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Question
écrite à Monsieur le Secrétaire d'Etat à l'Industrie 19/10/00 |
Jacques Desallangre appelle l'attention de Monsieur le Secrétaire d'Etat à l'industrie sur les décisions arrêtées par le RTE, visant à ouvrir le marché de l'électricité au-delà de ce qui est prévu dans la loi de transposition. En 1946, en créant EDF, le législateur visait trois objectifs : premièrement utiliser au mieux les ressources disponibles en créant le Service national du transport de l'électricité, garant de l'optimisation des moyens de production et chef d'orchestre de la solidarité ; deuxièmement mettre en oeuvre un projet social d'intérêt général, l'égalité de tous devant le service public, rôle dévolu à la distribution de l'électricité et du gaz ; troisièmement mener à bien un projet industriel d'intérêt national, la production d'électricité, rôle dévolu aux directions techniques d'EDF. |
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Où en sommes nous aujourd'hui ? Nous apprenons que le gestionnaire du réseau, le Réseau de transport de l'électricité, le RTE, héritier du Service national du transport, entend désormais se comporter comme un acteur du marché : gagner de l'argent en spéculant sur les pertes en ligne, est-ce bien logique, conforme à la loi du 10 février 2000 et à vos engagements devant la représentation nationale de transposer la directive électricité a minima ? Mettre en concurrence la maison-mère, EDF, avec les concurrents de la maison-mère pour pouvoir assurer la mission qui lui est dévolue, le transport de l'électricité, est-ce bien logique et conforme à la loi de " modernisation du service public de l'électricité " dont le transport est une composante essentielle ? Utiliser le patrimoine, c'est à dire le réseau et les équipements qui en assurent la bonne marche, qui ont été financés par l'Etat et par les consommateurs avec l'intention de développer une autonomie financière, est-ce respecter la règle de séparation comptable contenue dans la loi du 10 février ? |
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C'est pourquoi Jacques DESALLANGRE demande à Monsieur le Secrétaire d'Etat à l'Industrie de lui préciser qu'il ne s'agit en rien du démantèlement d'EDF ni d'un test en vue de sa privatisation par appartement. Jacques DESALLANGRE souhaiterait connaître par ailleurs les positions du gouvernement concernant le rapport de mon collègue Monsieur DUMONT, qui avait suscité naguère bien plus d'oppositions que d'approbations, au cours du débat que vous aviez lancé avant de rédiger le projet qui est devenu après débat, la loi de modernisation du service public de l'électricité. Le
Député, |
Le
Député, Jacques DESALLANGRE 18/10/00 |
Question écrite à Monsieur le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Jacques Desallangre appelle l'attention de Monsieur le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'industrie sur la reprise des négociations dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le contexte de la réunion pleinière du Conseil pour le commerce des services de cette organisation des 5 et 6 octobre 2000 qui s'est tenue à Genève. |
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Jacques
DESALLANGRE relève que l'enjeu de ces négociations est
fondamental pour tous les pays membres de l'organisation, dans la
mesure où tous les services de tous les secteurs sont concernés
: communication et audiovisuel, éducation, environnement, santé,
services sociaux, services aux entreprises, culture, sport, etc. Il
relève qu'à ce stade les discussions portent essentiellement
sur les méthodes et règles de négociations futures. |
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Il note qu'à ce stade, le Parlement français n'a pas eu à connaître des enjeux liés à la reprise des négociations, et que par conséquent il n'a pu se prononcer. Il constate que l'Union européenne qui négocie pour les quinze dans le cadre de l'OMC est inscrite à ce jour sur la liste des pays ayant accepté d'engager leurs secteurs de la santé dans les négociations, tout comme sur la liste de ceux ayant accepté d'inscrire l'éducation. Il relève que dans ce dernier cas, tous les compartiments de l'éducation - primaire, secondaire, supérieure et destinée aux adultes - sont concernés. Contre cette évolution dangereuse, il réaffirme son attachement à la santé et à l'éducation, pour ne citer que ces domaines, conçus comme des droits et non comme des marchandises. C'est pourquoi Jacques DESALLANGRE demande à Monsieur le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de lui préciser son analyse de la position de la France dans les négociations à venir, et en particulier comment il se situe par rapport à la question de la classification des secteurs. Il lui demande de préserver sans ambiguïté les services publics de la santé et de l'éducation contre les pressions de la mondialisation libérale relayée par l'OMC. Il lui demande enfin comment il entend associer le Parlement au nouveau mouvement de négociations dans le cadre de l'OMC. |
Communiqué
de Georges Sarre |
En ce qui concerne les négociations sur l'UNEDIC, Georges Sarre appelle le Gouvernement à ne pas privilégier un scénario de pseudo-sortie de crise au prix d'un mauvais accord pour les chômeurs. Il ne faudrait pas se contenter de faire de l'affichage sans apporter de solution aux problèmes. Même si quelques améliorations ont été obtenues, tant du point de vue des sanctions que de la dégressivité des allocations, la couverture des chômeurs demeure insuffisante au regard des allègements de cotisations consentis. Allègements, d'autant plus injustifiables, que le PARE, que le MEDEF prétend vouloir mettre en uvre, va nécessiter des moyens financiers lourds. Enfin, on peut craindre que le dispositif proposé n'aboutisse à contraindre les chômeurs à se brader et accepter des salaires nettement inférieurs à leurs rémunérations antérieures. Dans
ces conditions, Georges Sarre rappelle que l'Etat reste fondé
à ne pas agréer la convention et à prendre un
décret pour se donner le temps de mettre sur pied, avec toutes
les organisations syndicales, un système d'assurance chômage
qui prenne vraiment en compte les besoins des chômeurs et leur
retour au travail.
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Communiqué
de Sami NAÏR Député européen et vice-président du Mouvement des Citoyens 16/10/00 |
A propos du sommet de Biarritz Les chefs d'Etats, réunis à Biarritz les 13 et 14 octobre, se sont mis d'accord pour adopter, à Nice en décembre prochain, un certain nombre de décisions. En matière d'extension du champ de la majorité qualifiée, un accord semble se dessiner visant à en étendre la portée et à en délimiter les domaines. En resteraient exclus la fiscalité, la sécurité sociale, la coopération policière, le droit d'asile et l'immigration, le commerce international des biens culturels. Il faut cependant rester très vigilant : quel que soit l'accord final, les Etats doivent conserver le pouvoir de s'abstenir de participer à des politiques contraires à leurs intérêts. D'autre part la nécessité de réformer le mécanisme des coopérations renforcées fait désormais l'unanimité. Cela permettra de doter l'Europe d'un instrument souple de travail en commun dans le respect des Etats-nations. |
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Quant aux questions de la composition de la Commission et de la pondération des voix au Conseil, elles restent entières. Le gouvernement français défend à juste titre le principe d'une Commission plafonnée, respectant l'égalité des Etats par un système de rotation, et, au Conseil, le principe de la double majorité tenant compte du poids respectif des Etats. Enfin, le principe de l'adoption de la Charte des droits fondamentaux a été retenu. C'est là une fuite en avant inacceptable. Ce texte, en l'état, n'apporte strictement rien de nouveau. Au contraire, il est même en régression par rapport aux législations d'un certain nombre d'Etats dans le domaine des droits sociaux, sans compter qu'il ne retient pas le principe républicain de laïcité. Certes, son statut juridique n'est pas fixé, mais son existence même risque d'introduire une dangereuse ambiguïté dans la jurisprudence européenne. Il ne faut pas l'adopter en décembre à Nice. Réorienter la construction européenne vers plus d'efficacité passe par une coopération intergouvernementale qui s'assume en tant que telle. |
Communiqué
de Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement de Citoyens 11/10/00 |
Devant les incidents graves et condamnables visant des synagogues ou des lieux de réunions, j'appelle chacun à la retenue et à la concorde. Quelles que soient les difficultés présentes au proche-Orient, tous ceux qui vivent sur le territoire de la République doivent se comporter en citoyens et dominer leurs passions en gardant à l'esprit qu'il n'y a pas au proche-Orient d'alternative à la paix. |
Communiqué
de Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement de Citoyens 08/10/00 |
Le peuple de Serbie a apporté une première réponse politique à la crise qui secoue les Balkans depuis que l'ex-Yougoslavie a été démantelée avec le soutien ou la complaisance de la communauté internationale. Il faut cesser de démoniser la Serbie avec Milosevic. L'élection de Vojislav Kostunica et l'éviction de Slobodan Milosevic obligent désormais la communauté internationale à traiter avec la Serbie, nation essentielle à l'équilibre des Balkans. Avec
l'arrêt des sanctions et la perspective d'association à
l'Europe, la France et l'Union européenne doivent s'assigner
un objectif : restaurer les conditions d'un espace yougoslave confédéral
qui pourra réunir le moment venu et sous les formes qu'ils
choisiront des peuples aujourd'hui divisés en plusieurs micro-Etats
peu viables. La France sera en cela fidèle à sa conception
de la citoyenneté fondée sur la volonté et non
sur l'origine, seule capable d'associer des peuples de culture, d'histoire,
et de religion différentes et de réparer les dégâts
de la dislocation survenue en 1991.
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Le
Conseil européen qui se tient à Biarritz les 13 et 14
octobre prochains sera l'occasion pour les chefs d'Etat et de Gouvernement
des Etats membres de l'Union européenne d'examiner le projet
de "Charte des droits fondamentaux". L'objectif affiché
de ce projet est de réunir en un seul et même texte les
droits fondamentaux des citoyens des Etats de l'Union dans le domaine
des libertés publiques, mais aussi dans le domaine des droits
sociaux. Le Mouvement des Citoyens tient à porter à votre
connaissance son analyse du projet sur le fond tel qu'il sera examiné
à Biarritz.
Un certain nombre d'observations sont nécessaires à nos yeux. Elles ont trait à l'architecture du projet de Charte et à la nature de certaines dispositions. Le Mouvement des Citoyens considère en effet que le projet de Charte comprend de vrais dangers et de réelles ambiguïtés, sur lesquelles il me paraît important d'appeler votre attention. |
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En premier lieu, la logique du texte nous semble reposer sur une forte dissymétrie. La position officielle de notre pays, exprimée à l'Assemblée Nationale mercredi 4 octobre par M. le Ministre délégué aux affaires européennes, consiste à mettre en valeur "la reconnaissance de la liberté syndicale, du droit au travail, du droit de grève", inscrits dans le projet de Charte après un "combat difficile". Or la lecture du projet nous révèle une différence de traitement entre d'une part les libertés personnelles (d'opinion, de la presse par exemple), et les droits économiques et sociaux d'autre part. La structure en chapitres du projet de texte ne parvient pas à masquer ce défaut d'homogénéité. Autant les premières sont définies avec un maximum de précisions, rendant possible dans l'avenir une application directe par le juge, autant les seconds demeurent purement déclaratifs, soit qu'ils ne comportent pas de précision sur leurs conditions d'exercice, comme pour l'article 29, soit qu'ils recourent aux "législations et pratiques nationales". En lieu et place de l'harmonisation sociale "par le haut", le projet de Charte nous paraît prendre le chemin d'un accord a minima. Par conséquent, il apparaît un premier doute sur l'utilité d'un tel texte. |
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A cette inégalité de traitement s'ajoute un paradoxe : il aurait été raisonnable de renvoyer aux "législations et pratiques nationales" pour ce qui regarde les libertés publiques, qui sont déjà assorties de toutes les précisions et garanties utiles dans le droit interne de chaque Etat membre. En revanche, la progression des droits sociaux ne peut se traduire aujourd'hui que par davantage de précisions, compte-tenu de l'hétérogénéité de ces droits dans les Etats membres. Or c'est précisément le contraire qui a été fait par les rédacteurs du projet. Sur le fond, le projet de Charte comporte des dangers réels que nous tenons à dénoncer. Ainsi, l'article 10 qui traite de la "Liberté de pensée, de conscience et de religion" doit tout à la vision anglo-saxonne de la tolérance, et rien à notre conception de la laïcité, terme qui n'existe nulle part dans le texte. Adopté tel quel, il fait courir le risque d'une régression de la France par rapport à ses propres principes. Nous pensons que la conception française de la laïcité, qui sépare l'espace public de la sphère privée dans laquelle prennent place les croyances, est préférable à la simple tolérance, qui n'est qu'acceptation et reconnaissance des différences jusqu'à l'enfermement en elles, germes du communautarisme. Dans ce contexte, le retrait in extremis de la mention de l'"héritage religieux" de l'Europe au profit des termes "patrimoine spirituel" ne parvient pas à dissiper la différence profonde de conception qui nous oppose à l'esprit de ce projet. |
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De même, la notion de "Respect de la diversité culturelle, religieuse et linguistique" présente à l'article 22, qui fonde également la Charte des langues régionales et minoritaires est à nos yeux absolument contraire aux principes qui fondent la République française. Le danger d'une exploitation de ces dispositions dans le sens d'une déconstruction de la République et de la Nation n'est que trop réel. En ce qui concerne les droits sociaux, nous ne pensons pas qu'une Charte contraignante ayant valeur de traité soit une garantie de progrès social. La démocratie citoyenne et le contrôle du Parlement ne peuvent être remplacés avantageusement par le pouvoir du Juge européen. Nous ne pouvons pas courir le risque d'une remise en cause de notre système de protection sociale par le biais de la jurisprudence de la Cour de Justice des communautés européennes, sur le fondement de la libre circulation des travailleurs, des biens et des services. |
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La
question du statut de ce texte, de sa valeur contraignante et de son contrôle
juridictionnel ne sera pas abordée à Biarritz, mais la place
future de la Charte dans la hiérarchie des normes doit être
posée dès maintenant, indépendamment de son statut.
Il faut craindre qu'une nouvelle source de droit vienne déposséder
les Parlements nationaux de leur rôle de créateurs naturels
des libertés publiques et de production de la loi. L'indice de
ce risque est donné par la contradiction flagrante qui habite ce
projet : son champ d'application excède très largement la
sphère du droit communautaire, alors que l'article 51 fait mention
du nécessaire respect du principe de subsidiarité.
Le projet de Charte des droits fondamentaux tel qu'il sera présenté au Conseil européen de Biarritz comporte donc une menace de régression de nos droits et des motifs graves d'inquiétude. Par conséquent le Mouvement des Citoyens désapprouve la perspective d'un accord de la France sur ce texte. Je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l'expression de ma haute considération, Georges Sarre |
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PROJET DE LOI RELATIF AUX NOUVELLES REGULATIONS ECONOMIQUES QUESTION PREALABLE
Monsieur le Président, Il y a un an, en septembre 1999, les dirigeants du groupe Michelin annonçaient une hausse de 20% du bénéfice semestriel du groupe, le licenciement de plus de 7500 salariés et dans la foulée l'action du producteur de pneumatique enregistrait une hausse de 12%. Incontestablement " l'affaire Michelin " avait marqué la rentrée politique et sociale. Le lendemain dans une intervention télévisée, le premier ministre laissait entendre l'impuissance des pouvoirs publics devant les règles du marché. Or, L'opinion avait vu dans cette trilogie le symbole d'une logique financière qui tend peu à peu à s'imposer à l'ensemble de la planète. Cette froide logique a choqué et choque encore les citoyens. Et quelques jours plus tard, le Permier ministre devant les parlementaires socialistes avait promis de réagir par le dépôt d'un projet de loi. |
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Oui,
L'actualité économique et sociale est désormais
rythmée par la succession des plans de fusion, d'acquisition
ou de "restructuration" des grands groupes.
Pour justifier la course effrénée au gigantisme qu'il s'agisse notamment du feuilleton bancaire de l'été 1999 ou de la guerre que se sont livrés Elf et Total-Fina dans l'industrie pétrolière, pour savoir lequel mangera l'autre, les PDG invoquent en chur la nécessité de "créer de la valeur". Ce n'est pas la valeur travail, chère au cur des tenants de l'analyse économique marxiste. Cette expression signifie dans la réalité la confiscation par les seuls actionnaires de la valeur ajoutée créée par d'autres : dans les entreprises elles mêmes par les différentes catégories de salariés et hors de l'entreprise, par l'ensemble de l'environnement socio-économique et par les services publics notamment le système éducatif ou la politique de la recherche. |
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L'élimination
systématique de la main d'uvre est le corollaire de ces
nouveaux jeux de monopoly à l'échelle planétaire.
Vu leur manière de créer de la valeur chez Michelin,
chez Volber ou chez Alstom, les salariés sont en droit de considérer
cette stratégie comme une véritable déclaration
de guerre de classe. |
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Alors
même que ces grandes entreprises dégagent souvent de
confortables bénéfices, les dirigeants, sous la pression
des actionnaires en attente de dividendes en constante augmentation,
décident de lancer une opération de restructuration
ou de fusion. Pour rendre la mariée attirante on propose aux
actionnaires ou aux futurs actionnaires des charrettes de licenciements.
Immédiatement le cours de l'action monte et les dirigeants
se voient attribués de confortables augmentations de salaires
notamment sous formes de stock-options. En France, M. Philippe Jaffré, PDG d'Elf, réunissant ses actionnaires étrangers en petit comité déclarait : "Depuis que je suis en poste, j'ai réduit de 15% le nombre de salariés français du groupe(...) et je continuerai". |
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Quelques semaines après le raid victorieux de Total-Fina sur le groupe Elf la France médusée découvrait que M. Jaffré avait négocié quelques 40 millions de francs d'indemnités de départ auxquels il fallait ajouter les 200 000 stock-options accumulés soit un pactole de plus de 200 millions de francs. La "corporate governance", ou en français le gouvernement d'entreprise, semble désormais constituer la nouvelle forme que prend l'accumulation capitaliste. A
la différence du système capitaliste classique, dans
lequel les inégalités résultaient du système
de production et d'échange, les nouveaux mécanismes
d'accumulation tirent leur dynamique même de ces inégalités. |
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Les ménages solvables investissent leurs économies ou empruntent afin de bénéficier de la corne d'abondance renforçant ainsi encore plus le phénomène de financiarisation de l'économie. Quant aux autres salariés à faible pouvoir d'achat, les exclus du festin, ils constitueront les futurs victimes de ce système qui exigent toujours plus de sacrifices et donc de sacrifiés pour continuer à " dégager de la valeur ". Le
philosophe Zygmunt BAUMAN dans son ouvrage "Le coût humain
de la mondialisation" décrit avec beaucoup de talent cette
nouvelle dynamique du capital financier. Dans un monde de plus en
plus déréglementé le capital financier tend à
se déplacer de plus en plus rapidement, aidé en cela
par les nouvelles technologies de l'information, à la recherche
du rendement maximum. |
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En cas d'échec des dirigeants la sanction est immédiate et se traduit par le départ de ces capitaux comme ce fut le cas avec l'entreprise Alacatel qui avait affiché des bénéfices énormes mais en déça des prévisions et des engagements pris avec les représentants de ces fonds de pression. Les salariés, les citoyens, ne disposant pas des mêmes facilités de mouvement que le capital financier sont, eux, cantonnés dans le local et condamnés à subir les conséquences des fermetures d'entreprises. A la suite de l'émotion suscitée par l'affaire Michelin, qui avait mis au grand jour cette nouvelle dynamique de l'accumulation capitaliste, le gouvernement avait par la voix du Premier ministre pris l'engagement de répondre par des actes forts à ces pratiques cyniques et irresponsables. |
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Le
projet de loi relatif aux nouvelles régulations économiques
est-il à la hauteur de l'enjeu ? Avant de répondre sur le fond à ces questions j'aimerais, si vous le permettez, m'arrêter quelques instants sur le titre même de ce projet de loi. Qu'entend-t-on par " régulation " ? Selon le dictionnaire, il 'agit d'assurer le fonctionnement d'un système complexe. La notion est pour le moins ambiguë. |
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Il peut s'agir, au travers d'une législation rigoureuse et pénalisante, de mettre un terme à la domination du capital financier sur la sphère économique réelle. En effet il est, selon nous, légitime de mettre les entreprises et notamment les fonds de pension face à leurs responsabilités et de les amener et je dirai même à les contraindre à réparer les préjudices qu'ils ont causés. Comment en effet exiger des Français qu'ils respectent les devoirs inhérents à leur citoyenneté et dédouaner les entreprises de toute responsabilité quand, par leurs décisions, elles mettent à mal l'économie et l'équilibre social d'une région entière. Si tel était le sens de la démarche du gouvernement pourquoi alors ne pas avoir préféré le terme de réglementation. Le choix des termes est rarement neutre. Il ne peut être question pour les membres du groupe Communiste républicain et Citoyen, face à la question posée par l'affaire Michelin, d'y répondre par une gestion au quotidien des dégâts causés par le capitalisme financier comme le projet de loi nous y invite. |
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La régulation ne saurait servir d'alibi, de bonne conscience, à ceux qui par résignation ou par goût de la "modernité", ce qui revient finalement au même, ont abdiqué face au pouvoir de l'argent et refusent de remettre en cause la logique même de cette nouvelle forme de l'accumulation capitaliste. Ainsi, par exemple nous aurions aimé que ce texte fourre-tout apporte des outils pour les salariés en vue de renforcer leurs capacités d'intervention dans la définition des critères de gestion de leur entreprise. La question de la régulation dans l'entreprise dans ce projet de loi n'est abordée que sous l'angle des modalités de réunion des assemblées générales des actionnaires et du fonctionnement des organes dirigeants alors, qu'au vu de la réalité que j'ai décrite au début de mon intervention, se pose la question des droits des salariés et, ce, indépendamment des questions de détention d'actions. Le
texte proposé manque cruellement d'ambition, de volontarisme
et de lisibilité politiques. La puissance publique ne se donne
pas réellement les moyens de mettre fin à l'arrogance
des marchés financiers. |
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Il renvoie à l'examen d'autres textes, comme l'épargne salariale ou la loi de modernisation sociale, la résolution d'un certain nombre de questions posées à l'origine. En outre, la procédure d'urgence sue ce projet de loi est choquante et inappropriée. Dans la conception française de la République, L'Etat ne se cantonne pas à une fonction d'arbitre ou d'autorité indépendante chargée d'assurer un bon fonctionnement du système économique. Il a pour charge de favoriser l'intérêt général au travers notamment d'une politique de redistribution, d'un volontarisme économique et de services publics performants. Dans cette conception, l'espace économique et l'entreprise ne sont pas des sanctuaires dans lequel la puissance publique n'aurait pas droit de cité. Aussi, les sénateurs du groupe Communiste républicain et Citoyen, représentant le Parti Communiste et le Mouvement de Citoyens, considérant que le texte ne répond pas à la question originelle posée par notamment par l'affaire Michelin, estiment qu'il n'y a pas lieu de poursuivre la discussion de ce texte. Nous entendons par le dépôt et je l'espère l'adoption de cette question préalable conduire le gouvernement à remettre l'ouvrage sur le métier et à répondre à l'attente des salariés et des citoyens de ce pays. |
Question
au gouvernement 11/10/00 |
Monsieur G. Sarre au ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Monsieur le Ministre, La décision de la banque centrale européenne de relever pour la septième fois consécutive ses taux directeurs a surpris tous les observateurs, économistes, investisseurs, responsables gouvernementaux. Alors que les signes d'essoufflement de la croissance se multiplient en Europe, l'augmentation des taux d'intérêt risque d'avoir des répercussions extrêmement négatives sur l'investissement, et donc sur l'emploi. La
banque centrale justifie sa position par de prétendus risques
inflationnistes et appelle les gouvernements et les partenaires sociaux
à la rigueur salariale. |
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L'attitude
de la banque centrale européenne pose deux problèmes majeurs.
Le premier est celui de la définition des missions de la banque centrale européenne qui contrairement à son homologue américaine n'a pas à se préoccuper de l'emploi. Le deuxième est celui du contrôle politique et démocratique de cette instance rendue indépendante par le traité de Maastricht. Monsieur le Ministre, ne serait-il pas opportun que le gouvernement profite de la présidence française de l'Union européenne pour proposer à nos partenaires une modification des traités européens, redéfinissant le rôle et les statuts de la banque centrale en la plaçant sous autorité politique ? |
Communiqué
de M. G. Sarre Président-délégué du Mouvement des Citoyens 06/10/00 |
En décidant de relever d'un quart de point son principal taux d'intérêt, la Banque centrale européenne a porté délibérément un nouveau coup à la croissance en Europe. Pour le faire, elle a choisi le moment où des turbulences pèsent sur les perspectives de croissance. Et pourtant le chômage reste à un niveau inacceptable en Europe, plus élevé qu'ailleurs. La hausse des taux à marche forcée n'est possible que parce que la Banque centrale européenne est détachée de la volonté des citoyens et du pouvoir politique qui la représente. Ce mouvement continuera tant que la BCE sera affranchie de toute responsabilité devant le suffrage universel. C'est
pourquoi cette nouvelle hausse doit être l'occasion d'une prise
de conscience. Il faut au plus vite mettre en place un contrepoids
politique à la BCE qui tienne compte de la volonté des
peuples traduite par le suffrage universel. Rendre au politique le
pilotage de l'euro, c'est constituer un véritable gouvernement
économique européen autour de l'eurodouze. Enfin il
faut modifier les statuts de la BCE pour y inscrire un impératif
de croissance et d'emploi, seul moyen d'empêcher une catastrophe.
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Georges
SARRE 03/10/00 |
Présentation de la proposition de loi organique relative à l'antériorité de l'élection présidentielle par rapport à l'élection législative. Mesdames, Messieurs, Sur cette importante question de la date respective des élections présidentielle et législative, nous entendons - vous entendez - beaucoup de déclarations hypocrites dictées par l'intérêt politique que certains croient trouver à tel ou tel calendrier. Bien malin pourtant est celui qui peut mesurer, aujourd'hui, le bénéfice qu'il trouvera en 2002, voire en 2007 ! d'un ordre des élections plutôt que d'un autre ! Le MDC quant à lui s'en tient à quelques idées simples : 1) L'intérêt général commande que, conformément à l'esprit de la Vème République, l'élection présidentielle ait lieu, avant les élections législatives, et non pas après. |
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Il faut savoir, en effet, si nous souhaitons conserver la logique du présidentialisme majoritaire qui fait de l'élection présidentielle l'élection directrice, structurant le débat politique, déterminant les grandes orientations de la politique nationale que le Président élu devra mettre en uvre, ou si nous voulons retourner au régime d'assemblée avec un Président subordonné à la majorité législative puisque procédant d'elle. Quelle serait en effet la situation d'un Président élu après l'Assemblée nationale et après la constitution d'un gouvernement ? Privé de l'effet d'entraînement de l'élection Présidentielle qui implique bien entendu l'antériorité de cette élection, la probabilité que les deux scrutins donnent des résultats différents et imposent une cohabitation sans que le Président puisse y mettre fin par une dissolution, est considérablement renforcée contrairement à l'objectif proclamé de l'institution du Quinquennat Chacun voit bien les jeux politiciens, avant et après l'élection présidentielle, auxquels donneraient lieu le maintien de ce calendrier aberrant. |
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2) Or le calendrier actuel résulte non pas d'une décision du législateur ou du Constituant mais d'un événement circonstanciel : la date du décès d'un précédant Président de la République ! Rien ne s'oppose donc à ce que soient modifiées, par une loi organique, les dispositions de l'article L.O. 121 du Code électoral. Celui-ci a, en effet, la sagesse de prévoir que - quelle que soit la date d'une éventuelle dissolution- la fin du mandat de l'Assemblée nationale, et donc la date de son renouvellement, intervient à date fixe. Il est donc proposé que le mandat de l'Assemblée nationale n'expire plus " le premier mardi d'avril de la cinquième année qui suit son élection " comme actuellement, mais " le quatrième mardi " de cette cinquième année. Comme en vertu de l'article L.O.122, " Sauf cas de dissolution, les élections générales ont lieu dans les soixante jours qui précédent l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée nationale ", ces élections auront ainsi lieu après les élections présidentielles. 3) On peut objecter qu'une démission ou un décès d'un Président de la République détruiraient à nouveau cette logique. C'est pourquoi une prochaine " toilette constitutionnelle " devrait s'inspirer des dispositions applicables à l'Assemblée nationale et préciser que le mandat du Président prends fin à une date fixe de la cinquième année qui suit son élection. Ainsi la date de l'élection suivante ne dépendrait plus de ces aléas. |
Communiqué de Paul LORIDANT,
Secrétaire général du Mouvement des Citoyens 03/10/00 |
Dans le cadre de l'examen de la proposition de loi sur l'égalité professionnelle le Gouvernement propose un amendement en vue de légaliser le travail de nuit des femmes. Ainsi, afin de répondre aux injonctions de Bruxelles et de la Cour de Justice européenne, il est proposé à la représentation nationale de tirer un trait sur une conquête de 1892 interdisant le travail de nuit des femmes. En réalité, il s'agit de démanteler le code du travail en réécrivant l'ensemble des dispositions relatives au travail de nuit tant pour les femmes que pour les hommes. Au nom d'un légitime combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes on veut entériner une formidable régression sociale. L'harmonisation sociale promise à maintes reprises lors des élections européennes se réalise mais par le bas sous la pression du libéralisme. Le travail de nuit doit rester l'exception et ne devrait être autorisé que lorsqu'il s'impose pour des raisons sociales ou sanitaires. Le Mouvement des Citoyens s'opposera à l'autorisation de travail de nuit pour les femmes en votant contre cette proposition de loi ainsi amendé par le Gouvernement. |
Communiqué de presse de Georges Sarre Président délégué du Mouvement des Citoyens 03/10/00 |
Alors que les fédérations de la Poste de l'ensemble des syndicats européens se réunissent aujourd'hui à Strasbourg, Georges Sarre lance un appel contre le projet de libéralisation du secteur postal européen. Après la directive de 1997, qui a déjà fortement et dangereusement libéralisé le secteur postal européen, un nouveau projet de directive maximaliste d'extension de la concurrence est en préparation. Cette directive va affaiblir la Poste sur le plan financier, ce qui immanquablement aura un impact sur ses missions d'intérêt général, que ce soit les envois postaux, ces prestations relatives aux moyens de paiement et de transferts de fonds, aux produits de placement, à l'épargne. |
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La
Poste remplit des fonctions indispensables en faveur des populations isolées
ou en difficulté, en particulier dans le domaine financier. Elle
joue un rôle irremplaçable dans la cohésion du territoire
national avec ses 17 000 points de contact, dont plus de 60% sont situés
dans les communes des moins de 5 000 habitants.
Suppression de la distribution du courrier 6 jours sur 7, suppression de la péréquation tarifaire, remise en cause de la présence postale de part et d'autre du territoire : voilà ce que l'on nous prépare ! Demain, ce seront les secteurs rentables de la Poste qui seront privatisés. Rassemblons-nous pour faire bouger le gouvernement français et Bruxelles avant qu'il ne soit trop tard. |
Communiqué
de presse Georges Sarre Président délégué du Mouvement des Citoyens 04/10/00 |
Georges Sarre approuve le projet de loi sur l'IVG qui vient d'être présenté en Conseil des ministres. Considérant qu'un quart de siècle après la loi Veil, la législation française ne correspondait plus aux réalités d'aujourd'hui, les députés MDC avaient eux-mêmes déposé une proposition de loi préconisant une réforme analogue. En prolongeons le délai d'accession à l'I.V.G. de 10 à 12 semaines, délai retenu par la majorité de nos voisins, nous éviterons que de nombreuses femmes aient à se rendre à l'étranger où la législation est plus souple et éviterons qu'en France certains médecins procèdent dans l'illégalité à des avortements "hors délais ". Par une mesure d'exception législative au principe de l'autorité parentale, la confidentialité dans l'accès à l'IVG sera reconnue aux mineurs, dans des conditions strictement encadrées et dans le cas extrême où ce recours à l'IVG jetterait le discrédit et l'opprobre sur ces jeunes femmes, et pourrait avoir pour conséquence un dommage pour leur santé psychique ou leur intégrité corporelle. |
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Alors
que les adversaires de l'IVG n'ont jamais désarmé, stimulés
par la quasi-absence ou la pauvreté du discours des défenseurs
des droits acquis, notre première tache aujourd'hui est de ne pas
céder un pouce de terrain à ceux qui aimeraient voir la
liberté des femmes à disposer de leur corps mise en cause
et, de toujours mieux garantir le droit à l'IVG en veillant à
ce que sa pratique puisse continuer à se dérouler dans un
cadre strictement légal, dans la sérénité
et le respect des consciences de chacun.
L'I.V.G., loin d'être devenu un acte banal, reste une décision douloureuse. Gardons-nous dans ce débat de dénier une fois encore aux femmes la capacité à gérer de manière responsable leur fécondité. |