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Communiqué
du MDC 27/11/00 |
A l'invitation de Monsieur Shlomo Ben Ami, Ministre israélien des Affaires étrangères qu'il avait reçu à Paris en avril dernier en sa qualité de Ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement a effectué une visite en Israël du 22 au 26 novembre. Il y a rencontré les principaux dirigeants de l'Etat. Par ailleurs, Jean-Pierre Chevènement s'est rendu dans les Territoires palestiniens les 24 et 25 novembre. Il a été reçu par le Président Arafat et s'est entretenu avec les responsables de l'Autorité palestinienne. |
Joël
Batteux Maire M.D.C. de Saint-Nazaire, 29/11/00 |
POUR LA NAVALE : On nous avait promis que l'union européenne permettrait de mieux résister aux pressions économiques et monétaires des blocs américain et asiatique. Très bien ! Mais quand ? Comment ? La commission européenne, aujourd'hui, confirme
son opposition de principe au maintien des aides à la construction
navale européenne. |
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Dans un mois, les aides à la construction navale
pourraient prendre fin en Europe, si le Conseil des ministres européens
de l'Industrie le décidait, alors que la quasi-totalité
des pays constructeurs le déplorent. L'excellence actuelle
de nos chantiers, tels que celui de Saint-Nazaire, aura permis au
prix d'efforts d'innovation et d'organisation, en huit ans de réduire
des 2/3 un taux d'aide limité à présent à
9%. Malgré leur remarquable savoir-faire industriel qui assure aux grands chantiers européens, notamment celui de l'Atlantique, leur suprématie dans la construction de grands paquebots, nos chantiers ne sont pas à l'abri d'un ralentissement du rythme des commandes de ce type de navires. Il convient de se garder d'un optimisme excessif entretenu par certains responsables dont l'insouciance frôle l'inconscience. Il suffit, pour s'en convaincre, de rappeler quelques faits et chiffres révélateurs des réalités d'une industrie mondiale où tous les coups sont permis et les moyens de défense inexistants. |
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Se pose pour nos chantiers la question de la diversification
de leur production, vers la fabrication d'équipements à
forte valeur ajoutée, tels les structures flottantes de forage
et stockage et surtout les transporteurs de gaz, spécialité
pour laquelle nous disposons d'un réel savoir-faire technologique,
comme en témoigne la série des méthaniers réalisés
ces dernières années. Il nous faut craindre notre élimination
de ce marché pour cause de dumping coréen. La Corée
s'est lancée à " fonds perdus " depuis trois
ans dans la construction navale pour doubler en trois ans sa part,
proche à présent de 50 % du marché mondial en
accaparant non seulement les ¾ des commandes de pétroliers,
longtemps spécialité japonaise, et les 2/3 de celles
de porte-conteneurs, spécialité allemande, mais surtout
aujourd'hui 50 % des gaziers, pratiquant la vente à perte,
avec des prix inférieurs de 40 % à ceux qu'elle proposait
il y a trois ans ! |
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D'où l'impérieuse nécessité de mettre un terme au processus sans fin de négociations et d'arbitrages internationaux et aux mesures en trompe-l'il proposées par certains ministres, telles qu'aides à la recherche, à l'innovation ou à la fermeture ! Dérisoires et dangereuses, de telles solutions révèlent une grave inconséquence de la commission en matière industrielle et surtout une réelle inconscience de certains responsables politiques. Les moyens de défense traditionnels, tels que les quotas appliqués pour limiter certaines importations de voitures japonaises en Europe ou d'aciers européens en Amérique, par exemple, s'avèrent totalement inapplicables aux navires, faute de pouvoir interdire l'accès de nos ports aux armateurs acquéreurs de navires à prix " cassés " Ainsi, faute de moyens de pression ou de régulation internationale véritablement efficaces dans le secteur de la construction navale, il convient que les Européens se dotent de la seule arme efficace face au dumping coréen : " la subvention dissuasive ". |
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Raisons pour lesquelles il faut que
la présidence française de l'Union appuie les positions
de ses grands partenaires allemands, italiens et espagnols résolus
à défendre leurs chantiers, soit par décision officielle
de maintien d'un système européen d'aide directe aux commandes,
selon les types de navires, soit par autorisation officieuse de soutien
par des aides indirectes aux commandes de navires militaires, facilement
envisageables chez nos voisins, mais difficilement en France. D'où
le pressant appel que nous lançons à la Présidence
française de préserver pour la Navale à la fois le
principe d'une aide modulable et d'une enveloppe annuelle forfaitaire
de crédits nationaux mobilisables au coup par coup, sous le contrôle
de la commission, destinés simultanément à neutraliser
efficacement certains effets du dumping coréen et à relayer
les efforts de diversification ou spécialisation des différents
chantiers européens.
En bref, il s'agit à présent de préserver et d'utiliser des moyens financiers indispensables à la défense et au soutien d'une politique industrielle de la construction navale européenne, car il faut craindre que rapidement, si nous n'y prenons garde, les tergiversations européennes n'entraînent à Saint-Nazaire et ailleurs d'irréparables dégâts technologiques, industriels et humains. |
Georges
Sarre Question écrite 30/11/00 |
M. Georges Sarre attire l'attention
de M. le ministre délégué chargé de la Coopération
et de la Francophonie sur les pratiques linguistiques préoccupantes
en vigueur sur le site Internet de l'Organisation des Nations Unies. Si
les rubriques du site consacrées aux principaux organes onusiens
(Assemblée générale, Conseil de sécurité,
Conseil économique et social, Conseil de tutelle, Cour internationale
de Justice, Secrétariat) sont pleinement accessibles en français
- de même qu'en arabe, chinois, russe, espagnol et anglais - , il
n'en va cependant pas de même pour ce qui concerne l'organigramme
détaillé du système des Nations Unies. Là,
l'unilinguisme anglais est la règle et le multilinguisme l'exception,
pour ce qui est des institutions spécialisées comme pour
les programmes et fonds onusiens. C'est par exemple le cas du site de
la Commission économique pour l'Afrique, très partiellement
disponible en français, et encore moins en arabe, alors que ces
deux langues sont, avec l'anglais, les trois langues officielles de l'ONU
sur le continent africain. Ceci ne saurait surprendre le Quai d'Orsay
qui reconnaît lui-même, dans sa rubrique Internet consacrée
à "La France dans le système des Nations Unies",
d'une part que "le français, même s'il bénéficie
dans la quasi-totalité des organisations onusiennes, du statut
de langue officielle et de travail, a de plus en plus de difficulté
à s'imposer comme langue de travail courante", et d'autre
part que, "Si les sites des organisations ont en règle générale
des pages d'accueil dans notre langue, leur contenu est souvent plus complet
et récent dans la version anglaise que dans la version française".
M. Sarre demande donc à M. le ministre délégué
chargé de la Coopération et de la Francophonie de lui préciser
les mesures prises par le Gouvernement pour, d'une part, endiguer le décalage
croissant à l'ONU, du fait de la prééminence toujours
plus affirmée de l'anglais, entre le statut officiel du français
et son usage effectif, et pour, d'autre part, faire en sorte que l'ONU
rende pleinement accessible en français les sites Internet de ses
diverses agences, programmes et fonds.
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Georges
Sarre Question écrite 30/11/00 |
M. Georges Sarre attire l'attention de M. le ministre délégué chargé des Affaires européennes sur la tendance lourde de la Commission européenne à l'unilinguisme, au bénéfice exclusif de la langue anglaise. En témoigne par exemple, de façon emblématique, la distribution par la Commission, le 22 novembre, d'une brochure sur l'aide aux Balkans uniquement en anglais. En témoigne également le recours de principe à l'anglais dans les relations de travail de la Commission avec les pays d'Europe centrale et orientale (PECO), en particulier des candidats à l'adhésion, alors même que nombre de leurs négociateurs pratiquent de préférence le français ou l'allemand lorsqu'ils ne s'expriment pas dans leur propre langue. Le 15 novembre, en réponse à une question d'actualité d'un député du Mouvement des Citoyens, le ministre croyait "pouvoir signaler", "d'une manière générale", "notre vigilance au sein de l'Union européenne" sur la défense du français. La veille même de son intervention, cependant, lors d'une conférence de presse organisée au ministère de l'Economie et des Finances à la suite d'une réunion du G8 sur l'aide à la Yougoslavie, les journalistes se sont vus cependant conseiller de poser leurs questions en anglais, témoignage édifiant de l'urgence et de la gravité du problème. Convaincu du besoin impérieux d'unité d'approche et d'action de l'ensemble des pouvoirs publics français sur cette question, M. Sarre demande donc à M. le ministre délégué chargé des Affaires européennes de lui indiquer les mesures prévues par le Gouvernement afin que la France soit en mesure de réagir promptement et vigoureusement contre de telles pratiques. A cet égard, le site Internet du ministère pourrait opportunément devenir un lieu clé de veille, d'alerte avancée et de réaction rapide, en fournissant par exemple à nos concitoyens - au-delà d'une information sur les principes généraux défendus par la France, déjà présente sur le site - un état des lieux régulièrement actualisé de l'usage du français et des pratiques linguistiques des institutions internationales, et notamment de l'UE, dans leur fonctionnement quotidien. |
Point
de presse de M. Georges Sarre Assemblée Nationale 14/11/00 |
Proposition de loi gratuité des chèques Des indiscrétions parues dans la presse ces derniers temps montrent que certaines banques s'apprêtent à facturer les chèques à leurs clients. Ces établissements financiers profitent du contexte créé par le passage à l'euro pour présenter cette évolution comme inévitable. Les banques se font beaucoup plus discrètes sur la répartition de la charge financière entre les ménages qu'implique la facturation des chèques. Le moment me paraît bien choisi, avec mes collègues du Mouvement des Citoyens, pour prendre une initiative forte dans le domaine des moyens de paiement courants. Trois remarques préalables s'imposent. La première concerne la répartition de l'effort financier qu'impliquerait le passage général à la facturation du chèque dans notre pays. Une récente étude européenne montre que les ménages français comptent parmi les plus gros utilisateurs de ce moyen de paiement. 82 chèques sont émis en France, par habitant et par an, contre 9 en Allemagne. Faire payer les chèques, cela revient à faire payer d'abord les ménages salariés. Se contenter d'un " contingent " de chèques gratuits, dont l'importance variera en fonction du volume de dépôts à vue, c'est accroître sensiblement la segmentation déjà très forte entre les " bons clients " et les autres. |
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La deuxième remarque concerne le lien entre le chèque payant et la rémunération des comptes, présentée comme une compensation naturelle et suffisante. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce lien n'a rien d'évident, et ce pour deux raisons. Le problème pour les banques consiste à répercuter sur leurs clients les coûts induits par la généralisation de la rémunération des comptes, elle-même conséquence du passage à l'euro. Le lien entre chèque payant et rémunération des comptes relève d'abord de la stratégie commerciale des banques. Il n'existe pas qu'une manière de compenser ces coûts. Un peu d'imagination ne saurait nuire, surtout quand il s'agit de justice sociale. La facturation des chèques n'est sûrement pas la seule solution pour amortir le choc. Il existe une deuxième raison : la rémunération des dépôts se faisant sur la base de l'argent immobilisé sur le compte courant, et de nombreux ménages se trouvant dans une situation financière tendue, cette rémunération ne représentera rien de concret pour beaucoup de consommateurs. D'un côté le chèque sera payant, de l'autre le compte ne rapportera presque rien. Pour les ménages, le calcul est vite fait. |
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Enfin
il est tout de même important de relever une contradiction flagrante.
D'un côté, il nous est expliqué sans répit
que l'harmonisation européenne n'a que des vertus, car elle prend
systématiquement en compte l'intérêt des consommateurs.
De l'autre, la facturation des chèques, et la faible rémunération
des comptes, aboutiront surtout à une harmonisation vers le bas
des pratiques commerciales des banques.
Toutes ces raisons m'amènent à prendre aujourd'hui devant vous une initiative. Il s'agit d' inscrire une fois pour toutes dans la loi le principe du chèque gratuit. Jusqu'à présent, le chèque en France a été gratuit. Il faut qu'il le reste. Ma proposition s'inscrit dans le droit fil de la philosophie du texte voté par l'Assemblée Nationale en 1998 concernant la lutte contre les exclusions. Le droit au compte est incomplet s'il n'est pas assorti de la gratuité de ce moyen de paiement essentiel qu'est le chèque. J'ajoute que M. le Ministre de l'Economie et des finances s'est prononcé récemment devant la représentation nationale contre le chèque payant. Nous proposons de traduire ces déclarations louables et justes en actes. |
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Proche Orient : conjurer le spectre de la régression par J.P. CHEVENEMENT Quels que soient les drames et les difficultés, il n'y a pas d'alternative au processus de paix israélo-palestinien engagé à Oslo. Il rencontre cependant deux redoutables ennemis : la peur et le temps. A quelques heures d'intervalle se sont succédées la déclaration du premier Ministre Ehud Barak évoquant la coexistence de deux capitales au sein de Jérusalem et la visite provocatrice du général Sharon à l'esplanade des mosquées. L'insurrection populaire qui suivit dans tous les territoires palestiniens témoigne du retour des peurs et des angoisses que le processus de paix ambitionnait de surmonter. Les Palestiniens exaspérés des lenteurs, des retards, des atermoiements, - dont la parenthèse Netanyahou est grandement responsable - ont craint de voir se refermer sur eux un piège impitoyable qui les exclurait de toute souveraineté sur Jérusalem. Et la vigueur de la nouvelle intifada a, du coup, fait rejaillir les peurs anciennes parmi les Israëliens chez qui le complexe obsidional est dicté par l'histoire et la géographie. C'est en parvenant aux portes d'un accord global qu'une ultime et dramatique crispation s'est produite. |
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Cette crispation peut déboucher sur une nouvelle et terrible régression : poursuite des affrontements malgré l'accord de Charm-El-Cheick, suspension du processus de paix, retour du Likoud au sein du gouvernement israélien, disparition programmée d'Arafat supplanté par le Hamas en Palestine. La chance d'une paix durable ne repasserait pas alors de sitôt au cadran de l'Histoire. Quand grandit le danger, peut grandir aussi l'espoir de la paix, pour conjurer le spectre de cette régression dont il est difficile de mesurer par avance toutes les conséquences dans le monde arabo-musulman - je pense notamment à la fragilité de nombreux régimes arabes et à la tentation toujours latente de l'intégrisme politique dont les appels au djihad donnent quelque pressentiment - Il faut le répéter : l'engrenage de la peur n'est pas une fatalité. Le Proche et le Moyen Orient peuvent échapper à la spirale de la guerre et du mal-développement. C'est un enjeu de civilisation majeur pour l'Orient et pour l'Occident. Simplement il faut se rappeler qu'il n'y a pas de paix sans justice et qu'elle ne peut se faire que dans le respect de la dignité et de l'idée que chacun se fait de lui-même et de son Histoire. C'est là la principale difficulté : le monde arabe doit surmonter son humiliation historique et trouver enfin la voie d'une modernisation réussie. Israël doit s'intégrer à son environnement régional. |
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Tous deux doivent modérer leurs intégristes et accepter un certain degré de sécularisation pour mener à bien une véritable réconciliation de la Méditerranée au Golfe. C'est dans ce cadre global qu'il sera possible de relancer une solution pacifique de la crise du Proche-Orient, garantissant à Israël le droit à l'existence dans des frontières sûres et reconnues et le droit des Palestiniens à un Etat. L'issue est difficile : Jérusalem symbolise le contact entre l'Orient et l'Occident, la substitution possible de la coopération à celle de l'affrontement entre ces deux univers. Israël et la Palestine se trouvent ainsi aux avant-postes d'un enjeu mondial décisif. Peut-on les laisser seuls ? Le devoir de la France est d'utiliser tous les moyens de son influence pour préserver les contacts qu'elle a de part et d'autre pour préserver l'avenir et relancer le jour venu la dynamique de la paix. Le temps a joué contre le processus : il a affaibli sa crédibilité et renforcé ses adversaires dans les deux camps. Yasser Arafat a pris tous les risques pour canaliser la révolte populaire palestinienne dans la voie d'une solution politique négociée. Mais les couches populaires sont de plus en plus tentées par le discours virulent du Hamas. Et si jamais en Israël un gouvernement n'avait été aussi disposé à rechercher un compromis que celui dirigé par Ehud Barak, l'angoisse existentielle renforce le camp des faucons. Mais à long terme le temps pourra jouer à nouveau en faveur de la paix. Une diplomatie française guidée par des valeurs républicaines d'égalité, de laïcité et de justice peut jouer un rôle utile car la partialité excessive de la médiation américaine lui confère des limites évidentes. Cela suppose qu'en France même, chacun se comporte en citoyen. |
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Il est totalement inacceptable que sur le sol de la République, les passions et la fureur importées de l'étranger gagnent. Dès lors que des synagogues et des lieux de réunion sont la cible d'attaques, il convient de poursuivre sans faiblesse les auteurs de ces délits graves qui ne relèvent que de la délinquance. Aucune excuse absolutoire ne saurait être admise. La retenue et la concorde s'imposent. La France ne connaît que des citoyens, capables de tenir attachements ou préférences dans leur sphère privée et de confier à la raison leur comportement public. Tous ceux qui vivent sur le territoire de la République doivent honorer le principe de citoyenneté et refuser de se conduire en représentants de causes étrangères. Faillir à cette exigence serait donner raison à l'extrême droite, à l'ethnicisme et à la ségrégation. L'exemple donné d'une citoyenneté comprise et vécue, de la concorde entre Français quelle que soit leur confession, sera une meilleure contribution à la paix que l'abandon à la spirale des passions et des haines. En faisant vivre sur notre sol la laïcité et la citoyenneté, la France pourra faire entendre une voix forte et libre au service de la liberté des peuples. |
Sommet
de la Majorité plurielle Intervention de Georges SARRE Président délégué du Mouvement des Citoyens 07/11/00 |
Je voudrais dire, pour le Mouvement des Citoyens, que nous sommes heureux de la tenue de cette rencontre la majorité plurielle. Il est bon en effet que nos cinq partis se rencontrent et préparent l'avenir. Nous avons plusieurs défis à relever. 1 - Dominer la mondialisation En premier lieu, pour contrer les dérives d'une mondialisation libérale et purement marchande qui fait éclater les solidarités sociales à l'intérieur des nations, il nous faut dominer la mondialisation. Construire une Europe qui ne soit pas un relais du libéralisme mondial, mais qui soit capable de promouvoir un bien commun distinct du marché. Pour ce faire nous avons besoin d'une France qui sache ce qu'elle veut. La France est notre levier pour que l'Union défende les intérêts des producteurs et des consommateurs à l'OMC, pour qu'elle recherche un accord de stabilité entre l'euro le dollar et le yen. Nous ne devons pas ménager nos efforts pour faire valoir un mécanisme inspiré de la taxe Tobin sur les produits financiers de la spéculation. La France doit faire valoir sa propre conception du monde, faire vivre la citoyenneté et le principe de souveraineté populaire contre tous les empires, organiser sa vie commune selon ses principes et notamment avec le concours d'un service public moderne. La solidarité sociale ne doit pas se dissoudre dans la globalisation. Dans le domaine de la culture et de la communication, nous aurons à privilégier les contenus sur les vecteurs de communication nouveaux. La mondialisation sauvage n'est pas compatible avec la démocratie. Nous avons besoin de confiance en nous-mêmes pour relever le défi d'une globalisation sans règle. |
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2 - Une Europe européenne Pour le MdC, une France forte de ses principes est nécessaire à l'équilibre de l'Europe que nous voulons construire comme union de nations solidaires. L'euro, dont nous n'avons pas approuvé la création, doit devenir la monnaie commune le 1er janvier 2002. Il est bon que notre déclaration commune évoque la modification des statuts de la Banque centrale européenne afin d'y inscrire la nécessité de rechercher un haut niveau d'emploi, et que face à la BCE, le Conseil de l'euro-12 soit le poste de pilotage des politiques économiques. L'élargissement à l'Est devra être rééquilibré par une ouverture vers le Sud, le Maghreb et le Proche-Orient notamment. Ce destin, loin de nous conduire à un fédéralisme impossible, ou à bâtir un nouveau mur de l'argent entre un " noyau dur "et les autres Etats membres, conduit à privilégier de nouvelles coopérations sur les formes anciennes de l'intégration. Des coopérations renforcées, unissant en particulier la France et l'Allemagne, devront vertébrer cette grande Europe qui est désormais notre horizon : monnaie, recherche, industrie, grandes infrastructures de transports, défense, coopération avec le Sud |
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3 - Organiser le retour à l'emploi pour tous La priorité de l'action publique doit aller au retour à l'emploi pour tous. En effet, pour 2,3 millions de chômeurs, la croissance retrouvée ne s'est pas encore traduite par un emploi. Notre projet de texte commun évoque à juste titre un ample programme national de formation, de remise à niveau, de qualification qui doit être mis en uvre, et irriguer les bassins d'emploi. L'adaptation de ces programmes aux publics concernés et principalement aux jeunes générations issues de l'immigration doit être recherchée. Des contrats peuvent être passés avec les entreprises accueillant des premiers retours à l'emploi. Le principe de solidarité exige que les fruits de la croissance soient mieux répartis. Plutôt qu'à des cadeaux fiscaux, les rentrées fiscales dues à l'expansion doivent être utilisées prioritairement pour financer un vaste programme de retour à l'emploi. |
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4 - La croissance et le pouvoir d'achat Nous voulons que le progrès du pouvoir d'achat soutienne la croissance économique et que le travail soit plus justement rémunéré. Le pouvoir d'achat des salariés dans leur ensemble augmente nettement moins vite que la croissance, et celle-ci commence de rencontrer des obstacles. Améliorer la rémunération du travail, à commencer par le SMIC, est une exigence de justice sociale, et une nécessité économique pour soutenir la demande, par la consommation des ménages, même si notre réunion n'a pas pour objet de fixer les taux. Afin de resserrer l'écart entre les revenus du travail et les autres revenus, les instruments de la politique fiscale et des traitements et salaires publics doivent être utilisés. L'évolution du pouvoir d'achat ne peut être abandonné au seul libre jeu du libéralisme qui préférera toujours les stock-options ; l'invention d'une nouvelle politique des revenus est nécessaire pour surmonter les fractures entre exclus et inclus et construire une citoyenneté de fait. |
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5 - Remettre en marche l'ascenseur social Il faut aussi remettre en marche l'ascenseur social, par exemple à travers la récompense des mérites. Cela commence à l'école, dont la mission indissociable de transmission des savoirs et de formation des citoyens doit être rappelée avec force. L'accès à la citoyenneté doit constituer un engagement majeur, pour aider les jeunes qui connaissent les situations les plus difficiles à trouver une formation, un emploi, à réussir leur vie. Aux jeunes issus de l'immigration, aux jeunes qui vivent dans des quartiers populaires stigmatisés, l'Etat et les collectivités locales doivent proposer non une action d'assistance ou une attitude de compassion, mais une action résolue pour leur conquête de l'égalité des droits et la pleine citoyenneté. L'accès à l'emploi doit être garanti sans autre distinction que celle fondée sur le mérite, ce qui exige une lutte résolue contre les préjugés et la discrimination. Le recrutement dans les emplois publics et privés doit être à l'image de la population. |
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6 - Préparer ensemble l'avenir de nos villes Contre la ségrégation sociale et urbaine, il nous faut à présent promouvoir la mixité sociale dans les villes. L'instrument de l'intercommunalité est là pour combattre l'apartheid social qui tend à creuser un fossé entre les centres-villes et les banlieues. Penser l'avenir de nos villes à vingt ans, c'est aussi se donner les outils favorisant le brassage social qui est la nature même de la ville : pour réinventer la mixité sociale en changeant le mode de financement du logement, pour améliorer l'environnement, les transports publics, pour accélérer la recherche-développement en matière de voitures propres, pour favoriser la qualité de la vie et réduire les nuisances, pour la reconstruction des banlieues. La sécurité doit devenir un droit égal pour tous, car la délinquance atteint plus durement nos concitoyens les plus modestes, ceux qui vivent dans des quartiers particulièrement touchés et qui n'ont pas les moyens d'en sortir. La réforme en cours visant à passer d'une police d'ordre à une police de proximité doit être accompagnée d'une réforme de la justice et spécialement de la prise en compte des nouveaux phénomènes tels la délinquance multirécidiviste de mineurs violents. Les moyens de la police et de la justice doivent être mis à niveau pour répondre aux réalités d'aujourd'hui. C'est cela aussi le pacte républicain auquel se réfère notre déclaration commune. |
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7 - Une politique énergétique diversifiée et équilibrée Les défis de la politique énergétique ne peuvent pas être ignorés. La recherche des économies d'énergie est sans aucun doute utile, mais ne peut à elle seule résoudre les difficultés que fait peser sur nous la perspective durable d'un coût élevé du pétrole. Il faut agir sur l'offre d'énergie. La France doit peser pour obtenir la levée de l'embargo inhumain sur l'Iraq, qui a déjà causé la mort d'un million d'Iraquiens, et qui stérilise les secondes réserves pétrolières mondiales. Leur retour sur le marché contribuerait à la baisse des cours. La perspective durable d'un prix élevé du pétrole et le renchérissement du prix du gaz conduisent à nos yeux à relancer dès à présent le programme de renouvellement du parc de centrales nucléaires : EPR dans le cadre européen, et en relation avec les utilisateurs potentiels dans le reste du monde, réacteurs à haute température et de taille moyenne ; la question des 200 à 600 tonnes de déchets transuraniens à prévoir d'ici 2050 (à comparer avec le milliard de tonnes de gaz carbonique que produirait le recours dans la même période aux centrales à gaz) doit être traitée dans le cadre de la loi Bataille de 1991.L'énergie électrique nucléaire est la moins chère et la moins polluante. Elle permet d'honorer nos engagements en matière de réduction d'émission de gaz à effet de serre. Je conçois qu'il y ait un débat sur ce point, mais le débat public et citoyen est urgent. Un débat parlementaire consacré à la politique énergétique, précédé par une large information scientifique et technique sera utile. Il doit illustrer le besoin d'un débat public argumenté, ordonné en raison, libéré des peurs irrationnelles, et soucieux de l'avenir. |
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8 - Valoriser tous les atouts de la France Nous avons la conviction d'une politique de recherche ambitieuse, une politique industrielle avisée, une politique d'aménagement du territoire plus résolue, permettront aussi de valoriser mieux les atouts de la France dans l'espace européen et mondial. La nécessité de disposer d'un pôle de recherche public fort, guidé par l'intérêt public, apparaît en pleine lumière quand les citoyens sont confrontés à des défis tels les O.G.M., les nouvelles pandémies, les prions La confiance dans la science est compromise quand des organismes privés, liés à de grandes multinationales, acquièrent un monopole de fait. Le soutien continu à une politique de recherche est vital pour la France en tous domaines, de la santé publique à l'industrie, à l'informatique ou aux communications. La non-ingérence dans les affaires des grands groupes industriels ne saurait tenir lieu de politique industrielle. L'Etat doit disposer des moyens d'expertise et mettre en cohérence les instruments dont il dispose. Ce devrait être le rôle d'une organisation des régulations économiques allant au-delà de la seule transparence des mécanismes boursiers. De même l'aménagement du territoire ne peut résulter de la seule addition de projets régionaux. Si l'Etat ne fixe pas d'orientations, ce ne sont pas les régions qui aménageront le territoire, mais le marché, laissant à l'écart un grand nombre de régions. Une grande ambition, le souci d'associer les citoyens aux objectifs, doivent donner à l'aménagement du territoire une dimension plus volontaire. |
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9 - En finir avec la cohabitation, rétablir la responsabilité politique Je voudrais évoquer pour conclure les questions institutionnelles. Nous souhaitons que l'élection présidentielle soit l'élection directrice, et pour cela que le calendrier logique soit rétabli, plaçant l'élection présidentielle avant le renouvellement de l'Assemblée nationale. Le calendrier actuel, qui résulte de la date du décès du président Pompidou et de la date de la dissolution de 1997, ne répond à aucune exigence cohérente. Son maintien conduirait à perpétuer les risques de cohabitation, dont les citoyens ne veulent plus. Le choix du quinquennat doit nous amener au contraire à fixer clairement les responsabilités : celles de l'exécutif, celle du législatif. Pour en finir avec les ambiguïtés de la cohabitation, les Français doivent savoir clairement qui gouverne, qui légifère et contrôle, et qui s'oppose. Les responsabilités politiques pourront être établies : c'est une action publique conduite sur cinq années qui sera soumise au verdict du suffrage universel. Faute de quoi, si les élections législatives précédaient l'élection présidentielle, c'est une autre forme de cohabitation qui s'instaurerait, au moment même où les citoyens exigent davantage de clarté, de responsabilité. Ramener le calendrier électoral à la logique est la condition d'une évolution démocratique de nos institutions. |
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10 - La décentralisation, dans la République Enfin, nous voulons une décentralisation aussi poussée que possible, transparente, dans le cadre d'une République où la loi fixant les grandes règles, votée par le Parlement, reste la même pour tous. Le texte de la déclaration commune en précise les grands axes. La réussite de l'intercommunalité -communautés d'agglomération et communautés de communes- ouvre le chemin à de nouvelles réformes : chaque niveau de collectivités doit disposer de blocs de compétence plus précis, de ressources fiscales propres, et, dans la politique contractuelle, des collectivités chefs de file doivent être désignées. La représentation des départements doit gagner en démocratie par un nouveau mode de scrutin assis sur les intercommunalités. Celles-ci doivent pouvoir dès 2007 être administrées par des conseils élus en même temps que les conseils municipaux. A nos yeux, vous le savez, un recadrage s'impose pour la politique conduite en Corse. La renonciation explicite à la violence est nécessaire de la part de tous les interlocuteurs de l'Etat, car la démocratie ne saurait accepter le chantage. Une décentralisation du pouvoir réglementaire est possible, mais " l'adaptation " par des assemblées locales de la loi républicaine n'est pas acceptable, puisqu'elle conduirait à ce que la loi cesse d'être égale pour tous. De même si l'enseignement de la langue corse peut être encouragé, son enseignement obligatoire serait un prétexte à la " corsisation " future des emplois, négation du principe de citoyenneté. Un sommet est utile parce qu'il permet les échanges de vues nécessaires. Nous nous sommes efforcés d'y contribuer. Sans masquer les différences, mais avec le souci loyal de les surmonter. Cet état d'esprit doit perdurer.
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