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Communiqué
de presse de Georges SARRE 22/12/00 |
Les négociations sur le régime
des retraites complémentaires se sont rompues cette nuit sur un
constat d'échec. Face aux exigences exorbitantes du patronat, qui
vise rien moins qu'à démanteler un modèle fondé
sur la répartition et la solidarité, le front uni des syndicats
a fort heureusement tenu.
Le MEDEF ne désarme pas pour autant dans sa volonté d'instaurer la " retraite à la carte " et de repousser ainsi l'âge de la retraite. Aussi, seule une forte mobilisation des salariés, permettant d'établir un rapport de force avec le patronat, permettra de préserver l'avenir des retraites. Le Mouvement des Citoyens, pour sa part, est favorable au maintien des retraites par répartition, au départ à la retraite à 60 ans, acquis fondamental, et à la durée actuelle de cotisations ainsi qu'à la préservation du régime AGIRC des cadres. Il soutient l'initiative des syndicats de faire reprendre les droits et engagements de l'ASF par une Association pour la gestion du fonds de régulation. Il rappelle enfin que l'équilibre, à terme, du régime des retraites, dépend principalement du retour au plein emploi, lequel nécessite une vigoureuse politique de relance, ainsi qu'un sursaut démographique qui suppose une politique familiale digne de ce nom. |
20/12/00
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QUESTION AU GOUVERNEMENT Monsieur le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Lors du sommet de Nice, les fédéralistes ont incontestablement perdu une bataille. La réalité et la puissance du sentiment national ont conduit chaque gouvernement à se battre pied à pied pour défendre ce qui lui apparaissait essentiel du point de vue de l'intérêt national du pays. Monsieur Hubert VEDRINE, avait d'ailleurs clairement indiqué, avant Nice, que le peuple français n'était sans doute pas mûr pour de nouveaux transferts de souveraineté. Il est clair qu'il faut construire l'Europe avec les peuples, pour les peuples. Si les fédéralistes ont perdu une bataille, ils n'ont pas renoncé à imposer un projet fédéral à un noyau dur de pays à partir du terrain monétaire. Sur cette question ils ont pourtant déjà subi une première défaite. Ceux qui rêvaient d'une monnaie forte à 5 ou 6 pays se retrouvent aujourd'hui avec un Euro large à 11 donc faible et qui constitue l'un des éléments contribuant à la croissance et l'emploi. |
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L'intérêt de la France
et de l'Europe n'est pas de renouer avec le mythe de la monnaie forte
qui nous a coûté un million de chômeurs supplémentaires.
Il faut aujourd'hui être vigilant sur les difficultés qui résulteraient de critères de convergence budgétaire trop stricts et d'une politique de relèvement des taux d'intérêts inconsidérée. Maintenant la France peut et doit uvrer à une réforme des statuts de la Banque centrale européenne pour que les exigences de la croissance et de l'emploi soient prises en compte, au même titre que la lutte contre l'inflation qui a disparu. Il n'y a pas besoin pour cela de créer une avant-garde de pays choisissant l'option fédérale. Loin de devenir un enjeu au service d'un projet fédéral, l'Euro peut constituer de coopération renforcée en matière monétaire, avec un conseil économique à 11 capable de mener des politiques contracycliques au service de l'emploi. Le gouvernement est-il décidé à peser dans ce sens, auprès de nos partenaires ? |
11/12/2000 PARIS (AFP) |
Chevènement : "l'absence d'un projet politique européen" Le président du Mouvement des Citoyens Jean-Pierre Chevènement a estimé lundi que "les discussions de marchands de tapis de Nice manifestent avant tout la réalité de la prépondérance des intérêts nationaux et l'absence d'un projet politique européen digne de ce nom". Pour l'ancien ministre de l'Intérieur, "le sommet de Nice ne répond pas vraiment à la question du fonctionnement des institutions européennes dans une Europe élargie. Une Commission qui restera pléthorique, une repondération aléatoire des voix au Conseil, assortie d'un droit de veto démographique favorable à l'Allemagne, ne contribueront pas peu à rendre ce fonctionnement encore plus opaque pour les citoyens", écrit-il dans un communiqué. "Le projet fédéraliste est décidément une impasse", ajoute M. Chevènement, pour qui "la seule bonne nouvelle réside dans la levée des obstacles mis au développement des coopérations renforcées. Là est la voie de l'avenir : l'Europe se fera demain non plus par l'intégration, mais par la libre coopération des peuples et des États", conclut-il.
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Communiqué
de presse de Georges SARRE 14/12/00 |
Avant même d'être rendu public aujourd'hui, le rapport sur l'Islam dans la République remis au Premier Ministre par le Haut Conseil à l'Intégration avait suscité à juste titre les critiques de trois membres de cette instance, tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme, parce que le rapport ne résulterait pas d'un vrai débat interne au Conseil et que l'unanimisme de commande qui transparaît dans ses formulations mollement consensuelles sont inadaptées à l'importance de l'enjeu. Sur le fond, parce que, sur la question du foulard islamique notamment, la laïcité, principe fondateur de la République et de l'enseignement public, se voit affaiblie par une position laxiste du HCI. Il est donc temps, comme le préconisent les membres du HCI qui ont fait connaître leurs divergences avec le rapport final, que le Parlement débatte et légifère pour clarifier les questions qui nécessitent une application claire et conforme à la laïcité de l'école. La multiplication des commissions, conseils et instances de réflexion est une dérive de la République, qui participe de l'affaiblissement du Parlement et résulte de la théorie ultra-libérale de la " gouvernance ". Ce rapport en illustre un peu plus encore les dangers. Il est anormal qu'en République, l'attitude de l'Etat sur des sujets ayant rapport avec la nature même du pacte républicain soit tirée des travaux d'instances non issues du suffrage universel. |
PARIS
(AFP) -13/12/2000
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Présidentielle : Chevènement décidera "le moment venu" Le président du MDC, Jean-Pierre Chevènement, a indiqué mercredi, à propos de la prochaine élection présidentielle, qu'il prendra "le moment venu" les décisions qui lui paraîtront de nature à "donner ses chances à la France". M. Chevènement, à qui l'on demandait sur France3 s'il entendait prendre "une part active" à la présidentielle de 2002, a souligné qu'il se déplaçait souvent et allait "au contact des Français". "Le moment venu je prendrai les décisions qui me paraîtront de nature à relever le citoyen, relever l'État républicain, donner ses chances à la France", a-t-il poursuivi. "Maintenant, je n'ai pas pris de décision", a ajouté l'ancien ministre de l'Intérieur. A propos du clivage droite/gauche, M. Chevènement a estimé que "beaucoup de problèmes peuvent se traiter sous un autre prisme". "Quand on parle de l'école, de la justice, de la sécurité, on peut aboutir à des définitions d'intérêt public qui peuvent convaincre les électeurs de gauche, mais aussi au delà de la gauche", a-t-il conclu. |
Communiqué
de Georges Sarre Président du Groupe du MDC au Conseil de Paris 08/12/2000 |
Ainsi donc à l'approche de Noël, les élus RPR, UDF et DL, qui suivent Monsieur Séguin, déposeront un vu invitant le Maire de Paris à ne pas présenter le budget de la ville pour l'année 2001. C'est la période des souhaits Toutefois, c'est un vu surprenant émanant d'élus qui sont encore, pour nombre d'entre eux, adjoints au Maire de Paris et qui ont été, par leurs votes réguliers, les soutiens constants de Jean Tibéri. La contradiction est énorme et n'échappera pas à la sagacité des Parisiens. Ce réveil vertueux est bien tardif, tactique et parfaitement opportuniste. Ce n'est pas en brisant la trêve des confiseurs que la droite parisienne retrouvera quelques couleurs. Décidément Zeus rend fou ceux qu'il veut perdre. Pour leur part, les conseillers de Paris du Mouvement des Citoyens ne serviront pas de porteur d'eau à Monsieur Séguin et voteront contre ce vu, qui n'est pas pieux. |
Paul
Loridant Discussion générale |
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2001 Monsieur le Président, Pour l'essentiel mon intervention portera sur le
contexte de la loi de finances plutôt que sur le texte. Quel contraste spectaculaire avec les périodes de récession, de chômage de masse et de régressions sociales que notre pays a connus sous les gouvernements Balladur et Juppé. |
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Après avoir joué aux Cassandres et annoncé l'imminence d'un retournement de la conjoncture, la droite, principe de réalité oblige, se voit aujourd'hui contrainte de changer son discours. L'heure est aux conseils avisés sur le bon usage à faire des fruits de la croissance. Curieuse attitude lorsque l'on sait quel a été leur " réussite " aux affaires. N'y revenons pas. Dont acte. Notre économie est, pour l'instant, en bonne santé, le chômage diminue, les entreprises, malgré les discours alarmistes du Medef relayés par certains de nos collègues, se portent bien. Bref la croissance semble durablement installée et tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si la Banque Centrale Européenne, par sa gestion désastreuse de l'Euro, ne venait pas hypothéquer les efforts de redressement accomplis par la gauche plurielle depuis trois. Loin d'être une quelconque excentricité de ma part, cette question mérite que l'on s'y attarde. J'estime en effet, compte tenu des prérogatives et des décisions prises par la BCE en matière de politique monétaire, qu'il est désormais indispensable d'élargir le champ de réflexion qui encadre l'examen de la loi de finances. C'est un observateur critique de l'Euro qui vous donne ce conseil ! |
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Souvenez-vous mes chers collègues, l'Euro, piloté par une banque centrale européenne indépendante et un système européen de banques centrales elles-mêmes indépendantes de leur gouvernement, était sensé contester la toute-puissance du dollar. Deux ans plus tard on en est à juguler le énième accès de faiblesse de la monnaie européenne : plus de 30% de baisse depuis son lancement. La BCE, le nez fixé sur le guidon d'un indicateur unique, celui de la hausse des prix, s'évertue sans succès à maintenir le niveau de l'Euro par des hausses à répétition des taux d'intérêts directeurs européens. Résultat : non seulement la monnaie unique continue de plonger mais en plus le renchérissement du loyer de l'argent risque d'entraîner un ralentissement de l'activité économique. Cette faillite était prévisible et compromet la croissance économique, c'est à dire l'emploi de centaines de milliers de nos concitoyens. |
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Tant de choses stupides ont été dites au moment du lancement de l'Euro qu'elles pourraient nourrir un bêtisier. Il fallait pour que l'Euro soit fort que la BCE, à l'image de la FED, soit la plus indépendante possible et qu'elle n'ait la stabilité des prix comme seul objectif. Pourtant même aux Etats-Unis la banque centrale n'est pas complètement indépendante puisque responsable devant le Président et le Congrès auxquels elle rend des comptes extrêmement sérieux. Les auditions de M. Greespan devant le Congrès ne sont pas d'aimables conversations. En outre, le plein emploi des moyens de production figure officiellement dans les objectifs qui lui sont assignés. Certes de temps à autre le gouverneur de la BCE ou le gouverneur de la Banque de France sont entendus par le Parlement européen ou le Parlement français, mais sans pouvoir réels sur ces derniers nous en sommes réduits à écouter leurs conseils en matière de politique économique ! Quel paradoxe ! Modération salariale, baisses des impôts, remises en cause de la protection sociale et de notre système de retraite tels sont leurs credo. Ils ne manquent pas de propositions sur la politique économique et sociale, pourtant le bilan de la gestion de l'Euro et les comptes déficitaires de la BCE devraient les ramener à un peu plus d'humilité. Bref, très disert et prolixe sur les mesures de politique économique, les banquiers centraux sont quasi-muets sur le cur de leur métier : la gestion de la monnaie. |
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Il faut réformer les statuts de la BCE. Il faut remettre de la politique dans cette affaire ! |
Monsieur le Ministre, la France présidente de l'Union européenne, ne peut plus laisser cette situation perdurer sous peine d'engager les économies européennes dans la voie du ralentissement économique voire de la récession. Il faut réformer les statuts de la BCE. Alors que les thuriféraires de la politique du franc-fort reconnaissent enfin aujourd'hui les dégâts humains de la politique monétaire suivie aveuglément durant les années 80, je souhaite vivement qu'en vertu du " principe de précaution " on ramène la BCE à un peu plus de réalisme. Il faut remettre de la politique dans cette affaire ! Sur le projet de loi de finances pour 2001 en lui-même, je voudrais formuler quelques remarques sur le volet des mesures fiscales. Je n'insisterai pas sur la gestion pour le moins désastreuse de ce dossier tant au niveau de la majorité plurielle qu'au regard des prérogatives du Parlement. Je formule le vu qu'à l'avenir des orientations aussi lourdes soient discutés au sein des organisations de la majorité plurielle et non devant les médias ou dans des cercles restreints, Bercy, Matignon ou la rue de Solférino. |
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Monsieur le Ministre, vous avez affirmé que votre plan triennal de baisse des impôts se fixait comme ambition de répondre aux impératifs économiques et de justice sociale. Ce sont des objectifs louables que d'aucuns sur les bancs de la Haute assemblée peuvent partager même si je ne fais pas partie des fondamentalistes en matière de baisse des impôts. A fortiori lorsque ces baisses ont pour effet de limiter la progression en volume de la dépense publique à 0,3% alors même que le budget est bâti sur une hypothèse de croissance de plus de 3%. A l'évidence, sans entrer dans le détail, on peut affirmer que ce différentiel se traduira concrètement par un mouvement de repli de l'Etat et des services publics préjudiciable tant au niveau des impératifs de justice sociale qu'à la croissance économique elle-même. Certes des mesures positives pour les revenus modestes figurent en bonne place dans les propositions de baisse de la fiscalité comme par exemple la suppression de la CSG sur les bas salaires. Par ailleurs j'aimerais vous faire remarquer que 78 milliards sur les 140 milliards de baisse d'impôts prévus bénéficieront aux 25% des français les plus aisés. |
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A mes yeux cette réforme fiscale manque d'ambition
en ce sens que l'effort est porté sur la fiscalité
directe au lieu de s'attaquer à la fiscalité indirecte,
et notamment à la TVA, source des plus grandes injustices
de notre système fiscal. Mais la limite la plus essentielle
de ce dispositif tient à ce qu'il ne s'attaque pas aux inégalités
à la divergence de traitement entre les revenus du patrimoine
et ceux issus du travail. En réalité ces mesures d'allégement de la fiscalité des entreprises n'ont pas de fondements économiques si l'on se limite à une analyse des performances des entreprises depuis ces dernières années. L'objectif non-avoué est de faire face au dumping fiscal de nos voisins européens et en particulier de l'Allemagne. |
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Sans doute serait-il préférable,
Monsieur le Ministre, d'engager une concertation avec les pays de l'Union
européenne et de livrer une lutte déterminée contre
les paradis fiscaux européens, véritables centres off-shore
qui pratiquent la flibuste fiscale et accueillent avec hospitalité
des capitaux parfois à l'origine douteuse. Oui il faut plus d'Europe.
Plus d'Europe pour réduire et faire disparaître les paradis
fiscaux sur le territoire de l'Union.
Le groupe Communiste Républicain et Citoyen vous fera des propositions tant en matière de recettes que de dépenses pour mettre le budget 2001 à la hauteur des enjeux économiques et sociaux. Monsieur le Ministre, le rendez-vous avec la croissance et la justice sociale ne peut être manqué comme ce fut le cas de 1988 à 1991. Le respect des grands équilibres ne suffit pas à faire une vraie politique économique et sociale. |