité de renvoyer en commission ce projet de loi. Le processus dit de Matignon s'avère un échec. Ensuite, les conséquences à terme de ce texte sont telles qu'il ne peut être adopté par le Parlement avant que les Français se prononcent par deux fois au printemps prochain. Enfin, l'actuel gouvernement s'est engouffré si profondément dans une impasse qu'il n'est plus à même d'agir sur ce dossier avec la sérénité qui convient. Il faut le reconnaître : le processus dit de Matignon est un échec. Le Premier ministre nous avait promis la tranquillité en Corse grâce à cette négociation. Pourtant, après il est vrai une courte période sinon d'accalmie, du moins de diminution du nombre d'exactions, des attentats continuent à être commis ; des assassinats continuent à être perpétrés. Il faut toutefois noter que souvent les victimes en sont précisément les opposants à ce processus qualifié de " processus de paix ". Pour certains, il s'agit de la paix des cimetières. Surtout, on veut nous faire accroire que ces meurtres et ces agressions ne sont que de malheureuses affaires de droit commun. Il est incontestable que cet aspect est bien souvent présent. Mais, cela ne peut étonner que les naïfs et ceux qui veulent eux-mêmes s'aveugler. Car, le crime organisé et l'indépendantisme sont intimement mêlés au point qu'il est impossible de faire le partage entre les deux. ![]() |
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Dans une démocratie, on ne négocie pas avec le terrorisme, surtout quand il est lié au banditisme. Tout compromis dégénère en compromission. Toute discussion finit en capitulation. Mais, il est vrai que devant le terrorisme, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Les victimes sont les anonymes, la foule des anonymes qui n'est pas consultée, qui est réduite au silence, qui est contrainte de s'incliner. Sans vouloir me référer à la situation internationale, je ne peux m'empêcher d'évoquer le Pays Basque espagnol. Une large autonomie n'y a pas désarmé l'ETA. La stratégie de la terreur s'y poursuit. Les objectifs prennent volontiers une coloration raciste. Comme en Corse, sont d'abord visés, sont d'abord victimes les étrangers, non pas au sens juridique du terme, mais ethnique. Le peuple et le gouvernement espagnols font preuve d'un courage exemplaire. Il est regrettable que la France ne retienne pas la leçon. Donc, tant que le sang continue à couler, cet énième statut de la Corse ne devrait pas être discuté par le parlement de la République. Par simple dignité, mais aussi par souci d'efficacité, nous devrions au moins attendre que les armes se taisent. On ne peut légiférer sous l'emprise de la violence. On ne peut donner des gages aux poseurs de bombes. ![]() |
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Sur le fond, ce projet de loi est subversif. Il introduit des éléments de décomposition de la France et de la République. Malgré les précautions prises, l'article premier est contestable sur le plan constitutionnel. Il amorce un transfert partiel du pouvoir législatif. Mais, le Premier ministre nous a déjà averti : en 2004, cette amorce deviendra un abandon au prix du démantèlement de la constitution de la République, non seulement dans le dispositif même de ses articles, mais surtout dans les principes qui la sous-tendent. En 2004, si ce projet funeste aboutit, la loi, qui fonde la nation républicaine, ne sera plus égale pour tous en France. Bientôt, chaque région, pourra faire ses lois mais pourquoi s'arrêter à la région ? Pourquoi ne pas descendre encore en dessous ? Bientôt, donc, chaque collectivité territoriale aura, au moins partiellement, sa propre législation. La France en tant que communauté de citoyens aura vécu. De plus, vous avez de fait maintenu l'obligation d'apprendre le Corse. Avec la généralisation d'une telle mesure à tout le territoire, les Français ne se comprendront plus entre eux dans deux ou trois générations. Cette affirmation ne relève ni du pessimisme, ni du catastrophisme. Elle résulte d'un simple constat. Aujourd'hui, en Belgique, les jeunes flamands et les jeunes wallons sont contraints de se parler en anglais. Il n'existe pas des langues de France. Il y a en revanche une langue officielle de la République. ![]() |
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Et puis, pourquoi donc se limiter aux langues régionales ? Pourquoi ne pas accorder un statut équivalent aux langues minoritaires ? Alors, nos villes et nos banlieues deviendraient des mosaïques linguistiques, des marqueteries ethniques où sévirait l'enfermement communautariste. La violence raciale serait au coin de la rue. Avant de s'engager plus avant dans cette voie périlleuse, dans cet engrenage déjà grippé et grinçant, il faudrait que les Français soient sinon directement consultés, du moins puissent en débattre. L'occasion naturelle s'en présente avec la double consultation électorale du printemps prochain. La nouvelle Assemblée nationale sera mieux à même de se prononcer. C'est aussi pour cette raison que, à nos yeux, le renvoi en commission s'impose. C'est la seule solution raisonnable et démocratique. ![]() |
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Enfin, le Premier ministre est trop engagé. Il voudrait prouver par la réussite de sa politique en Corse qu'il est capable de briguer la plus haute charge de l'Etat. Aujourd'hui, il n'est plus libre, il n'est plus maître de ses mouvements ; il est comme englué dans des sables mouvants : chaque fois qu'il bouge, il s'enfonce un peu plus. Non seulement, la violence se poursuit, mais ses interlocuteurs ethnicistes et indépendantistes se dérobent, ils ont, eux, suspendu leur participation aux processus. En réalité, à l'élection présidentielle, ils jouent déjà l'autre sortant, en essayant quand même de soutirer à l'actuel gouvernement le plus grand nombre possible de concessions. Le Premier ministre est alors condamné à la fuite en avant. Il ne peut plus arrêter la machine infernale qu'il a lancée. Car, il avouerait son échec. Il avouerait qu'il eût été préférable d'écouter son ministre de l'Intérieur d'alors plutôt que les mauvais conseillers dont il s'est entouré. Chacun mesure les conséquences à court terme qui en découleraient pour lui. Aussi, il revient à la représentation nationale d'assumer la responsabilité que le gouvernement ne peut plus assurer. D'une certaine façon, c'est une façon réelle, quoique paradoxale, d'aider le gouvernement : renvoyons ce projet de loi en commission. Il sera toujours temps dans un moment de plus grande sérénité de discuter de ce dossier. |
Communiqué de Monsieur Georges SARRE |
La déclaration franco-allemande de Nantes ne présente
aucune initiative. Mais le chancelier Schroeder a d'autres soucis. Il veut promouvoir une constitution européenne parce qu'il veut une Europe fédérale. Bien que d'accord, Jacques Chirac et Lionel Jospin préfèrent le slogan de fédération d'Etat-nations. Ils le croient ambigu et donc inoffensif. Les Français ne s'y trompent pas. Ils veulent une Europe de projets et d'échanges. Ils rejettent une Europe conçue comme une accumulation paralysante de procédures administratives, qui n'est que la modalité continentale de la mondialisation libérale. |
Communiqué de Monsieur Georges
SARRE |
Près de quatre mois après la décision du tribunal de commerce de Créteil, force est de constater que la situation d'AOM-Air Liberté et de ses salariés reste incertaine. Outre que le cas de personnels laissés au sol en juillet dernier est resté en suspens, il apparaît que la situation financière de la nouvelle entité Air Lib soit préoccupante. La faillite de Swissair ainsi que les perturbations intervenues au niveau du marché du transport aérien depuis le 11 septembre dernier ont remis profondément en cause les données du plan de reprise initial. Dans ces conditions, le gouvernement Français doit se tourner d'une part, vers les autorités helvétiques pour obtenir un règlement de cette dette et d'autre part, vers la Caisse des Dépôts et Consignations, pour que cette dernière prenne des participations dans Air Lib pour lui apporter les liquidités nécessaires. Plus largement, parce que le temps des prêches néo-libérales en matière de transport aérien est révolu, il est de la responsabilité de l'Etat français de réorganiser cette filière. Il appartient donc au gouvernement d'organiser la tenue d'Etats généraux sur cette question. |
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Déclaration publique de Michel
Pinton faite à Limoges le 16 novembre 2001
Jean-Pierre Chevènement, vous et moi avons fait connaissance il y a plus de vingt ans. Vous militiez à gauche et moi à droite. Nous exercions d'importantes responsabilités, vous au parti socialiste, moi comme délégué général de l'UDF. Nous avions à la fois de sérieux sujets de dispute et une vive estime réciproque. A vrai dire, la situation dans laquelle nous étions était confortable : il nous suffisait d'être toujours d'accord avec nos appareils politiques respectifs et, par voie de conséquence, en désaccord avec les appareils de l'autre bord, pour être assurés d'une carrière honorable. Mais à la longue nous étions guettés par un danger auquel succombent beaucoup d'hommes de parti : le conformisme, qui est l'antichambre de la compromission. Cette carrière, ni vous ni moi n'en avons voulu. C'est ce qui nous permet d'être ici aujourd'hui. A trois reprises, vous avez eu l'audace de rejeter les chaînes d'une commode solidarité ministérielle. En plus, vous n'avez pas hésité à rompre vos liens avec un parti qui vous offrait une belle réussite professionnelle. |
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Toutes ces ruptures vous ont coûté cher. Les partis n'aiment pas ceux qui mettent en lumière leurs petites et grandes lâchetés. Il n'y a rien d'étonnant à ce que vous ayez récolté incompréhension, critique, ironie et, finalement, solitude. Solitude adoucie par la fidélité de quelques amitiés, mais quand même, solitude dont je devine la rigueur. En compensation, qu'avez-vous gagné ? Certainement pas une voie ouverte à l'ambition personnelle, puisque vous saviez qu'en démissionnant, vous vous fermiez cette voie, mais un accord avec votre conscience. Vous avez choisi la rigueur des principes contre la facilité des arrangements. En notre temps d'accommodements mous et de corruption rampante, vous vous êtes singularisé. Vos séparations ont fait de vous un homme politique hors des chemins battus. Mais la portée de vos ruptures est allée au-delà d'un simple refus de compromissions. Vos querelles étaient grandes, parce que leur objet était l'intérêt national : il y a presque vingt ans, vous n'acceptiez pas que l'industrie française fût abandonnée aux courants et remous d'un marché mondial débridé ; il y a dix ans, vous ne supportiez pas que la politique de la France en Orient fût subordonnée aux intérêts d'une autre puissance ; l'an dernier enfin, c'est l'unité même de la République qui fut l'enjeu de votre départ. En plus du respect dû à une conscience libre, vous avez gagné cet attrait populaire qu'exercent les rares hommes qui prennent à leur charge, envers et contre tout, l'intérêt supérieur de la France. Voilà qui vous singularise plus encore. ![]() |
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Dans quelques mois, les Français seront appelés à cet acte solennel qu'est l'élection du chef d'Etat, c'est-à-dire à faire leur choix sur le devenir de notre pays. Vous avez décidé de vous présenter devant eux, tel que vous êtes, c'est-à-dire tel que je viens de le rappeler. Débarrassé des contraintes partisanes, vous voici assez libre pour nous parler seulement de la France. Que nous dites-vous ? Qu'elle est aujourd'hui délaissée par trop de ceux qui devraient mettre leur honneur à la servir. Selon eux, elle serait devenue trop petite, ou trop faible ou trop vieille pour le XXIème siècle. Ils offrent à notre affection et à notre admiration des idoles qui s'appellent le mondialisme ou l'atlantisme ou l'européisme. Vous, vous nous montrez que ces idoles n'ont qu'un point fixe : toutes veulent arracher à la France ce qui a été sa raison d'être depuis plus de mille ans, c'est-à-dire sa souveraineté. Un peuple souverain, c'est un peuple qui se tient debout ; il répond de ce qu'il dit et de ce qu'il fait devant le monde entier. Vous nous rappelez que toutes les décisions politiques prises depuis dix ans visent à nous arracher notre pouvoir de dire oui ou non. Le résultat, c'est que nous avons de moins en moins le droit de prendre nos responsabilités : nous sommes sur le point de perdre notre monnaie, le franc ; nous n'avons plus, ou presque, d'entreprises nationales ; la constitution de la République est bousculée au gré des modes corses et des pressions de Bruxelles ; la langue française est désertée par nos élites financières ; l'armée de la France commence d'être dénationalisée ; sa diplomatie s'efface dans un concert occidental ; la loi républicaine n'est plus appelée à contenir les flots désordonnés de l'immigration. ![]() |
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Vous nous avertissez qu'il n'y aura pas d'avenir collectif qui vaille pour nous tous si la souveraineté française meurt. Vous nous proposez de nous rassembler avec vous, autour de vous, sans distinction de parti ni de classe, afin que tous ensemble, nous redressions la France. Eh bien ! Voici ce que moi, Michel Pinton, j'ai à vous répondre : votre combat est un bon combat. Restez l'homme libre que vous êtes devenu. Expliquez-nous pourquoi la France est une idée neuve, une idée d'avenir. C'est en y restant fidèles que nous servirons le mieux l'intérêt de tous les Français, l'intérêt de l'Europe et même, j'ose le dire, l'intérêt de l'humanité. Au nom des millions de Français qui étaient hier, comme moi, loin de vous tant ils craignaient d'être entraînés dans des combinaisons de partis mais qui, depuis deux mois, vous écoutent et vous croient, je vous apporte mon soutien. Pour la France, je souhaite votre victoire. |
1ère SÉANCE DU MERCREDI 21 NOVEMBRE 2001 |
Intervention de Jean-Pierre Chevènement suite à la déclaration du gouvernement sur la situation en Afghanistan M. Jean-Pierre Chevènement - Permettez-moi
d'abord de regretter que la télévision ne remplisse
plus son office, et que l'intégralité de nos débats
ne puisse être regardée par nos concitoyens (Applaudissements
sur les bancs du groupe du RPR, du groupe UDF, du groupe DL et sur
plusieurs bancs du groupe RCV). ![]() |
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Plusieurs questions, désormais, se posent, et
tout d'abord sur l'emploi d'unités militaires françaises,
et, ensuite, sur l'action la plus utile que peut mener la France pour
combattre le terrorisme mais aussi, assécher le terreau sur
lequel il prospère. Je suis tout à fait prêt à approuver la présence sur le territoire afghan de nos forces militaires pour contribuer à sécuriser l'action humanitaire. Il est légitime d'apporter une aide substantielle à la population afghane qui a beaucoup souffert dans cette crise et qui se trouve déjà confrontée aux rigueurs de l'hiver. Tel est l'objectif raisonnable auquel doit répondre notre présence militaire. Mais l'Histoire nous apprend qu'il très facile de passer, comme en Bosnie, d'une intervention purement humanitaire au départ, à une intervention militaire. Dans une région du monde où les enjeux pétroliers et gaziers sont déterminants et qui n'a jamais été dans notre zone d'influence, nous courons le risque d'être entraînés rapidement bien au-delà des objectifs assignés à nos forces. C'est pourquoi la contribution que la France doit apporter est avant tout à mes yeux de nature politique. ![]() |
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Il appartient à la France, membre du conseil
de sécurité de l'ONU, de veiller à ce que l'avenir
de l'Afghanistan, après la chute du régime des talibans,
soit organisé par les Nations unies, sur les fondements des
règles du droit international. Je ne pense pas qu'il y ait
de désaccords entre nous sur ce sujet. ![]() |
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Une présence internationale peut être envisagée
sous l'égide de l'ONU et sous forme d'une force de maintien
de la paix, mais de manière limitée dans le temps, car
il appartiendra au futur gouvernement afghan de trouver les conditions
de l'établissement de la paix civile et du désarmement
des factions. ![]() |
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Sur la défense, je ne partage pas l'avis de M.
Juppé. Cette crise a révélé la faiblesse
de notre dispositif. Les moyens alloués à la défense
ne représentent en effet plus que 1,96 % du PIB, contre 3,7
% en 1991, dernier budget que j'ai préparé. ![]() |
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J'en viens au rôle de la France en tant que puissance
méditerranéenne. ![]() |
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La France doit clairement s'opposer aussi à certaines voix américaines qui envisagent d'étendre les opérations militaires à certains pays arabes comme l'Irak, sous le prétexte qu'ils entretiendraient des liaisons, qui restent à démontrer, avec les réseaux terroristes. La légitime défense n'est pas la croisade. Rien ne serait plus contraire à nos intérêts et à celui de la civilisation elle-même qu'une politique qui aboutirait à souder les pays arabes modérés contre des interventions armées injustifiées. Les Etats-Unis ont un effort considérable à faire pour repenser leurs relations avec le monde arabo-musulman. Aidons-les par une attitude qui ne soit pas pusillanime. Les Etats-Unis ont besoin d'alliés stables et avisés, et il faudra du courage et de la lucidité pour se prémunir contre les nouveaux dangers du terrorisme. L'envoi d'unités protégeant l'aide humanitaire ne peut que recueillir notre approbation. Mais la voix de la France, distincte s'il le faut, doit se faire entendre aussi sur le terrain politique pour ouvrir la voie à un monde rééquilibré dont les Etats-Unis ont besoin autant que nous. Aucune paix durable ne pourra être fondée que sur l'esprit de justice et le respect de l'identité et de la dignité de chaque peuple. C'est aussi de cette manière que nous assurerons la sécurité de la France et des Français (Applaudissements sur les bancs du groupe RCV et quelques bancs du groupe socialiste). |
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Réponse avec lapsus savoureux du premier ministre |
Déclaration
de G. Sarre président du MDC 07/11/01 |
Manifestation ATTAC du 10 novembre 2001 Le formidable développement d'ATTAC prolonge les positions exprimées par le Mouvement des citoyens depuis sa fondation. La mondialisation ultra-libérale se poursuit au détriment des peuples, particulièrement au détriment des peuples les plus pauvres, mais aussi au détriment des peuples ayant un niveau de vie plus élevé, comme le peuple français. Ainsi, la conférence de l'OMC à Doha menace les paysans du monde entier. La misère de survie, à laquelle sont réduits les ouvriers des grandes plantations d'Afrique et d'Amérique Latine, va s'étendre par la disparition de toutes les structures de protection. En Europe, et surtout en France, la politique agricole commune est menacée de démantèlement. L'OMC cherche à préserver les rentes des laboratoires pharmaceutiques, négligeant les besoins les plus élémentaires, notamment ceux de la lutte contre le sida. En même temps, elle veut la disparition des systèmes publics de protection sociale. Or, malgré ses imperfections, celui de notre pays demeure l'un des plus performants au monde. En souhaitant privatiser l'Ecole, l'OMC impose de fait au monde les normes de la culture anglo-saxonne. En France, seraient remises en cause la laïcité et l'unité nationale, au profit d'enseignements communautaires ou dans des langues régionales et minoritaires. La mondialisation libérale sape donc les bases mêmes de la République. Par l'intervention de la puissance publique, celle-ci assure la protection dans tous les domaines des citoyens les plus faibles, sans brider les initiatives légitimes des autres. L'opposition conséquente à l'OMC passe par un combat pour la République, la République protectrice de tous les citoyens à commencer par les plus faibles. |
Communiqué
de presse de G. Sarre Député de Paris Président du Mouvement des Citoyens 15/11/01 |
Depuis plusieurs mois, de lourdes menaces pèsent sur le régime spécifique d'assurance chômage des artistes et techniciens du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel. En effet, la poursuite de l'application des annexes 7 et 8 de l'ancienne convention UNEDIC ne repose pas sur une prorogation juridiquement légale, mais, sur la seule décision arbitraire du MEDEF, qui a décidé de maintenir provisoirement les effets de l'application de ces annexes. A tout moment, cette décision peut cesser, tout dépend du bon vouloir du MEDEF. Or, au nom de sa refondation sociale, le MEDEF ne veut pas ouvrir des négociations spécifiques pour cette profession. Un bras de fer entre le MEDEF et les syndicats dure depuis fort longtemps, sans que Madame Catherine TASCA, Ministre de la Culture et Madame Elisabeth GUIGOU, Ministre de l'Emploi et de la Solidarité n'interviennent. Or, dans cette affaire le Gouvernement peut intervenir, encore faut-il, qu'il en ait la volonté politique. Une des solutions envisageables passe par la promulgation en Conseil d'Etat d'un décret qui pérenniserait les annexes cinéma et spectacle dans l'attente de l'ouverture de véritables négociations au sein de l'UNEDIC. Tout doit être envisagé afin d'éviter le démantèlement du dispositif d'assurance chômage du spectacle et du cinéma, dont l'impact serait destructeur pour toutes les formes d'expression artistique de la vie culturelle en France. Aujourd'hui comme lors des précédentes manifestations, Georges SARRE apporte son total soutien au mouvement des intermittents et techniciens du spectacle et demande au Gouvernement d'intervenir au plus vite. |
Question au
gouvernement M. G. Sarre au Premier Ministre 14/11/01 Assemblée nationale |
Monsieur le Premier Ministre, Les écoles DIWAN c'est quoi ? Des écoles où on ne parle que le breton pour enseigner toutes les matières. La question qui se pose est de savoir si, dans une école intégrée au service public de l'Education nationale et financée par les contribuables, le français est la langue maternelle, une seconde langue. Le Conseil d'Etat a répondu non ! Ce qui est en cause, ce n'est pas l'enseignement optionnel des langues régionales. Il existe et se pratique quand des familles le souhaitent. Voyez-vous, Monsieur le Premier Ministre, il y a un fossé infranchissable entre l'attachement d'une famille à une culture régionale et l'abandon du français comme langue de base enseignée aux enfants. Il y a un fossé infranchissable entre la valorisation de cette part de notre patrimoine culturel et la rupture de ce lien indispensable entre les citoyens qu'est le Français. Alors que l'illétrisme demeure un fléau dans notre pays, pour un pourcentage important d'élèves, l'Etat devrait d'abord se mobiliser pour conforter l'enseignement du français. Il me semble urgent de stopper une dérive qui, derrière l'étendard d'une prétendue modernité, cache en réalité un projet plus large de fragmentation de la France et de repli identitaire régionaliste. Au lieu de préserver, Monsieur le Premier Ministre, entendez-vous intervenir pour que la politique du gouvernement, en matière de langues régionales, soit conforme à l'article 2 de la Constitution dont le premier alinéa précise que la langue de la République est le français ? A moins que vous souhaitiez changer l'article 2 de notre Constitution !
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Communiqué
de G. Sarre, Président du Mouvement des Citoyens 09/11/01 |
La police est le rempart de notre liberté, de la liberté des citoyens. Car, elle assure la sécurité de chacun, et notamment celle des plus faibles. Pour assurer cette mission, policiers, gendarmes et douaniers prennent des risques. Et, ces risques deviennent de plus en plus grands et réels. Trop d'entre eux trouvent la mort en service ou sont blessés. C'est inadmissible. La colère des policiers est compréhensible quand on sait que depuis le début de l'année, nous déplorons la mort de quatorze policiers dans l'exercice de leur fonction dont neuf en service, chiffres auxquels il convient d'ajouter tous les ans en moyenne cinq mille blessés. Bien sûr, il leur faut des moyens et des effectifs supplémentaires. Mais, il faut aller au-delà. La répression contre tous ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre doit être sans faiblesse et sans équivoque. Aucune excuse n'est admissible. La mort de tout homme est un drame. Mais quand il s'agit d'un policier, c'est encore plus grave. En agressant des fonctionnaires de police, les délinquants s'attaquent à la loi. A travers ces actes criminels, c'est le rapport à la loi qui est en cause. Devant une telle évolution, il convient d'agir et, c'est pourquoi, l'augmentation des peines encourues quand des policiers ou gendarmes sont blessés ou tués s'impose. Il appartient au gouvernement de saisir le législateur. En attendant, les parquets et les juges d'instruction doivent traiter ces dossiers en priorité. Toute temporisation s'en prend à la liberté de chacun. |
Communiqué
de G. Sarre, Président du Mouvement des Citoyens 08/11/01 |
La Banque Centrale Européenne vient de baisser ses taux directeurs. C'est un petit pas nécessaire mais rien n'indique que la BCE vient de rompre avec le dogmatisme dans lequel elle se murait. Il était temps après les appels des gouvernements de la zone euro et son attentisme des derniers mois. Cette baisse est toutefois insuffisante et les taux doivent être amenés au niveau de l'inflation de la zone euro. Les populations de douze pays ne peuvent s'en remettre au bon vouloir d'un quarteron de technocrates. La responsabilité est lourde pour le gouvernement BALLADUR et les députés qui ont voté la création de cette banque centrale indépendante de tout pouvoir politique car c'est le peuple qui subit les conséquences de son dogmatisme aveugle. Seule une renégociation de son statut permettra la prise de décisions conformes à l'intérêt général et aux intérêts des différents peuples. Il faut fixer de nouveaux critères favorables à la croissance et à l'emploi et mettre un terme à l'irresponsabilité politique des membres de son conseil. |
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Motion d'irrecevabilité sur
la Corse : Savoir dire non est une vertu de moins en moins répandue
en politique. Dire non n'est jamais simple surtout lorsqu'il s'agit
de rompre avec une culture du compromis tant vantée par les médias
et de quitter un gouvernement avec lequel un long chemin a été
parcouru ainsi que nombre de positions partagées. Comment en effet accepter en conscience un transfert
de pouvoirs législatifs à une assemblée territoriale
qui conduirait à terme au démantèlement de la République
? Comment refuser ensuite à la Bretagne, à l'Alsace, au
Pays basque, à la Savoie…ce qui serait si généreusement
accordé à la Corse ? |
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Ouvrons les yeux tant qu'il est encore temps et voyons ce qui se passe au Pays basque espagnol où la violence semble avoir atteint son paroxysme. Ceux qui en toute bonne fois, ont cru il y a plus de dix ans que le même processus qui nous est proposé aujourd'hui pour la Corse mettrait fin aux assassinats et aux explosions en ont été pour leur frais. Pire encore, le sang de beaucoup d'entre eux jonche le sol des rues de San Sebastien et de Bilbao. Lisons les déclarations de ces nationalistes qui font de la primauté de l'ethnie, de la race l'axe essentiel de leur politique. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Comme il est curieux de voir certaines élites françaises bien pensantes défiler dans les rues contre Haïder ou Le Pen et le lendemain tomber en admiration devant Talamoni. Pour contrer les sondages démontrant que les Français approuvent massivement la décision de Jean-Pierre Chevènement, nos adversaires font appel à la caricature pour travestir ses positions sur la Corse et sur la décentralisation en général démontrant qu'en dehors du projet actuel il n'y a point de salut sinon un archaïsme républicain. |
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A-t-on déjà oublié que dans le cadre de ses fonctions, Jean-Pierre Chevènement avait proposé que des pouvoirs réglementaires les plus larges possibles soient accordées à l'assemblée corse ? Il s'agissait là de compétences sur la façon d'appliquer la loi et non pas sur le pouvoir de faire la loi qui est votée par le Parlement et par lui seul. De même concernant les langues régionales, le MDC considère que l'Etat a le devoir de rendre possible leur apprentissage pour celles et ceux qui le souhaitent mais qu'en aucun cas cet enseignement ne doit être obligatoire. Peut-on taxer ces positions d'archaïques ? L'alternative à l'actuel projet concernant la Corse n'aurait aucun sens si elle ne reposait pas sur un Etat intègre et fort n'ayant pas un double langage, combattant le terrorisme et la corruption sans faille. Un Etat contrecarrant toute dérive mafieuse contre laquelle l'Assemblée territoriale que préside José Rossi ne pourra jamais rien. N'en déplaise à certains, l'Etat républicain restera encore longtemps garant de l'unité dans la diversité, permettant à tout un peuple de se retrouver malgré ses différences…n'est ce pas finalement cela la modernité ? C'est en tout cas ce pourquoi se bat le Mouvement des Citoyens. |