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Communiqué
de Michel Vignal Secrétaire national chargé de l'éducation 05/09/01 |
RENTREE SCOLAIRE : LE FOND ET LES MOYENS 1. Sur le fond, des logiques néfastes pour l'école républicaine se poursuivent sous le ministère Lang, même si la démarche du ministre est prudente. L'urgence affirmée, l'apprentissage de la langue
française et des savoirs élémentaires à
l'école primaire, ne se traduit par aucune mesure d'envergure
(alors que 15 % des élèves ne maîtrisent pas le
français en sixième). |
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2. Cette nécessaire refondation de l'école n'est possible
qu'avec des moyens suffisants. Encadré par la logique gestionnaire
et maastrichienne de la commission de Bruxelles, le ministère,
malgré les discours et son plan pluriannuel, n'offre pas les
conditions matérielles souhaitables. |
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12/09/00 |
Assemblée
Nationale 1ère séance du 23/05/00 |
« MARCHANDISATION » DE L'ECOLE « M. Jacques Desallangre souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le mouvement de pénétration des entreprises dans les établissements de l'enseignement public. Aujourd'hui, les entreprises ont acquis la certitude que les écoles (de la maternelle à l'université) constituent un terrain encore vierge à conquérir. L'OCDE estime à 7 000 milliards de francs le montant des dépenses annuelles de ses Etats membres en faveur de l'enseignement. Par des actions de mécénat, de sponsoring ou de publicité à peine déguisées, les grands groupes (Danone, Colgate, banque CIC, Hachette, Leclerc, Microsoft...) investissent massivement dans des outils d'aide à la pédagogie qui sont aussi de magnifiques vitrines. |
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Partant du principe que les enfants participent de plus en plus à l'acte d'achat des familles (leur pouvoir de prescription en France est évalué à 600 milliards de francs), et que les habitudes de consommation s'acquièrent dès le plus jeune âge, les services marketing ont développé une stratégie d'approche des établissements scolaires. Or, sous des dehors altruistes, ces actions ont pour conséquence une « marchandisation » de l'école, qui risque de devenir un vaste supermarché. C'est pourquoi il souhaiterait être informé des mesures envisagées afin de juguler de telles pratiques, contraires aux principes de laïcité et à nos valeurs républicaines. » |
Communiqué
du MDC |
L'appel à une grève unitaire pour le 16 mars par cinq fédérations syndicales et cela pour la première fois depuis longtemps, est révélatrice d'un malaise du monde enseignant. Les réactions des parents d'élèves et des élus locaux devant les suppressions de postes, les redéploiements d'effectifs, les fermetures de classes du fait des mesures de "cartes scolaires" montrent que ces craintes sont largement partagées. Le gel de l'emploi public au nom du respect des critères de convergence de Maastricht et d'une conception libérale des budgets publics, celle du pacte de stabilité est contradictoire avec l'idée affirmée d'améliorer la qualité de l'enseignement public. En outre, les recrutements de personnels précaires hors statuts et les tentatives pour remettre en cause les statuts des professeurs notamment dans les lycées professionnels ne créent pas les conditions de stabilité et de confiance nécessaires à la mobilisation des enseignants autour de leur difficile mission : celle de transmettre les connaissances et les valeurs partagées de la république. |
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Devant la multiplication des taches qui leurs sont confiées et pressés par des propos ministériels souvent approximatifs et discutables, les professeurs perçoivent mal ce que sont les priorités réelles de la politique ministérielle. Les nouvelles missions avancées, fonction de socialisation et d'éducation à la citoyenneté, paraissent contradictoires avec les insuffisances de moyens dans tel ou tel établissement et la réduction du nombre d'heures enseignées aux élèves, en particulier en lycée. Le projet de supprimer le baccalauréat comme examen terminal, anonyme et national, pour le remplacer par des formes de plus en plus importantes de contrôle continu ne peut que révolter tous ceux qui veulent concilier l'aspiration démocratique, du plus large accès au lycée avec la nécessaire exigence républicaine, celle d'un niveau d'exigence intellectuel maintenu. La refondation d'une école républicaine ne nécessite pas des bouleversements répétés et inutiles, surtout s'ils contribuent à adapter l'école publique aux idées libérales-libertaires comme aux contraintes économiques de la mondialisation libérale. Plus que jamais la République a besoin d'une école publique forte et fidèle à ses fondements, pour refuser l'adaptation à l'air du temps et l'abaissement vers des formes inégales et appauvries d'enseignement. Seule une telle voie permettra de faciliter la réussite et la promotion du plus grand nombre de jeunes. |
Paris, le 26/02/00 |
Proposition de
loi MDC pour garantir la laïcité de l'école publique.
Le président délégué du MDC, Georges Sarre, et plusieurs députés chevènementistes ont déposé une proposition de loi visant à "garantir le respect du principe de laïcité au sein de l'école publique", estimant que "les signes ostentatoires", comme le foulard islamique, doivent y être interdits. Le
texte, présenté mercredi à la presse, stipule
dans son article unique que "le respect de l'impartialité
de l'école et de la laïcité de l'État
interdit toute manifestation d'appartenance politique ou religieuse
dans l'enceinte des établissements scolaires". |
LE MDC POUR L'ECOLE DE LA REPUBLIQUE
Liberté, Egalité, Fraternité forment le socle de l'école républicaine. Promouvoir tous les élèves pour faire progresser la justice sociale, transmettre les savoirs fondamentaux, former des citoyens : c'est la mission première de l'école. L'investissement éducatif doit rester une grande priorité budgétaire. |
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Promouvoir tous les élèves pour faire progresser la justice sociale et parce que la capacité économique d'un pays dépend de son niveau culturel. L'école sait former les jeunes aux métiers traditionnellement qualifiés et elle participe aux innovations technologiques. Un enseignement général de qualité est la condition d'une formation professionnelle initiale et continue solides. Le combat contre les inégalités sociales passe par la reconnaissance du mérite et de l'effort ; tous les jeunes doivent accéder à des diplômes qualifiants ou au baccalauréat grâce à une diversification des chemins de la réussite scolaire. |
L'école doit transmettre les savoirs fondamentaux. Il faut
conjurer les illusions qui menacent l'école aujourd'hui, la
pédagogie ne doit en aucun cas |
Pour
réussir dans sa mission , l'école doit autant retrouver confiance
dans les principes qui la fondent que le soutien de tous les citoyens.
La mission première de l'école est aussi de former des citoyens, la citoyenneté n'est pas un état de nature, c'est le fruit de l'instruction et de l'éducation. l'éducation civique est une éducation à la liberté, rétablie dès 1985 par J.P. CHEVENEMENT, elle comporte la connaissance des institutions et des valeurs de la république et une réflexion critique qui donne du sens à la citoyenneté. |
La
sûreté est la condition préalable à l'exercice
de la liberté. Eradiquer la délinquance juvénile à
l'école nécessite que les établissements agissent
en
partenariat avec les familles, les collectivités locales, la justice, la police et les travailleurs sociaux. |
La
laïcité garantie la liberté de conscience ; face à
la xénophobie et aux dérives communautaristes, l'école
est le lieu privilégié où se forge le sentiment d'unité
culturelle et nationale des élèves, futurs citoyens. Le
respect de la laïcité est un acte d'adhésion citoyenne
à l'espace commun de la cité.
L'investissement éducatif doit rester une grande priorité budgétaire tant pour la qualité des équipements et des moyens de fonctionnement que pour le recrutement et la formation des enseignants. La formation continue doit retrouver les crédits nécessaires à son développement. |
Il faut préserver les modalités concrêtes de l'éducation
nationale : programmes et examens nationaux, recrutement national sur
concours, statut de fonctionnaire d'Etat, dans le souci constant des
principes fondamentaux : |
MEDIA Relever le citoyen, c'est garantir son droit à une information pluraliste |
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Les médias ont besoin d'être mieux abrités de l'argent, du culte de l'émotion contre toute raison, de la vénération de l'instantané dans l'oubli de la durée. Si la voie d'un nouveau statut des entreprises de presse ou des progrès de la déontologie s'avère difficile, du moins le pluralisme doit-il être encouragé dans la presse, dans les radios de proximité, contre tous les monopoles de fait ou régionaux. L'existence d'un vrai service public de télévision est nécessaire. |
Cela suppose que le financement des chaînes publiques échappe
à la recherche de la plus grande audience en vue de recueillir
les plus fortes recettes publicitaires. |
Formation professionnelle | |
Le
30 Juin 1998, Monsieur Georges SARRE, député du MDC, a posé
une question à Madame Nicole PERY, secrétaire d'Etat à
la formation professionnelle: "L'apprentissage est un moyen d'obtenir une qualification professionnelle de bon niveau dans des métiers techniques et permet, le plus souvent, de trouver un débouché rapide sur le marché du travail. C'est pourquoi tous les professionnels de l'apprentissage avaient accueilli avec satisfaction la loi du 6 mai 1996 portant réforme du financement de l'apprentissage qui visait à contrôler les conditions de la collecte et à répartir les fonds collectés en fonction du nombre d'apprentis et du niveau de la formation. Deux ans et demi après avoir été votée, cette loi est aujourd'hui au point mort puisque les principaux décrets d'application n'ont pas été pris. |
La loi prévoyait qu'une fraction de la taxe destinée
aux fonds régionaux d'apprentissage devait faire l'objet d'une
péréquation entre les Centre de formation d'apprentis
(CFA). |
"La République et son école sous Allègre" Michel VIGNAL, secrétaire national à l'éducation |
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Les
lycéens ont manifesté contre les conditions d'étude,
subies réellement ou par solidarité avec d'autres : classes
surchargées, manque de professeurs, locaux insuffisants. On trouve
dans leurs revendications un appel au travail : ils réclament de
pouvoir étudier alors que la consultation MEIRIEU aurait voulu
leur faire dire "qu'ils s'ennuyaient au lycée". Ils demandent
d'abord plus de moyens pour plus de qualité. C'est un appel sérieux dans lequel la réduction du nombre d'heures enseignées ne figurait pas.
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Quelles sont les réponses ministérielles à ces
revendications? |
Mieux,
sur ces 26 heures, 3 ou 4 heures seraient réservées à
des activités diverses ; faudra-t-il pour "s'adapter au public
scolaire" renoncer à enseigner Molière ou Rousseau à
la Courneuve ou à Saint Denis et y créer des enseignements
de tags et de rap ? S'agit-il d'enfermer les élèves dans
leurs différences pour les rendre "heureux" dans leur cité-ghetto.
Pour le MDC, l'objectif central est la transmission du savoir car c'est le savoir qui libère de l'ignorance et donne à l'école sa vertu émancipatrice. |
Le Ministère veut encourager le développement de la "communauté éducative" avec ses différents partenariats, y compris économiques aux dépends de l'institution de la République. Le Ministère va même aujourd'hui, au nom du développement des technologies éducatives, codifier l'introduction de la publicité de marques dans les établissements scolaires. Cette remise en cause de la laïcité, à laquelle succombent de nombreux enseignants cherchant à financer des activités pédagogiques, en appelle bien d'autres à venir sans parler de la trop fréquente complaisance au port du foulard islamique. |
La
logique d'ouverture sur les lieux, la consécration des différences
socio-culturelles au nom de l'idéal communautarisme, l'insertion
dans un "apartheid" social subi et accepté, rejoint la logique
marchande de l'offre et de la demande. L'école glisse progressivement
vers une régulation par un marché éducatif et un
"consumérisme " des familles. La conséquence est l'émergence
de plus en plus ouverte de la compétition et de la concurrence
entre établissements. Aux situations déjà anciennes de la primauté des grands lycées s'ajoute la mise en place, à peine voilée, de l'inégalité entre établissements. L'école n'a plus vocation à égaliser par le haut. |
Si
nous ne sommes pas vigilants, la déconcentration régionale
ne pourra que renforcer à terme (c'est le souhait des libéraux)
le poids des financements et des pouvoirs locaux, départementaux
et régionaux et enrichir ou abaisser selon les cas, des établissements
et des équipes enseignantes qui répondront de plus en plus
à une logique d'entreprise et à des sollicitations de politiques
locales à court terme. Le local détruira l'éducation
nationale. Ainsi, gestionnaires, réformateurs pédagogues et entrepreneurs libéraux se retrouvent pour laisser évoluer l'école républicaine et laïque vers une école d'inspiration libérale qui rendra des services à plusieurs vitesses pour des consommateurs foncièrement inégaux et devant le rester. Face à ces dérives, le MDC défend l'école de la République, celle qui permet à un élève de s'émanciper par le savoir pour devenir un adulte citoyen. |
La réforme des lycées Communiqué du 06/03/99 | |
L'actuelle réforme des lycées n'est pas sans poser des problèmes tant l'Ecole publique est une institution majeure de la république. La démocratisation des lycées lancée dès 1985 par jean-Pierre CHEVENEMENT avec le grand projet de faire accéder 80% des jeunes au niveau du baccalauréat doit se poursuivre. La réussité effective de cette démocratisation demande que le lycée, comme l'ensemble de l'école républicaine, concilie la recherche de la qualité avec la promotion de tous par l'élitisme républicain. |
L'objectif central du lycée doit rester d'enseigner des savoirs diversifiés et exigeants et de transmettre une culture élevée. Ce n'est pas en développant le travail individualisé, par ailleurs nécessaire, aux dépens du nombre d'heures enseignées (qui sera diminué pour la majorité des élèves) et donc en abaissant les exigences des contenus que l'on améliorera le lycée. |
Les réalités d'un environnement social et culturel en crise ne doivent pas justifier la mise en oeuvre de programmes "assouplis", se modulant selon des projets d'établissements, qui au nom de "l'adaptation aux publics" risquent trop souvent d'enfermer les élèves dans les différences socio-culturelles d'un apartheid social, subi et bientôt accepté. Le lycée français n'est pas un simple service offert à chacun, selon ses goûts, ses capacités, ses intérêts et ses moyens financiers. |
Le risque est de le voir, à terme, glisser progressivement vers une conception marquée par le libéralisme anglo-saxon. Le Mouvement des Citoyens demande que la réforme des lycées soit soucieuse de donner à tous les lycées une haute ambition scolaire : un enseignement aux objectifs rigoureux, clairs et exigeants, fondé sur une solide culture générale et une diversification maîtrisée des voies et filières. Enseigner est d'abord un acte de volonté : celui de transmettre des savoirs à des élèves, qui a l'aide du professeur, apprennent le sens de l'effort, la joie de comprendre, la fierté de s'élever et la liberté de penser. |
Communiqué
de Michel VIGNAL Secrétaire national à l'Education 12/09/00 |
La rentrée scolaire est marquée par une augmentation des effectifs des établissements privés, aux dépens des écoles et surtout des collèges et lycées de l'enseignement public. Cette situation traduit l'affaiblissement des bases mêmes d'une Education nationale qui s'est éloignée des principes mêmes de l'école républicaine. Il est temps de remettre l'école de la République sur ses rails : une solide instruction assurant une transmission rigoureuse des connaissances, alliée à une claire conscience des valeurs et des règles de la vie en commun. |
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La démocratisation doit s'accompagner d'une grande exigence de qualité, maintien du niveau des programmes et des examens, reconnaissance de l'effort et valorisation du mérite. C'est en refusant de s'abandonner à l'air du temps, en résistant à l'ambiance libérale-libertaire, que l'école publique retrouvant ses fondements, se relèvera. |