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Article pour " Le Monde " du 23 novembre 2000
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La Corse, au miroir de la France

Jean-Pierre Chevènement

La Corse est, selon Jean-Marie Colombani, " le miroir de nos pensées …, le résumé des passions françaises, l'épicentre de nos tensions et de nos tentations ". C'est là un point où je me retrouve avec lui : quand on parle de la Corse, on parle en fait de la France.

Il est sympathique que le directeur du Monde descende ainsi dans l'arène pour exposer son étrange conviction qu'il faut refonder la France sur la Corse, inventer une " République plurielle " " au miroir de la Corse ". Mais le grand intérêt que j'ai trouvé à la lecture de " Infortunes de la République " est ailleurs, Jean-Marie Colombani nous fait ainsi lire à livre ouvert, le tissu des présupposés qui permet de comprendre la ligne de son journal et, partant, le rôle qu'il joue dans cette affaire.

De quoi s'agit-il au juste dans cet ouvrage ? De la Corse ? Fort peu. Il s'agit avant tout, de fonder sur les décombres de la " République jacobine ", une et indivisible, une " République plurielle ", " girondine ".

Je m'étais, à vrai dire, ému de voir le Monde divulguer, le 3 février 1999, sur la base d'une indiscrétion coupable, la presque totalité des résultats de l'enquête menée sur l'assassinat du Préfet Erignac, au risque d'en compromettre l'aboutissement. Je m'étais également inquiété de voir ce grand journal offrir cette année à deux reprises une tribune aux clandestins, relayant ainsi leurs menaces.

Tout est clair désormais : il s'agissait de sauver la France, de l'arracher à l'immense péril, à la terrible régression que lui ferait courir le " parti républicain ", entendez par là une sorte d'Enfer où se confondent ces repoussantes figures que sont Régis Debray, Jacques Julliard, Max Gallo et pour faire bonne mesure Jean-Pierre Chevènement, Philippe Séguin et Charles Pasqua, avec à l'arrière-plan ces ombres maléfiques qui pèsent sur le génome national : Colbert, Robespierre, Napoléon, bref tout ce qui, de près ou de loin, se rattache à l'affreux " jacobinisme " d'où nous viendrait tout le mal (le fameux " mal français ").

De quoi s'agit-il au juste dans cet ouvrage ? De la Corse ? Fort peu. Il s'agit avant tout, de fonder sur les décombres de la " République jacobine ", une et indivisible, une " République plurielle ", " girondine ", enfin débarrassée des souillures d'un passé qui ne passe pas, celui de la France pour aller vite. Dans cette République plurielle, la liberté pourra enfin s'épanouir à l'ombre tutélaire du juge jugeant sous l'empire du contradictoire, des médias naturellement pluralistes, et de six grandes régions enfin délivrées de l'oppressante tutelle de l'Etat.

Dans cette " République plurielle " le citoyen n'a curieusement plus sa place ni bien sûr la souveraineté populaire détrônée par une mystérieuse " souveraineté complexe "

Dans cette " République plurielle " le citoyen n'a curieusement plus sa place ni bien sûr la souveraineté populaire détrônée par une mystérieuse " souveraineté complexe " dont seul le renvoi à la pensée de Pierre Rosanvallon est censé donner quelque idée. Dans cet univers de machines molles, je ne vois rien de solide, rien qui tienne la route, sinon le pouvoir de l'Argent, incroyablement sous-estimé par Jean-Marie Colombani, quand il nous décrit, réunis au symposium de Davos, ces " maîtres du monde " réduits à l'impuissance par " une poignée de jeunes analystes branchés " ou rampant aux pieds des " petits juges européens de la concurrence ".

Jean-Marie Colombani semble ignorer que jamais comme aujourd'hui les marchés financiers mondiaux n'ont imposé leur logique et leurs exigences exorbitantes de rentabilité à tous les aspects de l'existence. Les fractures et les inégalités sociales et territoriales qu'engendre aussi la mondialisation, semblent lui échapper. L'évoquer serait, à ses yeux, ressusciter les fantasmes de " l'impérialisme " ou agiter le spectre de " l'horreur économique ".

" Présidence absolue, pays centralisé, justice soumise " sont-ce vraiment là, comme le dit Jean-Marie Colombani, les traits distinctifs depuis deux cent huit ans, de notre République ?

Dans la " République plurielle ", il n'y a pas de place pour la démocratie citoyenne, celle qui naît des contradictions et des débats publics, et enfante, dans la forge du suffrage universel, un projet collectif portant les individus au dessus d'eux-mêmes. La " démocratie contentieuse " et la " démocratie d'opinion " censées faire le tri du juste et de l'injuste, rétrécissent à l'extrême le champ du politique. Elles périment l'idée de la France vécue comme " communauté de citoyens ", espace public de débat commun à tous, matrice d'une volonté générale qu'il reviendrait -horresco referens- à un exécutif élu par le suffrage universel de mettre en œuvre.

" Présidence absolue, pays centralisé, justice soumise " sont-ce vraiment là, comme le dit Jean-Marie Colombani, les traits distinctifs depuis deux cent huit ans, de notre République ? Oubliés les régimes d'assemblée et le fait qu'aujourd'hui même le gouvernement procède du Parlement ; méconnues la vitalité de la démocratie communale depuis 1884 et la réussite globale de la décentralisation, à laquelle, soit dit en passant, j'ai pris ma part, en confiant aux régions et aux départements, lycées et collèges, et en créant, par la loi " Intercommunalité ", un pouvoir d'agglomération ; injustement méprisée l'indépendance de la magistrature assise, occulté le fait que Napoléon déjà définissait le juge d'instruction comme " l'homme le plus puissant de France " ! Bref, il arrive un moment où la caricature se détruit elle-même.

Là où Jean-Marie Colombani salue l'avènement de la liberté, je vois surtout celui de la bienpensance.

Dans la " République plurielle " il n'y a plus place pour l'Egalité confondue avec " l'uniformité ". Ah que n'a-t-on entendu ce mot -l'uniformité- dans la bouche de tous les penseurs élitaires, libéraux ou réactionnaires, de Benjamin Constant à Erich Nolte, pour flétrir " la barbarie égalitaire ", au nom de l'individu et de ses droits !

Il me paraît clair que l'égalité devant la loi, pour l'auteur, n'est pas une vache sacrée, et pas seulement en Corse. Le souci du service public dans l'éducation, ou la santé, la sûreté qui doit être égale pour tous, l'égalité sociale qui peut seule permettre à chacun d'aller au bout de ses capacités, c'est la définition de l'élitisme républicain ; tout cela ne survit-il donc plus que dans le cerveau reptilien des républicains à l'ancienne mode, dans les spasmes du mouvement de novembre-décembre 1995, ou dans les hallucinations de " la pensée bourdivine " ?

Là où Jean-Marie Colombani salue l'avènement de la liberté, je vois surtout celui de la bienpensance. Il nous vante la judiciarisation de l'espace public et le règne de l'opinion comme le sommet inégalé de la régulation des sociétés démocratiques, en passant par pertes et profits les ravages qu'exerce le préjugé. Je ne vois, à vrai dire, rien de tel : l'étroit concubinage de la justice et des médias a entraîné la désuétude du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence, le tribunal devenant bien souvent pilori.

 

L'Argent et le politiquement correct ont scellé des noces de fer. Le politique rampe devant la pression médiatique.

La bienpensance, docile aux effluves de l'Argent, sans lequel nulle presse -par le capital ou par la publicité- ne saurait vivre, s'enveloppe de " moraline " pour exécuter sur la place publique quiconque s'avise de penser autrement, qu'il s'agisse de l'orthodoxie libérale, de l'impérialisme américain dans le Golfe, ou des bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie.

L'Argent et le politiquement correct ont scellé des noces de fer. Le politique rampe devant la pression médiatique. L'obscurantisme est de retour : On vient de le voir dans la crise de la vache folle avec l'application précipitée d'un prétendu " principe de précaution ", dépourvu de toute valeur scientifique et qui ne saurait s'énoncer autrement que par le traditionnel proverbe : " Deux précautions valent mieux qu'une ".

Les équilibres de la République plurielle manquent singulièrement d'exigence. Une conception de la liberté réduite à celle de l'individu et oublieuse de la liberté civique ne nous acheminerait-elle pas plutôt sur la voie d'un totalitarisme mou ?

Jean-Marie Colombani est trop intelligent pour ne pas s'aviser des impasses auxquelles la docile imitation de l'Amérique peut conduire, mais il passe outre, tant l'emporte sa détestation de la " République jacobine " dont la " déconstruction " semble lui importer davantage, en fait, que la construction de sa " République girondine ".

Je reste médusé, à vrai dire, par cette véritable haine de la France si répandue aujourd'hui dans nos élites, par ce mépris de notre histoire telle qu'elle s'est faite, par ce rejet de la Révolution confondue avec la Terreur.

Je reste médusé, à vrai dire, par cette véritable haine de la France si répandue aujourd'hui dans nos élites, par ce mépris de notre histoire telle qu'elle s'est faite, par ce rejet de la Révolution confondue avec la Terreur, de la République assimilée au colonialisme, de la Résistance délégitimée au profit de Vichy.

Est-ce le sentiment du Corse qui s'exprime ? Ne serait-ce pas plutôt l'opinion du libéral ?

Jean-Marie Colombani cite Jaurès et l'Histoire socialiste de la Révolution française mais il n'a visiblement pas lu le même livre que moi : " Ce qu'il ne faut jamais oublier quand on juge ces hommes (Robespierre et les jacobins), c'est que le problème qui leur était imposé par la destinée était formidable, et sans doute au-dessus des forces humaines. Peut-être n'était-il pas possible à une seule génération d'abattre l'Ancien Régime, de créer un droit nouveau, de susciter des profondeurs de l'ignorance, de la pauvreté et de la misère, un peuple éclairé et fier, de lutter contre le monde coalisé des tyrans et des esclaves … et d'assumer, en même temps, l'évolution du pays enfiévré et surmené, vers l'ordre moral et la liberté réglée " .

Et Jaurès ajoutait " Si aujourd'hui je devais siéger à la Convention, je choisirais d'aller m'asseoir au banc des jacobins ".

Le déni de la France, nation hautement politique, création de l'Etat depuis mille ans, son discrédit délibéré et planifié, va évidemment de pair avec le déni libéral de l'Etat.

Prôner l'atomisation de notre pays dans une Europe des régions, c'est ne pas comprendre la France comme personnalité structurée et comme acteur de l'Histoire.

" La France pue ", tel est le crédo moderniste de nos élites bienpensantes, essentiellement préoccupées de se confondre avec le mouvement du Capital mondialisé et de l'Empire qui le sous-tend, et pour cela, d'établir un signe d'équivalence entre toutes les formes d'organisation locales, régionales ou supranationales. Elles méconnaissent, ce faisant, que la nation constitue dans la tradition française, comme le dit Paul Thibaud, " un particularisme orienté vers l'universel ", un " sujet politique historiquement ancré ", bref une " nation citoyenne ", dégagée de l'ethnicité. Cette conception s'oppose à la fois à la tribu et à l'Empire. Elle est, pour nous Français, notre manière d'être et de penser collectivement le monde, bref de faire l'Histoire et d'accomplir notre responsabilité d'hommes et de citoyens. C'est ce que ne semble pas comprendre Jean-Marie Colombani, quand il propose de faire de chaque région et de chaque métropole " un atome français d'Europe ".

Prôner l'atomisation de notre pays dans une Europe des régions, c'est ne pas comprendre la France comme personnalité structurée et comme acteur de l'Histoire. C'est méconnaître cette grande et puissante réalité qu'on appelle " le peuple français " qui vibrait déjà à Bouvines, qui se découvre à Valmy et se lève à tous les grands moments de notre histoire. L'Europe se construira à partir des nations et notamment du noyau franco-allemand, ou elle ne se fera pas. Il serait suicidaire de renoncer à l'identité politique de la France (la nation comme " communauté de citoyens ") au moment où l'Allemagne amodie elle-même son droit de la nationalité, car l'avenir de l'Europe (et celui de l'Allemagne elle-même) est suspendu à l'équilibre de nos deux nations et au projet qu'elles sauront nouer entre elles dans la durée. La landerisation de la France n'est pas un point de passage obligé vers l'Europe. Elle serait une régression à la fois historique et morale : le message de la citoyenneté, de la laïcité, de l'égalité n'a-t-il donc plus besoin d'être porté, en Europe et dans le monde ?

" La souveraineté, n'étant que l'exercice de la volonté générale, ne peut jamais s'aliéner "

Rousseau

" La souveraineté, écrit Jean-Marie Colombani, n'est pas le dernier mot de notre histoire ". Et de proposer de remplacer la " souveraineté transitive " (c'est-à-dire populaire) par une " souveraineté complexe ", où les juges, par exemple, à défaut d'être des représentants du peuple, deviendraient " des rouages de la démocratie plurielle ". Comme si les juges, qui jugent " au nom du peuple français " pouvaient s'ériger en corporation souveraine ! C'est oublier cette pensée profonde de Rousseau que " la souveraineté, n'étant que l'exercice de la volonté générale, ne peut jamais s'aliéner ". Le pouvoir peut bien être délégué mais pas la souveraineté (ce que les juristes allemands appellent " la compétence de la compétence ").

Ainsi la République vit. Le peuple français en corps ne peut pas être dissous par nos élites, quoi qu'elles en aient. C'est bien ce qui les fait enrager. Et c'est ce qui explique peut-être l'extrême complaisance dont elles font preuve à l'égard du FLNC, dont les communiqués respirent tant la haine de la France.

Plutôt que d'assimiler la Corse à l'Algérie qui était, elle, en 1962, une nation, alors qu'une délégation de la Corse figurait en 1790 à la Fête de la Fédération, Jean-Marie Colombani ferait mieux de s'interroger sur ces sombres mythologies identitaires, celles de l'ETA, du FLNC ou de l'ARB.

Je me dois, à ce point, de dire un mot de la Corse et de la description fort distrayante qu'en fait Jean-Marie Colombani : le sentiment du tragique incarné dans la vendetta, " le sens de l'égalité qui ne tolère aucun seigneur " confondu avec " la défense de l'honneur contre toute humiliation ", la Corse définie comme " l'esprit du droit romain en acte ", la démocratie incarnée dans " l'assemblée des hommes en armes ", le racket du FLNC assimilé au tribut que les étrangers devaient payer aux citoyens romains, cette description de " l'altérité corse " m'aurait plongé dans une franche hilarité, si à l'arrière plan de cette représentation pavée des bonnes intentions déjà décrites, ne flottaient la peur et l'odeur du sang odieusement répandu.

Plutôt que de reprendre à son compte le tissu de contre vérités et d'approximations assénées par Michel Rocard (les armées françaises occupant la Corse à la fin du XVIIIème siècle ont perdu quarante hommes selon l'historien Colonna d'Istria et non pas trente mille comme pendant la guerre d'Algérie, selon Michel Rocard), plutôt que d'assimiler par masochisme national la Corse à l'Algérie qui était, elle, en 1962, une nation, alors qu'une délégation de la Corse figurait en 1790 à la Fête de la Fédération, Jean-Marie Colombani ferait mieux de s'interroger sur ces sombres mythologies identitaires, celles de l'ETA, du FLNC ou de l'ARB, qui, par le revolver et par la bombe, entendent dans nos sociétés de plus en plus privées de repères, se frayer un chemin sur les décombres de nos vieilles nations et de la démocratie elle-même.

La fragmentation des nations serait-elle un progrès de la solidarité ? J'en doute.

Il ferait mieux de s'interroger sur l'éclatement de la Yougoslavie qui n'a pas commencé par hasard par ses Républiques riches et sur les tensions entre régions riches et pauvres, en Italie, en Espagne, en Belgique. La fragmentation des nations serait-elle un progrès de la solidarité ? J'en doute.

Pour revenir à la Corse, Jean-Marie Colombani a raison d'écrire qu'il faut non pas rétablir, mais " établir " la République en Corse. Sous sa forme moderne, ajoute-t-il. Mais n'est-ce pas là le rôle de l'Etat républicain, rôle pédagogique s'il en est, de faire que le " surmoi républicain " efface le " moi bonapartiste " et contienne le " ça claniste " ?

Encore faudrait-il pour cela que l'Etat manifeste cette volonté, cette continuité, cette unité qui ont fait si gravement défaut à son action depuis près d'une génération, où on ne relève pas trois ans d'affilée qu'ait été menée la même politique en Corse .

Si la Corse est le plus mauvais point d'application qu'on puisse concevoir pour toute nouvelle étape -en elle-même souhaitable- de la décentralisation, faute que l'Etat ait eu au préalable la volonté de responsabiliser les élus corses, elle peut faire voir ce que peut signifier le relèvement de l'Etat républicain.

Que la France se rende à nouveau digne d'être aimée, alors la Corse retrouvera son équilibre, au miroir de la France !

Celui-ci est inséparable de l'expression, à travers le débat citoyen, d'un intérêt général à long terme. Aucune collectivité ne peut se passer d'un dessein partagé. A plus forte raison la France, qui plus que toute autre nation " marche au projet ". Celui d'une République sociale, dans une Europe conçue comme " union de nations ", au sein d'un monde multipolaire, peut mobiliser les Français pour le meilleur. Ceux-ci ont à la fois besoin de responsabilité et de solidarité. Ils attendent de l'Etat qu'il définisse les orientations principales et des règles justes, c'est-à-dire égales pour tous.

C'est cet attachement à la loi, à l'égalité, à la démocratie et, j'ajoute, à la France comme communauté de citoyens, sans distinction d'origine, qu'a révélé l'affaire corse. Celle-ci met aussi en lumière une crise de la démocratie dont on ne sortira certes pas en niant les transformations qui ont affecté l'espace de la souveraineté (l'unification de l'espace marchand ou l'émergence d'un droit international), mais en revenant à ce qui est l'essence même de l'exercice de la souveraineté, c'est-à-dire l'affirmation claire, quasi étincelante pour tous, d'une volonté politique. Encore faut-il pour cela que la France, portant un regard lucide sur son histoire, retrouve confiance en elle-même. Elle doit surmonter les tentations du masochisme national. Le devoir de mémoire se doit d'être impartial, de montrer les lumières autant que les ombres, de révérer les héros sans se laisser fasciner par les salauds, dont on sait bien qu'ils ont existé. La République est certes perfectible mais son bilan est bon. La France -encore moins que tout autre peuple- ne pourra avancer à l'avenir que si elle retrouve une raisonnable estime d'elle-même.

C'est ainsi que, de la manière la plus démocratique qui soit, l'Etat républicain dominera les forces centrifuges qui le traversent aujourd'hui. Que la France se rende à nouveau digne d'être aimée, alors la Corse retrouvera son équilibre, au miroir de la France !