Les archives de l'actualité au MDC

 

Les archives du MDC des mois de juin et juillet 2000

PARE
Le gouvernement n'agrée pas la convention d'assurance chômage

24/07/00
Cagnotte fiscale
Une affectation exclusive à la réduction de la dette
13/07/00

Energie
L'abandon du nucléaire par le gouvernement allemand

03/07/00

Quinquennat

Par un nouveau soubresaut de M. Chirac, - qui en est coutumier depuis l'appel de Cochin -, les Français découvrent tout soudain qu'ils proposent une constitution européenne !

27/06/00
Les députés du MDC sont favorables au quinquennat mais dans la mesure où cette réforme engage la marche en avant vers un véritable régime présidentiel à la française qui doit tenir compte du fait que la France n'est pas un Etat fédéral.
Assemblée nationale le 08/06/00

Après la précarisation du travail par le chômage, on veut précariser le chômage en s'attaquant aux chômeurs.

Il n'est pas surprenant que l'accord entre patronat et syndicats ne soit pas intervenu cette nuit sur la réforme de l'UNEDIC. (06/06/00)


 

20/06/00

Quel avenir pour la Compagnie nationale du Rhône (CNR)? 06/06/00

L'horrible drame de Douvres
Il faut également que l'Union européenne ait la volonté de faire un véritable bilan de Schengen

20/06/00
Les orientations développées pour l'école primaire par Jack LANG 22/06/00
Il faut aller plus loin dans la lutte contre les nuisances d'origine automobile 21/06/00

Quinquennat : il faut dire la vérité aux citoyens

Si nous sommes favorables à la réduction à 5 ans du mandat présidentiel, nous avons le devoir d'expliquer aux français ce qu'elle implique.

Positions du MDC sur le quinquennat

30/05/00
PROPOSITION DE LOI PORTANT SUR LA VERIFICATION DES LISTES ELECTORALES  
Compte rendu de la conférence
Halte à l'embargo sur l'Irak
 

A propos de l'euro, à l'assemblée, le groupe RCV ne prendra pas part au vote

 

A propos de la polémique déclenchée par les propos de J.P. CHEVENEMENT

- "L'Allemagne n'est pas guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire"
- "Le Saint Empire romain germanique"
- L'Europe à construire.

 

Giscard d'Estaing, Chevènement et l'Allemagne

 

25/05/00

 

24/07/00
Communiqué Georges Sarre

Appel à une réforme de notre système d'indemnisation respectueuse du principe d'égalité des chômeurs.

En annonçant aux partenaires sociaux que le gouvernement n'agréerait pas la convention d'assurance chômage signée par la patronat et en invitant à de nouvelles négociations sur le "Plan d'aide au retour à l'emploi" (PARE), Martine Aubry et Laurent Fabius viennent de contrer un terrible recul social. Ils ont mis en échec les projets du MEDEF qui consistaient à instaurer dans notre pays un traitement des chômeurs à deux vitesses et qui, ce faisant, auraient porté un coup fatal à la philosophie qui fonde depuis 1958 notre assurance chômage.

Georges Sarre appelle, lui aussi, à une reprise rapide des négociations, à l'abandon de toute idée de dispositif contractuel d'inspiration rétrograde comme le PARE, et enfin, à l'aboutissement d'une réforme de notre système d'indemnisation respectueuse du principe d'égalité des chômeurs.


 

13/07/00
Communiqué de Paul Loridant, Secrétaire Général du MDC
L'ampleur de ces nouvelles recettes aurait au moins mérité une information du Parlement et son affectation exclusive à la réduction des déficits publics aurait nécessité au minimum des discussions avec les organisations composant la gauche plurielle.

Alors que les derniers arbitrages sur le budget 2001 ont été rendus, le ministère de l'Economie des Finances et de l'Industrie avoue dans un communiqué l'existence d'une nouvelle majoration à hauteur d'une trentaine de milliards de francs des recettes fiscales de l'exercice budgétaire 2000.

Le Mouvement des Citoyens s'étonne de la révélation d'un nouveau surplus de recettes d'un montant équivalent à celui de 1999 à peine deux mois après le vote par le Parlement d'un collectif budgétaire sensé affecter l'excédent de recettes fiscales de l'exercice 2000. L'ampleur de ces nouvelles recettes aurait au moins mérité une information du Parlement et son affectation exclusive à la réduction des déficits publics aurait nécessité au minimum des discussions avec les organisations composant la gauche plurielle. Le gouvernement avait indiqué, lors de la discussion du collectif budgétaire en mai dernier, que tout nouvel excédent des recettes irait à la réduction de la dette publique. Mais il ne pouvait s'agir que de fluctuations à la marge liées à la difficulté des prévisions et non de trente milliards de francs.

L'urgence est en effet de mettre en oeuvre des politiques qui conforteront la consommation et la croissance et permettront de lutter contre les inégalités qui demeurent encore fortes face aux soins, à l'éducation, à la sécurité.

L'affectation exclusive de cette nouvelle « cagnotte » à la réduction de la dette, qui répond aux exigences européennes et aux ultra-libéraux soucieux de mettre en pièces les politiques publiques et les capacités d'intervention des Etats, portera atteinte à la capacité du gouvernement à répondre à l'immense attente sociale. L'urgence est en effet de mettre en oeuvre des politiques qui conforteront la consommation et la croissance et permettront de lutter contre les inégalités qui demeurent encore fortes face aux soins, à l'éducation, à la sécurité. Bref, il faut aussi conforter les services publics.

Aussi, le MDC réclame au plus vite une rencontre entre les partis de la majorité pour discuter collectivement de l'utilisation de ces nouvelles marges budgétaires.

Le rendez-vous avec la justice sociale et la croissance ne peut être manqué comme ce fut le cas de 1988 à 1991. A l'époque le respect des grands équilibres et le manque d'audace en matière de politique économique avaient eu raison de la timide reprise.



point de vue de G. SARRE, vice président délégué du MDC
L'indépendance énergétique est plus que jamais une priorité nationale.

L'abandon du nucléaire par le gouvernement allemand

L'indépendance énergétique est plus que jamais une priorité nationale. Je déplore que les Allemands aient pris la décision d'abandonner le nucléaire sans daigner en informer la France. Un minimum de concertation s'imposait dès lors qu'une part importante des déchets nucléaires allemands sont retraités par la filière française. Plus largement, notre pays dispose d'un formidable savoir-faire en matière d'énergie nucléaire qui intéresse aujourd'hui d'autres pays tels que le Japon. Je pense donc que ce choix doit être maintenue. Il est un fait auquel la décision allemande ne changera rien : le sous-sol français est pauvre en énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). D'autre part, les possibilités de déployer sur une grande échelle des sources d'énergies dites alternatives - telles que l'éolienne - restent à prouver. Je reste pour ma part convaincu que l'énergie nucléaire présente un intérêt stratégique : il permet au pays de se soustraire aux variations du prix des matières premières. Et il faut rappeler avec force que le choix de la filière électronucléaire a permis de spécialiser dans ce domaine un pan de l'industrie nationale.

Pour l'environnement, le nucléaire est plus performant : il assure une meilleure maîtrise des émissions de gaz carbonique dans l'atmosphère.

La France compte 57 réacteurs nucléaires qui fournissent 76% de la production électrique et 16% sont exportés vers d'autres pays. Le gouvernement actuel est conscient de ces enjeux. Il ne faut pas perdre de vue non plus que l'environnement est une préoccupation gouvernementale. De ce point de vue aussi, le nucléaire est plus performant : il assure une meilleure maîtrise des émissions de gaz carbonique dans l'atmosphère. La pollution vient du charbon et du pétrole, pas du nucléaire. Ce paramètre a-t-il bien été pris en compte par les Allemands ? Reste la question des déchets qui peut tout à fait être résolue. Mais on comprend que les écologistes attaquent ce dossier par les déchets car s'ils gagnent là-dessus, c'est la filière toute entière qui peut être bloquée. C'est un peu facile de montrer le nucléaire du doigt.

Or on ne peut pas, comme le font les écologistes, à la fois se battre pour la taxe Tobin (que je défends également) et limiter la croissance et l'accès au nucléaire civil des pays en développement. Il faut au contraire permettre à ces derniers de rattraper leur retard économique et social afin d'endiguer la misère et la pauvreté dont ils sont victimes. En matière de politique énergétique, l'Europe n'existe pas. C'est la République qui constitue la garantie la plus sûre et c'est à l'Etat de mener des politiques sur le long terme sans céder aux peurs.



Extraits de l'intervention de Jean-Pierre MICHEL, député MDC, sur le Quinquennat à l'Assemblée nationale le 08/06/00

Le régime présidentiel est le seul qui redonne au parlement tout son sens, tous ses droits, qui lui redonnera, en somme, un rôle important.

A l'aube du troisième millénaire, quel régime voulons-nous ? Quelles institutions voulons-nous pour la république ? Les députés du MDC sont favorables au quinquennat mais dans la mesure où cette réforme engage la marche en avant vers un véritable régime présidentiel à la française qui doit tenir compte du fait que la France n'est pas un Etat fédéral. Car le régime présidentiel est, selon nous, le seul qui redonne au parlement tout son sens, tous ses droits, qui lui redonnera, en somme, un rôle important.

Il est également souhaitable, nous le croyons, d'en finir avec la dyarchie au commet de l'Etat qui n'existe, en Europe, que dans un autre pays la Finlande. En France le moins que l'on puisse dire, c'est que cette dyarchie est une source de perte de temps, de perte d'efficacité ; en outre, en période de cohabitation, elle se traduit par la recherche d'un consensus émollient qui empêche de porter devant les Français le débat sur les grands enjeux de notre société. Cette réforme que nous allons voter devrait au moins nous permettre de limiter les possibilités de cohabitation et redonner tout leur sens au scrutin présidentiel et au scrutin législatif.

L'élection des députés doit suivre celle du Président de la République et il doit y avoir concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire.

Autant que faire se peut, l'élection des députés doit suivre celle du Président de la République et il doit y avoir concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire. A cet effet, la seule bonne solution c'est que le Gouvernement - nous le lui demandons fermement - prenne l'initiative de déposer un projet de loi prorogeant de quelques mois le mandat de la législature actuelle ; ainsi le scrutin présidentiel se tiendra avant le scrutin législatif. Au surplus au soir du deuxième tour des prochaines élections législatives, l'un des deux candidats à l'élection présidentielle se trouverait disqualifié. Notre vote positif sur cette réforme ira dans ce sens.

Nous avons déposé un seul amendement qui tend à faire peser une épée de Damoclès sur le Président de la République pour l'inciter à quelque retenue dans le maniement de l'arme de la dissolution. Ce vote positif doit être compris comme le point de départ de la nécessaire réforme globale de nos institutions qui devra intégrer le paramètre européen car il faudra bien que la plus grande intégration politique des Etats européens ait des répercussions sur le régime institutionnel. Il faudra en débattre sereinement et cette réforme devra aussi intégrer l'exercice de la démocratie locale, à cet égard les conclusions de la commission Mauroy devraient être prises en compte.


 


Communiqué de Jean-Yves AUTEXIER, sénateur, vice-président du M.D.C.
27 juin 2000
Au nom de quel mandat du peuple ou du Parlement, le président peut-il engager la France dans la voie d'une constitution supranationale?

Par un nouveau soubresaut de M. Chirac, - qui en est coutumier depuis l'appel de Cochin -, les Français découvrent tout soudain qu'ils proposent une constitution européenne !
Au nom de quel mandat du peuple ou du Parlement, le président peut-il engager la France dans la voie d'une constitution supranationale ? Au nom de quel mandat peut-il annoncer ainsi la mise en congé de nos institutions, demain subordonnées à une constitution européenne dont nul ne voit le contour ?
Au moment où il amuse le Parlement avec le quinquennat, Jacques Chirac se prépare à rendre caduques nos institutions, et disserte sur une improbable addition en Europe d'un groupe pionnier et d'invités de raccroc.

C'est sur la volonté des peuples et non sur un mécano constitutionnel désincarné que doit se mener la construction européenne.

Le discours de M. Chirac n'engage pas le peuple français qui n'a jamais été invité à donner son avis sur cette affaire vitale. Il faudrait qu'il y eut un peuple européen pour qu'il se donnât une constitution. Il y a aujourd'hui quinze peuples, quinze nations, qui donnent corps à la démocratie ; leur évanouissement serait celui de la liberté des citoyens.

Le discours inouï dicté à M. Chirac par les modes et les désarrois du moment continue de vouloir bâtir l'Europe en ignorant la démocratie. C'est pourtant sur la volonté des peuples et non sur un mécano constitutionnel désincarné que doit se mener la construction européenne.



Question au Gouvernement à Monsieur le Secrétariat d'Etat à l'Industrie
Séance 06/06/00

Depuis plusieurs semaines, les agents de la Compagnie nationale du Rhône expriment leur inquiétude pour l'avenir de leur compagnie.

Monsieur le Ministre, Monsieur le Président , Mes chers collègues,

Depuis plusieurs semaines, les agents de la Compagnie nationale du Rhône expriment leur inquiétude pour l'avenir de leur compagnie et il en est de même pour certains élus de la majorité. Rappelons que la CNR produit une part importante de l'électricité française, et une électricité hydraulique, une énergie renouvelable. La CNR possède des barrages payés par la Nation toute entière, des barrages qui sont exploités dans la logique de l'intérêt général et du service public. A tel point que la loi du 8 avril 1946, avait prévu son intégration dans EDF. Si cela n'a pas été fait, c'est bien une logique de mission d'intérêt général qui a présidé à la conduite de la CNR, logique concrétisée dans la stratégie économique mise en oeuvre, visant à faire bénéficier la Nation et les consommateurs de la rente hydraulique, à exploiter les ouvrages de la CNR en parfaite cohérence avec le reste du système électrique français.

Nous souhaitons la création, à partir d'EDF, d'un grand groupe énergétique public capable de concurrencer victorieusement, dans la logique du service public et de l'intérêt général, les grands groupes privés.

Aujourd'hui, les négociations en cours seraient, mais que sait la représentation nationale ?, une éventuelle privatisation de la CNR et son intégration dans un groupe privé multiservices comme Suez Lyonnaise. Elles sont pour nous inacceptables. Elles léseraient la Nation du bénéfice des milliards investis dans la construction des barrages. Elles affaibliraient la compétitivité du système électrique français dans la concurrence. Elles conduisent à des interrogations sur le recours aux énergies renouvelables qui, chacun le sait, n'ont que rarement une place dans la logique des intérêts privés.

Pour notre part, nous souhaitons la création, à partir d'EDF, d'un grand groupe énergétique public capable de concurrencer victorieusement, dans la logique du service public et de l'intérêt général, les grands groupes privés qui se constituent en Europe et dans le monde.
Quelle réponse, Monsieur le Ministre, apportez-vous à notre interrogation et à notre proposition ?



Communiqué de G.SARRE 20/06/00
Le protocole d'accord sur l'assurance-chômage que le patronat souhaite imposer, constitue l'une des plus effroyables régressions sociales de ces dernières années.

A propos des négociations patronat-syndicats sur la réforme de l'assurance chômage

Après la précarisation du travail par le chômage, on veut précariser le chômage en s'attaquant aux chômeurs. Telle est, en tout cas, la prétention du MEDEF, organisation patronale devenue le "phare " et le "bras séculier" des visées ultralibérales et réactionnaires dans notre pays depuis l'entrée en déliquescence de la droite. Le protocole d'accord sur l'assurance-chômage que le patronat souhaite imposer, constitue, en effet, l'une des plus effroyables régressions sociales de ces dernières années.

Pas un chômeur de plus indemnisé, une UNEDIC qui deviendrait un outil au service des seuls besoins des entreprises, surtout, la mise en place d'un système de culpabilisation officiel des chômeurs : ce projet conduirait purement et simplement à l'enterrement du régime d'indemnisation du chômage créé en 1958 - régime inspiré par l'esprit de solidarité nationale sur lequel se fonde la République.

Il faut également réaffirmer que c'est au chômage qu'il faut s'attaquer et certainement pas aux demandeurs d'emploi.

Pour les dirigeants patronaux, la proposition est à prendre ou à laisser. Face à cette provocation faite à l'ensemble du monde du travail, il faut rappeler que la conjoncture favorable doit permettre en priorité de réformer à froid un système en bout de course et d'améliorer l'indemnisation et la situation des chômeurs et non pas de faire de l'UNEDIC une officine dédiée à la politique patronale.

Il faut également réaffirmer que c'est au chômage qu'il faut s'attaquer et certainement pas aux demandeurs d'emploi. Quant au gouvernement, G. SARRE considère qu'il ne saurait aujourd'hui jouer les Ponce Pilate sans se manquer à lui-même. Il est de son devoir de s'opposer à ce tour de force patronal, de prendre des mesures conservatoires immédiates pour prévenir ce terrible recul social et d'obtenir qu'un véritable système unique et solidaire de protection du salarié face au risque de perte d'emploi revienne à l'ordre du jour.


 


Paris, le 6 Juin 2000
C O M M U N I Q U E
De Georges SARRE Président délégué du Mouvement des Citoyens
En imposant l'acceptation par le chômeur de tout emploi proposé, quel que soit son niveau de formation par rapport au poste proposé, on accroît le déséquilibre des pouvoirs en faveur des employeurs.

Il n'est pas surprenant que l'accord entre patronat et syndicats ne soit pas intervenu cette nuit sur la réforme de l'UNEDIC.

Ce n'est pas avec le changement de CARE ( Contrat de Retour à l'Emploi) en PARE (Plan d'Aide au Retour à l'emploi) que le fond des choses est modifié.
En mettant en balance droits et devoirs dans une fausse symétrie, le patronat porte un coup fatal à la philosophie qui fonde depuis 1958 l'assurance-chômage, qui est celle de la réglementation collective garantissant de façon impersonnelle le droit des chômeurs à bénéficier d'un dédommagement.
En imposant l'acceptation par le chômeur de tout emploi proposé, quel que soit son niveau de formation par rapport au poste proposé, on accroît le déséquilibre des pouvoirs en faveur des employeurs, au détriment des salariés. Il faut refuser cette logique dont le véritable objectif est la pression à la baisse sur les salaires, et l'instrument la culpabilisation individuelle du chômeur.

Le chômeur est doublement victime : une première fois en tant que personne sans emploi, une deuxième fois en tant que délinquant qui ne respecte pas les termes d'un contrat.

En faisant reposer la charge de la preuve de sa bonne volonté sur les épaules du chômeur, le Medef ne fait que rafraîchir de vieux procédés. Au final, le chômeur est doublement victime : une première fois en tant que personne sans emploi, une deuxième fois en tant que délinquant qui ne respecte pas les termes d'un contrat. Ce n'est pas au moment où la situation de l'emploi connaît une amélioration sensible qu'il faut se précipiter pour détruire le système existant au profit d'un dispositif contractuel d'inspiration rétrograde, sous des allures faussement modernes. Pour commencer, il serait utile et juste de baisser les excédents en augmentant les allocations.



Communiqué de G. SARRE 20/06/00
Il est difficile de ne pas faire la relation entre ces entrées irrégulières croissantes et le fait que le système Schengen ait mis fin aux contrôles aux frontières.

L'horrible drame de Douvres survient dans un contexte significatif : forte augmentation de la pression migratoire qui conduit aujourd'hui massivement à des demandes d'asile auxquelles s'ajoute un nombre considérable de clandestins. Il est difficile de ne pas faire la relation entre ces entrées irrégulières croissantes et le fait que le système Schengen ait mis fin aux contrôles aux frontières. Ainsi un grand nombre de clandestins interpellés à Calais viennent de Modane. Ensuite les contrôles ponctuels ont assez peu d'effet car la réadmission est une procédure peu efficace qui permet le plus souvent un retour rapide au pays destinataire souhaité. L'intégration à Schengen de l'Italie et de la Grèce a coincidé avec l'afflux de l'immigration balkanique qui se diversifie aujourd'hui par l'existence de nombreuses filières actives.

La réponse aux flux migratoires qui ne font que commencer réside dans une politique forte et résolue en faveur du co-développement au profit des pays du Sud.

On voit mal maintenant comment on pourrait lutter efficacement contre l'immigration clandestine sans allier le préventif et le répressif : réprimer les filières par une action concertée de coopération policière et judiciaire au niveau européen, c'est aussi avoir un système de contrôle frontalier qui soit efficace. Il faut également que l'Union européenne ait la volonté de faire un véritable bilan de Schengen à la fois dans sa logique - suppression de tout contrôle aux frontières internes - et dans les mesures d'application - laisser toute la charge du contrôle aux pays "extérieurs" alors que l'Italie, exposée à tout l'afflux de l'Est à 8000 km de côtes. Est-ce vraiment raisonnable ? Naturellement, la réponse aux flux migratoires qui ne font que commencer réside dans une politique forte et résolue en faveur du co-développement au profit des pays du Sud. C'est difficile, car la globalisation mondiale pénalise et enfonce encore davantage les pays pauvres. Les difficultés ne font que commencer. Il convient de s'y préparer.



Communiqué De Michel Vignal, Secrétaire national à l'Education.
22/06/00
Le MDC se félicite que Jack LANG affirme que « transmettre la langue nationale est la priorité absolue ».

Le Mouvement des Citoyens prend acte, avec intérêt, des orientations développées pour l'école primaire par Jack LANG. Elles paraissent prendre leurs distances avec la Charte de Claude ALLEGRE et ouvre la voie à une réorientation des priorités.

Le MDC se félicite que Jack LANG affirme que « transmettre la langue nationale est la priorité absolue ». Cet engagement nécessite qu'un effort sans précédent soit fait pour améliorer la maîtrise de la langue, en particulier dans la formation initiale et continue des maîtres. C'est fondamental pour l'avenir des élèves, en particuliers ceux issus de l'immigration.

Le Ministre semble choisir la voie souhaitable d'un programme national pour les formations dans les IUFM.

Les autres priorités (langues vivantes et multimédia éducatif) ne doivent pas se substituer aux apprentissages des savoirs de base. Elles n'auront de réalité que si les moyens humains et financiers sont attribués aux écoles.

La formation des professeurs des écoles doit être fortement réorientée, afin d'éviter les dérives du pédagogisme et de l'idéologie libérale-libertaire. Le Ministre semble choisir la voie souhaitable d'un programme national pour les formations dans les IUFM. Le MDC pèsera dans ce sens.



Paris, le 21 Juin 2000
Communiqué de G. Sarre

l'instauration de mesures d'urgence et en particulier de la circulation alternée, constitue une petite avancée

Il aura fallu trois ans à Mme Voynet, Ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, pour mettre en oeuvre, en partie, la loi votée au temps de sa prédécesseur.

Aujourd'hui, l'instauration de mesures d'urgence et en particulier de la circulation alternée, lorsque le niveau d'information et de recommandation est atteint en cas de pic de pollution pendant plus de 48 heures, constitue une petite avancée. Il faut le dire avec force, ces mesures nouvelles restent insuffisantes pour lutter contre la pollution de fond dans les agglomérations les plus touchées, en particulier à Paris.

Il faut faire progressivement de la circulation alternée une méthode de régulation d'usage courant, notamment à Paris.

Je demande à Mme Voynet, avec force et pour la énième fois, de prévoir l'application de la circulation alternée lors des périodes à risque, au cours des mois d'été et d'hiver notamment, pendant lesquels la pollution de l'air tend à s'accroître. Ce n'est pas parce que ces dispositions à l'origine n'ont pas été labellisées par les Verts qu'il faut en retarder l'application.

Il faut en effet aller plus loin dans la lutte contre les nuisances d'origine automobile et faire progressivement de la circulation alternée une méthode de régulation d'usage courant, notamment à Paris. Ceci permettrait, en outre, d'amorcer une véritable maîtrise de la circulation dans la Capitale et la diminution des encombrements et des nuisances sonores.



Nous vivons actuellement dans un régime totalement déséquilibré au profit de l'exécutif.

Quinquennat : il faut dire la vérité aux citoyens

Mieux vaut dire la vérité aux citoyens. Passer du septennat au quinquennat, ce n'est pas seulement raccourcir de deux ans le mandat du président de la République, c'est glisser vers un régime présidentiel. Présidentiel ! le mot, à lui seul, fait reculer d'effroi tout démocrate se souvenant du président Louis Napoléon Bonaparte qui, à peine élu, se fit nommer empereur. Qu'on y songe pourtant : la constitution de 1958 a conféré au président un ensemble de pouvoirs jamais réunis ni dans les régimes présidentiels traditionnels, ni dans les constitutions que nous avons connues. Nous vivons actuellement dans un régime totalement déséquilibré au profit de l'exécutif. Paradoxalement, un régime présidentiel, au sens strict du terme, ramènerait les pouvoirs du président à celui de chef de l'exécutif.

C'est mentir aux français que de masquer ce considérable renforcement de la position du futur président.

Par rapport aux institutions de 1968, il réduirait les pouvoirs de l'exécutif et relèverait les droits du parlement. Quelques exemples : en régime présidentiel, le président ne peut dissoudre l'Assemblée, il n'a pas la maîtrise de l'ordre du jour du Parlement ; en revanche, le Parlement exerce la totalité de ses pouvoirs pour ce qui concerne l'élaboration de la loi et le vote du budget. Cet équilibre est souhaitable.

A qui fera-t-on croire que le "quinquennat sec" ne changera rien à l'équilibre des pouvoirs ? On voit bien qu'élu pour 5 ans, en même temps que l'Assemblée nationale, muni de l'onction du suffrage universel direct, le futur président sera le chef réel de l'exécutif ; les risques de cohabitation seront certes réduits mais le gouvernement sera, de facto, responsable devant le président. En plus de la maîtrise totale de l'exécutif, le président pourra dissoudre l'Assemblée nationale, maîtrisera son ordre du jour, pourra imposer ses vues dans l'élaboration de loi et du budget. C'est mentir aux français que de masquer ce considérable renforcement de la position du futur président. Il vaut mieux, à nos yeux, tirer toutes les conséquences du quinquennat.

Un régime présidentiel au sens constitutionnel du terme, rendrait ses pouvoirs au Parlement.

Un régime présidentiel au sens constitutionnel du terme, rendrait ses pouvoirs au Parlement. Celui-ci deviendrait le seul maître de la loi et du budget et ne pourrait être dissous. En revanche, le Président serait le chef de l'exécutif et le gouvernement serait responsable devant lui (comme c'est le cas de facto, hors les périodes de cohabitation). La gestion du pays serait confiée à un exécutif stable, contrôlé par un pouvoir législatif efficace.

pas de dissolution sans élection présidentielle, telle et la version nouvelle et souhaitable du "contrat de législature" entre l'exécutif et le législatif.

On évoque à l'encontre de ce projet les risques de blocage. Il est un moyen simple de les surmonter : en cas de crise entre l'exécutif et le législatif - élus en même temps -, le peuple doit être amené automatiquement à trancher : pas de dissolution sans élection présidentielle, telle et la version nouvelle et souhaitable du "contrat de législature" entre l'exécutif et le législatif.

Ainsi serait assurée la stabilité de l'exécutif permettant alors à l'Assemblée, délivrée de l'obligation de fournir des majorités stables, d'être élue au moins en partie à la proportionnelle.

N'en doutez pas, ces évolutions sont dans la logique du quinquennat. Il est fâcheux de le cacher aux citoyens. Si nous sommes favorables à la réduction à 5 ans du mandat présidentiel, nous avons le devoir d'expliquer aux français ce qu'elle implique. Tenter de le dissimuler comme le fait Monsieur CHIRAC n'expose qu'à des déconvenues. Le peuple français est un peuple de citoyens. Les médiocres habilités, les réformes pour convenances personnelles ne le tromperont pas longtemps.

Secrétariat national du Mouvement des Citoyens


 


Un rééquilibrage est nécessaire au profit du Parlement

POSITION DU MOUVEMENT DES CITOYENS SUR LE QUINQUENNAT

Une République a besoin d'institutions capables à la fois d'assurer l'efficacité, la représentation des citoyens et leur implication dans la vie publique. De ce point de vue, les institutions actuelles, en concentrant autour du pouvoir exécutif des pouvoirs trop importants, en ramenant la vie parlementaire à un théâtre d'ombres, ne sont pas satisfaisantes. Un rééquilibrage est nécessaire au profit du Parlement mais ce n'est pas par un retour au régime d'assemblée où de petits groupes - charnières - exercent un pouvoir excessif, tendance naturelle aux alliances centristes, impuissance des exécutifs générant des crises de la démocratie ou appelant des pouvoirs forts.

Il serait sage de ramener les compétences du Président de la République et la durée de son mandat dans les limites que lui assignent les régimes présidentiels.

A l'inverse, il serait sage de ramener les compétences du Président de la République et la durée de son mandat dans les limites que lui assignent les régimes présidentiels. Chef de l'exécutif, nommant le gouvernement responsable devant lui, il ne pourrait empiéter sur les compétences du Parlement; Celui-ci maître de son ordre du jour, trancherait souverainement et sans les contraintes actuelles, de la loi et du budget. L'élection concomitante du Président et de l'Assemblée, la durée de cinq ans commune aux deux mandats, le retour devant les citoyens du Président et de l'Assemblée en cas de crise permettraient de résoudre les désaccords éventuels.

Dès lors, le mode de scrutin proportionnel redeviendrait possible, son inconvénient majeur : l'absence de majorité stable pour l'exécutif n'ayant plus lieu d'être.

C'est l'objectif qui doit être toujours présent à l'esprit : faire fonctionner une République moderne avec un exécutif stable, un contrôle réel et permanent du Parlement, un choix politique clair offert aux citoyens.

Dans ce débat sur les institutions, qui relève des citoyens et non des partis, c'est l'objectif qui doit être toujours présent à l'esprit : faire fonctionner une République moderne avec un exécutif stable, un contrôle réel et permanent du Parlement, un choix politique clair offert aux citoyens.

De la même manière, fort de l'expérience des années 80, nous devons veiller à ce que la décentralisation serve la démocratie locale et non les féodalités.

Réorienter la décentralisation, organiser sur de grands sujets des assises nationales dans le pays, donner un sens à la planification relèvent d'une exigence démocratique moderne. La décentralisation n'appelle pas un affaiblissement de l'Etat mais un mieux d'Etat. Et la République ne va pas sans la vertu. Le respect des lois appelle les dirigeants élus à s'appliquer pour eux-mêmes les règles qu'ils établissent. Une conception élevée de l'intérêt public, une haute conscience de ses devoirs est indispensable à tout élu de la république. La sanction aux manquements doit être impitoyable, toute complaisance est une attaque contre la démocratie elle-même. L'institution judiciaire, bien que toujours imparfaite, doit pouvoir assurer le respect des règles de la république, en avoir les moyens et la liberté face aux pouvoirs, être accessible à tous. La justice doit être la même pour tous, quel que soit le statut social du citoyen. Le peuple doit s'y reconnaître.



Georges SARRE

PROPOSITION DE LOI PORTANT SUR LA VERIFICATION DES LISTES ELECTORALES

Déposée par Georges SARRE, Bernard CHARLES, Pierre CARASSUS, Gérard CHARASSE, Jean-Pierre DEFONTAINE, Jacques DESALLANGRE, Roger FRANZONI, Robert HONDE, Gilberte MARIN-MOSKOVITZ, Jean-Pierre MICHEL, Jean-Paul NUNZI, Jean PONTIER, Jacques REBILLARD, Jean RIGAL, Chantal ROBIN-RODRIGO, Gérard SAUMADE, Michel SUCHOD, Alain TOURRET, Emile VERNAUDON.

Aujourd'hui, ce n'est plus seulement la gestion d'une municipalité qui est mise en cause mais sa légitimité démocratique.

EXPOSE DES MOTIFS

Mesdames, messieurs,
La Ville de Paris pendant toute son Histoire a été un symbole de la France. Ses révoltes ont incarné l'esprit de liberté de notre peuple, son patrimoine la richesse de notre culture. Bref si toute la France ne se résume pas dans Paris, il n'est rien dans Paris qui ne soit associé à l'image de notre pays.

Malheureusement, les ultimes soubresauts d'un système font que Paris est surtout cité dans les chroniques judiciaires. Aujourd'hui, ce n'est plus seulement la gestion d'une municipalité qui est mise en cause mais sa légitimité démocratique. En effet, douter des listes électorales, c'est douter de l'élection et donc de l'élu.
La justice fait son oeuvre. Reste le soupçon et ce soupçon entachera la légitimité du futur maire de Paris, quel qu'il soit et quel que soit son camp.
Une telle flétrissure est impensable, indigne et injuste pour notre capitale.

- vérification des listes électorales si il y a un doute
- éviter une annulation des listes électorales
- fonctionnement démocratique et rigoureux des commissions administratives

Pour autant, la révélation de ces pratiques ne doit pas se traduire par des assauts de démagogie, quand bien même la démagogie serait la garantie d'une virginité retrouvée. Faire du passé table rase, en annulant les listes électorales, serait sans doute pratique pour certains mais cela n'aurait qu'une dimension cosmétique.

La présente proposition de loi vise donc à rétablir la crédibilité des listes électorales en se fixant trois objectifs principaux  :

- Permettre une vérification complète des listes électorales si un doute apparaît sur leur sincérité. Tel est, à l'évidence le cas sur Paris mais c'est bien la règle commune qu'il faut améliorer. Paris n'est pas un territoire d'exception et le retour de la capitale dans la norme doit être l'occasion de parfaire notre fonctionnement démocratique.

- Eviter que cette vérification ne se traduise par une sanction collective à l'égard des citoyens régulièrement inscrits sur les listes électorales. Il s'agit donc d'éviter une annulation des listes électorales qui imposerait la réinscription de chaque électeur.

- Permettre un fonctionnement démocratique et rigoureux des commissions administratives en charge de la révision des listes.

Ce dispositif est complet et réalisable. Il donne les moyens d'un contrôle efficace, pluraliste de la sincérité des listes électorales tout en évitant la mise en cause des citoyens régulièrement inscrits.

La satisfaction de ces objectifs se traduit par les dispositions suivantes :

L'article 1 vise à garantir la pluralité de la commission administrative de contrôle des listes électorales par la participation à titre consultatif des listes ayant participé au précédent scrutin municipal. Sa justification est évidente.

L'article 2 vise à donner une possibilité de recours devant le tribunal administratif pour un membre minoritaire de la commission qui jugera que celle-ci a validé des listes ne correspondant pas à la réalité.

L'article 3 vise à faciliter le travail des commissions en permettant la transmission du fichier des changements d'adresse établi par la Poste.

L'article 4 permet le recoupement des fichiers informatiques afin de renforcer la crédibilité d'une inscription sur une liste électorale. Il ne saurait être question de limiter ce droit aux fichiers fiscaux sauf à conclure que les électeurs payant des impôts sont plus légitimes que d'autres. Cette perception de la citoyenneté a été abandonnée avec le suffrage censitaire.

Enfin l'article 5 prévoit une application des peines encourues par les électeurs indus et par les organisateurs de la fraude, à ceux qui auront „ hébergés ‰ ces électeurs et, par-là, favorisé la fraude.
Ce dispositif est complet et réalisable. Il donne les moyens d'un contrôle efficace, pluraliste de la sincérité des listes électorales tout en évitant la mise en cause des citoyens régulièrement inscrits. Il est applicable, enfin, à tous et partout.

PROPOSITION DE LOI
ARTICLE 1er Le troisième alinéa de l'art. L.17 du code électoral est remplacé par les dispositions suivantes :
"Dans les communes de plus de 10 000 habitants, chaque candidat tête de liste dont la liste a obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés aux élections municipales les plus récentes peut désigner un électeur de la commune pour siéger avec voix consultative à la commission administrative dans des conditions prévues par un décret en Conseil d'Etat ".
ARTICLE 2 L'art. L.20 du code électoral est complété par un deuxième alinéa ainsi rédigé :
"Le même droit est ouvert à tout membre de la commission dans les deux jours qui suivent la publication de la liste électorale".
ARTICLE 3
Dans l'art L.5 du code des Postes et Télécommunications, après le mot "audiovisuel "ajouter les mots "aux commissions administratives chargées de la révision des listes électorales "
ARTICLE 4
Ajouter après l'art. 45 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés un article 45-1 ainsi rédigé :
Art. 45-1 "La présente loi n'est pas applicable aux croisements de données nécessaires à l'établissement et à la révision des listes électorales, ainsi qu'à l'accès des commissions administratives prévues par l'art. L.17 du code électoral aux informations contenues dans les fichiers publics qui leur sont nécessaires pour accomplir leur mission "
ARTICLE 5
L'art. L.88 du code électoral est complété par un deuxième alinéa ainsi rédigé. "Les personnes ayant favorisé ces inscriptions indues sont passibles des mêmes peines ".



Sur le texte lui même, il pose deux questions essentielles : d'une part la connaissance et la familiarité de nos concitoyens vis à vis de l'Euro, et d'autre part le problème de la mise en place de la monnaie unique

Monsieur le Président, Madame la Garde des Sceaux,

Mes chers collègues, Ce projet de loi, dont le caractère relativement technique apparaît assez clairement dans l'exposé des motifs, pose de notre point de vue un certain nombre de questions.

En premier lieu je souhaite faire remarquer que par principe je demeure hostile à toute démarche législative qui conduirait le parlement à se désaisir de ses prérogatives. Certes un grand nombre d'adaptations prévues dans ce texte sont de pure forme, néanmoins elles sont suffisamment nombreuses pour que nous nous interrogions sur le recours à cette procédure.
Sur le texte lui même, il pose, selon nous, deux questions essentielles : d'une part la connaissance et la familiarité de nos concitoyens vis à vis de l'Euro, et d'autre part le problème de la mise en place de la monnaie unique dans le contexte économique et monétaire international.

Lancé à grand renfort de publicité, l'Euro est loin aujourd'hui d'être rentré dans les moeurs des Français.

Lancé à grand renfort de publicité, l'Euro est loin aujourd'hui d'être rentré dans les moeurs des Français. Il est vrai que notre bon vieux franc, avec sa stricte application du système décimal, présente par nature un caractère autrement plus simple que la monnaie européenne et ses cinq décimales après la virgule... Nous n'avons pas le bonheur d'être Allemand et d'avoir une monnaie unique sensiblement égale à la valeur de deux Deutschmarks ce qui aurait le mérite de nous simplifier le travail de conversion.

L'exposé des motifs du projet de loi reconnaît lui même la difficulté que pose la conversion francs/euros en bien des domaines et que le gouvernement se trouve contraint de mettre en application des ordonnances tendant à arrondir au plus près les résultats obtenus, afin de les rendre intelligibles.
Au vu du peu d'enthousiasme, et le mot est faible, de la part de nos concitoyens à utiliser l'euro dans leurs achats quotidiens cette préoccupation est une bonne chose.

Au demeurant les consommateurs ne sont pas les seuls à bouder la monnaie unique.

Au demeurant les consommateurs ne sont pas les seuls à bouder la monnaie unique. Les créateurs d'entreprises nouvelles, branchés de la Net-économie, ou débranchés de la vielle économie, semblent encore aujourd'hui, préférer indiquer que leur SARL dispose d'un capital de 50 000 francs, plutôt que d'un capital de 7622,45 euros, que l'on arrondit quelque fois à 7600 ou 7620 euros.

Cela est d'autant plus étonnant que la monnaie unique est entré officiellement en vigueur depuis plus de dix-huit mois et que désormais nous sommes également à dix-huit mois de la disparition du franc dans l'espace national. Nous pensons qu'il serait d'ailleurs judicieux que le Gouvernement indique à la représentation nationale et, plus largement à l'opinion publique, quel est le degré de pénétration de la monnaie unique dans les pratiques commerciales ou monétaires, à quel niveau en fait nos concitoyens sont préparés au grand saut de la monnaie unique. La seconde grande question que pose ce texte est évidemment celui du rôle même de l'euro.

L'euro devait permettre à l'Europe unie de faire entendre sa voix dans le concert monétaire international, entrant ainsi en concurrence directe avec le dollar américain et le yen japonais en matière de règlements internationaux.

Certes il n'entre pas dans l'objet de ce texte de régler cette question. Néanmoins il me semble important à dix-huit mois à peine du basculement définitif d'ouvrir ce débat que beaucoup aujourd'hui cherche à éviter. Je serais tenté de dire sans faire un jeu de mot facile, sur l'euro parlons franc !

Le problème essentiel de l'euro est que dans les faits il ne remplit pas les objectifs assignés. Je vous le rappelle mes chers collègues, l'euro devait permettre à l'Europe unie de faire entendre sa voix dans le concert monétaire international, entrant ainsi en concurrence directe avec le dollar américain et le yen japonais en matière de règlements internationaux.
La réalité est tout autre. Dans les faits l'euro est devenu l'objet d'une intense spéculation monétaire et a fait les frais de la politique monétaire américaine. Dix-huit mois après son lancement triomphale il a perdu près de 25% de sa valeur par rapport au dollar ou au yen. Certes nous ne nous en plaindrons pas car la gestion intelligente de cette situation par les dirigeants de la Banque centrale européenne a permis de relancer les économies européennes et d'alléger le drame du chômage.

En réalité cette situation pose clairement la question de l'indépendance de la Banque centrale européenne. Ce choix est-il pertinent ?

Je souhaite toutefois faire remarquer à la représentation nationale et aux tenants de la monnaie forte que cette embellie économique souligne à posteriori les dégâts humains et économiques causés par la politique du franc fort mise en oeuvre durant les années 80 et 90.
J'aimerais tout de même faire observer à mes collègues que cette bonne gestion de l'Euro par la Banque centrale européenne à l'origine du salutaire reprise économique est à mettre à l'actif de la Federal reserve Bank américaine qui tente ainsi de contrôler la surchauffe de l'économie aux Etats-Unis. Qu'en sera t-il demain lorsque les orientations de la politique monétaire américaine favoriseront un dollar faible. Belle démonstration d'indépendance monétaire qu'était censé nous apporter l'euro !
En réalité cette situation pose clairement la question de l'indépendance de la Banque centrale européenne. Ce choix est-il pertinent ? constitue t-il la meilleure garantie que les orientations de la BCE favoriseront réellement des politiques budgétaires et monétaires susceptibles de conforter la croissance et donc d'asseoir la création monétaire sur la richesse effectivement produite ? J'en doute !

Les décisions prises récemment, et notamment le relèvement des taux d'intérêt, encouragent en fait les poussées dépressives et le ralentissement de la croissance.

Les décisions prises récemment, et notamment le relèvement des taux d'intérêt, encouragent en fait les poussées dépressives et le ralentissement de la croissance. Ces décisions malheureuses, justifiées plus par des choix idéologiques que par le sens des responsabilités, va ralentir le rythme de décrue du chômage et maintenir encore des millions de personnes dans les difficultés et la précarité.

Quelque mots avant de conclure sur la question de la convergence des politiques budgétaires et économiques des pays de l'Union, en tout cas de ceux pleinement engagés dans l'euro. Force est de constater que ces politiques ont, sur de nombreux points, des similitudes.
La règle de la progression des dépenses publiques, la mise en oeuvre d'une politique de libéralisation à outrance des services publics sous la pression bienveillante de la Commission européenne, l'impossibilité à définir un cadre fiscal commun à l'ensemble des pays partenaires qui encourage de fait le dumping fiscal et favorise la persistance de véritables paradis fiscaux à une heure de Paris, sont les caractéristiques les plus marquantes de ces politiques.

On ne peut en particulier, faire partager un enthousiasme en matière de construction européenne tant que la Banque Centrale Européenne ne sera pas placée sous le contrôle démocratique des citoyens et de leurs élus.

L'Europe sociale on en parlera encore lors des prochaines élections européennes et puis on oubliera bien vite les bonnes intentions et les déclarations de principe...
J'ai conscience que cela dépasse assez largement le cadre étroit de ce projet de loi mais vous comprendrez que le cadre étroit de ces politiques que la BCE et la Commission, gardiennes du temple libéral, font suivre aux Etats participants est suffisamment critiquable pour que nous en fassions état dès que l'occasion se présente.
La construction européenne ne peut de notre point de vue, être comprise et intégrée par les citoyens des pays de l'Union si sa traduction concrète se résume à toujours plus de sacrifices et d'effort jamais véritablement récompensés.
On ne peut en particulier, faire partager un enthousiasme en matière de construction européenne tant que la Banque Centrale Européenne ne sera pas placée sous le contrôle démocratique des citoyens et de leurs élus et tant que le développement économique et la lutte contre le chômage ne seront pas partie intégrante de ses objectifs généraux.
Sur la base de ces remarques, tout en soulignant la grande qualité technique de ce texte, d'ailleurs positivement amendé par l'Assemblée nationale, le groupe Communiste Républicain et Citoyen ne prendra pas part au vote.



A propos de la polémique déclenchée par les propos de J.P. CHEVENEMENT

Nos détracteurs en déduisent que nous tenons les Allemands d'aujourd'hui pour des héritiers du nazisme. La pensée de J.P. CHEVENEMENT exprime exactement l'inverse

1 - "L'Allemagne n'est pas guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire"

Nos détracteurs en déduisent que nous tenons les Allemands d'aujourd'hui pour des héritiers du nazisme. La pensée de J.P. CHEVENEMENT exprime exactement l'inverse (cf. son livre : France-Allemagne, parlons franc). L'Allemagne contemporaine est si profondément et si sincèrement antinazie, si totalement résolue à écarter le spectre du nazisme, qu'elle en arrive à rejeter tout ce qui ressemblerait à l'affirmation de l'Allemagne comme nation. C'est parce qu'elle est si totalement antinazie que l'Allemagne d'aujourd'hui se pose des questions sur son présent de grande nation moderne et réunifiée. D'où le débat intellectuel en cours autour du "post-national", du "patriotisme constitutionnel" cher à Jürgen Habermas, qui tend à évacuer l'idée même de nation parce qu'elle a été liée au nazisme. Or l'idée de nation est naturellement présente chez les Allemands, comme chez les Français ou les Britanniques. On ne peut la balayer ou la désincarner totalement : l'Allemagne démocratique d'aujourd'hui n'a pas à s'excuser d'être l'Allemagne. Elle est d'ailleurs en train de fonder une nouvelle conception de la nation, fondée sur une "citoyenneté intégrative", écartant le seul droit du sang pour adopter le droit du sol, notamment en faveur des immigrés installés depuis longtemps en Allemagne. C'est un bon chemin ; c'est une marque de courage de la part de la gauche allemande. En effet, en Allemagne comme en France, et dans toute l'Europe, il faut prendre congé de toute définition ethnique de la nation pour refonder l'Europe sur des nations ouvertes, constituées par la citoyenneté et non par l'origine.

La France ne peut inscrire son avenir dans un système fédéral sans risquer son implosion. La République n'est guère soluble dans le fédéralisme.

2 - "Le Saint Empire romain germanique"

L'Allemagne ne s'est pas constituée historiquement comme la France.

Ce fut à l'origine une vaste confédération regroupant des Etats des principautés des villes, des systèmes de droit différents. C'est aujourd'hui une fédération. Elle est encline naturellement à inscrire son destin dans un ensemble de type fédéral qui ne lui posera aucun problème existentiel.

La France, à l'inverse, s'est constituée de manière centralisée. Tellement diverse dans sa composition, elle ne peut marcher qu'avec un carburant : l'unité politique. Elle ne peut inscrire son avenir dans un système fédéral sans risquer son implosion. La République n'est guère soluble dans le fédéralisme. Il faut pouvoir le dire, surtout lorsque J. Fischer et les Verts allemands emboîtent le pas de la droite allemande pour proposer à nouveau un modèle fédéral (même si une inflexion, plus respectueuse des nations, est sensible).

Le débat en Allemagne veut faire l'impasse sur la nation soit en prétendant la dépasser : c'est le "post-national", ...; soit en se référant à l'organisation de l'Allemagne avant qu'elle ne forme une nation : c'est le fédéralisme décousu du Saint Empire

3 - L'Europe à construire

Nous voulons construire une Europe fondée sur la coopération des Etats nations, non sur le fédéralisme. Cette idée de nation fait peur chez beaucoup en Allemagne ("la peur de soi" selon P. Thibaut). Nous devons bien sûr le comprendre mais convenons que nous n'avons pas tout à fait le même problème. Le débat en Allemagne veut faire l'impasse sur la nation soit en prétendant la dépasser : c'est le "post-national", construction purement intellectuelle et désincarnée, mais qui ne traduit aucunement la réalité populaire en Allemagne ; soit en se référant à l'organisation de l'Allemagne avant qu'elle ne forme une nation : c'est le fédéralisme décousu du Saint Empire qui assemble des carottes et des navets, accepte des régimes de droit différents, réunit des entités hétéroclites. De là à proposer ce "modèle" pour construire l'Europe, il y a un pas que les républicains ne peuvent pas franchir...



Sami Naïr, Député européen, vice-président du MdC
l'Allemagne d'aujourd'hui est si totalement et si résolument décidée à éradiquer tout ce qui fut lié au nazisme, qu'elle en arrive parfois à diaboliser la nation et à vouloir souvent construire l'Europe contre les nations.

Giscard d'Estaing, Chevènement et l'Allemagne

Dimanche, 11 heures. Sur le plateau de France 2, Jean-Pierre Chevènement expose en deux phrases la thèse qu'il a développée en deux cents pages dans son livre (1) : l'Allemagne d'aujourd'hui est si totalement et si résolument décidée à éradiquer tout ce qui fut lié au nazisme, qu'elle en arrive parfois à diaboliser la nation et à vouloir souvent construire l'Europe contre les nations. « L'Allemagne ne s'est pas encore guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire ». C'est en réaction contre le nazisme qu'elle se jette à corps perdu dans le « post-national », qu'elle invente avec J. Habermas le « patriotisme constitutionnel ».

Même dimanche à 12 heures. Invitée au colloque du Mouvement des Citoyens, Mme Brigitte Sauzay, conseillère du Chancelier fédéral d'Allemagne, rappelle que le ministre de l'intérieur fut le premier Français à saluer la révolution de l'introduction du droit du sol dans le droit de la nationalité allemande (2). Mme Brigitte Sauzay n'était évidemment pas au courant de la manière dont Jean-Pierre Chevènement avait contracté sa pensée en trois phrases sur France 2.

La saine critique de la nation ethnique ne débouche pas pour nous sur une négation de la nation, mais sur la nécessité d'une nation citoyenne, sans distinction d'origine, ouverte à tous ceux qui veulent partager son destin.

A 18 h., dans le studio de RTL, V. Giscard d'Estaing sent d'instinct le profit à tirer d'une expression trop rapide sur un thème si complexe : « accuser les dirigeants allemands de retrouver plus ou moins une inspiration et une culture nazies, c'est insupportable ». Honteux amalgame, voulu délibérément par V.G.E., pour accréditer un contre-sens évident. Jean-Pierre Chevènement ne reproche évidemment pas à l'Allemagne d'être restée fidèle au nazisme, mais de le combattre si ardemment qu'elle en vient à rejeter l'idée même de la nation, à confondre nation ethnique et nation citoyenne ! Cela, V. Giscard d'Estaing le sait.

De la réflexion sur l'histoire croisée de l'Allemagne et de la France, nous ne tirons pas les mêmes leçons. La saine critique de la nation ethnique ne débouche pas pour nous sur une négation de la nation, mais sur la nécessité d'une nation citoyenne, sans distinction d'origine, ouverte à tous ceux qui veulent partager son destin. Avec quelle joie avons nous salué la décision allemande de faire place au droit du sol, d'adopter ce que la gauche allemande (les Verts en premier lieu), courageuse et exemplaire, nomme une « citoyenneté intégrative » ! Une Europe construite sur les nations devient possible, puisque la définition de la nationalité échappe au sombre mythe des origines pour s'ancrer dans une idée moderne de la citoyenneté.

Est-il interdit de dire qu'une perspective fédérale poserait à la France un problème redoutable ?

Est-il interdit de rappeler ici que, face au fédéralisme proposé avec des nuances nouvelles par M. Fischer, les situations de l'Allemagne et de la France ne sont pas identiques ?

Outre Rhin, la plus grande partie de l'histoire allemande fut celle d'une mosaïque d'Etats, de principautés, de villes, de systèmes de droit différents. Inscrire son avenir dans une perspective fédérale est donc logique et naturel. La France, à l'inverse, s'est construite par une unité politique et une centralisation d'autant plus fortes qu'il fallait « faire France » avec des populations hétérogènes, des régions, des langues diverses.

L'idée républicaine, depuis deux siècles, a conforté cette construction originale. Est-il interdit de dire qu'une perspective fédérale poserait à la France un problème redoutable ? La République n'est pas soluble dans le fédéralisme, sauf à vouloir à tout prix provoquer l'implosion de la France.

En pratiquant un médiocre amalgame, V. Giscard d'Estaing s'agite en policier de la pensée, lui qui, en 1991, excitait l'opinion publique en parlant « d'invasion » de la France par des non-européens

En pratiquant un médiocre amalgame, V. Giscard d'Estaing s'agite en policier de la pensée, lui qui, en 1991, excitait l'opinion publique en parlant « d'invasion » de la France par des non-européens (3). En stigmatisant ceux qui veulent construire l'Europe non comme une Fédération mais comme une Communauté d'Etats-Nations décidés à associer leur destin, il choisit d'étouffer le débat plutôt que de l'affronter. Que certains responsables politiques créent délibérément ce contre-sens en dit long sur leur désarroi. Ils sont plus prompts à caricaturer leurs contradicteurs qu'à tirer les conséquences de la crise européenne où nous conduisent leurs certitudes bien-pensantes. Des années de conformisme sirupeux ont fait beaucoup de mal au dialogue franco-allemand, aujourd'hui réduit à la langue de bois et aux voyages officiels. Mais, des deux côtés du Rhin, des esprits libres ont choisi d'en sortir. Leur échange confiant, franc et sincère lèvera la chape de conformisme, d'hypocrisie, de politique univoque dont la malhonnêteté intellectuelle du hourvari d'aujourd'hui souligne en réalité les failles.


(1) J.-P. Chevènement, « France-Allemagne : parlons franc », Paris 1996
(2) A Genshagen, le 8 mai 1999
(3) Le Figaro Magazine, 21 septembre 1991, p.50.