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Allocution de Georges SARRE |
Projet de loi sur la Corse Monsieur le Ministre, Après avoir entendu les arguments discutables du gouvernement et le laborieux plaidoyer du rapporteur, je suis plus convaincu que jamais de la nécessité de renvoyer en commission ce projet de loi. Le processus dit de Matignon s'avère un échec. Ensuite, les conséquences à terme de ce texte sont telles qu'il ne peut être adopté par le Parlement avant que les Français se prononcent par deux fois au printemps prochain. Enfin, l'actuel gouvernement s'est engouffré si profondément dans une impasse qu'il n'est plus à même d'agir sur ce dossier avec la sérénité qui convient. Il faut le reconnaître : le processus dit de Matignon est un échec. Le Premier ministre nous avait promis la tranquillité en Corse grâce à cette négociation. Pourtant, après il est vrai une courte période sinon d'accalmie, du moins de diminution du nombre d'exactions, des attentats continuent à être commis ; des assassinats continuent à être perpétrés. Il faut toutefois noter que souvent les victimes en sont précisément les opposants à ce processus qualifié de " processus de paix ". Pour certains, il s'agit de la paix des cimetières. Surtout, on veut nous faire accroire que ces meurtres et ces agressions ne sont que de malheureuses affaires de droit commun. Il est incontestable que cet aspect est bien souvent présent. Mais, cela ne peut étonner que les naïfs et ceux qui veulent eux-mêmes s'aveugler. Car, le crime organisé et l'indépendantisme sont intimement mêlés au point qu'il est impossible de faire le partage entre les deux. |
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Dans une démocratie, on ne négocie pas avec le terrorisme, surtout quand il est lié au banditisme. Tout compromis dégénère en compromission. Toute discussion finit en capitulation. Mais, il est vrai que devant le terrorisme, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Les victimes sont les anonymes, la foule des anonymes qui n'est pas consultée, qui est réduite au silence, qui est contrainte de s'incliner. Sans vouloir me référer à la situation internationale, je ne peux m'empêcher d'évoquer le Pays Basque espagnol. Une large autonomie n'y a pas désarmé l'ETA. La stratégie de la terreur s'y poursuit. Les objectifs prennent volontiers une coloration raciste. Comme en Corse, sont d'abord visés, sont d'abord victimes les étrangers, non pas au sens juridique du terme, mais ethnique. Le peuple et le gouvernement espagnols font preuve d'un courage exemplaire. Il est regrettable que la France ne retienne pas la leçon. Donc, tant que le sang continue à couler, cet énième statut de la Corse ne devrait pas être discuté par le parlement de la République. Par simple dignité, mais aussi par souci d'efficacité, nous devrions au moins attendre que les armes se taisent. On ne peut légiférer sous l'emprise de la violence. On ne peut donner des gages aux poseurs de bombes. |
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Sur le fond, ce projet de loi est subversif. Il introduit des éléments de décomposition de la France et de la République. Malgré les précautions prises, l'article premier est contestable sur le plan constitutionnel. Il amorce un transfert partiel du pouvoir législatif. Mais, le Premier ministre nous a déjà averti : en 2004, cette amorce deviendra un abandon au prix du démantèlement de la constitution de la République, non seulement dans le dispositif même de ses articles, mais surtout dans les principes qui la sous-tendent. En 2004, si ce projet funeste aboutit, la loi, qui fonde la nation républicaine, ne sera plus égale pour tous en France. Bientôt, chaque région, pourra faire ses lois mais pourquoi s'arrêter à la région ? Pourquoi ne pas descendre encore en dessous ? Bientôt, donc, chaque collectivité territoriale aura, au moins partiellement, sa propre législation. La France en tant que communauté de citoyens aura vécu. De plus, vous avez de fait maintenu l'obligation d'apprendre le Corse. Avec la généralisation d'une telle mesure à tout le territoire, les Français ne se comprendront plus entre eux dans deux ou trois générations. Cette affirmation ne relève ni du pessimisme, ni du catastrophisme. Elle résulte d'un simple constat. Aujourd'hui, en Belgique, les jeunes flamands et les jeunes wallons sont contraints de se parler en anglais. Il n'existe pas des langues de France. Il y a en revanche une langue officielle de la République. |
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Et puis, pourquoi donc se limiter aux langues régionales ? Pourquoi ne pas accorder un statut équivalent aux langues minoritaires ? Alors, nos villes et nos banlieues deviendraient des mosaïques linguistiques, des marqueteries ethniques où sévirait l'enfermement communautariste. La violence raciale serait au coin de la rue. Avant de s'engager plus avant dans cette voie périlleuse, dans cet engrenage déjà grippé et grinçant, il faudrait que les Français soient sinon directement consultés, du moins puissent en débattre. L'occasion naturelle s'en présente avec la double consultation électorale du printemps prochain. La nouvelle Assemblée nationale sera mieux à même de se prononcer. C'est aussi pour cette raison que, à nos yeux, le renvoi en commission s'impose. C'est la seule solution raisonnable et démocratique. |
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Enfin, le Premier ministre est trop engagé. Il voudrait prouver par la réussite de sa politique en Corse qu'il est capable de briguer la plus haute charge de l'Etat. Aujourd'hui, il n'est plus libre, il n'est plus maître de ses mouvements ; il est comme englué dans des sables mouvants : chaque fois qu'il bouge, il s'enfonce un peu plus. Non seulement, la violence se poursuit, mais ses interlocuteurs ethnicistes et indépendantistes se dérobent, ils ont, eux, suspendu leur participation aux processus. En réalité, à l'élection présidentielle, ils jouent déjà l'autre sortant, en essayant quand même de soutirer à l'actuel gouvernement le plus grand nombre possible de concessions. Le Premier ministre est alors condamné à la fuite en avant. Il ne peut plus arrêter la machine infernale qu'il a lancée. Car, il avouerait son échec. Il avouerait qu'il eût été préférable d'écouter son ministre de l'Intérieur d'alors plutôt que les mauvais conseillers dont il s'est entouré. Chacun mesure les conséquences à court terme qui en découleraient pour lui. Aussi, il revient à la représentation nationale d'assumer la responsabilité que le gouvernement ne peut plus assurer. D'une certaine façon, c'est une façon réelle, quoique paradoxale, d'aider le gouvernement : renvoyons ce projet de loi en commission. Il sera toujours temps dans un moment de plus grande sérénité de discuter de ce dossier. |
Communiqué
de Georges SARRE Président du Mouvement des Citoyens 26/10/01 |
Encore un assassinat en Corse, au matin même de l'arrivée de Daniel VAILLANT. Déjà, les ethnicistes défiaient le ministre de l'Intérieur en se faisant prier pour le rencontrer. Leur inadmissible chantage porte sur un geste en faveur des soi-disant " prisonniers politiques " au casier judiciaire le plus souvent bien chargé. Quand donc le gouvernement acceptera-t-il de reconnaître que sa politique en Corse est un échec ? Comédie au départ, le processus dit de Matignon s'avère de plus en plus une tragédie. Il faut l'arrêter avant que sa décomposition avancée finisse par contaminer tout le pays. On ne débat pas avec le terrorisme, on le combat. En Corse comme partout en France, plus que jamais, il faut retrouver la République dans sa plénitude. L'application de la loi républicaine doit être égale partout et pour tous. |
Georges
SARRE Président du Mouvement des Citoyens 23/07/01 |
Les attentats n'ont jamais cessé
depuis le début du processus de Matignon contrairement à
une idée faussement répandue.
Aujourd'hui, un attentat de plus à Borgo près de Bastia a fait 14 victimes - 12 gendarmes et 2 civils -. Cet acte criminel, qui était fait pour tuer, doit être condamné par les élus séparatistes, qui négocient avec le gouvernement, condamné avec force et pas du bout des lèvres. A l'évidence, les meneurs séparatistes exercent un chantage supplémentaire à la bombe pour faire céder le gouvernement sur la question des détenus. Après les discussions engagées par le Préfet Jean-Pierre Lacroix, le 20 juillet 2001 à Ajaccio, les séparatistes se croient tout permis. Il est temps de mettre un terme à la dérive que constituent les accords de Matignon où l'on voit l'Etat reculer et les séparatistes avancer à coup de bombes. C'est en renouant avec l'idée républicaine que le gouvernement sortira du guêpier dans lequel il s'est lui-même placé. Aujourd'hui, il fait fausse route. |
Communiqué
de Jean-Pierre Chevènement Paris 17/08/01 |
M'étant exprimé devant le Parlement, je n'ai pas jugé utile de commenter l'actualité de l'été, mais trop c'est trop, l'assassinat de François Santoni, un an après celui de Jean-Michel Rossi, fait éclater les illusions sur lesquelles repose le processus de Matignon. En privilégiant une minorité violente qui poursuit son chantage par la terreur, le gouvernement s'est enfermé dans un tête à tête redoutable avec elle. Les autres élus en sont réduits à jouer les potiches dans les négociations inadmissibles ouvertes notamment par le procureur général et le préfet sur l'amnistie et le rapprochement des terroristes incarcérés. Au bout de combien d'assassinats le gouvernement considérera-t-il comme définitivement hors d'atteinte l'objectif d'une paix durable affirmé par les accords de Matignon ? En s'étant écarté des voies normales de la démocratie, le gouvernement a affaibli par la perspective d'une amnistie toutes les structures répressives de l'Etat, par ailleurs victimes de graves atteintes au début de l'été. Il est temps de changer de route. Les élus de Corsica Nazione ne doivent pas se borner à condamner hypocritement comme ils l'avaient fait lors de l'assassinat de Jean-Michel Rossi. Ils doivent renoncer explicitement et solennellement à la violence. Les clandestins doivent déposer les armes. |
Communiqué
de Georges SARRE, Président du Mouvement des Citoyens 17/08/01 |
Le meurtre de François SANTONI n'est pas le premier assassinat et ne sera certainement pas le dernier. Il pourrait ouvrir une longue série. On voit l'inanité de l'amnistie quand la violence demeure et la stratégie des séparatistes déjà divisés pour la conquête d'un pouvoir qu'ils espèrent détenir un jour. La majorité des Corses profondément républicaine, sait ce que donnerait une Corse souveraine livrée aux convoitises des groupuscules armés. N'ayant pas voulu obtenir l'arrêt de la violence avant d'engager les discussions avec les séparatistes, le gouvernement porte la responsabilité d'avoir ouvert le règne de la terreur dans l'île. Ce crime à lui tout seul justifie l'analyse de Jean-Pierre CHEVENEMENT, qui a compris d'emblée les dangers d'un processus engagé de telle sorte, et a quant à lui pris ses responsabilités. |
Jean-Pierre
Chevènement Paris AFP 22/02/01 |
Corse: Un débat "pollué par les rivalités" Chirac-Jospin Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement des citoyens
(MDC), a déploré, jeudi, que le dossier corse soit "pollué"
par "les rivalités" entre le président Jacques
Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin. |
Communiqué
de Georges Sarre 13/02/01 |
Sur la Corse, longtemps, le Président de la République a cultivé l'ambiguïté, sans agir tant qu'il était encore temps. Aujourd'hui, il invite le gouvernement à revoir sa copie. Le Premier ministre refuse. Le dossier Corse revient sur la table du conseil des ministres. Mais, au-delà de ces péripéties, Jacques Chirac ne s'est toujours pas prononcé sur le fond. Il est vrai que ses amis en Corse comme à Paris sont divisés sur ce dossier comme, d'ailleurs, sur tant d'autres. A gauche, le Mouvement des Citoyens maintient sa position connue de tous. A l'Assemblée nationale puis au Sénat, nous mènerons un combat vigoureux contre tous les aspects anti-constitutionnels de ce texte. Puis, s'il le faut, le Conseil Constitutionnel sera saisi. Le projet du gouvernement reste inacceptable pour tout républicain conséquent. En passant outre aux considérations juridiques, le gouvernement montre ce qu'il en est : il a passé un traité avec les séparatistes, c'est pour cela qu'il méprise à ce point la loi fondamentale. |
Intervention de Georges SARRE |
Monsieur le Ministre, Vous nous présentez le énième projet de statut particulier pour la Corse. A vous entendre, il devrait amener la paix. Il serait préférable de dire qu'il pourrait permettre un " lâche soulagement ". Et, en plus, vous obtiendrez le déshonneur. Il y a dix ans votre prédécesseur, accompagné du même José Rossi, nous tenait le même discours. Les violences se sont poursuivies. Et même depuis l'accord dit de Matignon, elles augmentent. Aujourd'hui, les attentats sont encore plus nombreux dans l'île que l'année dernière. Enfin, Maître Talamoni continue à proférer ses menaces en toute quiétude et en toute impunité. Vous ne nous proposez pas un statut. Vous nous proposez
un engrenage, dont le carburant sera le chantage. Au bout, il précipitera
l'île dans l'aventure de l'indépendance, alors que l'immense
majorité des corses n'en veulent pas. |
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L'extrême droite de Jean-Marie Le Pen rencontre dans l'île une faible audience. Les démocrates et les républicains devraient donc s'en réjouir : malheureusement, ils ne le peuvent. Car, à y regarder de plus près, on s'aperçoit vite qu'un semblable discours d'exclusion est tenu par d'autres. Ce terrain malsain est déjà occupé par ceux qui sont, abusivement, qualifiés de " nationalistes ", comme s'il existait une nation corse. Mais, précisément, c'est cette absence de réalité nationale, qui permet à ces pseudo " nationalistes " de rencontrer un écho si favorable dans les milieux mondialisés de l'ultra-libéralisme et de la gauche caviar. Or, au nom de l'anti-racisme, ces mêmes milieux sont toujours prompts à dénoncer la nation, y compris la nation républicaine. Leur silence, voire leur consentement, devant les thèses de ceux qui sont devenus les interlocuteurs privilégiés du gouvernement laisse perplexe. Ce nationalisme impossible est en réalité un ethnicisme, première étape vers un racisme dévastateur. L'obligation masquée d'apprendre le Corse en est un indice sérieux. L'incroyable revendication de " corsisation " des emplois en est la preuve irréfutable. Aussi, s'il n'existait pas une volonté partagée de briser la France, il serait paradoxal de voir Messieurs Romano Prodi, Michel Barnier et Jean-Guy Talamoni travailler de concert dans le même sens, alors que la commission de Bruxelles exige l'ouverture des emplois publics à tous les ressortissants communautaires. |
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Comme toujours, derrière des rodomontades sécuritaires et moralistes, l'extrême droite fait le lit de la corruption, de la délinquance et du crime. Déjà à Sartène, le Maire sortant a été éliminé par une étrange coalition. L'enjeu était moins les opinions républicaines de Dominique Bucchini que le contrôle d'une trentaine de kilomètres de rivages méditerranéens. A ce propos, rien n'est plus affligeant que la confusion des écologistes. Ils souhaitent pour la Corse la plus large autonomie ; mais, ils se méfient tellement des conséquences de leur propre position qu'ils veulent que la loi sur le littoral échappe à cette autonomie. Si, depuis deux siècles, la France, la République a eu un tort vis-à-vis de la Corse et des Corses, c'est de ne pas avoir suffisamment veillé à étendre sans faiblesse le règne protecteur de la loi. Une seule spécificité corse mérite un traitement particulier par la loi républicaine : l'insularité. Le principe de la continuité territoriale, assumée par le service public, permet de compenser ce handicap. Encore faudrait-il que le triumvirat déjà cité ne s'emploie pas à détruire ce dispositif efficace. |
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Mais, voilà, la décomposition
de la France et l'Europe des régions ont pour objectif ultime de
laisser les mains libres au marché global et mondial. Pour le reste,
d'un côté, une juxtaposition de micro régions pour
donner aux individus l'impression d'une démocratie dite de proximité,
chargée d'atténuer les effets négatifs les plus criants.
De l'autre, un " machin " fédéral substitut ingouvernable
de l'Etat protecteur, limité à une vague régulation
des antagonismes les plus voyants. Et partout, bien sûr, un gouvernement
des juges disant le droit plus qu'appliquant la loi au nom d'une morale
qui ignore le principe de laïcité.
En l'absence du règne de la loi, se sont développés en Corse le clientélisme et ses compléments naturels : la violence endémique et les activités douteuses. Les statuts successifs n'ont fait qu'encourager cette dérive. Le vôtre va dans le même sens. Il se présente en plus comme étant d'abord une prime accordée à la violence. Au lieu de poursuivre avec obstination dans une voie qui, au moins depuis vingt ans, s'avère désastreuse, il vaudrait mieux, Monsieur le Ministre, instaurer en Corse la République dans sa plénitude. |
Intervention
de Georges SARRE Article 1 Statut de la Corse Assemblée nationale 16/05/01 |
Cet article blesse la République, parce qu'il
rompt l'égalité des citoyens devant la loi. Il crée
des lois particulières, votées par un cénacle particulier,
applicable sur territoire particulier. Entre le citoyen et la République,
il dresse une médiation qui n'est qu'un écran. Cet article
va à l'encontre de toute la tradition juridique française.
Cet article amorce un mouvement qui pourrait faire tourner à l'envers l'histoire de notre patrie commune : la France. Il est un premier pas vers la rupture avec l'île, vers l'indépendance de la Corse. Il n'a échappé à personne que les interlocuteurs privilégiés du gouvernement, ceux qui précisément ont dicté la formulation de cet article, viennent de se réunir dans un mouvement qui demande sans équivoque l'indépendance, la totale séparation avec la France. En découpant le pouvoir législatif pour satisfaire les ethnicistes, la représentation nationale s'abaisserait en se conformant à leur stratégie. |
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Au-delà, elle engagerait un processus qui pourrait conduire à la déconstruction de la France. Le pouvoir législatif est par excellence l'un des principaux attributs de la souveraineté nationale, qui ne se partage pas comme le stipule l'article 3 de notre constitution, aucune section du peuple ne peut s'en attribuer l'exercice. Quelles que soient les formulations confuses et compliquées, finalement retenues pour essayer de marquer la réalité et pour tenter d'abuser le Conseil Constitutionnel, cet article conduit à un transfert partiel de la souveraineté nationale à une instance locale. Il préfigure la décomposition et la dislocation de la France, récemment proposées par Monsieur Méhaignerie. Aussi, pour préserver la République, pour défendre l'égalité des citoyens devant la loi, pour écarter les menaces sur les libertés individuelles, je vous demande de rejeter cet article premier. |
Communiqué
de presse de Georges SARRE 04/01/01 |
Le groupe terroriste corse Armata Corsa ne sétait plus manifesté depuis quil avait fait connaître son soutien aux accords de Matignon. Depuis hier, il réapparaît en formulant des menaces inacceptables dune extension des actions vers le continent et dun passage à des actes terroristes aveugles contre les personnes. Outre que cela prouve la volatilité des soutiens au processus en cours, cela démontre que de toute évidence une évolution dune partie du mouvement séparatiste vers une stratégie du type ETA basque est en marche.
Les déclarations de Armata Corsa confirment que le mouvement séparatiste dans ses différentes composantes ne se satisfait jamais des reculades et des concessions de lÉtat. Surenchère et chantage sont ses deux méthodes de prédilection. Que messieurs Talamoni et Rossi obtiennent un nouveau statut pour la Corse taillé sur mesure aux exigences des séparatistes et les voilà désignés comme traîtres et cibles par plus intransigeants queux.
Il faut donc se rendre à lévidence : loin dapporter la paix civile en Corse, le statut résultant des accords de Matignon risque de générer léclosion dune génération de desperados de la lutte armée. Il est encore temps, pour éviter cela, de revenir à une politique républicaine qui repose sur le strict respect de la loi en Corse. |
PARIS
(AFP)13/12/2000
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Chevènement: "abaissement de l'État à solliciter" l'Assemblée de Corse L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a estimé mercredi qu'il y avait "un certain abaissement de l'État à solliciter les avis de l'Assemblée de Corse" sur l'avant-projet de loi sur l'île "alors que retentissent les menaces, les sommations des indépendantistes". "Il y a une image qui résume tout : il y a un an et demi, José Rossi (président de l'Assemblée de Corse) et François Léotard s'opposaient par la force à l'exécution d'une décision de justice, à savoir la destruction d'une paillote, et aujourd'hui, ils ont la possibilité d'octroyer des permis de construire pour toutes les paillotes qui se construiront" sur le littoral corse, a déclaré le président du MDC dans les couloirs de l'Assemblée. "La politique qui est suivie est tout à fait le contraire de celle qui avait été menée de juin 1997 à la fin de 1999", a-t-il souligné. M. Chevènement s'est par ailleurs déclaré opposé à la proposition de Pierre Lelouch (RPR) d'un référendum en Corse sur l'avenir institutionnel de l'île. "Le plus raisonnable serait de dissoudre l'Assemblée de Corse. On ne va pas faire un référendum propre à la Corse comme si la Corse était l'Algérie. Il y avait une nation algérienne, il n'y a pas de nation corse", a-t-il souligné."Cessons de procéder par amalgame et ne traitons pas la Corse comme si elle était la Nouvelle-Calédonie en lui promettant un statut de territoire d'outre-mer en 2004", a dit le député-maire de Belfort. |
QUESTION
AU GOUVERNEMENT 13/12/00 |
MONSIEUR GEORGES SARRE AU MINISTRE DE L'INTERIEUR Monsieur le Ministre, L'Assemblée de Corse a approuvé, le samedi 9 décembre, l'avant-projet de loi portant futur statut de l'île. Nombre d'amendements présentés par les élus séparatistes ont été adoptés, visant ainsi à élargir le champ des transferts de compétences concédés par l'Etat à une assemblée qui ne détient aucun mandat issu du suffrage universel pour faire la loi et qui n'a aucune compétence pour se prononcer sur un éventuel nouveau statut. J'ai cru comprendre, monsieur le Ministre, que le projet de loi que nous serons amenés à discuter, tout comme l'ensemble des négociations en cours entre le gouvernement et les séparatistes, avait pour objectif " d'arrimer la Corse à la République ". Cette noble intention semblait réaffirmée par une phrase contenue dans la conclusion de l'avant-projet puisqu'il était rappelé, je cite, que " cette démarche passe à l'évidence par l'affirmation de la responsabilité insulaire dans la République ". Or cette phrase a été retirée du texte final à la demande des séparatistes. Cette manipulation de dernière minute, monsieur le Ministre, tout comme le comportement de chantage permanent des élus séparatistes, qui réclamaient hier rien moins que la dissolution de la 14è section du parquet chargée des affaires de terrorisme, prouvent à l'évidence que les négociations sont biaisées et que l'indépendance demeure bien l'objectif ultime des séparatistes. Dans ces conditions, entendez-vous laisser le texte du projet de loi en l'état ? |
Communiqué de Georges Sarre 06/12/00 |
Une justice sous influence ? On peut s'interroger. Le parquet ne recevrait plus d'instructions du Garde des Sceaux. Mais ne se conformerait-il pas aux injonctions de Maître Talamoni ? On peut se le demander quand on lit ses réquisitions récentes dans l'affaire de la conférence de presse clandestine du 23 décembre 1999. Il est vrai que le juge d'instruction anti-terroriste, lui, n'a obéi qu'à la loi. L'indépendance des juges du siège est une nécessaire et heureuse disposition constitutionnelle. Pourtant le tribunal correctionnel de Paris vient de rendre un verdict si clément qu'il a étonné et réjoui Maître Talamoni et ses amis. Comme par hasard, tout cela intervient à la veille de la discussion par l'Assemblée de Corse de l'avant projet de loi statutaire. Faut-il souligner, encore une fois, que ladite Assemblée ne détient aucun mandat démocratique pour se prononcer sur le statut de l'île ? Tout cela ne sert à rien, sauf à déconsidérer la République. Les attentats se poursuivent, comme vient de le montrer de manière spectaculaire celui visant la caserne de Borgo. On ne discute pas avec le terrorisme ; on le combat par l'application sans faiblesse de la loi. |
Communiqué
du MDC 17/11/00 |
Le MDC s'indigne de l'attentat qui a touché sa permanence d'Ajaccio le 16 novembre à 3h30 du matin, demande au gouvernement de le condamner fermement et de prendre les mesures nécessaires pour protéger ses militants et ses locaux. Ce nouvel acte de violence, commis le jour même où les élus de Corse se rendent à Paris à une réunion de travail consacrée au projet de loi sur la Corse, éclaire d'un jour cru la manière dont les indépendantistes conçoivent le "processus de Matignon". Invités dans les palais officiels ils encouragent par ailleurs la violence. Refusant le débat démocratique, rejetant le jugement des urnes, ils continuent de poursuivre leur objectif, en tenant les accords de Matignon d'une main et de l'autre l'explosif. |
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Les élus indépendantistes qui ont imposé leurs
conditions sont les otages des clandestins |
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- Pour
la démocratie face à la violence |
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Rejoignez le Comité de soutien à l'action de Jean-Pierre Chevènement - Je soutiens l'action de Jean-Pierre Chevènement pour le respect des principes républicains en Corse comme ailleurs - Je souhaite prendre contact avec le Mouvement des Citoyens ENVOYEZ un courriel en indiquant votre nom et prénom, adresse et numéro de téléphone. |
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Lire les archives du MDC sur le dossier Corse |
Citoyens Actualités
121 (octobre 2000)
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Corse : explication de texte Trop souvent, les zélateurs du « Processus de Matignon » affirment qu'il n'y a pas d'alternative à la politique qu'ils proposent. C'est, bien sûr, l'habitude d'une certaine pensée unique de se croire seule au monde. Mais voilà ! Le journal Le Monde du 6 septembre 2000 révèle qu'il y avait bien une alternative : celle que proposait Jean-Pierre Chevènement au gouvernement. Une politique de développement et de modernisation de la Corse, dans le cadre de la République. Pour nos lecteurs, nous reproduisons donc cette publication pleine d'intérêt. Un document d'Orientation sur la Corse, établi
par Jean-Pierre Chevènement, précise les points sur
lesquels il serait souhaitable d'aboutir à un accord avec les
élus de l'Assemblée de Corse. Il précise que
: « Le Gouvernement propose d'engager en Corse une politique
de soutien vigoureux au développement du territoire insulaire,
dans le respect de la méthode de dialogue et de transparence,
telle qu'elle a été proposée par le Premier ministre
depuis le 1er décembre 1999. |
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Il est proposé d'établir : " Une loi programme tendant à favoriser le développement économique, social et culturel de l'île par le financement d'un plan de développement sur quinze ans en complément des contrats de plan ", une simplification de l'organisation et des institutions de l'île, des blocs de compétences cohérents. La loi programme semble nécessaire car : " Si le contrat de Plan 2000-2006 traduit une augmentation très significative des moyens consacrés au développement de la Corse " (on peut en effet noter que la contribution passe de 695 MF à 1631 MF et celle de l'Assemblée de Corse de 580 MF à 1515 MF). " Il ne peut cependant à lui seul et sur sept ans seulement prétendre satisfaire la totalité des besoins notamment pour ce qui concerne la remise à niveau des équipements collectifs majeurs. " Cet effort exceptionnel " doit se centrer sur les seules réalisations structurantes dont la contribution au développement durable de la Corse est garantie parce que procédant d'un diagnostic partagé et d'une stratégie commune à l'ensemble des acteurs de l'île ". L'élaboration d'un programme d'investissement exceptionnel doit évidemment prendre en compte l'expression des volontés locales. |
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Parmi les priorités retenues, il faut citer la mise à niveau du réseau routier, la modernisation du réseau ferroviaire, équipements collectifs liés à l'eau, l'assainissement (collecte et traitement des eaux usées), irrigation, renforcement du réseau des télécommunications " permettant de compenser les contraintes de l'insularité et des cloisonnements géographiques de l'île ". Le développement du tourisme de qualité est aussi un axe à privilégier à travers d'outils adaptés. Pour mener à bien ce programme, environ 9 milliards de francs de crédits publics pourraient être engagés sur quinze ans dont 6,5 milliards de francs par l'Etat. En ce qui concerne la simplification des institutions, " Il s'agit de modifier l'organisation administrative de l'île afin de renforcer les pouvoirs des élus ". " Après fusion des départements, une assemblée délibérante commune au département et à la région de Corse exercerait des compétences étendues, ressortissant à ces deux niveaux de collectivités territoriales. Ainsi l'Assemblée de Corse règlerait par ses délibérations les affaires de la collectivité territoriale comme les affaires du département de la Corse, comme cela a été constitutionnellement admis pour le Conseil de Paris " (le Conseil de Paris siège alternativement comme un conseil municipal et comme un conseil général). Il est également précisé que " le renforcement des pouvoirs réglementaires de la collectivité territoriale s'appuierait sur un conseil juridique qui aurait pour mission de donner à l'Assemblée de Corse des avis juridiques sur les principales questions d'application des lois sur lesquelles l'Assemblée serait appelée à statuer. En outre, la création de ce Conseil devrait faciliter l'émission par l'Assemblée de propositions au Gouvernement, d'adaptations législatives ou réglementaires". |
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Il est enfin précisé que " le régime électoral serait revu pour tenir compte des modifications institutionnelles ". L'Assemblée Corse comprendrait 70 membres élus pour cinq ans au lieu de 51 aujourd'hui). " Le mode d'élection de l'Assemblée combinerait le scrutin de liste proportionnel avec prime majoritaire, déjà prévu pour l'élection des conseillers régionaux, et le scrutin uninominal majoritaire à deux tours applicable à l'élection des conseillers généraux. Le premier serait utilisé pour pourvoir la moitié des sièges dans le cadre d'une circonscription unique formée par la Corse tandis que le second permettrait d'attribuer l'autre moitié des sièges dans le cadre de 35 secteurs électoraux à définir qui se substitueraient aux 52 cantons actuels. A cet effet, chaque électeur disposerait de deux voix. " Le texte précise que dans tous les domaines d'intervention jusque là réservés à des offices ou à des agences : " Le Gouvernement propose de confier la compétence pleine et entière à la collectivité territoriale ou au département. " On aborde enfin le chapitre proposant des blocs de compétences cohérents. Le constat est fait qu'actuellement la complexité des procédures et l'enchevêtrement des responsabilités bloquent l'exercice effectif de la compétence. Il est proposé d'attribuer une compétence générale en matière de développement et d'aménagement à travers " un Plan de développement et d'Aménagement de la Corse, conçu comme une simplification mais, plus encore, comme une approche globale du développement économique, social et culturel. Ce document se substituerait aux textes réglementaires d'application des loi montagne et littoral en Corse ". |
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Il est proposé de permettre la prise en charge par la collectivité territoriale de Corse de " la construction et l'entretien des bâtiments universitaires ". Elle gèrerait le personnel non enseignant. Elle aurait pleine compétence pour l'ensemble de la formation professionnelle, assurerait la promotion de la langue corse et pourrait décider dans l'ensemble du cycle scolaire des modalités de l'enseignement de la langue corse. La Corse serait érigée en bassin hydrographique et dotée de l'ensemble des attributions en matière de planification dans ce domaine. Enfin, des compétences exigeant une plus grande proximité seront confiées à l'échelon départemental : réseau routier, transports, valorisation des ressources énergétiques. Pour terminer, la note précise les mesures fiscales et financières envisagées pour répondre aux compétences nouvelles. Un statut fiscal rénové et durable est cité, ainsi que la possibilité de l'élargissement du périmètre de la dotation générale de décentralisation, ressource libre d'emploi pour la collectivité territoriale Corse. * * * Oui, il est possible de réformer dans le cadre de la loi commune. Contre ceux qui veulent se servir de la Corse pour mettre à mal les principes républicains, Jean-Pierre Chevènement a montré qu'on pouvait réformer les politiques publiques comme les institutions locales sans blesser la République. |
Communiqué
de G. Sarre Président Délégué du Mouvement des Citoyens 20/10/00 |
L'étrange volonté de Lionel Jospin de vouloir faire endosser par Jean-Pierre Chevènement la paternité de l'enseignement obligatoire du corse relève d'une petite astuce de cabinet. Jean-Pierre
Chevènement a fort bien expliqué dans son interview
du 18 juillet au journal " Le Monde " que ce qui était
possible en Polynésie n'était pas transposable à
la Corse compte tenu du climat de violence qui y règne. Si Jean-Pierre Chevènement a quitté " la famille en or " ou le club salut les copains, salut les copines, ce n'est pas du fait d'un malentendu, c'est un désaccord devant le retournement décidé par Lionel Jospin de la politique suivie en Corse avec les résultats que l'on connaît. |
Communiqué
de Jean-Yves AUTEXIER, Vice Président du Mouvement des Citoyens,
Sénateur de Paris le 21 août 2000 |
"Le Monde" se fait le porte-parole des clandestins en donnant aux commanditaires d'attentats et d'assassinats récents les moyens de répandre leurs calomnies. Trêve d'hypocrisie ! : les clandestins voudraient la paix mais affirment que "l'abandon de la lutte armée ne peut être conditionnée que par la reconnaissance du peuple corse". Ils condamnent les bombes récentes mais sans doute pas les assassins et encore moins les attentats qu'ils pourraient etre amenés à fomenter à l'avenir "pour créer un rapport de forces avec l'Etat", selon les déclarations de J.G. TALAMONI à l'Assemblée de Corse ou les porte-voix de la clandestinité aux journées de Corte. Ils parlent de trêve -qui n'est jamais qu'un chantage à la reprise de la violence - revendiquent toujours la "résistance armée", réclament "l'amnistie dans son intégralité" pour ceux "qui sont recherchés ou emprisonnés". Ils font l'apologie de l'assassin d'un préfet de la République et tiennent pour un "fait divers" celui de J.M. Rossi. |
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Décidément s'appuyer sur une pareille béquille n'est pas encourageant pour le "processus de Matignon". La "clandestinité" qui s'affiche à la une du Monde exhale des relents inquiétants pour l'avenir. |
Communiqué
de Georges SARRE, Président délégué du Mouvement
des Citoyens
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Le texte remis par le gouvernement aux délégués
de l'Assemblée régionale Corse est un texte complexe,
difficile, qui mérite approfondissement.
C'est là qu'est le problème majeur. Qui ne comprend
que les nationalistes et leurs alliés ont placé le
pied dans l'entrée de la porte ? |
Communiqué
de Jean-Yves AUTEXIER Vice-président du Mouvement des Citoyens
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L'assemblée de Corse a engrangé, avec entrain, les 12 milliards de francs supplémentaires accordés par l'Etat, l'enseignement obligatoire du Corse, mais veut franchir un pas supplémentaire : le peuple français est invité à changer sa constitution pour satisfaire les exigences insulaires et pour que les élus de Corse votent des lois corses sans contrôle du Parlement. |
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Le pouvoir législatif, c'est la souveraineté. Le cur de la République, c'est le pouvoir donné au Parlement de faire la loi égale pour tous. La loi, édictée et appliquée au nom du peuple français, ne peut être une juxtaposition de lois corses, limousines ou bretonnes. Le Mouvement des Citoyens considère, comme le Premier ministre dans son discours d'investiture le 19 juin 1997, qu'en Corse « comme ailleurs, il convient de faire respecter la loi républicaine ». Les propositions du gouvernement constituent l'extrême limite de ce qui est acceptable pour des républicains. Il est temps de se ressaisir pour mettre un terme aux surenchères. |
Paris,
le 13/07/00 Communiqué de Georges Sarre, Président délégué du Mouvement des Citoyens. |
Une majorité des chefs de groupes de l'Assemblée de Corse, sous la pression et le chantage des nationalistes et des bandes armées, ont choisi de surenchérir sur les propositions du gouvernement. Ils demandent une collectivité unique et un pouvoir législatif partagé et encadré. Que signifie la revendication d'une collectivité unique ? Tout simplement l'application d'un mode de scrutin proportionnel à l'Assemblée de Corse qui donnera la clef du pouvoir aux nationalistes. |
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Quant à la revendication d'un pouvoir législatif partagé et encadré, cette proposition n'a jamais été faîte par le gouvernement. Elle n'a pas de sens. Le pouvoir législatif n'est qu'un autre mot pour désigner la souveraineté. Pas plus que celle-ci le pouvoir législatif ne peut se déléguer. La Constitution précise que la loi est votée par le Parlement et que la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine. Les revendications d'une majorité des chefs de groupes de l'Assemblée de Corse ne correspondent à rien de sérieux. Y céder serait offrir la Corse sur un plateau aux nationalistes. Le Mouvement des Citoyens combattra donc toutes idées de révision constitutionnelle. Les choses sont claires, les nationalistes veulent le beurre et l'argent du beurre. La souveraineté et le produit de l'impôt et l'impunité en plus pour pouvoir continuer le chantage et le racket. |
Paris,
le 11 juillet 2000 Communiqué de G. Sarre, président délégué du Mouvement des Citoyens |
La fin de la violence en Corse, l'application ferme et sereine de la loi dans l'île, sont l'affaire de tous les Français. Le pouvoir législatif, parce qu'il est lié à la souveraineté, ne se partage pas. C'est une expérimentation très limitée, doublement encadrée par une loi votée en amont par le Parlement, et par une loi de validation votée par le Parlement en aval, qui est proposée par le gouvernement. Ce double encadrement, loin de constituer un transfert du pouvoir législatif permet d'éviter le démantèlement de l'unité républicaine. C'est un simple droit à l'expression, strictement encadré à l'amont et à l'aval, Il ne saurait être question d'aller plus loin, aussi bien la jurisprudence du Conseil Constitutionnel ne le permet pas. Les questions institutionnelles ne sont d'ailleurs pas prioritaires : c'est le renoncement à la violence et le développement économique et social qui garantiront le développement de la Corse. L'unité départementale retrouvée peut en être un outil. |
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En revanche, l'enseignement obligatoire de la langue corse est inacceptable. Tous ceux qui le désirent peuvent aujourd'hui apprendre et utiliser la langue corse. Comment accepter alors qu'on contraigne les parents et les enfants à étudier un idiome local ? La loi est l'expression de la volonté générale ; elle ne saurait être instrumentée par un petit nombre d'activistes pour imposer à tous les habitants de l'île leurs revendications linguistiques. Les parents qui ne souhaiteraient pas que leurs enfants soient astreints au corse obligatoire seront-ils demain, dans le climat de violence actuel, les cibles des poseurs de bombes ? Refusera-t-on demain des emplois dans l'île à ceux qui ne parlent pas le corse ? Cette mise en cause de l'égalité ne peut être tolérée par des Républicains. |
Communiqué
de G. SARRE 12/07/2000
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On peut être surpris qu'une assemblée démocratiquement élue soit amenée à siéger sous la menace de la violence. La création du FRNC qui ressemble plus à un Front national qu'à un Front Révolutionnaire, menace directement les autres élus de violence s'ils ne passent pas par leurs exigences. Ainsi s'avance le totalitarisme insulaire et ses deux assesseurs : le terrorisme et ceux des élus qu'il soutient. Ces conditions sont indignes du débat normal d'une assemblée élue à laquelle une poignée d'activistes voudrait faire plier le genou sous la menace de la force. Une pareille attitude appelle la plus vive condamnation de la part du gouvernement. |
Point
de vue du Mouvement des Citoyens sur la Corse |
La République ne supporte pas le chantage
Le Figaro : Que vous inspire la tentative d'attentat en plein
Paris alors que devait débuter à Matignon une table
ronde sur la Corse ? |
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Le
Figaro : la non-condamnation de ces actions peut-elle constituer
un motif de rupture ? |
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Le Figaro : les
discussions portent aujourd'hui sur le sort réservé
aux "prisonniers politiques". Un regroupement à la
prison de Borgo, en Corse, est-il selon vous envisageable ? |
Paris, le 7 avril
2000
dans notre République, le pouvoir législatif ne se partage pas, le peuple français ne se divise pas. |
Par 26 voix contre
22, l'Assemblée de Corse s'est prononcée. Dans un premier
temps, lors de la 2ème rencontre de Matignon, le Premier Ministre
a laissé s'exprimer toutes les thèses sans trancher. |
Jean-Yves AUTEXIER, sénateur MDC de Paris (L'Hémicycle 24/03/2000) |
Faut-il un nouveau statut particulier pour la Corse ? Traiter de la Corse, c'est traiter de la France. En raison du principe d'unicité de la République, mais plus encore en raison de la définition donnée à la citoyenneté. "La France se nomme diversité" rappelle Fernand Braudel. Pour que Bretons et Béarnais, Auvergnats et Provençaux acceptent de vivre ensemble, il a fallu aux temps modernes inventer la nation politique, la citoyenneté, c'est-à-dire, notamment l'appartenance à la France, sans distinction d'origine, d'ethnie, de couleur ou de religion. A la question :"Qu'est ce qu'un Français ?", il n'est à ce jour qu'une réponse : "Un citoyen de la République française". Si demain les citoyens français de Corse se définissaient par leur origine insulaire, qui pourrait interdire aux Basques ou aux Alsaciens de se définir par une origine ethnique ? |
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La communauté des racines remplacerait la communauté de destin. Triste régression, à laquelle font songer inévitablement les diatribes des "nationalistes" à l'encontre des "allogènes". Même traduites en Corse, les thèses de Le Pen doivent être combattues. Cette conception conduit-elle à un égalitarisme de caserne ? Nullement. La spécificité de la Corse est reconnue par son statut qui ne ressemble à celui d'aucune autre région de France, par des dispositions fiscales très particulières, par des compétences attribuées aux élus, sans équivalent, et d'ailleurs fort peu utilisées. La vitalité de la langue corse est une bonne chose, mais l'apprentissage obligatoire du corse traduirait le refus inacceptable du non-Corse sur l'île, territoire de la République. Et l'exemple basque espagnol nous montre que l'autonomie ne met pas fin aux attentats. |
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Le retour à la paix civile est un préalable, non seulement pour la sécurité des Corses mais pour qu'un débat libre s'instaure, débarrassé de tout chantage inacceptable. |
Est-il raisonnable que l'Assemblée de Corse délibère de son avenir sous la pression implicite d'un retour à la violence, sous le chantage permanent de la "fin de la trêve", que rappelle la présence d'élus ne désavouant ni les auteurs d'attentats, ni les assassins d'un préfet ? Etrange conception de la démocratie, si du moins on entend par là le libre débat en commun, dans un espace public de débat gouverné par la raison. Il faut saluer ici le courage d'Emile Zuccarelli qui a su tenir bon. Le retour à la paix civile est un préalable, non seulement pour la sécurité des Corses mais pour qu'un débat libre s'instaure, débarrassé de tout chantage inacceptable. Au lieu de placer au centre de la scène des "nationalistes" minoritaires dont un bon nombre pratique la commedia dell'arte pour dissimuler ou afficher leurs liens avec la violence, dont quelques uns affirment faire sauter les bombes pour obliger le gouvernement à débattre, il sera plus judicieux de fédérer une majorité d'opinion autour du développement économique, de la promotion du patrimoine culturel et du respect de la loi. Laisser dissoudre à Ajaccio le principe de citoyenneté sous la pression des activistes serait s'exposer à le voir remis en cause demain à Paris. |
Communiqué
de G. SARRE |
G. SARRE a exprimé
les préoccupations de son mouvement sur l'évolution du
dossier corse affirmant que la Corse n'est pas la Nouvelle Calédonie.
Il s'est inquiété du risque de voir les élus corses
devenir les hauts parleurs de la mouvance nationaliste et pratiquer
la fuite en avant vers des solutions dites institutionnelles. Les parlementaires
MDC observent l'effervescence anarchique qui recommence. Les nationalistes
sont replacés au centre du jeu et José Rossi, Président
de l'Assemblée corse, est incapable de contenir leurs exigences.
Si c'est une nouvelle velléité d'aller vers l'indépendance
que 89% des Corses refusent, au MDC nous défendrons la démocratie
et l'unité de la République ; s'il s'agit d'être
complaisant avec les thèses ethniques, de protéger les
autochtones contre les allogènes, bref de développer la
version corse des thèses de Le Pen, on nous trouvera sur le chemin.
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Paris,
le 18/11/99 COMMUNIQUE DE PRESSE Georges SARRE Député de Paris Président délégué du Mouvement des Citoyens |
Déclaration sur
le rapport des commissions d'enquête parlementaires sur la Corse.
Le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale sur la sécurité en Corse constitue une violation de la loi et du secret de l'instruction. En effet, en France, les commissions d'enquête parlementaires n'ont heureusement pas de pouvoirs judiciaires et ne peuvent donc pas connaître des faits relatifs à une affaire en cours d'instruction. En conséquence, les fonctionnaires auditionnés n'auraient même pas dû répondre aux questions relatives à l'affaire ERIGNAC. Il est absolument inacceptable que la loi pénale soit ouvertement violée. Il est incontestable, et même le rapport du Sénat l'admet, qu'une nouvelle fermeté s'est installée dans le traitement du terrorisme corse depuis 1997. Cette attitude résulte bien sûr des consignes du ministre de l'Intérieur et du Premier Ministre et a eu pour conséquence l'augmentation du nombre des élucidations, ainsi que la baisse drastique du nombre des attentats. |
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Dans
ce dossier, on trouve beaucoup de parlementaires socialistes qui choisissent
de mettre gravement en cause le fonctionnement du ministère de
l'Intérieur plutôt que de soutenir ses efforts pour rétablir
l'ordre républicain. Le rapport de la commission d'enquête
de l'Assemblée nationale est, à cet égard, un brulôt
subversif, qui se sert du prétexte de la CORSE pour outrepasser
sa mission et s'attaquer à l'organisation des pouvoirs publics.
Monsieur Jean-Marc AYRAULT a lui-même qualifié de discutable
les propositions du rapport Forni qui n'a été voté
que par 5 députés présents. Il serait temps que le
PS et son groupe parlementaire rappellent à un élémentaire
sens de l'État ceux qui le desservent gravement, en occultant les
réussites et en essayant de semer la zizanie entre les services
de la justice, de la police et de la gendarmerie. |
La Corse n'est-elle
pas pour l'opposition un alibi
Intervention
sur la motion de censure déposée par l'opposition
Roland Carraz (député MDC) à l'Assemblée nationale le 25 mai 99 |
La Corse
n'est-elle pas pour l'opposition un alibi :
- un alibi pour attaquer le gouvernement
et sa majorité, à quelques jours d'une élection
nationale; |
- mais
aussi un alibi contre la République, Une et Indivisible, pour tous
ceux qui, en Corse ou ailleurs, ne rêvent que d'abaisser la Nation,
de dissoudre l'état dans le fédéralisme, et de lui
substituer le gouvernement des régions.
Des rappels nécessaires ! Faut-il rappeler la grottesque et inacceptable mise en scène de Tralunca, un beau soir de janvier 1996 en Corse, à la veille de la visite sur l'île du ministre de l'Intérieur de l'époque ? |
Ce fut un chef-d'oeuvre de renoncement et l'exemple absolu d'un rabaissement de la République. L'opposition a aussi un devoir de responsabilité devant le peuple et devant la République! Par ses outrances, elle affaiblit l'Etat. Le Mouvement des citoyens a trop de respect pour la République pour ne pas reconnaître que celle-ci a été, et sous divers gouvernements, trop souvent méprisée en Corse. | Le pacte passé à l'Assemblée territoriale entre monsieur Rossi et les nationalistes de Corsica Nazione, vitrine légale du FLNC, qui n'ont toujours pas condamné la violence, est-il vraiment acceptable? M. Rossi était-il vraiment obligé de créer, à l'Assemblée territoriale de Corse, une commission « Europe », et d'en confier la présidence à M. Talamoni? |
Cette alliance contre-nature devrait être condamnée par quelques-uns dont je salue l'esprit républicain, mais aussi par l'ensemble de l'opposition. Les paillotes ne sont pas l'avenir de la Corse, mais les symboles d'une économie parallèle, prédatrice, car fondée sur la loi de la jungle et des armes. Ce sentiment est partagé par une immense majorité de Corses qu'il faut soutenir pour poursuivre la politique de reconquête républicaine. | Appuyons-nous donc sur cette majorité pour regagner la Corse à la République en mettant un terme aux violences et aux menaces de tous ceux qui rackettent l'île depuis vingt ans sans répugner aux crimes les plus abjects, de tous ceux qui se sont réjouits de la destruction de la paillote parce qu'ils espèrent le retour de l'impunité, de tous ceux qui osent faire applaudir, un an après la disparition du Préfet Erignac, le cri scandaleux d'"Etat assassin"! |
Toutes ces questions n'ont qu'un but : cacher l'essentiel, c'est-à-dire faire oublier les résultats concrets et sans précédent obtenus par ce gouvernement, et donc par ses représentants, depuis un an en Corse . Le gouvernement dialogue, mais avec les élus. Il fait la distinction entre ceux qui condamnent et ceux qui ne condamnent pas la violence armée. Avec ce gouvernement, il n'est plus question de tractations ni de connivences. | Les efforts
réalisés depuis l'assassinat de Claude Erignac ont montré
que la République ne se laissait plus impressionner. Progressivement,
la situation dans les deux départements corses tend à se
rapprocher de celle que connaissent les autres départements français.
Le gouvernement a fait son devoir avec une sincérité, une rapidité et une transparence exemplaires. |
Dès
qu'il a appris la gravité des faits, il a pris très rapidement
les mesures qui s'imposaient vis-à-vis des fonctionnaires impliqués,
il n'a fixé aucune entrave sur le chemin de la justice dont l'action
ultra rapide est sans précédent. Il a reconnu le "coup dur",
et condamné ce "dérapage imbécile" qui fait le jeu
de tous ceux qui n'ont que mépris de la loi.
L'affaire de la paillote, dans toute ses dimensions, révèle un énorme besoin de République. |
Nos compatriotes attendent sur le dossier Corse, de la part des élus de la Nation, une large volonté pour soutenir une politique indiscutable et nécessaire: l'établissement de l'Etat de droit. Il s'agit bien évidemment du droit républicain. Ce qui est en effet en cause, c'est l'unité de la Nation, c'est la République, Une et Indivisible. C'est l'idée de la France comme communauté de citoyens. Ce dont a besoin la Corse, c'est de l'Etat et de la République. |
Elle a besoin de l'exigence et de la vertu républicaine, qui est nécessaire à tous. refusons d'enfermer les corses dans une sorte de problématique ethnique. Il faut combattre le racisme anti-Corse. Il faut rendre hommage aux Corses pour ce qu'ils ont apporté et apportent de meilleur à la communauté nationale. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui repose sur des concepts évolués, qui sont ceux de la citoyenneté française. Ne renonçons pas, par facilité ou par opportunisme, à cet héritage en Corse. Gardons-nous des illusions d'une nouvelle modification institutionnelle. | Le rétablissement de la légalité républicaine en Corse ne passe certainement pas par un recul du principe fondamental de l'unité de la république, sauf à ouvrir une boite de pandore dans laquelle s'engouffreraient d'autres régionalistes ultra minoritaires, sans parler de nos quartiers si fragiles. On ne peut à la fois condamner le recours à des mesures d'exception en Corse en matière de sécurité et prôner des mesures d'exception en matière institutionnelle. L'expérience du passé est éclairante et montre que chaque accroissement des pouvoirs locaux s'est traduit par une récupération clientéliste des nouveaux statuts. |
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Je trouve
que nous sommes dans une situation paradoxale qui ne va pas être
simple pour le nouveau préfet, monsieur LACROIX. Ainsi le représentant
de l'Etat et le représentant de l'ordre public sont en garde à
vue ou en prison tandis que les nationalistes et les "malfrats" pavoisent.
Etrange ! dans ce contexte, le devoir de chaque républicain est
de soutenir le nouveau préfet dans sa tâche de rétablissement
de l'Etat de droit. Mais disons le clairement, il faut prendre garde à une dérive qui ferait de l'Etat le principal accusé tandis qu'on laisserait plus ou moins en repos les responsables des violences et du terrorisme en Corse. La justice ne doit pas être implacable qu'envers l'Etat. Chacun attend que l'Etat fasse la lumière et que le Gouvernement soit implacable. Les déclarations de Lionel Jospin sont à la fois sincères, justes, courageuses et adaptées à la réalité. En République, l'Etat doit être un gardien sourcilleux de la légalité et tous ceux qui ont en charge la mise en oeuvre de la loi doivent savoir que si l'Etat a des devoirs, il a aussi des droits. |