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Intervention de Georges SARRE |
Conférence de presse, Proposition de loi portant instauration d'un contrat de location de taxi le texte de la proposition de loi au format rtf Madame, Monsieur, Le taxi représente quotidiennement, pour des millions de français, mais aussi de touristes, l'alternative idéale à la voiture particulière comme aux transports en commun. Le taxi correspond incontestablement à une demande et pourtant, l'offre ne réussit pas à être à la hauteur. Les usagers trouvent parfois difficilement un taxi lorsqu'ils en ont besoin, notamment aux heures de pointe. Dans le même temps, certaines catégories de chauffeurs sont dans des situations économiques ou sociales difficiles, les équipements ou les infrastructures dont ils disposent, les prestations qu'ils proposent, sont inadaptées et, enfin, les conditions de sécurité ne sont pas optimales. A quoi cela tient-il ? D'une part, à une dégradation des conditions de travail des chauffeurs eux-mêmes, d'autre part, à l'absence d'une réelle volonté de proposer aux usagers des prestations de qualité. ![]() |
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I-Améliorer les conditions de travail des chauffeurs Ce métier exige beaucoup de motivation, une formation initiale sérieuse. Il faut donc que les conditions de travail soient bonnes. Une loi instaurant un contrat type en faveur des locataires Il s'agit d'une proposition de loi, que j'ai déposée à l'Assemblée nationale, et que je vous présente aujourd'hui. Ce texte instaure un contrat de location obligatoire, dont les clauses seront strictement définies par l'autorité administrative compétente. La période d'essai, le préavis de résiliation, les régimes de protection sociale et d'assurance chômage, ainsi que le montant de la redevance de location, y seront fixés. Il est inacceptable que des milliers de chauffeurs, 6 500 à Paris, soient maintenus dans une telle précarité, condamnés à dépasser leur temps de travail légal, pour un revenu de misère, et sans perspective d'avenir ! La jurisprudence tend d'ailleurs à reconnaître le lien de subordination existant entre un loueur et un locataire, comme l'indiquent deux arrêts de la cour de cassation en date du 19 décembre 2000. La loi doit donc encadrer, la pratique de la location. Car le marché ne peut pas tout régenter, il faut des règles. ![]() |
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Faciliter l'accès des locataires à l'artisanat Il faut que le locataire puisse pouvoir un jour s'installer à son compte, et il est absurde de se priver de l'expérience acquise par un chauffeur qui a exercé, pendant plusieurs années, comme locataire. La loi de 1995 est venue supprimer complètement toute possibilité d'accès vers l'artisanat, en mettant fin aux autorisations gratuites. Je propose au contraire qu'un nombre limité d'autorisations - environ 300 - soient émises, et attribuées progressivement, en priorité à des locataires. Lutter contre le transport occasionnel Les chauffeurs de taxi sont soumis à une concurrence déloyale de la part de sociétés qui transportent des groupes de plusieurs personnes. Cette pratique s'est beaucoup développée notamment pour les trajets entre les aéroports et Paris. Il faut y mettre un terme en définissant plus strictement la définition des groupes : dix personnes ou plus. ![]() |
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- un voyant extérieur pour signaler une situation de danger. - une connexion aux salles opérationnelles de la Préfecture de Police |
Renforcer la sécurité des taxis Chaque année, nous avons connaissance d'agressions
et de vols commis contre des chauffeurs de taxis. Il suffirait pourtant
de doter les taxis de certains équipements : Mieux aménager certaines aires de prise en charge Les emplacements affectés dans les grands aéroports parisiens aux taxis ont été mal conçus. Il faudrait y prévoir des toilettes, des douches et des salles de repos pour les taxis. En outre, il serait souhaitable de rendre possible les départs en épi, aux heures de pointe. L'exemple vaut d'ailleurs aussi pour les gares parisiennes. ![]() |
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II Développer de nouvelles prestations proposées aux usagers Il y a vraiment des efforts à faire, de la part des organisations professionnelles comme des pouvoirs publics, pour améliorer la qualité des services offerts. Améliorer l'équipement des véhicules On peut imaginer un certain nombre d'aménagements intérieurs : mise à disposition de revues en langue étrangère pour les touristes, d'un téléphone, et diffusion de musique ou de cassette audio ou vidéo pour agrémenter le trajet. Il faut faire du taxi un lieu attractif, un lieu de confort ! Revoir la carte des emplacements des taxis à Paris Certains emplacements sont, à Paris, délaissés car peu utilisés par les usagers. Il conviendrait d'en supprimer certains, et d'en créer de nouveaux là où une demande existe. J'ajoute que les emplacements les plus importants doivent être mieux aménagés : leur visibilité pourrait être améliorée par exemple, et des aires d'attente couvertes et éclairées pourraient être construites. ![]() |
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Une " carte orange taxi ",
et des " chèques taxi ", pour certaines catégories
fragiles de la population
La " carte orange taxi " serait proposée, à un tarif avantageux, d'abord aux personnes âgées, détenteurs d'une carte améthyste ou émeraude. Son coût serait financé en partie par le syndicat des transports parisiens dont le budget devrait être abondé en contrepartie par un relèvement du versement transport qui serait modique. Des chèques taxis pourraient être par ailleurs remis gratuitement aux personnes titulaires d'une carte d'invalidité à 8O% ou plus. Ces chèques seraient financés par les mairies, et leur distribution assurée par les services sociaux des municipalités. En conclusion, je tiens à vous dire qu'il y a beaucoup à faire dans ce secteur, pour la simple raison qu'aucune politique globale n'a jamais été mise en œuvre. Je souhaite que la proposition de loi que j'ai déposée soit l'occasion de rattraper le temps perdu. |
Déclaration
de Georges SARRE Président du Mouvement des Citoyens 27/06/01 |
Après les décisions prises hier par Philips, qui frappent la région sarthoise et Le Mans, les mauvaises nouvelles affluent. L'annonce faite par le Président Directeur Général d'Alcatel, Serge TCHURUK, qui assure que son groupe deviendra " une entreprise sans usine " est stupéfiante et honteuse. Elle accélère la mise en œuvre d'une politique qui tend à se généraliser car non combattue et qui consiste à désindustrialiser systématiquement la France. C'est une attaque frontale, brutale contre la classe
ouvrière et le monde du travail. Ainsi la dévalorisation
du travail est dynamisée à grande échelle. Les
organisations syndicales et les salariés comme l'ensemble des
Français doivent relever le gant. En votant contre les nouvelles régulations économiques et récemment contre le projet de loi sur la modernisation sociale, les députés du Mouvement des Citoyens voyaient clair. Ils n'ont pas été dupes de la récente mise en scène voulant faire croire que des progrès étaient inscrits dans la loi, permettant de préserver les emplois et les usines sur le territoire national. Toutefois, ils n'avaient pas imaginé que la démonstration terrible et concrète viendrait aussi vite. Quand le Premier ministre déclare qu'il est favorable à une économie de marché et pas à une société de marché, qu'attend-il pour traduire en actes ses propos ? Cette déclaration doit-elle être éclairée par une autre faite par le Premier ministre : " l'Etat ne peut pas tout ", qui a été comprise par tout le monde comme l'Etat ne peut plus rien ? |
Communiqué,
Georges Sarre, Président du Mouvement des Citoyens 26/06/01 |
Georges Sarre déplore la timidité de la hausse du SMIC annoncée par le gouvernement. Cette hausse de 4% du SMIC horaire correspond en réalité à l'augmentation dérisoire de 0,24% du salaire minimum par rapport à la hausse obligatoire et mécanique prévue notamment pour éponger l'inflation. Pourquoi écarter les plus modestes de l'amélioration
générale du niveau de vie ? Il s'agit, au-delà de l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres d'entre nous, de revaloriser le travail. Améliorer la fiche de paye des plus modestes et la grille des salaires devrait être la priorité d'un gouvernement classé à gauche. La prégnance libérale fait des ravages, mais comme toujours, ce sont les plus faibles qui payent. |
Question d'actualité |
La Guadeloupe connaît une sécheresse d'une intensité rare. Le déficit pluviométrique enregistré depuis le début de l'année a obligé les autorités locales à prendre des mesures de rationnement. Cette situation a des répercussions directes sur la vie des habitants et sur l'économie, notamment agricole dont le rôle est essentiel dans cette île. Elle a aussi et déjà des conséquences dommageables sur son activité touristique. Un récent rapport établi par le chef d'état-major de défense et de sécurité civile pour la zone Antilles dresse un tableau critique des mesures très largement insuffisantes qui ont été prises jusqu'à maintenant. Il demande une action forte et rapide et d'abord l'acheminement d'un "détachement d'intervention, de trois unités mobiles de dessalement de l'eau de mer et d'une unité mobile de traitement d'eau douce". Dans ces conditions, que comptez-vous faire concrètement pour répondre à la détresse de nos concitoyens ? Quelles indemnisations sont envisagées ? La solidarité nationale ne doit pas rester un vain mot. |
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Proposition de loi tendant à
limiter les licenciements pour convenance boursière
Présentée par MM. Paul Loridant et Jean-Yves Autéxier, Sénateurs MDC EXPOSÉ DES MOTIFS Mesdames, Messieurs, En septembre 1999, les dirigeants du groupe Michelin annonçaient une hausse de 20% du bénéfice semestriel du groupe ainsi que le licenciement de plus de 7500 salariés. Dans la foulée l’action du producteur de pneumatique enregistrait une hausse de 12%. Depuis cette date, et malgré le vote de la loi sur les nouvelles régulations économiques sensée mettre fin à ces pratiques, l’actualité économique et sociale est rythmée par la succession des plans de fusion, d’acquisition ou de « restructuration » de grands groupes avec souvent à la clé des milliers de licenciements. L’opinion, choquée, voit dans cette trilogie, profit - licenciements massifs - valorisation du cours de bourse, le symbole d’une logique financière qui tend à s’imposer à l’ensemble de la planète. |
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Pour justifier ces licenciements et cette course effrénée au gigantisme, qu’il s’agisse notamment du feuilleton bancaire de l’été 1999 entre la BNP, Parisbas et la Société Générale, ou de la guerre que se sont livrés Elf et Total-Fina dans l’industrie pétrolière, les PDG invoquent en chœur la nécessité de « créer de la valeur ». Cette expression signifie, dans la réalité,
la confiscation par les seuls actionnaires de la valeur ajoutée
créée par d’autres : dans les entreprises elles
mêmes, par les différentes catégories de salariés,
hors de l’entreprise, par l’ensemble de l’environnement
socio-économique et par les services publics notamment en matière
d’éducation ou de recherche. Alors même que ces grandes entreprises dégagent souvent de confortables bénéfices, les dirigeants, sous la pression des actionnaires en attente de toujours plus de dividendes, décident de lancer une opération de restructuration ou de fusion. Pour rendre l’entreprise attirante, les actionnaires ou les futurs actionnaires se voient offrir des charrettes de licenciements. Le cours de l’action monte immédiatement et les dirigeants se récompensent par de confortables augmentations de salaires notamment sous formes de stock-options. ![]() |
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Ainsi, aux Etats-Unis, les PDG des neuf plus grosses entreprises qui, entre 1990 et 1996, avaient licencié 305 000 salariés ont perçu chacun un salaire annuel d’environ deux millions de dollars. Avec leurs stock-options et leurs autres avantages, leur revenu annuel dépassait, après ces vagues de licenciement, plus de cinq millions de dollars chacun. En France, M. Philippe Jaffré, PDG d’Elf, réunissant ses actionnaires étrangers en petit comité déclarait : « Depuis que je suis en poste, j’ai réduit de 15% le nombre de salariés français du groupe(...) et je continuerai ». Quelques semaines après le raid victorieux de Total-Fina sur le groupe Elf la France médusée découvrait que M. Jaffré avait négocié quelque 40 millions de francs d’indemnités de départ auxquels il fallait ajouter les 200 000 stock-options accumulés, soit un pactole de plus de 200 millions de francs. A travers des instruments tels que les fonds de pension, les actionnaires exercent une pression constante sur les critères de gestion des entreprises et sur leurs effectifs. ![]() |
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Les salariés, les citoyens, ne disposant pas des mêmes facilités de mouvement que le capital financier sont condamnés à subir les conséquences des fermetures d’entreprises. Face à cette logique financière destructrice, la puissance publique doit se donner de nouveaux moyens pour maintenir la cohésion sociale. Elle doit également sauvegarder les fondements de l’exception française, marquée par un souci permanent de réaliser un équilibre entre la compétitivité économique et l’impératif de justice sociale au travers d’un Etat acteur de la vie économique et sociale. Les sénateurs signataires de ce texte proposent, à l’article 1er de sanctionner les actionnaires de grandes entreprises dégageant de confortables bénéfices et qui procèdent pourtant à des licenciements massifs en proscrivant la distribution de dividendes pendant une durée de trois années consécutives. Le versement de dividendes aux actionnaires, preuve d’une bonne santé économique et financière de l’entreprise, n’est pas compatible avec des plans de licenciements qui devraient être le signe pour une entreprise de sérieuses difficultés. L’article 2, dans le même souci de répartir équitablement les efforts entre les actionnaires et les salariés, vise à interdire à cette même entreprise d’être à l’origine d’une offre publique d’échange ou d’achat. Cette disposition tend à empêcher certains dirigeants de se constituer une « cagnotte » par des licenciements massifs en vue de lancer des raids contre d’autres entreprises. ![]() |
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L’article 3 démontre l’esprit de responsabilité des signataires de la présente proposition de loi puisqu’il a pour objet de protéger l’entreprise qui se sera vue interdire de distribuer des dividendes à ses actionnaires contre des offres inamicales d’achat ou d’échange. La suspension de la distribution de dividendes pourrait en effet avoir comme conséquence une baisse du cours de bourse de la dite entreprise et donc une plus grande vulnérabilité. Aussi, seule la puissance publique, par l’intermédiaire des ministres de l’économie et des finances et des affaires sociales, serait en mesure d’autoriser une éventuelle offre d’échange ou d’achat. Il se fixe également pour mission de moraliser
la distribution des stock-options parmi les mandataires sociaux et les
cadres dirigeants. Il est en effet choquant que ces derniers profitent
financièrement des licenciements qu’ils ont eux même
préparés. Aussi, il est proposé d’interdire
pendant trois années consécutives la possibilité
d’acquérir des options d’achat d’actions dans
une entreprise qui bien que dégageant de confortables bénéfices
procède à des licenciements. Pour ces différentes raisons, il vous est proposé, mesdames, messieurs, d’adopter la présente proposition de loi. |
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LA PROPOSITION DE LOI Article 1er Après l’article L. 323-12 du code de commerce, il est inséré un article L. 232-12-1 ainsi rédigé : « Art. L. 232-12-1. - Aucune distribution de dividendes ne peut être faite aux actionnaires pendant trois années consécutives lorsque la société, dont le chiffre d’affaires hors taxes est supérieur à 50 millions d’Euros, a procédé à des licenciements dans le cadre d’un plan social et que l’arrêté des comptes a constaté l’existence d’un résultat net d’exploitation bénéficiaire. Article 2 Le chapitre IV du titre II du livre II du code de commerce est complété par un article L. 224 -4 ainsi rédigé : « Art. L. 224- 4. - I. La société, dont le chiffre d’affaires hors taxes est supérieur à 50 millions d’Euros, ne peut, pendant trois années consécutives, être à l’initiative d’une offre publique d’achat ou d’échange lorsqu’elle a procédé à des licenciements dans le cadre d’un plan social et que l’arrêté des comptes a constaté l’existence d’un résultat net d’exploitation bénéficiaire. II. La même société ne peut faire l’objet d’une offre publique d’échange ou d’achat pendant ce même délai qu’après un avis conforme du ministre de l’Economie et des finances et du ministre de l’Emploi et des affaires sociales. Article 3 Après l’article L. 225-186 du code de commerce, il est inséré un article L. 225- 186-1 ainsi rédigé : « Art. L. 225-186-1. Lorsque l’arrêté des comptes a constaté un résultat net d’exploitation bénéficiaire, aucune option donnant droit à la souscription d’achat d’actions ne peut être consentie aux mandataires sociaux et aux cadres dirigeants pendant les trois années qui suivent la mise en œuvre de licenciements dans le cadre d’un plan social. |
Modernisation
sociale Explication de vote Jean-Pierre Chevènement mercredi 13 juin 2001 |
Monsieur le Président, J'interviens au nom des députés du Mouvement des Citoyens. J'indique que les Radicaux de Gauche voteront pour et que les Verts s'abstiendront. La vague de licenciements dans les grands groupes, sans
aucune justification industrielle, la multiplication des plans dits
" sociaux " et des licenciements boursiers, illustrent ce
que nous connaissons à savoir la dictature actuelle des gestionnaires
de fonds qui exigent des entreprises des taux de rentabilité
à deux chiffres. Nous revenons à l'archéo-libéralisme
du 19ème siècle, à un déséquilibre
toujours plus marqué entre le capital et le travail avec des
inégalités croissantes, des gains de pouvoir d'achat
concentrés sur une minorité, les trois-quart des salariés
voient leurs revenus stagner et même quelquefois diminuer, le
modèle de l'économie sociale de marché est remis
en cause. ![]() |
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Il faut rappeler, en effet, que la dictature actuelle des marchés financiers n'est pas tombée du ciel. Ce sont les gouvernements successifs qui se sont défaits des leviers de commande et qui ont installé la dictature de ces marchés financiers. Elle est le résultat de la libéralisation -sans aucune contrepartie fiscale ou autre- des mouvements de capitaux, ou du traité de Maastricht qui a interdit toute mesure de politique industrielle contraire au sacro-saint principe d'" une économie ouverte où la concurrence est libre ", véritable Constitution libérale pour l'Europe : Banque centrale européenne indépendante, Commission de Bruxelles et Cour de justice européenne imposant le respect des dogmes libéraux inscrits dans les traités européens, sans parler de l'Organisation mondiale du commerce qui transforme la planète en supermarché. La théorie dite de la " régulation " cache mal la résignation face à l'absence d'ambition sociale en Europe, symbolisée par la déclaration de Lisbonne. Dans un tel environnement, l'actionnaire est roi et le citoyen disparaît. Il ne suffit, pour combattre la mondialisation libérale, de demander leur avis aux syndicalistes ou d'en appeler, via le boycott de Danone, au consommateur. Il faut en appeler au citoyen. Or ce que vous nous proposez, Madame la Ministre, est insuffisant. ![]() |
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En effet, il ne suffit pas de renforcer les institutions représentatives des salariés face à un patronat aiguillonné par les actionnaires. C'est là une vision réductrice compréhensible d'un point de vue libéral où n'existent que les facteurs de production -le travail et le capital- compréhensible peut-être, du point de vue d'un marxisme primaire où l'Etat est l'instrument docile du capital, mais non d'un point de vue républicain où il faut un arbitre qui ne peut être que l'Etat. Jaurès disait déjà, au début du 20ème siècle, qu'il lui appartenait de faire entendre la voix d'un intérêt général. Déclarer aujourd'hui que l'Etat ne peut rien, traduit un aveu d'impuissance devant le retour à l'archéo-libéralisme qui laisse le monde du travail sans défense. On peut aussi proposer le recours au juge, mais je pense que la judiciarisation de la vie sociale, outre qu'elle complique la vie des entreprises, met l'Etat lui-même aux abonnés absents. Or, dès lors que la Commission de Bruxelles se borne à constater la conformité des plans de restructuration industrielle avec les lois de la concurrence, les citoyens, les milieux populaires en particulier, attendent légitimement de l'Etat, garant du long terme et de la cohésion sociale, qu'il joue ce rôle d'arbitre. ![]() |
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L'Etat, Madame la Ministre, ne doit
pas se défausser de ses responsabilités.
J'ai déposé, avec les députés du MDC, un amendement ; il ne proposait pas le rétablissement de l'Autorisation administrative de licenciement qui, chacun s'en souvient, passé le délai réponse de quinze jours, équivalait presque toujours à une approbation tacite. Non, il prévoyait que pour les plans sociaux comportant plus de cinq cents suppressions d'emplois ou pour les opérations de restructurations touchant à un intérêt industriel majeur, l'autorisation de l'administration soit rétablie. Cet amendement ayant été rejeté par le gouvernement, force nous est de constater que ce projet de loi, même s'il améliore la concertation entre partenaires sociaux, ce que nous ne nions pas, n'est pas à la hauteur des enjeux. Car, un Etat simplement garant des règles de la libre concurrence, ne correspond à rien d'autre que la définition qu'en donne le libéralisme. C'est la raison pour laquelle les députés du MDC, comme ils s'étaient opposés en mai 2000 au texte, de même inspiration, portant sur les nouvelles régulations économiques, voteront contre ce projet de loi de " modernisation sociale " qui ne fournit pas une réponse à la hauteur des problèmes posés par la mondialisation libérale.
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M.
Georges SARRE Président Délégué du Mouvement des Citoyens |
Je voudrais avant l'ouverture du débat de la
loi sur la modernisation sociale préciser les amendements que
les députés du MdC souhaiteraient voir adopter par le
gouvernement :
I. SANCTIONNER PLUS EFFICACEMENT LES GRANDS LICENCIEMENTS 1. Augmenter les cas de nullité · Pour les licenciements de plus de 200 personnes
ou mettant en péril une filière industrielle majeure,
il est créé une obligation de mettre en œuvre un
plan industriel et un plan social, sous surveillance de l'autorité
administrative à défaut de quoi, le licenciement est nul 2. Renchérir le coût des licenciements des sociétés bénéficiaires cotées en bourse · Augmenter les pénalités financières
des licenciements des entreprises prospères cotées en
bourse grâce à la création d'une " restitution
sociale " · Supprimer l'avoir fiscal dont bénéficient les sociétés bénéficiaires lorsqu'elles licencient pour motif économique |
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II. RENFORCER LES POUVOIRS DES
REPRESENTANTS DU PERSONNEL EN PERIODE ET HORS PERIODE DE CRISE
Il faut donner aux représentants du personnel des pouvoirs suffisants pour qu'il ne soit plus possible aux directions de traiter les opérations de consultation comme de pures formalités, pouvoirs qui conduiront l'employeur à tenir compte de leur avis en toute circonstance. · Hors période de crise : Droit de veto sur l'établissement et les modifications de l'horaire collectif de travail en présence d'un accord d'annualisation. A l'heure actuelle, la loi sur les 35 heures prévoit qu'ils sont décidés unilatéralement par la direction. · En période de crise : Droit de veto sur l'embauche pendant 1 an suivant un licenciement économique (ce qui, au demeurant, permettrait de mieux réguler les contrats précaires et de faire respecter les priorités de réembauche des salariés licenciés, aujourd'hui bafouées dans l'indifférence générale). Le CE ou les DP pourront contraindre l'employeur à respecter ses obligations légales. (seconde lecture) |
Assemblée
Nationale Intervention de Monsieur Georges SARRE Mercredi 13 juin 2001 |
Démocratie de proximité Monsieur le Président, Le projet de loi sur la démocratie de proximité est, tous les élus parisiens en conviennent, une occasion unique de modifier la loi PML pour la rendre plus lisible et plus conforme aux attentes des habitants. Disons-le clairement : si le statut de Paris n'évolue pas maintenant, il restera figé pour longtemps. Quelle que soit leur sensibilité, les élus parisiens savent qu'il faut déconcentrer dans les mairies d'arrondissement la gestion des équipements de proximité et des services qui ont une incidence quotidienne sur la vie des citoyens. Tel est le sens des amendements déposés, d'une part par mes collègues socialistes, par moi-même et bien d'autres de nos collègues. ![]() |
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Dans quel sens doit aller cette réforme ? Tout d'abord, il faut préserver l'unité de Paris, raison pour laquelle les élus du MDC ne sont pas favorables à ce que les arrondissements aient la personnalité morale, laquelle aboutirait à une balkanisation de fait de la capitale. Par contre, nous sommes favorables à une large déconcentration , celle notamment des équipements sportifs et culturels qui ne le sont pas encore, ainsi que de quelques services fondamentaux comme la propreté. Je suis aussi favorable à ce que la nouvelle loi donne, contrairement à PML, une liste énumérative et exhaustive des services et équipements déconcentrés, afin d'éviter tout risque de litige sur l'interprétation des textes. Bien entendu, il ne servirait à rien de donner des compétences de gestion aux arrondissements sans les doter à proportion en personnel et en crédits, ce qui implique notamment que les maires disposent d'un nombre de collaborateurs suffisant pour faire face à la déconcentration qui va intervenir. Il faut encore que les personnels des services déconcentrés soient placés sous l'autorité directe du maire d'arrondissement. Il est enfin urgent que soit modifié le mode de calcul de la dotation globale aux arrondissements en fonction de la composition sociologique, donc de la réalité sociale de l'arrondissement. ![]() |
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Un deuxième volet du projet gouvernemental mérite notre attention : c'est celui relatif à la création des conseils de quartier. Sur ce point, deux remarques. La première est relative à leur mode d'élection. Les conseils de quartier renforcent la démocratie participative mais ce faisant, ils limitent la démocratie représentative. Comme en République, seule l'onction du suffrage universel confère la légitimité, je propose que ces conseils soient élus au suffrage universel direct, lors des municipales. Ainsi, les exigences des deux types de démocratie se rejoindront. D'autre part, à Paris du moins, il est indispensable d'éviter la prolifération des micro- quartiers, qui diluerait l'efficacité des conseils de quartier. Là encore, la solution existe : il suffit de s'en tenir à l'actuelle division administrative en 80 quartiers. Le projet gouvernemental n'a toutefois pas pour finalité première de modifier le statut de Paris. Il découle en fait du rapport rédigé par Pierre MAUROY au nom de la Commission pour l'avenir de la décentralisation et dont l'objectif était, je cite, " de replacer le citoyen au cœur de la décentralisation ". Pour autant, le gouvernement nous soumet une série d'amendements visant à transférer un certain nombre de compétences aux régions. Ces textes s'inscrivent dans la continuité du débat sur la Corse qui a donné lieu à une surenchère de la part de certains de nos collègues. ![]() |
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Dans ce cas, plutôt que de replacer le citoyen au cœur de la décentralisation, je constate que le gouvernement cède ostensiblement et de plus en plus fréquemment aux caprices de certains féodaux, et se laisse abuser par les sirènes des pourfendeurs de la République que sont les fédéralistes régionalistes. Il est clair, en effet, que les amendements qui nous sont soumis aujourd'hui constituent un pas supplémentaire vers la Régionalisation. Qu'il s'agisse de la dévolution de la gestion des ports et des aéroports, de la faculté de définir des aides aux entreprises, ou des compétences d'enseignement supérieur et de recherche, c'est encore l'Etat qui se désengage, alors que nous avons grand besoin d'une politique d'aménagement du territoire reposant sur un renforcement de son action. ![]() |
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Avec de tels transferts de compétences
aux régions, le principe d'égalité des citoyens est
battu en brèche, et nous nous acheminons à grands pas vers
un morcellement de l'action publique, désormais exercée
par des régions de plus en plus autonomes.
Mes chers collègues, la décentralisation existe et il est même possible de la pousser plus loin, à condition de ne jamais remettre en question l'unité de la République car alors, nous nous rapprocherions un peu plus du modèle fédéral. Oui, ce projet de loi consacre des avancées dans le domaine de la démocratie locale, qui répondent aux attentes des citoyens. Les multiples amendements qui ont été déposés ainsi que la réflexion qui va s'ensuivre permettront d'aboutir, je l'espère, à un texte équilibré à partir duquel les élus du Mouvement des Citoyens arrêteront leur position de vote. Je vous remercie. |
6 juin
2001 Communiqué Georges Sarre |
Les propositions d'E. Guigou en faveur de la "consolidation" des emplois jeunes vont dans le sens souhaité "sur le papier" mais nous resterons vigilants quant à leur mise en œuvre. Les 275 000 jeunes concernés attendent aujourd'hui du concret, eux qui n'ont souvent pas vu venir grand chose du côté des formations promises. Dans les premier mois de 2002, les pionniers du programme "nouveaux emplois-nouveaux services" sortiront du dispositif. A un an de l'échéance, et parfois après 4 ans d'expérience, beaucoup cumulent des problèmes de formation, de validation des acquis, et s'inquiètent de l'emploi qu'ils pourront trouver à la fin de leur contrat. Parfois, les fonctions qu'ils ont exercées sont encore loin de s'apparenter à de vrais métiers ou même à de vrais emplois. Quant aux métiers nouveaux dans l'Education nationale et la Police nationale, nous regrettons qu'ils soient maintenus dans leur forme actuelle et ne puissent devenir des postes nouveaux de la fonction publique, faute de crédit à l'heure du dogme du gel de l'emploi public. |
Intervention
de M. Georges SARRE à l'Assemblée Nationale 02/05/01 |
Le projet de loi sur les "nouvelles régulations économiques" restera comme une occasion manquée. Au lendemain du premier mai et d'une actualité chargée en plans sociaux, le Gouvernement ne semble pas en mesure d'envoyer un signe fort aux Français. Car le texte que nous examinons en dernière lecture s'apparente plus à la défaite du volontarisme politique qu'à l'ambition de lutter contre la logique implacable de la mondialisation libérale. A l'origine, conçu en réponse à "l'affaire" Michelin, il constitue aujourd'hui un catalogue de mesures à mille lieux des préoccupations de nos concitoyens exprimées dernièrement aux élections municipales. Il n'innove en rien et ne fournit pas aux pouvoirs publics de réels moyens d'action Les députés du Mouvement des Citoyens ne peuvent donc approuver sa démarche. Il conduit à un simple accommodement avec la logique libérale dont nous mesurons un peu plus chaque jour les effets dévastateurs. Or, le fonctionnement actuel de l'économie n'est pas le seul possible et un Gouvernement de gauche ne peut se contenter d'un simple correctif à la marge des effets les plus négatifs de l'économie de marché. L'Etat doit savoir occuper et retrouver la place qui lui revient : celle d'un acteur stratégique de notre économie et doit être en mesure d'impulser une politique industrielle ambitieuse. C'est à cette fin que nous avons fait voter un amendement permettant un contrôle par les pouvoirs publics de la mise en place des cartes d'abonnement aux grands circuits de distribution cinématographique. Un tel contrôle permettra d'assurer le respect des règles de la concurrence et de garantir une juste rémunération des cinémas indépendants. ![]() |
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Parler de "nouvelles régulations économiques" présuppose en effet une ambition réelle, celle notamment de pouvoir lutter contre la spéculation financière. A la logique du profit de court terme recherché trop souvent par les actionnaires, nous devons pouvoir opposer l'idéal d'une République soucieuse des plus faibles. Car le rôle de l'Etat ne peut être celui que lui assignent les tenants du tout-libéral au premier rang desquels se trouve le Président du MEDEF. Il ne peut être réduit au niveau d'un observateur tout juste bon à réparer les dégâts sociaux générés par les choix des actionnaires et dont ceux-ci ne veulent pas assumer le coût social. Les plans de licenciements annoncés au cours des dernières semaines par plusieurs grands groupes ne visent qu'à permettre un enrichissement boursier artificiel de leurs actionnaires. A ce sujet, le projet de loi ne comprend aucun moyen nouveau à même de lutter contre ces dérives auxquelles mène le triomphe de l'idéologie libérale. Car, rien dans ce texte, ni d'ailleurs dans les mesures annoncées par Mme Elisabeth GUIGOU , ne permettra de s'opposer à l'avenir aux plans sociaux de pure convenance boursière. ![]() |
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Pourtant, les moyens d'une véritable
politique sociale existent. Ils peuvent passer par le renforcement
des pouvoirs des représentants du personnel, par la redéfinition
du critère des licenciements économiques, ou encore par
l'alourdissement des pénalités financières applicables
aux entreprises licenciant alors qu'elles font des bénéfices.
C'est à cette fin que nous avons proposé en janvier 2000
de mettre en place un mécanisme de restitution sociale applicable
à ce type de situation. Les entreprises bénéficiaires
qui licencient devraient payer une somme dont la charge reposeraient en
réalité sur leurs actionnaires. Calculée par rapport
au nombre d'années qui séparent le salarié licencié
de sa retraite, cette pénalité serait ensuite imputée
sur les dividendes à venir versés aux actionnaires, placés
ainsi devant leurs responsabilités. S'ils souhaitent licencier
pour que le cours de leurs actions augmente, ils devront en payer le coût.
Le Gouvernement saura t-il se ressaisir dans les mois à venir marqués par des échéances importantes ? Plus personne aujourd'hui ne se contente d'effets d'annonces.
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Communiqué
de Jean-Pierre Chevènement
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LAISSONS LES FRANCAIS UTILISER, dans leur vie quotidienne, LES PIÈCES ET LES BILLETS EN FRANCS, et réservons l'euro aux transactions scripturales (bancaires) En 1999, l'euro est devenu la monnaie commune aux habitants de onze pays européens, donc celle des Français. Depuis plus de 2 ans, le franc, le mark, la lire, la peseta, l'escudo, ne sont plus que des subdivisions de l'euro et les parités entre les différentes monnaies sont fixes. D'ores et déjà, aujourd'hui, chacun est libre de payer en euros ou en francs et les comptes bancaires peuvent accueillir sans problème des transactions dans les 2 monnaies. L'euro a créé une zone de stabilité pour onze pays et son cours modéré a favorisé la croissance en Europe. Même si l'euro, politiquement, est un pari (que je suis d'ailleurs, dans certaines conditions, partisan de relever), tous les avantages économiques et techniques de l'euro sont donc à présent obtenus. Mais on s'apprête, prochainement, à bouleverser la vie quotidienne de dizaines de millions de Français et de centaines de millions d'Européens, en leur imposant d'utiliser des pièces et des billets en euros à compter de février 2002. Ce séisme programmé va perturber tout le monde et il va s'opérer dans la précipitation. Combien de nos concitoyens auront le temps de s'accoutumer suffisamment, en six semaines, à la nouvelle monnaie ? ![]() |
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La conversion obligatoire des francs en euros aura un coût très important, bien supérieur au coût de fabrication des pièces et des billets en euros. Il soulève, d'ores et déjà, d'importants problèmes de sécurité et de confiance. La multiplication ou la division par 6,55957 pour déchiffrer une étiquette, la nécessité de s'habituer à de nouvelles pièces et à de nouveaux billets, seront forcément sources d'erreurs. Celles et ceux qui font leurs courses avec un petit budget, ainsi que les personnes les plus vulnérables, notamment les plus âgées et les plus défavorisées, vont rencontrer de très difficiles problèmes et des dangers dans leur vie quotidienne. Qui s'en est soucié ? Le plus grave est que ce changement ne sert à rien. Il ne répond à aucune exigence économique ou monétaire. Il ne présente que des inconvénients et n'apportera aucun avantage supplémentaire par rapport à la situation actuelle, dans laquelle l'euro est déjà une réalité. Alors, cessons d'embêter les Français ! Il est important que les responsables politiques réagissent, pendant qu'il en est encore temps. ![]() |
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Je demande que l'on renonce à distribuer des pièces et des billets en euros en janvier prochain et qu'on laisse pour l'instant les monnaies nationales en circulation, en tout cas en France. Les transactions entre entreprises, entre Etats, pourront se faire exclusivement en euros. Mais, comme aujourd'hui, les particuliers resteront libres de libeller leurs chèques en francs ou en euros (les banques sont déjà parfaitement organisées pour accueillir et convertir les 2 monnaies). Pour acheter leur baguette chez la boulangère, nos grands-mères pourront continuer à payer en francs, comme nous tous. L'euro sera réservé à la monnaie " scripturale " (chèques, virements, cartes), pour ceux qui le souhaitent, et le franc (qui n'est qu'une subdivision de l'euro) sera maintenu pour la monnaie " fiduciaire " (pièces et billets). Chacun ira à l'euro à son rythme et on réconciliera les Français autour de l'euro, au lieu de les opposer. Le travail des techniciens n'a de sens que si les conditions psychologiques d'acceptabilité de l'euro sont acquises. Les responsables de l'Etat savent que ce n'est pas le cas. Restons en au système actuel, qui fonctionne bien. ![]() |
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Ceux qui, pour des raisons idéologiques, dogmatiques ou technocratiques voudraient imposer l'utilisation immédiate, brutale et obligatoire de l'euro dans les transactions quotidiennes des Français, doivent en expliquer clairement les avantages et les mettre en balance avec d'immenses inconvénients, à commencer par le désarroi de beaucoup de nos concitoyens. Quels objectifs poursuivent ceux qui veulent imposer ce casse-tête aux Français ? Peuvent-ils le justifier par un seul avantage réel, à présent que l'euro est déjà la monnaie de l'Union Européenne ? Quel objectif poursuivent ces "Docteurs Folamour" ? S'ils cherchent non pas à faire l'Europe, mais à effacer jusqu'au souvenir même du Franc, avec l'arrière-pensée d'effacer la France, qu'ils le disent franchement ! Et qu'on cesse de mentir aux Français en leur faisant croire que mettre en circulation des pièces et des billets en euros serait une nécessité économique ou technique, car il n'en est rien. ![]() |
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Je me suis opposé à
une Europe qui ferait disparaître les nations, au lieu de s'appuyer
sur leur diversité et sur la démocratie dont elles sont
le cadre. Mais je ne suis nullement défavorable à l'euro,
en tant que monnaie commune d'une confédération d'Etats-Nations
en devenir, chacun conservant sa personnalité et faisant vivre
sa démocratie. La monnaie de chaque nation est un élément
important de sa culture. Elle symbolise la relation de confiance multiséculaire
entre le Citoyen et l'Etat. La monnaie est le symbole même du lien
social, vecteur de la confiance, de la solidarité, et de l'attente
de garantie sans laquelle aucune société ne peut fonctionner.
L'Europe doit être conçue comme une union de nations. C'est
pourquoi je suis convaincu que les Français et les Européens,
dans leur très grande majorité, se sentiront soulagés
si on leur évite le traumatisme de changer de monnaie, de repères
et d'histoire, de surcroît en quelques semaines, sans que cela leur
apporte le moindre avantage, alors même qu'il est possible de donner
à l'euro la place qui lui revient, là où il est vraiment
utile.
Pour toutes ces raisons, je demande au Président de la Banque Centrale Européenne, M. DUISENBERG, au Gouverneur de la Banque de France, M. TRICHET, au Président de la République, au Premier Ministre, au Ministre de l'Economie et des Finances, ainsi qu'aux Chefs de Gouvernements de l'Union Européenne, de réfléchir à ma proposition. Je souhaite fermement qu'un débat puisse s'ouvrir très rapidement, notamment au Parlement, sur ce grave sujet. Contacts Presse : Jean-Yves AUTEXIER - 01 45 50 39 50 |
De Monsieur Georges
SARRE, Député de Paris Assemblée nationale Mardi 22 mai 2001 |
Question d'actualité A partir du 1er septembre 2001, par décision de la commission de Bruxelles, les Français paieront plus cher leurs repas au restaurant et leurs consommations au café. Les 15 % du service compris seront frappés d'une TVA à 19,6 % alors qu'ils étaient jusqu'à présent exonérés. La raison invoquée est, comme toujours, le dogme de la concurrence à tout va… ! Croyez-vous sérieusement, Monsieur le Ministre, qui peut croire, comme les eurocrates, que le pub de Londres, le bistrot de Paris, la brasserie de Munich et la taverne d'Amsterdam sont réellement en concurrence ?Ne vous apparaît-il pas, qu'une fois de plus, sont cumulés les inconvénients du marché dérégulé et d'une économie administrée tatillonne ? Ne serait-il pas conséquent d'aligner la TVA de la restauration sur place, aujourd'hui à 19,6 %, sur les 5,5 % de la restaurant à emporter ? Or rien ne se décide sur ce sujet ! Est-ce déjà par anticipation la mise en pratique du fédéralisme ? |