De quoi s'agit-il au juste dans cet ouvrage ? De
la Corse ? Fort peu. Il s'agit avant tout, de fonder sur les décombres
de la " République jacobine ", une et indivisible,
une " République plurielle ", " girondine ".
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Je m'étais, à vrai dire, ému de
voir le Monde divulguer, le 3 février 1999, sur la base d'une
indiscrétion coupable, la presque totalité des résultats
de l'enquête menée sur l'assassinat du Préfet
Erignac, au risque d'en compromettre l'aboutissement. Je m'étais
également inquiété de voir ce grand journal offrir
cette année à deux reprises une tribune aux clandestins,
relayant ainsi leurs menaces.
Tout est clair désormais : il s'agissait de sauver
la France, de l'arracher à l'immense péril, à
la terrible régression que lui ferait courir le " parti
républicain ", entendez par là une sorte d'Enfer
où se confondent ces repoussantes figures que sont Régis
Debray, Jacques Julliard, Max Gallo et pour faire bonne mesure Jean-Pierre
Chevènement, Philippe Séguin et Charles Pasqua, avec
à l'arrière-plan ces ombres maléfiques qui pèsent
sur le génome national : Colbert, Robespierre, Napoléon,
bref tout ce qui, de près ou de loin, se rattache à
l'affreux " jacobinisme " d'où nous viendrait tout
le mal (le fameux " mal français ").
De quoi s'agit-il au juste dans cet ouvrage ? De la
Corse ? Fort peu. Il s'agit avant tout, de fonder sur les décombres
de la " République jacobine ", une et indivisible,
une " République plurielle ", " girondine ",
enfin débarrassée des souillures d'un passé qui
ne passe pas, celui de la France pour aller vite. Dans cette République
plurielle, la liberté pourra enfin s'épanouir à
l'ombre tutélaire du juge jugeant sous l'empire du contradictoire,
des médias naturellement pluralistes, et de six grandes régions
enfin délivrées de l'oppressante tutelle de l'Etat.

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Dans cette " République plurielle "
le citoyen n'a curieusement plus sa place ni bien sûr la souveraineté
populaire détrônée par une mystérieuse " souveraineté
complexe " |
Dans cette " République plurielle "
le citoyen n'a curieusement plus sa place ni bien sûr la souveraineté
populaire détrônée par une mystérieuse
" souveraineté complexe " dont seul le
renvoi à la pensée de Pierre Rosanvallon est censé
donner quelque idée. Dans cet univers de machines molles, je
ne vois rien de solide, rien qui tienne la route, sinon le pouvoir
de l'Argent, incroyablement sous-estimé par Jean-Marie Colombani,
quand il nous décrit, réunis au symposium de Davos,
ces " maîtres du monde " réduits à l'impuissance
par " une poignée de jeunes analystes branchés
" ou rampant aux pieds des " petits juges européens
de la concurrence ".
Jean-Marie Colombani semble ignorer que jamais comme
aujourd'hui les marchés financiers mondiaux n'ont imposé
leur logique et leurs exigences exorbitantes de rentabilité
à tous les aspects de l'existence. Les fractures et les inégalités
sociales et territoriales qu'engendre aussi la mondialisation, semblent
lui échapper. L'évoquer serait, à ses yeux, ressusciter
les fantasmes de " l'impérialisme " ou agiter le
spectre de " l'horreur économique ".

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" Présidence absolue, pays centralisé,
justice soumise " sont-ce vraiment là, comme le dit Jean-Marie
Colombani, les traits distinctifs depuis deux cent huit ans, de notre
République ? |
Dans la " République plurielle ", il
n'y a pas de place pour la démocratie citoyenne, celle qui
naît des contradictions et des débats publics, et enfante,
dans la forge du suffrage universel, un projet collectif portant les
individus au dessus d'eux-mêmes. La " démocratie
contentieuse " et la " démocratie d'opinion "
censées faire le tri du juste et de l'injuste, rétrécissent
à l'extrême le champ du politique. Elles périment
l'idée de la France vécue comme " communauté
de citoyens ", espace public de débat commun à
tous, matrice d'une volonté générale qu'il reviendrait
-horresco referens- à un exécutif élu par le
suffrage universel de mettre en uvre.
" Présidence absolue, pays centralisé,
justice soumise " sont-ce vraiment là, comme le dit Jean-Marie
Colombani, les traits distinctifs depuis deux cent huit ans, de notre
République ? Oubliés les régimes d'assemblée
et le fait qu'aujourd'hui même le gouvernement procède
du Parlement ; méconnues la vitalité de la démocratie
communale depuis 1884 et la réussite globale de la décentralisation,
à laquelle, soit dit en passant, j'ai pris ma part, en confiant
aux régions et aux départements, lycées et collèges,
et en créant, par la loi " Intercommunalité ",
un pouvoir d'agglomération ; injustement méprisée
l'indépendance de la magistrature assise, occulté le
fait que Napoléon déjà définissait le
juge d'instruction comme " l'homme le plus puissant de France
" ! Bref, il arrive un moment où la caricature se détruit
elle-même.

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Là où Jean-Marie Colombani salue l'avènement
de la liberté, je vois surtout celui de la bienpensance. |
Dans la " République plurielle " il
n'y a plus place pour l'Egalité confondue avec " l'uniformité
". Ah que n'a-t-on entendu ce mot -l'uniformité- dans
la bouche de tous les penseurs élitaires, libéraux ou
réactionnaires, de Benjamin Constant à Erich Nolte,
pour flétrir " la barbarie égalitaire ",
au nom de l'individu et de ses droits !
Il me paraît clair que l'égalité
devant la loi, pour l'auteur, n'est pas une vache sacrée, et
pas seulement en Corse. Le souci du service public dans l'éducation,
ou la santé, la sûreté qui doit être égale
pour tous, l'égalité sociale qui peut seule permettre
à chacun d'aller au bout de ses capacités, c'est la
définition de l'élitisme républicain ; tout cela
ne survit-il donc plus que dans le cerveau reptilien des républicains
à l'ancienne mode, dans les spasmes du mouvement de novembre-décembre
1995, ou dans les hallucinations de " la pensée bourdivine " ?
Là où Jean-Marie Colombani salue l'avènement
de la liberté, je vois surtout celui de la bienpensance. Il
nous vante la judiciarisation de l'espace public et le règne
de l'opinion comme le sommet inégalé de la régulation
des sociétés démocratiques, en passant par pertes
et profits les ravages qu'exerce le préjugé. Je ne vois,
à vrai dire, rien de tel : l'étroit concubinage de la
justice et des médias a entraîné la désuétude
du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence,
le tribunal devenant bien souvent pilori.

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L'Argent et le politiquement correct ont scellé
des noces de fer. Le politique rampe devant la pression médiatique. |
La bienpensance, docile aux effluves de l'Argent, sans
lequel nulle presse -par le capital ou par la publicité- ne
saurait vivre, s'enveloppe de " moraline " pour exécuter
sur la place publique quiconque s'avise de penser autrement, qu'il
s'agisse de l'orthodoxie libérale, de l'impérialisme
américain dans le Golfe, ou des bombardements de l'OTAN sur
la Yougoslavie.
L'Argent et le politiquement correct ont scellé
des noces de fer. Le politique rampe devant la pression médiatique.
L'obscurantisme est de retour : On vient de le voir dans la crise
de la vache folle avec l'application précipitée d'un
prétendu " principe de précaution ", dépourvu
de toute valeur scientifique et qui ne saurait s'énoncer autrement
que par le traditionnel proverbe : " Deux précautions
valent mieux qu'une ".
Les équilibres de la République plurielle
manquent singulièrement d'exigence. Une conception de la liberté
réduite à celle de l'individu et oublieuse de la liberté
civique ne nous acheminerait-elle pas plutôt sur la voie d'un
totalitarisme mou ?
Jean-Marie Colombani est trop intelligent pour ne pas
s'aviser des impasses auxquelles la docile imitation de l'Amérique
peut conduire, mais il passe outre, tant l'emporte sa détestation
de la " République jacobine " dont la " déconstruction
" semble lui importer davantage, en fait, que la construction
de sa " République girondine ".

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Je reste médusé, à vrai dire, par
cette véritable haine de la France si répandue aujourd'hui
dans nos élites, par ce mépris de notre histoire telle qu'elle
s'est faite, par ce rejet de la Révolution confondue avec la Terreur. |
Je reste médusé, à vrai dire, par
cette véritable haine de la France si répandue aujourd'hui
dans nos élites, par ce mépris de notre histoire telle
qu'elle s'est faite, par ce rejet de la Révolution confondue
avec la Terreur, de la République assimilée au colonialisme,
de la Résistance délégitimée au profit
de Vichy.
Est-ce le sentiment du Corse qui s'exprime ? Ne serait-ce
pas plutôt l'opinion du libéral ?
Jean-Marie Colombani cite Jaurès et l'Histoire
socialiste de la Révolution française mais il n'a visiblement
pas lu le même livre que moi : " Ce qu'il ne faut jamais
oublier quand on juge ces hommes (Robespierre et les jacobins), c'est
que le problème qui leur était imposé par la
destinée était formidable, et sans doute au-dessus des
forces humaines. Peut-être n'était-il pas possible à
une seule génération d'abattre l'Ancien Régime,
de créer un droit nouveau, de susciter des profondeurs de l'ignorance,
de la pauvreté et de la misère, un peuple éclairé
et fier, de lutter contre le monde coalisé des tyrans et des
esclaves
et d'assumer, en même temps, l'évolution
du pays enfiévré et surmené, vers l'ordre moral
et la liberté réglée " .
Et Jaurès ajoutait " Si aujourd'hui je devais
siéger à la Convention, je choisirais d'aller m'asseoir
au banc des jacobins ".
Le déni de la France, nation hautement politique,
création de l'Etat depuis mille ans, son discrédit délibéré
et planifié, va évidemment de pair avec le déni
libéral de l'Etat.

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Prôner l'atomisation de notre pays dans une Europe
des régions, c'est ne pas comprendre la France comme personnalité
structurée et comme acteur de l'Histoire. |
" La France pue ", tel est le crédo
moderniste de nos élites bienpensantes, essentiellement préoccupées
de se confondre avec le mouvement du Capital mondialisé et
de l'Empire qui le sous-tend, et pour cela, d'établir un signe
d'équivalence entre toutes les formes d'organisation locales,
régionales ou supranationales. Elles méconnaissent,
ce faisant, que la nation constitue dans la tradition française,
comme le dit Paul Thibaud, " un particularisme orienté
vers l'universel ", un " sujet politique historiquement
ancré ", bref une " nation citoyenne ", dégagée
de l'ethnicité. Cette conception s'oppose à la fois
à la tribu et à l'Empire. Elle est, pour nous Français,
notre manière d'être et de penser collectivement le monde,
bref de faire l'Histoire et d'accomplir notre responsabilité
d'hommes et de citoyens. C'est ce que ne semble pas comprendre Jean-Marie
Colombani, quand il propose de faire de chaque région et de
chaque métropole " un atome français d'Europe ".
Prôner l'atomisation de notre pays dans une Europe
des régions, c'est ne pas comprendre la France comme personnalité
structurée et comme acteur de l'Histoire. C'est méconnaître
cette grande et puissante réalité qu'on appelle "
le peuple français " qui vibrait déjà à
Bouvines, qui se découvre à Valmy et se lève
à tous les grands moments de notre histoire. L'Europe se construira
à partir des nations et notamment du noyau franco-allemand,
ou elle ne se fera pas. Il serait suicidaire de renoncer à
l'identité politique de la France (la nation comme " communauté
de citoyens ") au moment où l'Allemagne amodie elle-même
son droit de la nationalité, car l'avenir de l'Europe (et celui
de l'Allemagne elle-même) est suspendu à l'équilibre
de nos deux nations et au projet qu'elles sauront nouer entre elles
dans la durée. La landerisation de la France n'est pas un point
de passage obligé vers l'Europe. Elle serait une régression
à la fois historique et morale : le message de la citoyenneté,
de la laïcité, de l'égalité n'a-t-il donc
plus besoin d'être porté, en Europe et dans le monde
?

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" La souveraineté, n'étant que
l'exercice de la volonté générale, ne peut jamais
s'aliéner "
Rousseau
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" La souveraineté, écrit Jean-Marie
Colombani, n'est pas le dernier mot de notre histoire ". Et de
proposer de remplacer la " souveraineté transitive "
(c'est-à-dire populaire) par une " souveraineté
complexe ", où les juges, par exemple, à défaut
d'être des représentants du peuple, deviendraient "
des rouages de la démocratie plurielle ". Comme si les
juges, qui jugent " au nom du peuple français " pouvaient
s'ériger en corporation souveraine ! C'est oublier cette pensée
profonde de Rousseau que " la souveraineté, n'étant
que l'exercice de la volonté générale, ne peut
jamais s'aliéner ". Le pouvoir peut bien être délégué
mais pas la souveraineté (ce que les juristes allemands appellent
" la compétence de la compétence ").
Ainsi la République vit. Le peuple français
en corps ne peut pas être dissous par nos élites, quoi
qu'elles en aient. C'est bien ce qui les fait enrager. Et c'est ce
qui explique peut-être l'extrême complaisance dont elles
font preuve à l'égard du FLNC, dont les communiqués
respirent tant la haine de la France.

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Plutôt que d'assimiler la Corse à l'Algérie
qui était, elle, en 1962, une nation, alors qu'une délégation
de la Corse figurait en 1790 à la Fête de la Fédération,
Jean-Marie Colombani ferait mieux de s'interroger sur ces sombres mythologies
identitaires, celles de l'ETA, du FLNC ou de l'ARB. |
Je me dois, à ce point, de dire un mot de la
Corse et de la description fort distrayante qu'en fait Jean-Marie
Colombani : le sentiment du tragique incarné dans la vendetta,
" le sens de l'égalité qui ne tolère aucun
seigneur " confondu avec " la défense de l'honneur
contre toute humiliation ", la Corse définie comme "
l'esprit du droit romain en acte ", la démocratie incarnée
dans " l'assemblée des hommes en armes ", le racket
du FLNC assimilé au tribut que les étrangers devaient
payer aux citoyens romains, cette description de " l'altérité
corse " m'aurait plongé dans une franche hilarité,
si à l'arrière plan de cette représentation pavée
des bonnes intentions déjà décrites, ne flottaient
la peur et l'odeur du sang odieusement répandu.
Plutôt que de reprendre à son compte le
tissu de contre vérités et d'approximations assénées
par Michel Rocard (les armées françaises occupant la
Corse à la fin du XVIIIème siècle ont perdu quarante
hommes selon l'historien Colonna d'Istria et non pas trente mille
comme pendant la guerre d'Algérie, selon Michel Rocard), plutôt
que d'assimiler par masochisme national la Corse à l'Algérie
qui était, elle, en 1962, une nation, alors qu'une délégation
de la Corse figurait en 1790 à la Fête de la Fédération,
Jean-Marie Colombani ferait mieux de s'interroger sur ces sombres
mythologies identitaires, celles de l'ETA, du FLNC ou de l'ARB, qui,
par le revolver et par la bombe, entendent dans nos sociétés
de plus en plus privées de repères, se frayer un chemin
sur les décombres de nos vieilles nations et de la démocratie
elle-même.

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La fragmentation des nations serait-elle un progrès
de la solidarité ? J'en doute. |
Il ferait mieux de s'interroger sur l'éclatement
de la Yougoslavie qui n'a pas commencé par hasard par ses Républiques
riches et sur les tensions entre régions riches et pauvres,
en Italie, en Espagne, en Belgique. La fragmentation des nations serait-elle
un progrès de la solidarité ? J'en doute.
Pour revenir à la Corse, Jean-Marie Colombani
a raison d'écrire qu'il faut non pas rétablir, mais
" établir " la République en Corse. Sous sa
forme moderne, ajoute-t-il. Mais n'est-ce pas là le rôle
de l'Etat républicain, rôle pédagogique s'il en
est, de faire que le " surmoi républicain " efface
le " moi bonapartiste " et contienne le " ça
claniste " ?
Encore faudrait-il pour cela que l'Etat manifeste cette
volonté, cette continuité, cette unité qui ont
fait si gravement défaut à son action depuis près
d'une génération, où on ne relève pas
trois ans d'affilée qu'ait été menée la
même politique en Corse .
Si la Corse est le plus mauvais point d'application
qu'on puisse concevoir pour toute nouvelle étape -en elle-même
souhaitable- de la décentralisation, faute que l'Etat ait eu
au préalable la volonté de responsabiliser les élus
corses, elle peut faire voir ce que peut signifier le relèvement
de l'Etat républicain.

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Que la France se rende à nouveau digne d'être
aimée, alors la Corse retrouvera son équilibre, au miroir
de la France ! |
Celui-ci est inséparable de l'expression, à
travers le débat citoyen, d'un intérêt général
à long terme. Aucune collectivité ne peut se passer d'un
dessein partagé. A plus forte raison la France, qui plus que
toute autre nation " marche au projet ". Celui d'une République
sociale, dans une Europe conçue comme " union de nations
", au sein d'un monde multipolaire, peut mobiliser les Français
pour le meilleur. Ceux-ci ont à la fois besoin de responsabilité
et de solidarité. Ils attendent de l'Etat qu'il définisse
les orientations principales et des règles justes, c'est-à-dire
égales pour tous.
C'est cet attachement à la loi, à l'égalité,
à la démocratie et, j'ajoute, à la France comme
communauté de citoyens, sans distinction d'origine, qu'a révélé
l'affaire corse. Celle-ci met aussi en lumière une crise de la
démocratie dont on ne sortira certes pas en niant les transformations
qui ont affecté l'espace de la souveraineté (l'unification
de l'espace marchand ou l'émergence d'un droit international),
mais en revenant à ce qui est l'essence même de l'exercice
de la souveraineté, c'est-à-dire l'affirmation claire,
quasi étincelante pour tous, d'une volonté politique.
Encore faut-il pour cela que la France, portant un regard lucide sur
son histoire, retrouve confiance en elle-même. Elle doit surmonter
les tentations du masochisme national. Le devoir de mémoire se
doit d'être impartial, de montrer les lumières autant que
les ombres, de révérer les héros sans se laisser
fasciner par les salauds, dont on sait bien qu'ils ont existé.
La République est certes perfectible mais son bilan est bon.
La France -encore moins que tout autre peuple- ne pourra avancer à
l'avenir que si elle retrouve une raisonnable estime d'elle-même.
C'est ainsi que, de la manière la plus démocratique
qui soit, l'Etat républicain dominera les forces centrifuges
qui le traversent aujourd'hui. Que la France se rende à nouveau
digne d'être aimée, alors la Corse retrouvera son équilibre,
au miroir de la France !
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