1- L’école doit garder une haute ambition scolaire.

La qualité des contenus enseignés doit être assurée par l’exigence de programmes et examens nationaux. L’acquisition de bases solides dans toutes les disciplines et d’une culture générale, est la condition d’une bonne formation professionnelle à tous les niveaux. L’unité du système doit encadrer la diversification de l’enseignement. L’Ecole ne peut renoncer à enseigner, à transmettre le savoir, en particulier à ceux qui en ont le plus besoin.

3- Une véritable remobilisation des enseignants doit être entreprise.

D’abord par une considération affirmée, avec rigueur et honnêteté, des valeurs et difficultés du métier de professeur. Les enseignants sont en droit d’attendre une parole ministérielle, franche et raisonnée, excluant malignités, ambiguïtés, et formules approximatives. Des orientations suivies et cohérentes doivent redonner aux enseignants le sens d’une mission nourrie aux valeurs républicaines. Le professeur est fonctionnaire de l’Etat, chargé de former le peuple souverain. Il a un rôle social qui nécessite informations, formation, et conscience retrouvée d’être “un modèle” pour les élèves et donc un facteur actif du lien social. L’enseignant est un maître, un maître qui en tant que tel, doit être un exemple d’humanité.

5- L’école primaire doit aller à l’essentiel.

Elle doit être capable de transmettre et construire les savoirs de base et les premiers apprentissages de la citoyenneté. La charte pour bâtir l’Ecole du XXe siècle sera oubliée. Elle comporte le risque grave de réviser à la baisse les programmes, au nom de l’adaptation aux projets d’école et de l’introduction des activités “ culturelles ” et des intervenants extérieurs, qui ressemblent fort à un retour des activités d’éveil sous dépendance des politiques et des clientèles locales. Au contraire, il faut introduire des exigences par niveaux dans le cadre des cycles et mettre la pédagogie au service de la maîtrise des savoirs.

6- Le “ collège pour tous ” est une bonne expression.

Il s’agit en effet de garder les acquis démocratiques du collège en tenant compte de la diversité des élèves. Il faut à la fois offrir une même et solide formation de base et des cheminements diversifiés selon les possibilités des élèves. Les dispositifs de remises à niveau, de soutien scolaire, d’études dirigées doivent être renforcés en évitant tout glissement dans le “ boy scoutisme ” et le “ jeunisme ” qui tendent à multiplier des activités, simples reflets de la société.

7- Le lycée doit viser un enseignement de qualité grâce à une diversification maîtrisée.

L’importance du tronc commun dans lequel la priorité doit être donnée à la culture générale doit être réaffirmée.

La nécessaire diversification des voies d’enseignement doit accompagner la réduction du nombre de filières et du nombre de baccalauréats afin de rendre plus simple et plus maîtrisable pour les élèves un système trop complexe, qui ne facilite pas l’orientation. Le nombre d’heures enseignées aux élèves doit être restitué (après la baisse hebdomadaire de 3 à 4 heures) et la dérive des “ assouplissements ” stoppée. La filière technologique et professionnelle doit être plus identifiée comme voie spécifique et voie de la réussite. Il faut prôner l’excellence, en valorisant toutes les formes d’excellence, en particulier les qualifications manuelles.

8- Des personnels bien formés.

Les moyens budgétaires doivent donner la priorité au recrutement de fonctionnaires d’Etat sur concours

Dans les IUFM, il faut éviter les dérives d’une “professionnalisation” conçue sur le mode pédagogiste allié à un transfert de la culture d’entreprise, pour associer au contraire une connaissance théorique de haut niveau à une formation didactique et pédagogique. La formation des maîtres doit être encadrée par un programme national de formation initiale. La formation continue doit retrouver les crédits nécessaires à son développement.

Le personnel d’orientation doit bénéficier d’une formation plus approfondie et surtout de moyens en postes beaucoup plus importants.

9- L’exemplarité doit être le moteur de la mise en mouvement des établissements scolaires difficiles.

Dans le cas des ZEP et des réseaux d’éducation prioritaire, il faut une politique claire centrée sur les apprentissages de base, le goût et la transmission du savoir, les exigences de l’effort scolaire, la reconnaissance du mérite et un grand souci de responsabilité.

Un chèque culturel permettant l’achat exclusif de livres, de documents et matériel informatique pourrait être créé et attribué au mérite, aux meilleurs élèves des établissements, en particulier ceux des banlieues (ne faut-il pas redonner ainsi un sens moderne et social à la défunte distribution des prix). Dans tous les cas il faut partout élever le niveau de réussite et d’accès à la citoyenneté par l’école, grâce à l’exemple et à la “contagion”.

10- Les Etats Généraux de l’Education Nationale pourraient être organisés par l’Etat. Cela n’aurait de sens qu’à deux conditions :

Une claire orientation de la part des responsables.

Un souci de transparence et d’écoute dans les débats et de respect des interlocuteurs.