positions du mdc

Corse

 

Savoir dire NON (motion d'irrecevabilité)

08/11/01
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Projet de loi
Motion de renvoi en commission
27/11/01
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Encore un assassinat 26/10/01
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Aujourd'hui le gouvernement fait fausse route. 23/07/01
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Assasinat de François Santoni
l'objectif d'une paix durable affirmé par les accords de Matignon est aujourd'hui hors d'atteinte

Ce n'est pas le premier assassinat et ne sera certainement pas le dernier

17/08/01
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Un débat pollué par les rivalités Chirac/Jospin
Jean-Pierre Chevènement

Jacques Chirac ne s'est toujours pas prononcé sur le fond.


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13/02/01
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STATUT DE LA CORSE - Assemblée nationale

Intervention de Jean-Pierre Chevènement
Débat sur le projet de loi relatif à la Corse

Allocution de Georges Sarre dans la discussion générale.
Au lieu de poursuivre avec obstination dans une voie qui, au moins depuis vingt ans, s'avère désastreuse, il vaudrait mieux, Monsieur le Ministre, instaurer en Corse la République dans sa plénitude.

Intervention sur l'article 1
Cet article crée des lois particulières, votées par un cénacle particulier, applicable sur territoire particulier.

15/01/01

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15/05/01
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TERRORISME CORSE
Le groupe terroriste corse Armata Corsa réapparaît en formulant des menaces inacceptables

04/01/01
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AVANT-PROJET DE LOI SUR LA CORSE
"un certain abaissement de l'État à solliciter les avis de l'Assemblée de Corse"

question au gouvernement, nombre d'amendements présentés par les élus séparatistes ont été adoptés.

une justice sous influence ?

13/12/00
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LA CORSE, AU MIROIR DE LA FRANCE
Jean-Pierre Chevènement
Article pour " Le Monde " du 23 novembre 2000
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23/11/00
EN CORSE, COMME PARTOUT, LA REPUBLIQUE
Soutenez l'action de Jean-Pierre Chevènement
 
ATTENTAT DE LA PERMANENCE DU MDC A AJACCIO
Les accords de Matignon d'une main et de l'autre l'explosif.
16/11/00
CORSE : EXPLICATION DE TEXTE
Citoyens Actualités d'octobre
Un document d'Orientation sur la Corse, établi par Jean-Pierre Chevènement
14/11/00
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" POUR LA CORSE DANS LA REPUBLIQUE "
Réunion publique à la Mutualité
Intervention ce G. Sarre

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Jean-Pierre Chevènement endosserait la paternité de l'enseignement obligatoire du corse ? 20/10/00
"Le Monde" se fait le porte-parole des clandestins en donnant aux commanditaires d'attentats et d'assassinats récents les moyens de répandre leurs calomnies. Trêve d'hypocrisie ! 21/08/00
Le texte remis par le gouvernement aux délégués de l'Assemblée régionale Corse est un texte complexe, difficile, qui mérite approfondissement. 21/07/00
L'assemblée de Corse a engrangé, avec entrain, les 12 milliards de francs supplémentaires accordés par l'Etat, l'enseignement obligatoire du Corse, mais veut franchir un pas supplémentaire...+ 14/07/00
Le pouvoir législatif n'est qu'un autre mot pour désigner la souveraineté...+ 13/07/00
La fin de la violence en Corse, l'application ferme et sereine de la loi dans l'île, sont l'affaire de tous les Français. 11/07/00
On peut être surpris qu'une assemblée démocratiquement élue soit amenée à siéger sous la menace de la violence.
12/07/00
La République ne supporte pas le chantage Le figaro
29/06/00
A travers le processus d'approfondissement qui se poursuit, l'enjeu principal est dans la responsabilisation des élus corses, qui doivent se mettre au travail pour élaborer un programme de rattrapage et de développement de l'Ile de Beauté... 24/03/00
Laisser dissoudre à Ajaccio le principe de citoyenneté sous la pression des activistes serait s'exposer à le voir remis en cause demain à Paris. 24/03/00
L'évolution du dossier corse 19/01/00
Déclaration sur le rapport des commissions d'enquête parlementaires sur la Corse 18/11/99

La Corse n'est-elle pas pour l'opposition un alibi

Intervention sur la motion de censure déposée par l'oppositionRoland Carraz
25/05/99
Disons le clairement, il faut prendre garde à une dérive qui ferait de l'Etat le principal accusé tandis qu'on laisserait plus ou moins en repos les responsables des violences et du terrorisme en Corse 05/05/99

L'honnêteté et le courage politique impliquaient la démission de Jean-Pierre Chevènement.

Motion d'irrecevabilité sur la Corse :
SAVOIR DIRE NON

Savoir dire non est une vertu de moins en moins répandue en politique. Dire non n'est jamais simple surtout lorsqu'il s'agit de rompre avec une culture du compromis tant vantée par les médias et de quitter un gouvernement avec lequel un long chemin a été parcouru ainsi que nombre de positions partagées.
Pourtant le projet du gouvernement concernant la Corse méritait un refus de la part de toutes celles et de tous ceux attachés au principe républicain d'égalité des citoyens devant la loi. L'honnêteté et le courage politique impliquaient par conséquent la démission de Jean-Pierre Chevènement.

Comment en effet accepter en conscience un transfert de pouvoirs législatifs à une assemblée territoriale qui conduirait à terme au démantèlement de la République ? Comment refuser ensuite à la Bretagne, à l'Alsace, au Pays basque, à la Savoie…ce qui serait si généreusement accordé à la Corse ?
Comment accepter que l'apprentissage du Corse soit obligatoire dès l'école maternelle ? Comment accepter des concours ouverts aux seuls enseignants maîtrisant cette langue régionale, préparant ainsi la corsification des emplois dans l'île ? Comment accepter de discuter avec des nationalistes corses faisant sans cesse l'éloge des assassins du préfet Erignac ayant eu le grand tort de vouloir rétablir l'ordre républicain ?

ces nationalistes qui font de la primauté de l'ethnie, de la race l'axe essentiel de leur politique.

Ouvrons les yeux tant qu'il est encore temps et voyons ce qui se passe au Pays basque espagnol où la violence semble avoir atteint son paroxysme. Ceux qui en toute bonne fois, ont cru il y a plus de dix ans que le même processus qui nous est proposé aujourd'hui pour la Corse mettrait fin aux assassinats et aux explosions en ont été pour leur frais. Pire encore, le sang de beaucoup d'entre eux jonche le sol des rues de San Sebastien et de Bilbao.

Lisons les déclarations de ces nationalistes qui font de la primauté de l'ethnie, de la race l'axe essentiel de leur politique. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Comme il est curieux de voir certaines élites françaises bien pensantes défiler dans les rues contre Haïder ou Le Pen et le lendemain tomber en admiration devant Talamoni.

Pour contrer les sondages démontrant que les Français approuvent massivement la décision de Jean-Pierre Chevènement, nos adversaires font appel à la caricature pour travestir ses positions sur la Corse et sur la décentralisation en général démontrant qu'en dehors du projet actuel il n'y a point de salut sinon un archaïsme républicain.

l'Etat républicain garant de l'unité dans la diversité, permettant à tout un peuple de se retrouver malgré ses différences

A-t-on déjà oublié que dans le cadre de ses fonctions, Jean-Pierre Chevènement avait proposé que des pouvoirs réglementaires les plus larges possibles soient accordées à l'assemblée corse ? Il s'agissait là de compétences sur la façon d'appliquer la loi et non pas sur le pouvoir de faire la loi qui est votée par le Parlement et par lui seul. De même concernant les langues régionales, le MDC considère que l'Etat a le devoir de rendre possible leur apprentissage pour celles et ceux qui le souhaitent mais qu'en aucun cas cet enseignement ne doit être obligatoire. Peut-on taxer ces positions d'archaïques ?

L'alternative à l'actuel projet concernant la Corse n'aurait aucun sens si elle ne reposait pas sur un Etat intègre et fort n'ayant pas un double langage, combattant le terrorisme et la corruption sans faille. Un Etat contrecarrant toute dérive mafieuse contre laquelle l'Assemblée territoriale que préside José Rossi ne pourra jamais rien.

N'en déplaise à certains, l'Etat républicain restera encore longtemps garant de l'unité dans la diversité, permettant à tout un peuple de se retrouver malgré ses différences…n'est ce pas finalement cela la modernité ? C'est en tout cas ce pourquoi se bat le Mouvement des Citoyens.


Allocution de Georges SARRE
27/11/01

le crime organisé et l'indépendantisme sont intimement mêlés

Projet de loi sur la Corse
Motion de renvoi en commission

Monsieur le Ministre,
Mes Chers Collègues,

Après avoir entendu les arguments discutables du gouvernement et le laborieux plaidoyer du rapporteur, je suis plus convaincu que jamais de la nécessité de renvoyer en commission ce projet de loi. Le processus dit de Matignon s'avère un échec. Ensuite, les conséquences à terme de ce texte sont telles qu'il ne peut être adopté par le Parlement avant que les Français se prononcent par deux fois au printemps prochain. Enfin, l'actuel gouvernement s'est engouffré si profondément dans une impasse qu'il n'est plus à même d'agir sur ce dossier avec la sérénité qui convient.

Il faut le reconnaître : le processus dit de Matignon est un échec. Le Premier ministre nous avait promis la tranquillité en Corse grâce à cette négociation. Pourtant, après il est vrai une courte période sinon d'accalmie, du moins de diminution du nombre d'exactions, des attentats continuent à être commis ; des assassinats continuent à être perpétrés. Il faut toutefois noter que souvent les victimes en sont précisément les opposants à ce processus qualifié de " processus de paix ". Pour certains, il s'agit de la paix des cimetières. Surtout, on veut nous faire accroire que ces meurtres et ces agressions ne sont que de malheureuses affaires de droit commun. Il est incontestable que cet aspect est bien souvent présent. Mais, cela ne peut étonner que les naïfs et ceux qui veulent eux-mêmes s'aveugler. Car, le crime organisé et l'indépendantisme sont intimement mêlés au point qu'il est impossible de faire le partage entre les deux.

Sont d'abord victimes les étrangers, non pas au sens juridique du terme, mais ethnique.

Dans une démocratie, on ne négocie pas avec le terrorisme, surtout quand il est lié au banditisme. Tout compromis dégénère en compromission. Toute discussion finit en capitulation. Mais, il est vrai que devant le terrorisme, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Les victimes sont les anonymes, la foule des anonymes qui n'est pas consultée, qui est réduite au silence, qui est contrainte de s'incliner.

Sans vouloir me référer à la situation internationale, je ne peux m'empêcher d'évoquer le Pays Basque espagnol. Une large autonomie n'y a pas désarmé l'ETA. La stratégie de la terreur s'y poursuit. Les objectifs prennent volontiers une coloration raciste. Comme en Corse, sont d'abord visés, sont d'abord victimes les étrangers, non pas au sens juridique du terme, mais ethnique. Le peuple et le gouvernement espagnols font preuve d'un courage exemplaire. Il est regrettable que la France ne retienne pas la leçon.

Donc, tant que le sang continue à couler, cet énième statut de la Corse ne devrait pas être discuté par le parlement de la République. Par simple dignité, mais aussi par souci d'efficacité, nous devrions au moins attendre que les armes se taisent. On ne peut légiférer sous l'emprise de la violence. On ne peut donner des gages aux poseurs de bombes.

En 2004, si ce projet funeste aboutit, la loi, qui fonde la nation républicaine, ne sera plus égale pour tous en France.

Sur le fond, ce projet de loi est subversif. Il introduit des éléments de décomposition de la France et de la République. Malgré les précautions prises, l'article premier est contestable sur le plan constitutionnel. Il amorce un transfert partiel du pouvoir législatif. Mais, le Premier ministre nous a déjà averti : en 2004, cette amorce deviendra un abandon au prix du démantèlement de la constitution de la République, non seulement dans le dispositif même de ses articles, mais surtout dans les principes qui la sous-tendent.

En 2004, si ce projet funeste aboutit, la loi, qui fonde la nation républicaine, ne sera plus égale pour tous en France. Bientôt, chaque région, pourra faire ses lois mais pourquoi s'arrêter à la région ? Pourquoi ne pas descendre encore en dessous ? Bientôt, donc, chaque collectivité territoriale aura, au moins partiellement, sa propre législation. La France en tant que communauté de citoyens aura vécu.

De plus, vous avez de fait maintenu l'obligation d'apprendre le Corse. Avec la généralisation d'une telle mesure à tout le territoire, les Français ne se comprendront plus entre eux dans deux ou trois générations. Cette affirmation ne relève ni du pessimisme, ni du catastrophisme. Elle résulte d'un simple constat. Aujourd'hui, en Belgique, les jeunes flamands et les jeunes wallons sont contraints de se parler en anglais. Il n'existe pas des langues de France. Il y a en revanche une langue officielle de la République.

il faudrait que les Français soient sinon directement consultés, du moins puissent en débattre

Et puis, pourquoi donc se limiter aux langues régionales ? Pourquoi ne pas accorder un statut équivalent aux langues minoritaires ? Alors, nos villes et nos banlieues deviendraient des mosaïques linguistiques, des marqueteries ethniques où sévirait l'enfermement communautariste. La violence raciale serait au coin de la rue.

Avant de s'engager plus avant dans cette voie périlleuse, dans cet engrenage déjà grippé et grinçant, il faudrait que les Français soient sinon directement consultés, du moins puissent en débattre. L'occasion naturelle s'en présente avec la double consultation électorale du printemps prochain. La nouvelle Assemblée nationale sera mieux à même de se prononcer. C'est aussi pour cette raison que, à nos yeux, le renvoi en commission s'impose. C'est la seule solution raisonnable et démocratique.

Le Premier ministre est alors condamné à la fuite en avant.

Enfin, le Premier ministre est trop engagé. Il voudrait prouver par la réussite de sa politique en Corse qu'il est capable de briguer la plus haute charge de l'Etat. Aujourd'hui, il n'est plus libre, il n'est plus maître de ses mouvements ; il est comme englué dans des sables mouvants : chaque fois qu'il bouge, il s'enfonce un peu plus. Non seulement, la violence se poursuit, mais ses interlocuteurs ethnicistes et indépendantistes se dérobent, ils ont, eux, suspendu leur participation aux processus. En réalité, à l'élection présidentielle, ils jouent déjà l'autre sortant, en essayant quand même de soutirer à l'actuel gouvernement le plus grand nombre possible de concessions.

Le Premier ministre est alors condamné à la fuite en avant. Il ne peut plus arrêter la machine infernale qu'il a lancée. Car, il avouerait son échec. Il avouerait qu'il eût été préférable d'écouter son ministre de l'Intérieur d'alors plutôt que les mauvais conseillers dont il s'est entouré. Chacun mesure les conséquences à court terme qui en découleraient pour lui.

Aussi, il revient à la représentation nationale d'assumer la responsabilité que le gouvernement ne peut plus assurer. D'une certaine façon, c'est une façon réelle, quoique paradoxale, d'aider le gouvernement : renvoyons ce projet de loi en commission. Il sera toujours temps dans un moment de plus grande sérénité de discuter de ce dossier.


Communiqué de Georges SARRE
Président du Mouvement des Citoyens
26/10/01
On ne débat pas avec le terrorisme, on le combat.

Encore un assassinat en Corse, au matin même de l'arrivée de Daniel VAILLANT. Déjà, les ethnicistes défiaient le ministre de l'Intérieur en se faisant prier pour le rencontrer. Leur inadmissible chantage porte sur un geste en faveur des soi-disant " prisonniers politiques " au casier judiciaire le plus souvent bien chargé.

Quand donc le gouvernement acceptera-t-il de reconnaître que sa politique en Corse est un échec ? Comédie au départ, le processus dit de Matignon s'avère de plus en plus une tragédie. Il faut l'arrêter avant que sa décomposition avancée finisse par contaminer tout le pays. On ne débat pas avec le terrorisme, on le combat.

En Corse comme partout en France, plus que jamais, il faut retrouver la République dans sa plénitude. L'application de la loi républicaine doit être égale partout et pour tous.


Georges SARRE
Président du Mouvement des Citoyens
23/07/01
les meneurs séparatistes exercent un chantage supplémentaire à la bombe pour faire céder le gouvernement sur la question des détenus
Les attentats n'ont jamais cessé depuis le début du processus de Matignon contrairement à une idée faussement répandue.

Aujourd'hui, un attentat de plus à Borgo près de Bastia a fait 14 victimes - 12 gendarmes et 2 civils -. Cet acte criminel, qui était fait pour tuer, doit être condamné par les élus séparatistes, qui négocient avec le gouvernement, condamné avec force et pas du bout des lèvres.

A l'évidence, les meneurs séparatistes exercent un chantage supplémentaire à la bombe pour faire céder le gouvernement sur la question des détenus.

Après les discussions engagées par le Préfet Jean-Pierre Lacroix, le 20 juillet 2001 à Ajaccio, les séparatistes se croient tout permis. Il est temps de mettre un terme à la dérive que constituent les accords de Matignon où l'on voit l'Etat reculer et les séparatistes avancer à coup de bombes.

C'est en renouant avec l'idée républicaine que le gouvernement sortira du guêpier dans lequel il s'est lui-même placé.

Aujourd'hui, il fait fausse route.


Communiqué de Jean-Pierre Chevènement
Paris 17/08/01
L'assassinat de François Santoni fait éclater les illusions sur lesquelles repose le processus de Matignon.

M'étant exprimé devant le Parlement, je n'ai pas jugé utile de commenter l'actualité de l'été, mais trop c'est trop, l'assassinat de François Santoni, un an après celui de Jean-Michel Rossi, fait éclater les illusions sur lesquelles repose le processus de Matignon.

En privilégiant une minorité violente qui poursuit son chantage par la terreur, le gouvernement s'est enfermé dans un tête à tête redoutable avec elle. Les autres élus en sont réduits à jouer les potiches dans les négociations inadmissibles ouvertes notamment par le procureur général et le préfet sur l'amnistie et le rapprochement des terroristes incarcérés. Au bout de combien d'assassinats le gouvernement considérera-t-il comme définitivement hors d'atteinte l'objectif d'une paix durable affirmé par les accords de Matignon ?

En s'étant écarté des voies normales de la démocratie, le gouvernement a affaibli par la perspective d'une amnistie toutes les structures répressives de l'Etat, par ailleurs victimes de graves atteintes au début de l'été. Il est temps de changer de route. Les élus de Corsica Nazione ne doivent pas se borner à condamner hypocritement comme ils l'avaient fait lors de l'assassinat de Jean-Michel Rossi. Ils doivent renoncer explicitement et solennellement à la violence. Les clandestins doivent déposer les armes.


Communiqué de Georges SARRE,
Président du Mouvement des Citoyens
17/08/01
le gouvernement porte la responsabilité d'avoir ouvert le règne de la terreur dans l'île

Le meurtre de François SANTONI n'est pas le premier assassinat et ne sera certainement pas le dernier. Il pourrait ouvrir une longue série. On voit l'inanité de l'amnistie quand la violence demeure et la stratégie des séparatistes déjà divisés pour la conquête d'un pouvoir qu'ils espèrent détenir un jour.

La majorité des Corses profondément républicaine, sait ce que donnerait une Corse souveraine livrée aux convoitises des groupuscules armés. N'ayant pas voulu obtenir l'arrêt de la violence avant d'engager les discussions avec les séparatistes, le gouvernement porte la responsabilité d'avoir ouvert le règne de la terreur dans l'île.

Ce crime à lui tout seul justifie l'analyse de Jean-Pierre CHEVENEMENT, qui a compris d'emblée les dangers d'un processus engagé de telle sorte, et a quant à lui pris ses responsabilités.


Jean-Pierre Chevènement
Paris AFP
22/02/01

Corse: Un débat "pollué par les rivalités" Chirac-Jospin

Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement des citoyens (MDC), a déploré, jeudi, que le dossier corse soit "pollué" par "les rivalités" entre le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin.
Au lendemain de l'examen en Conseil des ministres du projet de loi sur la Corse et de l'affrontement entre les deux têtes de l'exécutif, Chevènement a affirmé, sur RTL, que "la Corse mérite mieux, mérite d'être traitée comme un problème en soi" et non pas "à travers le prisme de la cohabitation, des rivalités entre les deux têtes de l'exécutif".
Jugeant "ambiguë" la mise en garde adressée par Chirac au gouvernement, l'ancien ministre de l'Intérieur a ajouté que "tout est faussé par cette concurrence" entre les deux hommes. Il a évoqué "un jeu pervers dont il faut sortir". "Nous sommes devant un cas précis où la cohabitation pollue tout débat. On pourrait en dire autant de la vache folle ou de la décentralisation", a estimé le président du MDC.
Selon lui, le projet sur la Corse est "évidemment inconstitutionnel" et "dangereux parce qu'il conduit presque inévitablement à un référendum constitutionnel qui va élargir le fossé entre la Corse et le continent".
M. Chevènement a souhaité que lors de l'examen parlementaire "les députés s'affranchissent des disciplines de parti", tout en admettant qu'"il faut être très courageux pour voter contre son parti". "Je connais ce que pensent beaucoup de députés socialistes. Je sais aussi, a-t-il ajouté, à un an des élections législatives, à quel point la pression du parti est forte".


Communiqué de Georges Sarre
13/02/01
Le projet du gouvernement reste inacceptable pour tout républicain conséquent.

Sur la Corse, longtemps, le Président de la République a cultivé l'ambiguïté, sans agir tant qu'il était encore temps. Aujourd'hui, il invite le gouvernement à revoir sa copie. Le Premier ministre refuse. Le dossier Corse revient sur la table du conseil des ministres.

Mais, au-delà de ces péripéties, Jacques Chirac ne s'est toujours pas prononcé sur le fond. Il est vrai que ses amis en Corse comme à Paris sont divisés sur ce dossier comme, d'ailleurs, sur tant d'autres.

A gauche, le Mouvement des Citoyens maintient sa position connue de tous. A l'Assemblée nationale puis au Sénat, nous mènerons un combat vigoureux contre tous les aspects anti-constitutionnels de ce texte. Puis, s'il le faut, le Conseil Constitutionnel sera saisi. Le projet du gouvernement reste inacceptable pour tout républicain conséquent. En passant outre aux considérations juridiques, le gouvernement montre ce qu'il en est : il a passé un traité avec les séparatistes, c'est pour cela qu'il méprise à ce point la loi fondamentale.


 

Intervention de Georges SARRE
Statut de la Corse
Assemblée nationale
15/01/01

Vous ne nous proposez pas un statut. Vous nous proposez un engrenage.

Monsieur le Ministre,

Vous nous présentez le énième projet de statut particulier pour la Corse. A vous entendre, il devrait amener la paix. Il serait préférable de dire qu'il pourrait permettre un " lâche soulagement ". Et, en plus, vous obtiendrez le déshonneur. Il y a dix ans votre prédécesseur, accompagné du même José Rossi, nous tenait le même discours. Les violences se sont poursuivies. Et même depuis l'accord dit de Matignon, elles augmentent. Aujourd'hui, les attentats sont encore plus nombreux dans l'île que l'année dernière. Enfin, Maître Talamoni continue à proférer ses menaces en toute quiétude et en toute impunité.

Vous ne nous proposez pas un statut. Vous nous proposez un engrenage, dont le carburant sera le chantage. Au bout, il précipitera l'île dans l'aventure de l'indépendance, alors que l'immense majorité des corses n'en veulent pas.
Vous évoquez souvent les spécificités corses. Il en est une politique, sur laquelle vous devriez réfléchir.

Ce nationalisme impossible est en réalité un ethnicisme, première étape vers un racisme dévastateur.

L'extrême droite de Jean-Marie Le Pen rencontre dans l'île une faible audience. Les démocrates et les républicains devraient donc s'en réjouir : malheureusement, ils ne le peuvent. Car, à y regarder de plus près, on s'aperçoit vite qu'un semblable discours d'exclusion est tenu par d'autres. Ce terrain malsain est déjà occupé par ceux qui sont, abusivement, qualifiés de " nationalistes ", comme s'il existait une nation corse.

Mais, précisément, c'est cette absence de réalité nationale, qui permet à ces pseudo " nationalistes " de rencontrer un écho si favorable dans les milieux mondialisés de l'ultra-libéralisme et de la gauche caviar. Or, au nom de l'anti-racisme, ces mêmes milieux sont toujours prompts à dénoncer la nation, y compris la nation républicaine. Leur silence, voire leur consentement, devant les thèses de ceux qui sont devenus les interlocuteurs privilégiés du gouvernement laisse perplexe.

Ce nationalisme impossible est en réalité un ethnicisme, première étape vers un racisme dévastateur. L'obligation masquée d'apprendre le Corse en est un indice sérieux. L'incroyable revendication de " corsisation " des emplois en est la preuve irréfutable. Aussi, s'il n'existait pas une volonté partagée de briser la France, il serait paradoxal de voir Messieurs Romano Prodi, Michel Barnier et Jean-Guy Talamoni travailler de concert dans le même sens, alors que la commission de Bruxelles exige l'ouverture des emplois publics à tous les ressortissants communautaires.

Une seule spécificité corse mérite un traitement particulier par la loi républicaine : l'insularité.

Comme toujours, derrière des rodomontades sécuritaires et moralistes, l'extrême droite fait le lit de la corruption, de la délinquance et du crime. Déjà à Sartène, le Maire sortant a été éliminé par une étrange coalition. L'enjeu était moins les opinions républicaines de Dominique Bucchini que le contrôle d'une trentaine de kilomètres de rivages méditerranéens. A ce propos, rien n'est plus affligeant que la confusion des écologistes. Ils souhaitent pour la Corse la plus large autonomie ; mais, ils se méfient tellement des conséquences de leur propre position qu'ils veulent que la loi sur le littoral échappe à cette autonomie.

Si, depuis deux siècles, la France, la République a eu un tort vis-à-vis de la Corse et des Corses, c'est de ne pas avoir suffisamment veillé à étendre sans faiblesse le règne protecteur de la loi. Une seule spécificité corse mérite un traitement particulier par la loi républicaine : l'insularité. Le principe de la continuité territoriale, assumée par le service public, permet de compenser ce handicap. Encore faudrait-il que le triumvirat déjà cité ne s'emploie pas à détruire ce dispositif efficace.

La décomposition de la France et l'Europe des régions ont pour objectif ultime de laisser les mains libres au marché global et mondial.
Mais, voilà, la décomposition de la France et l'Europe des régions ont pour objectif ultime de laisser les mains libres au marché global et mondial. Pour le reste, d'un côté, une juxtaposition de micro régions pour donner aux individus l'impression d'une démocratie dite de proximité, chargée d'atténuer les effets négatifs les plus criants. De l'autre, un " machin " fédéral substitut ingouvernable de l'Etat protecteur, limité à une vague régulation des antagonismes les plus voyants. Et partout, bien sûr, un gouvernement des juges disant le droit plus qu'appliquant la loi au nom d'une morale qui ignore le principe de laïcité.

En l'absence du règne de la loi, se sont développés en Corse le clientélisme et ses compléments naturels : la violence endémique et les activités douteuses. Les statuts successifs n'ont fait qu'encourager cette dérive. Le vôtre va dans le même sens. Il se présente en plus comme étant d'abord une prime accordée à la violence. Au lieu de poursuivre avec obstination dans une voie qui, au moins depuis vingt ans, s'avère désastreuse, il vaudrait mieux, Monsieur le Ministre, instaurer en Corse la République dans sa plénitude.


 

Intervention de Georges SARRE
Article 1
Statut de la Corse
Assemblée nationale
16/05/01

Cet article blesse la République, parce qu'il rompt l'égalité des citoyens devant la loi.
Cet article blesse la République, parce qu'il rompt l'égalité des citoyens devant la loi. Il crée des lois particulières, votées par un cénacle particulier, applicable sur territoire particulier. Entre le citoyen et la République, il dresse une médiation qui n'est qu'un écran. Cet article va à l'encontre de toute la tradition juridique française.

Cet article amorce un mouvement qui pourrait faire tourner à l'envers l'histoire de notre patrie commune : la France. Il est un premier pas vers la rupture avec l'île, vers l'indépendance de la Corse.

Il n'a échappé à personne que les interlocuteurs privilégiés du gouvernement, ceux qui précisément ont dicté la formulation de cet article, viennent de se réunir dans un mouvement qui demande sans équivoque l'indépendance, la totale séparation avec la France. En découpant le pouvoir législatif pour satisfaire les ethnicistes, la représentation nationale s'abaisserait en se conformant à leur stratégie.

Le pouvoir législatif est par excellence l'un des principaux attributs de la souveraineté nationale, qui ne se partage pas.

Au-delà, elle engagerait un processus qui pourrait conduire à la déconstruction de la France.

Le pouvoir législatif est par excellence l'un des principaux attributs de la souveraineté nationale, qui ne se partage pas comme le stipule l'article 3 de notre constitution, aucune section du peuple ne peut s'en attribuer l'exercice. Quelles que soient les formulations confuses et compliquées, finalement retenues pour essayer de marquer la réalité et pour tenter d'abuser le Conseil Constitutionnel, cet article conduit à un transfert partiel de la souveraineté nationale à une instance locale. Il préfigure la décomposition et la dislocation de la France, récemment proposées par Monsieur Méhaignerie.

Aussi, pour préserver la République, pour défendre l'égalité des citoyens devant la loi, pour écarter les menaces sur les libertés individuelles, je vous demande de rejeter cet article premier.


 

Communiqué de presse de Georges SARRE
04/01/01
Une évolution d’une partie du mouvement séparatiste vers une stratégie du type ETA basque est en marche.

Le groupe terroriste corse Armata Corsa ne s’était plus manifesté depuis qu’il avait fait connaître son soutien aux accords de Matignon. Depuis hier, il réapparaît en formulant des menaces inacceptables d’une extension des actions vers le continent et d’un passage à des actes terroristes aveugles contre les personnes. Outre que cela prouve la volatilité des soutiens au processus en cours, cela démontre que de toute évidence une évolution d’une partie du mouvement séparatiste vers une stratégie du type ETA basque est en marche.

Les déclarations de Armata Corsa confirment que le mouvement séparatiste dans ses différentes composantes ne se satisfait jamais des reculades et des concessions de l’État. Surenchère et chantage sont ses deux méthodes de prédilection. Que messieurs Talamoni et Rossi obtiennent un nouveau statut pour la Corse taillé sur mesure aux exigences des séparatistes et les voilà désignés comme traîtres et cibles par plus intransigeants qu’eux.

Il faut donc se rendre à l’évidence : loin d’apporter la paix civile en Corse, le statut résultant des accords de Matignon risque de générer l’éclosion d’une génération de desperados de la lutte armée. Il est encore temps, pour éviter cela, de revenir à une politique républicaine qui repose sur le strict respect de la loi en Corse.


 

PARIS (AFP)13/12/2000
"On ne va pas faire un référendum propre à la Corse comme si la Corse était l'Algérie. Il y avait une nation algérienne, il n'y a pas de nation corse".

Chevènement: "abaissement de l'État à solliciter" l'Assemblée de Corse

L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a estimé mercredi qu'il y avait "un certain abaissement de l'État à solliciter les avis de l'Assemblée de Corse" sur l'avant-projet de loi sur l'île "alors que retentissent les menaces, les sommations des indépendantistes". "Il y a une image qui résume tout : il y a un an et demi, José Rossi (président de l'Assemblée de Corse) et François Léotard s'opposaient par la force à l'exécution d'une décision de justice, à savoir la destruction d'une paillote, et aujourd'hui, ils ont la possibilité d'octroyer des permis de construire pour toutes les paillotes qui se construiront" sur le littoral corse, a déclaré le président du MDC dans les couloirs de l'Assemblée. "La politique qui est suivie est tout à fait le contraire de celle qui avait été menée de juin 1997 à la fin de 1999", a-t-il souligné. M. Chevènement s'est par ailleurs déclaré opposé à la proposition de Pierre Lelouch (RPR) d'un référendum en Corse sur l'avenir institutionnel de l'île. "Le plus raisonnable serait de dissoudre l'Assemblée de Corse. On ne va pas faire un référendum propre à la Corse comme si la Corse était l'Algérie. Il y avait une nation algérienne, il n'y a pas de nation corse", a-t-il souligné."Cessons de procéder par amalgame et ne traitons pas la Corse comme si elle était la Nouvelle-Calédonie en lui promettant un statut de territoire d'outre-mer en 2004", a dit le député-maire de Belfort.


 

QUESTION AU GOUVERNEMENT
13/12/00
l'indépendance demeure bien l'objectif ultime des séparatistes

MONSIEUR GEORGES SARRE AU MINISTRE DE L'INTERIEUR

Monsieur le Ministre,

L'Assemblée de Corse a approuvé, le samedi 9 décembre, l'avant-projet de loi portant futur statut de l'île. Nombre d'amendements présentés par les élus séparatistes ont été adoptés, visant ainsi à élargir le champ des transferts de compétences concédés par l'Etat à une assemblée qui ne détient aucun mandat issu du suffrage universel pour faire la loi et qui n'a aucune compétence pour se prononcer sur un éventuel nouveau statut.

J'ai cru comprendre, monsieur le Ministre, que le projet de loi que nous serons amenés à discuter, tout comme l'ensemble des négociations en cours entre le gouvernement et les séparatistes, avait pour objectif " d'arrimer la Corse à la République ".

Cette noble intention semblait réaffirmée par une phrase contenue dans la conclusion de l'avant-projet puisqu'il était rappelé, je cite, que " cette démarche passe à l'évidence par l'affirmation de la responsabilité insulaire dans la République ". Or cette phrase a été retirée du texte final à la demande des séparatistes.

Cette manipulation de dernière minute, monsieur le Ministre, tout comme le comportement de chantage permanent des élus séparatistes, qui réclamaient hier rien moins que la dissolution de la 14è section du parquet chargée des affaires de terrorisme, prouvent à l'évidence que les négociations sont biaisées et que l'indépendance demeure bien l'objectif ultime des séparatistes.

Dans ces conditions, entendez-vous laisser le texte du projet de loi en l'état ?


 

Communiqué
de Georges Sarre
06/12/00
Le parquet ne se conformerait-il pas aux injonctions de Maître Talamoni ?

Une justice sous influence ? On peut s'interroger.

Le parquet ne recevrait plus d'instructions du Garde des Sceaux. Mais ne se conformerait-il pas aux injonctions de Maître Talamoni ? On peut se le demander quand on lit ses réquisitions récentes dans l'affaire de la conférence de presse clandestine du 23 décembre 1999. Il est vrai que le juge d'instruction anti-terroriste, lui, n'a obéi qu'à la loi.

L'indépendance des juges du siège est une nécessaire et heureuse disposition constitutionnelle. Pourtant le tribunal correctionnel de Paris vient de rendre un verdict si clément qu'il a étonné et réjoui Maître Talamoni et ses amis.

Comme par hasard, tout cela intervient à la veille de la discussion par l'Assemblée de Corse de l'avant projet de loi statutaire. Faut-il souligner, encore une fois, que ladite Assemblée ne détient aucun mandat démocratique pour se prononcer sur le statut de l'île ?

Tout cela ne sert à rien, sauf à déconsidérer la République. Les attentats se poursuivent, comme vient de le montrer de manière spectaculaire celui visant la caserne de Borgo.

On ne discute pas avec le terrorisme ; on le combat par l'application sans faiblesse de la loi.


 

 

 

Communiqué du MDC
17/11/00
Cet attentat éclaire d'un jour cru la manière dont les indépendantistes conçoivent le "processus de Matignon".

Le MDC s'indigne de l'attentat qui a touché sa permanence d'Ajaccio le 16 novembre à 3h30 du matin, demande au gouvernement de le condamner fermement et de prendre les mesures nécessaires pour protéger ses militants et ses locaux. Ce nouvel acte de violence, commis le jour même où les élus de Corse se rendent à Paris à une réunion de travail consacrée au projet de loi sur la Corse, éclaire d'un jour cru la manière dont les indépendantistes conçoivent le "processus de Matignon". Invités dans les palais officiels ils encouragent par ailleurs la violence. Refusant le débat démocratique, rejetant le jugement des urnes, ils continuent de poursuivre leur objectif, en tenant les accords de Matignon d'une main et de l'autre l'explosif.


 

La Corse est emblématique de ce que deviendrait la France si elle perdait ses repères républicains.

- Les élus indépendantistes qui ont imposé leurs conditions sont les otages des clandestins
- Une minorité ne peut imposer sa loi à la majorité
- Si -comme le prévoit le texte du 20 juillet- une assemblée corse était autorisée à "adapter " la loi, c'est-à-dire à la changer, alors la loi cesserait d'être égale pour tous
- Ce qui serait concédé aux séparatistes corses serait exigé demain par d'autres minorités basques, bretonnes, alsaciennes, savoyardes.
- La France est un Pays de citoyens; les distinctions selon l'origine n'y sont pas acceptables.
- Ressaisissons-nous ! La Corse est emblématique de ce que deviendrait la France si elle perdait ses repères républicains.

Faisons entendre la voix des citoyens

- Pour la démocratie face à la violence
- Pour l'égalité devant la loi
- Pour que vive la France comme communauté de citoyens
- Pour l'égalité des chances à l'Ecole, lieu de transmission des connaissances et de formation du citoyen
- Pour l'égalité de tous devant l'exigence de la sécurité
- Pour l'égalité par l'accès à des services publics modernes
- Pour l'égalité sociale par la promotion du travail et la garantie de la protection sociale

Ensemble, Faisons vivre un pôle républicain fort dans la gauche et dans le Pays.

Rejoignez le Comité de soutien à l'action de Jean-Pierre Chevènement

- Je soutiens l'action de Jean-Pierre Chevènement pour le respect des principes républicains en Corse comme ailleurs

- Je souhaite prendre contact avec le Mouvement des Citoyens

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Lire les archives du MDC sur le dossier Corse

 

Citoyens Actualités 121 (octobre 2000)
L'alternative de J.P. Chevènement au processus de Matignon.

Corse : explication de texte

Trop souvent, les zélateurs du « Processus de Matignon » affirment qu'il n'y a pas d'alternative à la politique qu'ils proposent. C'est, bien sûr, l'habitude d'une certaine pensée unique de se croire seule au monde. Mais voilà ! Le journal Le Monde du 6 septembre 2000 révèle qu'il y avait bien une alternative : celle que proposait Jean-Pierre Chevènement au gouvernement. Une politique de développement et de modernisation de la Corse, dans le cadre de la République. Pour nos lecteurs, nous reproduisons donc cette publication pleine d'intérêt.

Un document d'Orientation sur la Corse, établi par Jean-Pierre Chevènement, précise les points sur lesquels il serait souhaitable d'aboutir à un accord avec les élus de l'Assemblée de Corse. Il précise que : « Le Gouvernement propose d'engager en Corse une politique de soutien vigoureux au développement du territoire insulaire, dans le respect de la méthode de dialogue et de transparence, telle qu'elle a été proposée par le Premier ministre depuis le 1er décembre 1999.
Pour parvenir à cet objectif, le Gouvernement propose trois orientations qui renforcent et consolident les acquis déjà très significatifs des lois de 1982 et 1991 sur la Corse. »

Le financement d'un plan de développement sur quinze ans, une simplification de l'organisation et des institutions de l'île, des blocs de compétences cohérents.

Il est proposé d'établir : " Une loi programme tendant à favoriser le développement économique, social et culturel de l'île par le financement d'un plan de développement sur quinze ans en complément des contrats de plan ", une simplification de l'organisation et des institutions de l'île, des blocs de compétences cohérents.

La loi programme semble nécessaire car : " Si le contrat de Plan 2000-2006 traduit une augmentation très significative des moyens consacrés au développement de la Corse " (on peut en effet noter que la contribution passe de 695 MF à 1631 MF et celle de l'Assemblée de Corse de 580 MF à 1515 MF). " Il ne peut cependant à lui seul et sur sept ans seulement prétendre satisfaire la totalité des besoins notamment pour ce qui concerne la remise à niveau des équipements collectifs majeurs. " Cet effort exceptionnel " doit se centrer sur les seules réalisations structurantes dont la contribution au développement durable de la Corse est garantie parce que procédant d'un diagnostic partagé et d'une stratégie commune à l'ensemble des acteurs de l'île ". L'élaboration d'un programme d'investissement exceptionnel doit évidemment prendre en compte l'expression des volontés locales.

9 milliards de francs de crédits publics engagés pour compenser les contraintes de l'insularité et des cloisonnements géographiques de l'île

Parmi les priorités retenues, il faut citer la mise à niveau du réseau routier, la modernisation du réseau ferroviaire, équipements collectifs liés à l'eau, l'assainissement (collecte et traitement des eaux usées), irrigation, renforcement du réseau des télécommunications " permettant de compenser les contraintes de l'insularité et des cloisonnements géographiques de l'île ". Le développement du tourisme de qualité est aussi un axe à privilégier à travers d'outils adaptés. Pour mener à bien ce programme, environ 9 milliards de francs de crédits publics pourraient être engagés sur quinze ans dont 6,5 milliards de francs par l'Etat.

En ce qui concerne la simplification des institutions, " Il s'agit de modifier l'organisation administrative de l'île afin de renforcer les pouvoirs des élus ". " Après fusion des départements, une assemblée délibérante commune au département et à la région de Corse exercerait des compétences étendues, ressortissant à ces deux niveaux de collectivités territoriales. Ainsi l'Assemblée de Corse règlerait par ses délibérations les affaires de la collectivité territoriale comme les affaires du département de la Corse, comme cela a été constitutionnellement admis pour le Conseil de Paris " (le Conseil de Paris siège alternativement comme un conseil municipal et comme un conseil général). Il est également précisé que " le renforcement des pouvoirs réglementaires de la collectivité territoriale s'appuierait sur un conseil juridique qui aurait pour mission de donner à l'Assemblée de Corse des avis juridiques sur les principales questions d'application des lois sur lesquelles l'Assemblée serait appelée à statuer. En outre, la création de ce Conseil devrait faciliter l'émission par l'Assemblée de propositions au Gouvernement, d'adaptations législatives ou réglementaires".

Dans tous les domaines d'intervention jusque là réservés à des offices ou à des agences : " Le Gouvernement propose de confier la compétence pleine et entière à la collectivité territoriale ou au département. "

Il est enfin précisé que " le régime électoral serait revu pour tenir compte des modifications institutionnelles ". L'Assemblée Corse comprendrait 70 membres élus pour cinq ans au lieu de 51 aujourd'hui). " Le mode d'élection de l'Assemblée combinerait le scrutin de liste proportionnel avec prime majoritaire, déjà prévu pour l'élection des conseillers régionaux, et le scrutin uninominal majoritaire à deux tours applicable à l'élection des conseillers généraux. Le premier serait utilisé pour pourvoir la moitié des sièges dans le cadre d'une circonscription unique formée par la Corse tandis que le second permettrait d'attribuer l'autre moitié des sièges dans le cadre de 35 secteurs électoraux à définir qui se substitueraient aux 52 cantons actuels. A cet effet, chaque électeur disposerait de deux voix. " Le texte précise que dans tous les domaines d'intervention jusque là réservés à des offices ou à des agences : " Le Gouvernement propose de confier la compétence pleine et entière à la collectivité territoriale ou au département. " On aborde enfin le chapitre proposant des blocs de compétences cohérents.

Le constat est fait qu'actuellement la complexité des procédures et l'enchevêtrement des responsabilités bloquent l'exercice effectif de la compétence. Il est proposé d'attribuer une compétence générale en matière de développement et d'aménagement à travers " un Plan de développement et d'Aménagement de la Corse, conçu comme une simplification mais, plus encore, comme une approche globale du développement économique, social et culturel. Ce document se substituerait aux textes réglementaires d'application des loi montagne et littoral en Corse ".

La collectivité territoriale de Corse assurerait la promotion de la langue corse et pourrait décider dans l'ensemble du cycle scolaire des modalités de l'enseignement de la langue corse.

Il est proposé de permettre la prise en charge par la collectivité territoriale de Corse de " la construction et l'entretien des bâtiments universitaires ". Elle gèrerait le personnel non enseignant. Elle aurait pleine compétence pour l'ensemble de la formation professionnelle, assurerait la promotion de la langue corse et pourrait décider dans l'ensemble du cycle scolaire des modalités de l'enseignement de la langue corse. La Corse serait érigée en bassin hydrographique et dotée de l'ensemble des attributions en matière de planification dans ce domaine. Enfin, des compétences exigeant une plus grande proximité seront confiées à l'échelon départemental : réseau routier, transports, valorisation des ressources énergétiques.

Pour terminer, la note précise les mesures fiscales et financières envisagées pour répondre aux compétences nouvelles. Un statut fiscal rénové et durable est cité, ainsi que la possibilité de l'élargissement du périmètre de la dotation générale de décentralisation, ressource libre d'emploi pour la collectivité territoriale Corse.

* * *

Oui, il est possible de réformer dans le cadre de la loi commune. Contre ceux qui veulent se servir de la Corse pour mettre à mal les principes républicains, Jean-Pierre Chevènement a montré qu'on pouvait réformer les politiques publiques comme les institutions locales sans blesser la République.


 

Communiqué de G. Sarre
Président Délégué du Mouvement des Citoyens
20/10/00

L'étrange volonté de Lionel Jospin de vouloir faire endosser par Jean-Pierre Chevènement la paternité de l'enseignement obligatoire du corse relève d'une petite astuce de cabinet.

Jean-Pierre Chevènement a fort bien expliqué dans son interview du 18 juillet au journal " Le Monde " que ce qui était possible en Polynésie n'était pas transposable à la Corse compte tenu du climat de violence qui y règne.
La proposition qui a été faite par Jean-Pierre Chevènement était de confier l'enseignement du corse à la collectivité territoriale dans sa lettre du 8 juin 2000 au Premier ministre.

Si Jean-Pierre Chevènement a quitté " la famille en or " ou le club salut les copains, salut les copines, ce n'est pas du fait d'un malentendu, c'est un désaccord devant le retournement décidé par Lionel Jospin de la politique suivie en Corse avec les résultats que l'on connaît.




Communiqué de Jean-Yves AUTEXIER, Vice Président du Mouvement des Citoyens, Sénateur de Paris
le 21 août 2000
Les clandestins voudraient la paix mais affirment que "l'abandon de la lutte armée ne peut être conditionnée que par la reconnaissance du peuple corse".

"Le Monde" se fait le porte-parole des clandestins en donnant aux commanditaires d'attentats et d'assassinats récents les moyens de répandre leurs calomnies. Trêve d'hypocrisie ! : les clandestins voudraient la paix mais affirment que "l'abandon de la lutte armée ne peut être conditionnée que par la reconnaissance du peuple corse". Ils condamnent les bombes récentes mais sans doute pas les assassins et encore moins les attentats qu'ils pourraient etre amenés à fomenter à l'avenir "pour créer un rapport de forces avec l'Etat", selon les déclarations de J.G. TALAMONI à l'Assemblée de Corse ou les porte-voix de la clandestinité aux journées de Corte.

Ils parlent de trêve -qui n'est jamais qu'un chantage à la reprise de la violence - revendiquent toujours la "résistance armée", réclament "l'amnistie dans son intégralité" pour ceux "qui sont recherchés ou emprisonnés". Ils font l'apologie de l'assassin d'un préfet de la République et tiennent pour un "fait divers" celui de J.M. Rossi.

Décidément s'appuyer sur une pareille béquille n'est pas encourageant pour le "processus de Matignon". La "clandestinité" qui s'affiche à la une du Monde exhale des relents inquiétants pour l'avenir.


Communiqué de Georges SARRE, Président délégué du Mouvement des Citoyens
Le gouvernement apporte une réponse favorable mais au conditionnel.

Le texte remis par le gouvernement aux délégués de l'Assemblée régionale Corse est un texte complexe, difficile, qui mérite approfondissement.
Ce qui ressort à la première lecture c'est que le gouvernement apporte une réponse favorable mais au conditionnel.
Ce document renvoie à une deuxième étape pour assurer la pérennisation et l'élargissement du dispositif.

C'est là qu'est le problème majeur. Qui ne comprend que les nationalistes et leurs alliés ont placé le pied dans l'entrée de la porte ?
En effet, je vois mal une révision constitutionnelle intéressant la Corse à l'horizon 2004?. Une telle perspective est de nature à nourrir les pressions et le chantage des nationalistes. Le Mouvement des Citoyens ne se place pas dans cette perspective. Une réforme constitutionnelle qui aurait pour seul objet le statut de la Corse n'est pas envisageable. La Corse fait partie intégrante de la France.




Communiqué de Jean-Yves AUTEXIER Vice-président du Mouvement des Citoyens

L'assemblée de Corse a engrangé, avec entrain, les 12 milliards de francs supplémentaires accordés par l'Etat, l'enseignement obligatoire du Corse, mais veut franchir un pas supplémentaire : le peuple français est invité à changer sa constitution pour satisfaire les exigences insulaires et pour que les élus de Corse votent des lois corses sans contrôle du Parlement.

La loi, édictée et appliquée au nom du peuple français, ne peut être une juxtaposition de lois corses, limousines ou bretonnes.

Le pouvoir législatif, c'est la souveraineté. Le cœur de la République, c'est le pouvoir donné au Parlement de faire la loi égale pour tous. La loi, édictée et appliquée au nom du peuple français, ne peut être une juxtaposition de lois corses, limousines ou bretonnes. Le Mouvement des Citoyens considère, comme le Premier ministre dans son discours d'investiture le 19 juin 1997, qu'en Corse « comme ailleurs, il convient de faire respecter la loi républicaine ».

Les propositions du gouvernement constituent l'extrême limite de ce qui est acceptable pour des républicains. Il est temps de se ressaisir pour mettre un terme aux surenchères.




Paris, le 13/07/00
Communiqué de Georges Sarre, Président délégué du Mouvement des Citoyens.
Que signifie la revendication d'une collectivité unique ?

Une majorité des chefs de groupes de l'Assemblée de Corse, sous la pression et le chantage des nationalistes et des bandes armées, ont choisi de surenchérir sur les propositions du gouvernement.

Ils demandent une collectivité unique et un pouvoir législatif partagé et encadré. Que signifie la revendication d'une collectivité unique ? Tout simplement l'application d'un mode de scrutin proportionnel à l'Assemblée de Corse qui donnera la clef du pouvoir aux nationalistes.

Le pouvoir législatif n'est qu'un autre mot pour désigner la souveraineté. Pas plus que celle-ci le pouvoir législatif ne peut se déléguer.

Quant à la revendication d'un pouvoir législatif partagé et encadré, cette proposition n'a jamais été faîte par le gouvernement. Elle n'a pas de sens. Le pouvoir législatif n'est qu'un autre mot pour désigner la souveraineté. Pas plus que celle-ci le pouvoir législatif ne peut se déléguer. La Constitution précise que la loi est votée par le Parlement et que la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine.

Les revendications d'une majorité des chefs de groupes de l'Assemblée de Corse ne correspondent à rien de sérieux. Y céder serait offrir la Corse sur un plateau aux nationalistes. Le Mouvement des Citoyens combattra donc toutes idées de révision constitutionnelle. Les choses sont claires, les nationalistes veulent le beurre et l'argent du beurre. La souveraineté et le produit de l'impôt et l'impunité en plus pour pouvoir continuer le chantage et le racket.




Paris, le 11 juillet 2000
Communiqué de G. Sarre, président délégué du Mouvement des Citoyens
Le pouvoir législatif, parce qu'il est lié à la souveraineté, ne se partage pas.

La fin de la violence en Corse, l'application ferme et sereine de la loi dans l'île, sont l'affaire de tous les Français.

Le pouvoir législatif, parce qu'il est lié à la souveraineté, ne se partage pas. C'est une expérimentation très limitée, doublement encadrée par une loi votée en amont par le Parlement, et par une loi de validation votée par le Parlement en aval, qui est proposée par le gouvernement. Ce double encadrement, loin de constituer un transfert du pouvoir législatif permet d'éviter le démantèlement de l'unité républicaine. C'est un simple droit à l'expression, strictement encadré à l'amont et à l'aval, Il ne saurait être question d'aller plus loin, aussi bien la jurisprudence du Conseil Constitutionnel ne le permet pas. Les questions institutionnelles ne sont d'ailleurs pas prioritaires : c'est le renoncement à la violence et le développement économique et social qui garantiront le développement de la Corse. L'unité départementale retrouvée peut en être un outil.

L'enseignement obligatoire de la langue corse est inacceptable.

En revanche, l'enseignement obligatoire de la langue corse est inacceptable. Tous ceux qui le désirent peuvent aujourd'hui apprendre et utiliser la langue corse. Comment accepter alors qu'on contraigne les parents et les enfants à étudier un idiome local ? La loi est l'expression de la volonté générale ; elle ne saurait être instrumentée par un petit nombre d'activistes pour imposer à tous les habitants de l'île leurs revendications linguistiques. Les parents qui ne souhaiteraient pas que leurs enfants soient astreints au corse obligatoire seront-ils demain, dans le climat de violence actuel, les cibles des poseurs de bombes ? Refusera-t-on demain des emplois dans l'île à ceux qui ne parlent pas le corse ? Cette mise en cause de l'égalité ne peut être tolérée par des Républicains.


Communiqué de G. SARRE 12/07/2000
La création du FRNC menace directement les autres élus de violence s'ils ne passent pas par leurs exigences.

On peut être surpris qu'une assemblée démocratiquement élue soit amenée à siéger sous la menace de la violence. La création du FRNC qui ressemble plus à un Front national qu'à un Front Révolutionnaire, menace directement les autres élus de violence s'ils ne passent pas par leurs exigences. Ainsi s'avance le totalitarisme insulaire et ses deux assesseurs : le terrorisme et ceux des élus qu'il soutient. Ces conditions sont indignes du débat normal d'une assemblée élue à laquelle une poignée d'activistes voudrait faire plier le genou sous la menace de la force. Une pareille attitude appelle la plus vive condamnation de la part du gouvernement.


 


Point de vue du Mouvement des Citoyens sur la Corse
interview de G. SARRE parue dans le Figaro le 29/06/00

les indépendantistes ont une conception ethnique de leur combat

La République ne supporte pas le chantage

Le Figaro : Que vous inspire la tentative d'attentat en plein Paris alors que devait débuter à Matignon une table ronde sur la Corse ?
G.S. : Je ne dirais pas que je suis surpris. Mais naturellement il faut ajouter que le dialogue sous la contrainte n'est ni possible ni acceptable. En revendiquant à nouveau cette tentative d'attentat; des "indépendantistes" placent tous les élus corses - et d'abord leurs amis directs - devant leurs responsabilités. Ceux qui se réclament de la démocratie doivent condamner cette campagne d'intimidation fondée sur des actes criminels. Il faut dire clairement aux indépendantistes qu'il est impossible de dialoguer une bombe dans la main droite et le stylo dans la gauche. La République ne supporte pas le chantage.
Le Figaro : le FLNC revendique aussi deux autres actions contre les exploitations de rapatriés d'Algérie
G.S. : souvent des déclarations, des prises de position et même des actes montrent que les indépendantistes ont une conception ethnique de leur combat. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est la citoyenneté française : une histoire partagée, un destin commun. Ils n'ont aucune idée de ce "vouloir vivre ensemble". Quand on vise une fois des Marocains, une fois des Bretons, une autre fois des rapatriés d'Algérie, on comprend qu'il s'agit d'un combat ethniciste.

Nous sommes arrivés à un moment où les élus corses doivent s'exprimer clairement.

Le Figaro : la non-condamnation de ces actions peut-elle constituer un motif de rupture ?
G.S. : Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Nous sommes arrivés à un moment où les élus corses doivent s'exprimer clairement. Ils ne peuvent jouer éternellement au jeu du chat et de la souris. C'est à eux de répondre vite.
Le Figaro : En serait-on là aujourd'hui si le gouvernement avait posé l'abandon de la violence comme préalable à toute négociation ?
G.S. : A l'époque j'avais rappelé que toute discussion doit passer par l'abandon de la violence. Il s'agissait en particulier de dénoncer les auteurs de l'attentat contre le préfet Claude Erignac. Aujourd'hui les discussions sont lancées et je souhaite qu'elles aboutissent mais il faut sortir des ambiguités.
Le Figaro : La méthode Jospin serait-elle en passe d'échouer en Corse ?
G.S. : Nous sommes au milieu du gué. Il me semble évident que le gouvernement entend s'attaquer aux vrais problèmes : le développement économique et social ou la manière de vivre la continuité territoriale dans de bonnes conditions. Tous les Français ne peuvent être que solidaires lorsqu'il s'agit de tels objectifs. Mais il faut que les choses soient limpides. La Corse doit rester dans la République, une et indivisible.

On ne peut en aucune façon traiter le dossier Corse comme on a traité le dossier néo-calédonien. La Corse est et doit rester dans le République.

Le Figaro : les discussions portent aujourd'hui sur le sort réservé aux "prisonniers politiques". Un regroupement à la prison de Borgo, en Corse, est-il selon vous envisageable ?
G.S. : Ce qui me semble évident, c'est que les responsables d'actes délictueux, voire criminels, ou soupçonnés de l'être, doivent être détenus dans des conditions de sécurité et de confidentialité. Seules les autorités pénitentiaires et la justice sont à même d'apprécier de tels critères.
Le Figaro : le Ministre de l'Intérieur a-t-il encore voix au chapitre ?
G.S. : Chaque jour, Jean-Pierre Chevènement démontre qu'il sait agir. Il n'est pas le seul : Matignon pilote. Il ne se contente pas d'un rôle d'accompagnement. Il n'accepterait pas qu'une quelconque atteinte soit protée à l'intégrité du territoire ou qu'un coup frappe la République. Si certaines revendications étaient satisfaites, la République ne serait plus dans la République. On ne peut en aucune façon traiter le dossier Corse comme on a traité le dossier néo-calédonien. La Corse est et doit rester dans le République.


 


Paris, le 7 avril 2000
Communiqué de Georges SARRE Président délégué du Mouvement des Citoyens

dans notre République, le pouvoir législatif ne se partage pas, le peuple français ne se divise pas.

Par 26 voix contre 22, l'Assemblée de Corse s'est prononcée. Dans un premier temps, lors de la 2ème rencontre de Matignon, le Premier Ministre a laissé s'exprimer toutes les thèses sans trancher.
En conclusion des débats, il n'a retenu ni la consultation ni le transfert du pouvoir législatif, ce dont je me réjouis, car dans notre République, le pouvoir législatif ne se partage pas, le peuple français ne se divise pas.
A travers le processus d'approfondissement qui se poursuit, l'enjeu principal est dans la responsabilisation des élus corses, qui doivent se mettre au travail pour élaborer un programme de rattrapage et de développement de l'Ile de Beauté, et proposer des solutions pour promouvoir son patrimoine.
La réussite de l'entreprise engagée passe pas la renonciation inéluctable et définitive à la violence. Alors en Corse joueront pleinement les principes d'égalité et de fraternité qui sont ceux de la République, qui sont le cadre de notre liberté.



Jean-Yves AUTEXIER, sénateur MDC de Paris (L'Hémicycle 24/03/2000)

Pour que Bretons et Béarnais, Auvergnats et Provençaux acceptent de vivre ensemble, il a fallu aux temps modernes inventer la nation politique

Faut-il un nouveau statut particulier pour la Corse ?

Traiter de la Corse, c'est traiter de la France. En raison du principe d'unicité de la République, mais plus encore en raison de la définition donnée à la citoyenneté. "La France se nomme diversité" rappelle Fernand Braudel. Pour que Bretons et Béarnais, Auvergnats et Provençaux acceptent de vivre ensemble, il a fallu aux temps modernes inventer la nation politique, la citoyenneté, c'est-à-dire, notamment l'appartenance à la France, sans distinction d'origine, d'ethnie, de couleur ou de religion. A la question :"Qu'est ce qu'un Français ?", il n'est à ce jour qu'une réponse : "Un citoyen de la République française". Si demain les citoyens français de Corse se définissaient par leur origine insulaire, qui pourrait interdire aux Basques ou aux Alsaciens de se définir par une origine ethnique ?

La communauté des racines remplacerait la communauté de destin. Triste régression...

La communauté des racines remplacerait la communauté de destin. Triste régression, à laquelle font songer inévitablement les diatribes des "nationalistes" à l'encontre des "allogènes". Même traduites en Corse, les thèses de Le Pen doivent être combattues. Cette conception conduit-elle à un égalitarisme de caserne ? Nullement. La spécificité de la Corse est reconnue par son statut qui ne ressemble à celui d'aucune autre région de France, par des dispositions fiscales très particulières, par des compétences attribuées aux élus, sans équivalent, et d'ailleurs fort peu utilisées. La vitalité de la langue corse est une bonne chose, mais l'apprentissage obligatoire du corse traduirait le refus inacceptable du non-Corse sur l'île, territoire de la République. Et l'exemple basque espagnol nous montre que l'autonomie ne met pas fin aux attentats.

Le retour à la paix civile est un préalable, non seulement pour la sécurité des Corses mais pour qu'un débat libre s'instaure, débarrassé de tout chantage inacceptable.

Est-il raisonnable que l'Assemblée de Corse délibère de son avenir sous la pression implicite d'un retour à la violence, sous le chantage permanent de la "fin de la trêve", que rappelle la présence d'élus ne désavouant ni les auteurs d'attentats, ni les assassins d'un préfet ? Etrange conception de la démocratie, si du moins on entend par là le libre débat en commun, dans un espace public de débat gouverné par la raison. Il faut saluer ici le courage d'Emile Zuccarelli qui a su tenir bon. Le retour à la paix civile est un préalable, non seulement pour la sécurité des Corses mais pour qu'un débat libre s'instaure, débarrassé de tout chantage inacceptable. Au lieu de placer au centre de la scène des "nationalistes" minoritaires dont un bon nombre pratique la commedia dell'arte pour dissimuler ou afficher leurs liens avec la violence, dont quelques uns affirment faire sauter les bombes pour obliger le gouvernement à débattre, il sera plus judicieux de fédérer une majorité d'opinion autour du développement économique, de la promotion du patrimoine culturel et du respect de la loi. Laisser dissoudre à Ajaccio le principe de citoyenneté sous la pression des activistes serait s'exposer à le voir remis en cause demain à Paris.



Communiqué de G. SARRE
19/01/00

le risque (est) de voir les élus corses devenir les hauts parleurs de la mouvance nationaliste et pratiquer la fuite en avant vers des solutions dites institutionnelles

G. SARRE a exprimé les préoccupations de son mouvement sur l'évolution du dossier corse affirmant que la Corse n'est pas la Nouvelle Calédonie. Il s'est inquiété du risque de voir les élus corses devenir les hauts parleurs de la mouvance nationaliste et pratiquer la fuite en avant vers des solutions dites institutionnelles. Les parlementaires MDC observent l'effervescence anarchique qui recommence. Les nationalistes sont replacés au centre du jeu et José Rossi, Président de l'Assemblée corse, est incapable de contenir leurs exigences. Si c'est une nouvelle velléité d'aller vers l'indépendance que 89% des Corses refusent, au MDC nous défendrons la démocratie et l'unité de la République ; s'il s'agit d'être complaisant avec les thèses ethniques, de protéger les autochtones contre les allogènes, bref de développer la version corse des thèses de Le Pen, on nous trouvera sur le chemin.
S'agissant d'une éventuelle évolution de la Corse vers l'autonomie, le sénateur Paul LORIDANT, secrétaire général du MDC, a averti que le MDC ne cèdera pas et que cette question fera l'objet d'un débat très serré au sein de la gauche plurielle. G. SARRE a ajouté que Monsieur J.P. CHEVENEMENT, Président du MDC et Ministre de l'Intérieur, n'est pas éloigné de partager ce point de vue.



Paris, le 18/11/99
COMMUNIQUE DE PRESSE
Georges SARRE
Député de Paris
Président délégué du Mouvement des Citoyens
 
Les commissions d'enquête parlementaires n'ont heureusement pas de pouvoirs judiciaires et ne peuvent donc pas connaître des faits relatifs à une affaire en cours d'instruction
Déclaration sur le rapport des commissions d'enquête parlementaires sur la Corse.

Le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale sur la sécurité en Corse constitue une violation de la loi et du secret de l'instruction. En effet, en France, les commissions d'enquête parlementaires n'ont heureusement pas de pouvoirs judiciaires et ne peuvent donc pas connaître des faits relatifs à une affaire en cours d'instruction. En conséquence, les fonctionnaires auditionnés n'auraient même pas dû répondre aux questions relatives à l'affaire ERIGNAC. Il est absolument inacceptable que la loi pénale soit ouvertement violée. Il est incontestable, et même le rapport du Sénat l'admet, qu'une nouvelle fermeté s'est installée dans le traitement du terrorisme corse depuis 1997. Cette attitude résulte bien sûr des consignes du ministre de l'Intérieur et du Premier Ministre et a eu pour conséquence l'augmentation du nombre des élucidations, ainsi que la baisse drastique du nombre des attentats.

Il serait temps que le PS et son groupe parlementaire rappellent à un élémentaire sens de l'État ceux qui le desservent gravement 
Dans ce dossier, on trouve beaucoup de parlementaires socialistes qui choisissent de mettre gravement en cause le fonctionnement du ministère de l'Intérieur plutôt que de soutenir ses efforts pour rétablir l'ordre républicain. Le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale est, à cet égard, un brulôt subversif, qui se sert du prétexte de la CORSE pour outrepasser sa mission et s'attaquer à l'organisation des pouvoirs publics. Monsieur Jean-Marc AYRAULT a lui-même qualifié de discutable les propositions du rapport Forni qui n'a été voté que par 5 députés présents. Il serait temps que le PS et son groupe parlementaire rappellent à un élémentaire sens de l'État ceux qui le desservent gravement, en occultant les réussites et en essayant de semer la zizanie entre les services de la justice, de la police et de la gendarmerie.

 


La Corse n'est-elle pas pour l'opposition un alibi
Intervention sur la motion de censure déposée par l'opposition
Roland Carraz (député MDC) à l'Assemblée nationale le 25 mai 99

La Corse n'est-elle pas pour l'opposition un alibi :

- un alibi pour attaquer le gouvernement et sa majorité, à quelques jours d'une élection nationale;
- un alibi pour ne pas affronter réellement les réalités locales, "le système corse", fondées sur des dérives dont le constat a été dressé par toutes les familles politiques du Parlement. Le rapport Glavany a ainsi été approuvé à l'unanimité;

- mais aussi un alibi contre la République, Une et Indivisible, pour tous ceux qui, en Corse ou ailleurs, ne rêvent que d'abaisser la Nation, de dissoudre l'état dans le fédéralisme, et de lui substituer le gouvernement des régions.

Des rappels nécessaires !

Faut-il rappeler la grottesque et inacceptable mise en scène de Tralunca, un beau soir de janvier 1996 en Corse, à la veille de la visite sur l'île du ministre de l'Intérieur de l'époque ?


Ce fut un chef-d'oeuvre de renoncement et l'exemple absolu d'un rabaissement de la République. L'opposition a aussi un devoir de responsabilité devant le peuple et devant la République! Par ses outrances, elle affaiblit l'Etat. Le Mouvement des citoyens a trop de respect pour la République pour ne pas reconnaître que celle-ci a été, et sous divers gouvernements, trop souvent méprisée en Corse. Le pacte passé à l'Assemblée territoriale entre monsieur Rossi et les nationalistes de Corsica Nazione, vitrine légale du FLNC, qui n'ont toujours pas condamné la violence, est-il vraiment acceptable? M. Rossi était-il vraiment obligé de créer, à l'Assemblée territoriale de Corse, une commission « Europe », et d'en confier la présidence à M. Talamoni?

Cette alliance contre-nature devrait être condamnée par quelques-uns dont je salue l'esprit républicain, mais aussi par l'ensemble de l'opposition. Les paillotes ne sont pas l'avenir de la Corse, mais les symboles d'une économie parallèle, prédatrice, car fondée sur la loi de la jungle et des armes. Ce sentiment est partagé par une immense majorité de Corses qu'il faut soutenir pour poursuivre la politique de reconquête républicaine. Appuyons-nous donc sur cette majorité pour regagner la Corse à la République en mettant un terme aux violences et aux menaces de tous ceux qui rackettent l'île depuis vingt ans sans répugner aux crimes les plus abjects, de tous ceux qui se sont réjouits de la destruction de la paillote parce qu'ils espèrent le retour de l'impunité, de tous ceux qui osent faire applaudir, un an après la disparition du Préfet Erignac, le cri scandaleux d'"Etat assassin"!

Toutes ces questions n'ont qu'un but : cacher l'essentiel, c'est-à-dire faire oublier les résultats concrets et sans précédent obtenus par ce gouvernement, et donc par ses représentants, depuis un an en Corse . Le gouvernement dialogue, mais avec les élus. Il fait la distinction entre ceux qui condamnent et ceux qui ne condamnent pas la violence armée. Avec ce gouvernement, il n'est plus question de tractations ni de connivences. Les efforts réalisés depuis l'assassinat de Claude Erignac ont montré que la République ne se laissait plus impressionner. Progressivement, la situation dans les deux départements corses tend à se rapprocher de celle que connaissent les autres départements français.

Le gouvernement a fait son devoir avec une sincérité, une rapidité et une transparence exemplaires.


Dès qu'il a appris la gravité des faits, il a pris très rapidement les mesures qui s'imposaient vis-à-vis des fonctionnaires impliqués, il n'a fixé aucune entrave sur le chemin de la justice dont l'action ultra rapide est sans précédent. Il a reconnu le "coup dur", et condamné ce "dérapage imbécile" qui fait le jeu de tous ceux qui n'ont que mépris de la loi.

L'affaire de la paillote, dans toute ses dimensions, révèle un énorme besoin de République.

Nos compatriotes attendent sur le dossier Corse, de la part des élus de la Nation, une large volonté pour soutenir une politique indiscutable et nécessaire: l'établissement de l'Etat de droit. Il s'agit bien évidemment du droit républicain. Ce qui est en effet en cause, c'est l'unité de la Nation, c'est la République, Une et Indivisible. C'est l'idée de la France comme communauté de citoyens. Ce dont a besoin la Corse, c'est de l'Etat et de la République.

Elle a besoin de l'exigence et de la vertu républicaine, qui est nécessaire à tous. refusons d'enfermer les corses dans une sorte de problématique ethnique. Il faut combattre le racisme anti-Corse. Il faut rendre hommage aux Corses pour ce qu'ils ont apporté et apportent de meilleur à la communauté nationale. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui repose sur des concepts évolués, qui sont ceux de la citoyenneté française. Ne renonçons pas, par facilité ou par opportunisme, à cet héritage en Corse. Gardons-nous des illusions d'une nouvelle modification institutionnelle. Le rétablissement de la légalité républicaine en Corse ne passe certainement pas par un recul du principe fondamental de l'unité de la république, sauf à ouvrir une boite de pandore dans laquelle s'engouffreraient d'autres régionalistes ultra minoritaires, sans parler de nos quartiers si fragiles. On ne peut à la fois condamner le recours à des mesures d'exception en Corse en matière de sécurité et prôner des mesures d'exception en matière institutionnelle. L'expérience du passé est éclairante et montre que chaque accroissement des pouvoirs locaux s'est traduit par une récupération clientéliste des nouveaux statuts.

Communiqué de G. Sarre, président délégué du MDC  5/5/99
Je trouve que nous sommes dans une situation paradoxale qui ne va pas être simple pour le nouveau préfet, monsieur LACROIX. Ainsi le représentant de l'Etat et le représentant de l'ordre public sont en garde à vue ou en prison tandis que les nationalistes et les "malfrats" pavoisent. Etrange ! dans ce contexte, le devoir de chaque républicain est de soutenir le nouveau préfet dans sa tâche de rétablissement de l'Etat de droit.
Mais disons le clairement, il faut prendre garde à une dérive qui ferait de l'Etat le principal accusé tandis qu'on laisserait plus ou moins en repos les responsables des violences et du terrorisme en Corse. La justice ne doit pas être implacable qu'envers l'Etat. Chacun attend que l'Etat fasse la lumière et que le Gouvernement soit implacable. Les déclarations de Lionel Jospin sont à la fois sincères, justes, courageuses et adaptées à la réalité.
En République, l'Etat doit être un gardien sourcilleux de la légalité et tous ceux qui ont en charge la mise en oeuvre de la loi doivent savoir que si l'Etat a des devoirs, il a aussi des droits.