MDC, justice, social, famille droit au logement, exclusion
Santé
Droit des malades et qualité du système de soins
Les questions de santé ne sont plus uniquement réduites à leurs aspects financiers et professionnels. 02/10/01
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Bernard KOUCHNER et la dépénalisation des drogues
Des propos à la fois démagogiques et dangereux. 11/09/01
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Santé en Ile-de-France
Le nouveau budget "imposé" par la Ministre de l'emploi et de la solidarité se trouve être exactement le même (13/01/00).

Faible augmentation de la dotation hospitalière pour l'Ile de France (03/01/00)

Soins palliatifs
l'accompagnement des malades à la fin de leur vie

Le Gouvernement a refusé de construire un régime "minima" pour les exclus et a, au contraire, décidé d'inclure ces derniers dans la couverture de tous. C'est une avancée incontestable.
Dès l'an prochain, les quelques 6 millions...

La couverture maladie Universelle (CMU) 24/02/99

Les questions sanitaires et sociales
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L'avenir de la gynécologie médicale menacée (17/03/00)
Pour un ordre national de la profession d'infirmière
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Revendications des internes.
28/04/00
Intervention de Georges Sarre
Assemblée Nationale - 02/10/01

Ce texte aborde pour la première fois, de manière cohérente et globale, les problèmes de démocratie sanitaire.

Droit des malades et qualité du système de soins

Monsieur le Président,

Nous abordons enfin le projet de loi portant sur les droits des malades et la qualité du système de soins qui avait été promis au lendemain des Etats généraux de la santé en réponse aux préoccupations que les citoyens et les professionnels avaient alors exprimées.

Plusieurs réformes récentes ont eu déjà des conséquences directes ou indirectes sur la place des malades au sein du système de santé, notamment le plan de lutte contre la douleur lancé en 1998, ou la rénovation des soins palliatifs, mais aussi et surtout la loi et le programme de lutte contre les exclusions et la loi sur la couverture maladie universelle qui doivent permettre que personne ne soit exclu des soins pour raisons financières.

Il s'agit aujourd'hui d'opérer une réforme d'ensemble du fonctionnement du système de santé afin de poursuivre sa modernisation. Les questions de santé - c'est NOUVEAU ! - ne sont plus uniquement réduites à leurs aspects financiers et professionnels. Ce texte aborde pour la première fois, de manière cohérente et globale, les problèmes de démocratie sanitaire. Or, il est certain que c'est aussi, en développant une démocratie sanitaire permanente, en faisant des usagers des acteurs à part entière, que nous améliorerons le fonctionnement et l'efficacité de notre système de santé. L'implication des assurés et des patients au plein sens du terme (médical, économique, juridique) ne pourra être que favorable à la qualité des soins et au développement de la santé publique.

mettre un terme définitif aux pratiques sélectives des assureurs qui consistent à ne garder que les assurés solvables et les" bons" risques

Ce projet prend acte des évolutions juridiques récentes en matière de droits des malades et en tire des conséquences concrètes sur la pratique professionnelle des responsables médicaux et administratifs du système de santé. Au-delà de la représentation des usagers dans le système de soins, différents aspects du droit des malades sont abordés: l'information et le consentement du malade, le secret médical, la qualité des soins, l'assurabilité des personnes présentant des risques aggravés, l'indemnisation de l'aléa thérapeutique, pour ne citer qu'eux.

Je me félicite avant tout de la réaffirmation et du renforcement des droits fondamentaux de la personnes et de la lutte contre toute forme de discriminations. Les députés du Mouvement Des Citoyens avaient déposé, dès 1998, une proposition de loi visant à en finir avec les pratiques discriminatoires en matière d'accès à la prévention et aux soins, notamment dans le domaine de la couverture complémentaire maladie.

Nous espérons au cours de l'examen de ce texte que nous obtiendrons des garanties supplémentaires dans ce domaine, pour éviter par exemple que les assureurs privés ne puissent pratiquer des exclusions ou des surtarifications dans le domaine de la couverture complémentaire fondées sur critère de santé ou de handicap . Nous souhaitons, en effet, qu'il soit mis un terme définitif aux pratiques sélectives des assureurs qui consistent à ne garder que les assurés solvables et les" bons" risques.

L'accès au dossier médical constitue l'un des axes majeurs de cette réforme.

L'accès au dossier médical constitue, avec l'indemnisation de l'aléa thérapeutique, l'un des axes majeurs de cette réforme. Comme on le sait, l'accès direct est impossible en France. Il doit s'effectuer par l'intermédiaire d'un médecin librement désigné par le patient.

Bien sûr, il faut donner aujourd'hui à la personne malade les moyens d'exprimer sa volonté, poser le principe du consentement libre et éclairé et, pour se faire, garantir son droit à l'information.

Après des décennies de débats, ce texte peut apporter des avancées opportunes en ce qui concerne l'accès des personnes à l'ensemble des informations relatives à leur santé.

Restons vigilants cependant et sachons encadrer cet accès au dossier médical. Les résistances ne sont pas minces au sein du corps médical qui demeure réservé, pour des motifs qui vont de la protection du malade à la propriété intellectuelle du médecin sur ses notes. D'aucuns craignent que ne se développe une tendance à la judiciarisation de la relation médecin-malade . Cette réforme ne doit pas conduire à faire du dossier médical une arme judiciaire. Se pose également le problème de l'effet négatif que peuvent avoir certaines révélations pour le patient et donc de l'importance d'une formation initiale spécifique sur ces questions. Il y a également le problème des informations subjectives, celui de la compréhension des termes médicaux, puisque c'est un document professionnel et donc technique qui va être accessible à l'usager. Ce paradoxe n'est pas sans susciter des interrogations.

Un droit général à indemnisation en cas d'aléa thérapeutique est enfin ouvert.

En ce qui concerne l'amélioration de la qualité du système de santé, j'aimerai faire une remarque sur les réseaux. Il sont nés, on le sait, autour de la prise en charge des personnes âgées. La réponse au problème de la dépendance et du maintien à domicile s'est rapidement heurtée à la stricte séparation des responsabilités entre le sanitaire et le social d'une part et d'autre part au cloisonnement existant entre prise en charge en ville et prise en charge à l'hôpital. Des problèmes comme la toxicomanie, la précarité, la santé des jeunes ont été par la suite au cœur des préoccupations. La thématique du réseau est aujourd'hui présente dans toutes les réflexions en cours sur la réforme nécessaire de notre système de santé.

Pour autant, si favoriser ce type de prise en charge a été un thème récurrent des différents textes et discours officiels, l'accompagnement politique des réseaux a été quasi inexistant depuis les ordonnances Juppé. Aucune mesure concrète n'a été prise. Aujourd'hui, il nous est proposé un cadre juridique général relativement souple. Il y aura même une prise en charge explicite des réseaux par la loi de financement de la sécurité sociale dans le cadre de l'ONDAM. Cependant, l'ONDAM demeurera réparti en 4 enveloppes distinctes, aucune enveloppe spécifique ne sera créée pour les réseaux, alors qu'il regroupent des secteurs variés qui émargent de façon différenciée. Le développement des réseaux est plus que jamais une "nécessité" dans les discours. Se donne-t-on vraiment les moyens de les développer ?

Un droit général à indemnisation en cas d'aléa thérapeutique est enfin ouvert. En dépit de ses dimensions politiques et symboliques, ce dossier, en effet, n'avait jamais été véritablement pris en charge par les gouvernements successifs.

Après des années de controverses, le dépôt de nombreuses de propositions de loi et plusieurs rapports tournant autour de cette question, le gouvernement nous propose de mettre en place une procédure amiable de règlement des litiges en cas d'accident médical grave non fautif, d'infections nocosomiales ou d'affection iatrogènes.

Malheureusement, les arbitrages concernant les personnes contaminées par le virus de l'hépatite C lors d'une transfusion ou à la suite d'injection de produits dérivés du sang risquent, à juste titre, de soulever beaucoup de mécontentement.

Dans le cas de l'infection par le virus du sida, un fonds d'indemnisation a été constitué. La loi d'indemnisation du 31 décembre 1991 a légitimement joué un rôle dans la naissance des revendications des autres victimes de "l'affaire" du sang contaminé. Elles n'ont eu jusqu'ici comme voie de recours que l'introduction d'actions en recherche de responsabilité médicale. La pratique juridictionnelle, peu favorable, faite de lenteur dans la recherche des preuves, de prudence dans leur admission, et de retenue dans l'établissement d'une garantie de règlement des indemnités, ne s'est pas révélée à la hauteur des espérances des victimes.

Je crains que la "présomption d'imputabilité" proposée aujourd'hui ne parvienne pas aujourd'hui à étancher la soif de justice des personnes qui ont été touchées.

Monsieur le Ministre , vous vous étiez prononcé en 1997 en faveur de la création d'un fonds d'indemnisation. Nous savons tous, que si cette idée est jusqu'à présent restée aux oubliettes, c'est pour des raisons strictement financières.

Nous devons indemniser les victimes quoi qu'il nous en coûte. Il est impensable de faire autrement. C'est pourquoi, j'ai déposé, avec les députés du Mouvement des Citoyens, un amendement visant à la création d'un tel fonds.


Communiqué de presse de Georges Sarre
Président du MDC
11/09/01
Le Mouvement des Citoyens, rejette catégoriquement l'idée de toute dépénalisation de l'usage public ou privé des stupéfiants.

Les propos de Bernard KOUCHNER, qui s'est prononcé hier en faveur de la dépénalisation de certaines drogues, sont à la fois démagogiques et dangereux.

Démagogiques, parce que le Ministre de la Santé prouve, en déclarant que la dépénalisation permet de " parler à la jeunesse ", qu'il se fait de celle-ci une image fausse et dégradante.

Dangereux, parce que la dépénalisation envisagée par le ministre concerne apparemment d'autres stupéfiants que le cannabis, donc des drogues encore plus nocives que celui-ci. Le ministre ne peut pourtant ignorer que les experts s'accordent pour dire qu'il existe une continuité entre l'usage des drogues dites " douces " et des drogues " dures ".

Or précisément, apparaissent en France de nouvelles drogues, toujours plus puissantes et toxiques. En conséquence, envisager la dépénalisation de l'usage des stupéfiants traduit un manque total du sens des responsabilités et de clairvoyance, qualités qui doivent normalement guider l'action de ceux qui ont en charge l'intérêt général.

La déclaration de Bernard Kouchner est fondée sur l'avis rendu le 6 septembre par le Conseil National du Sida. Ceci pose une autre question : le Gouvernement définit-il sa politique en fonction des avis des organismes consultatifs, toujours plus nombreux, qui ne sont pas mandatés par la souveraineté populaire ?

Le Mouvement des Citoyens, pour sa part, rejette catégoriquement l'idée de toute dépénalisation de l'usage public ou privé des stupéfiants. Il est bien sûr favorable à une action qui privilégie la prévention auprès de la jeunesse et renforce la répression à l'encontre de ceux qui font profession du commerce des drogues. Il rappelle enfin que l'augmentation de la consommation de stupéfiants, particulièrement sensible dans les régions frontalières, est une conséquence directe de la libre circulation à l'intérieur de l'espace communautaire européen, en provenance notamment de pays où la dépénalisation existe déjà.



Communiqué de madame Liliane CAPELLE, Conseillère de paris, MDC, Membre du Conseil d'administration de l'AP-HP

Le nouveau budget "imposé" par la Ministre de l'emploi et de la solidarité (...) met en péril l'avenir même de nos hôpitaux

Une séance exceptionnelle du Conseil d'administration de l'Assistance publique-Hôpitaux de paris s'est tenue le 12 janvier 2000. Le nouveau budget "imposé" par la Ministre de l'emploi et de la solidarité se trouve être exactement le même.
Le gouvernement a seulement demandé au Conseil de tutelle de l'AP-HP de présenter une nouvelle répartition interne des restrictions budgétaires. En aucun cas il n'a été tenu compte de la volonté clairement exprimée par le voeu voté par le conseil d'administration du 17 décembre 1999, à la suite du refus d'approuver le budget présenté.

Cette attitude est choquante et inadmissible car elle met en péril l'avenir même de nos hôpitaux et, par conséquent, fait courir des dangers aux malades. De plus, le pôle d'excellence qu'est l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris serait remis en cause à plus ou moins brève échéance.
Pour la première fois, les personnels, les usagers, les élus, toutes tendances confondues, sont tombés d'accord pour demander que des moyens suffisants soient dégagés pour mettre fin à ce qui est une atteinte grave à la santé des parisiens et bien au-delà. Si une telle décision n'était pas prise par le gouvernement, sa responsabilité serait engagée. Une délégation du Conseil d'administration doit être rapidement reçue par Madame la Ministre de l'emploi et de la solidarité, Martine Aubry, pour que raison soit entendue.




Question écrite de Georges SARRE à Madame la Secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale 03/01/00

alors que le centre hospitalier parisien connaît actuellement un manque de personnel inquiétant, le taux directeur retenu ne devrait pas permettre le simple maintien du ratio de personnel au lit du malade

Le mouvement de grève parti le 15 novembre 1999 des hôpitaux Saint Antoine et Saint-Louis, a pris une ampleur sans précédent à la veille de la discussion en conseil d'administration du budget de l'AP-HP en raison de la faible augmentation de la dotation hospitalière pour l'Ile de France. Cette dernière se limite en effet à 1,25% seulement pour l'an 2000, là où l'enveloppe globale pour toute la France est en hausse de 2,2%. De ce fait et alors que le centre hospitalier parisien connaît actuellement un manque de personnel inquiétant, le taux directeur retenu ne devrait pas permettre le simple maintien du ratio de personnel au lit du malade. Le personnel comprend mal pourquoi les établissements de l'AP-HP se verraient moins bien traités que les autres hôpitaux français d'autant que, du fait de leur haute compétence et de leur grande réputation, ces derniers accueillent jusqu'à 45% de patients qui habitent "hors région". En conséquence, le 17 décembre dernier, le conseil d'administration s'est refusé à voter le budget qui lui était présenté en l'état et a émis le voeu que le Gouvernement accepte de revoir le taux directeur à la hausse. En réponse le Gouvernement a demandé au conseil de tutelle de l'AP-HP de représenter prochainement une nouvelle répartition dudit budget.
Craignant qu'aucune "meilleure répartition des sommes ne soit à même de dégager des marges de manoeuvre suffisantes pour résoudre la question du manque de personnel, Monsieur G. SARRE aimerait savoir si le Gouvernement compte étudier une révision de la dotation hospitalière pour donner à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris les moyens d'accomplir sa mission dans toute sa spécificité.


 

 

 

 


Point de presse de G. SARRE, président délégué du MDC sur les questions sanitaires et sociales (30/09/98)  6 parties
  Notre premier sujet de préoccupation porte sur la réforme du financement de la Sécurité sociale. La substitution effectuée l'an dernier de la CSG aux cotisations maladie a permis un accroissement de pouvoir d'achat des salariés et n'est pas pour rien dans le pronostic d'équilibre des comptes dès l'année prochaine.
 
La prévision de croissance de la masse salariale, par contre coup de la crise monétaire mondiale, n'est pas entièrement au rendez-vous, d'où l'intérêt de poursuivre la réforme du financement par celle des cotisations patronales. Nous avons depuis longtemps marqué notre préférence pour une taxation de la valeur ajoutée ; si le gouvernement souhaite moduler les cotisations patronales selon le niveau de salaire, il faudrait au minimum obtenir des contre parties en matière d'embauches ou de préservation de l'emploi.
 


Point de presse de G. SARRE, président délégué du MDC sur les questions sanitaires et sociales (30/09/98) 2
  Sur la réforme du financement de la branche vieillesse, nous prenons acte sans surprise de la volonté du gouvernement de préserver le principe de solidarité inter générationnelle à la base des retraites par répartition. Nous considérons la capitalisation de réserves comme une technique de bonne gestion et nous invitons le gouvernement à faire preuve d'audace et à transférer vers la CSG les dernières cotisations salariales, celles du régime vieillesse. Cela viendrait utilement amoindrir le contre choc démographique de 2005-2015 en ôtant son caractère dramatique à l'évolution du ratio cotisants/retraités.
 
Enfin, si le principe de ce fonds ne soulève pas de question, il n'en est pas de même de son mode de financement. Les fonds propres des Caisses d'Epargne peuvent-ils légitimement y être versés ? les futurs besoins de trésorerie du Fonds de solidarité vieillesse seront-ils assurés par ce nouveau fonds sans que soit augmenté le taux de la CSG qui l'alimente ? Enfin, d'où proviendront les ressources qui devront nécessairement augmenter ce fonds pour qu'il atteigne la masse critique ?
 


Point de presse de G. SARRE, président délégué du MDC sur les questions sanitaires et sociales (30/09/98) 3
  Les économies réalisées sur les prestations de retraite de base ont sans doute atteint une limite en deçà de laquelle nous changerions de logique, quittant le système assurantiel imaginé en 1945 pour reprendre sans le dire le modèle de Beveridge : prestation de base obligatoire minimale et complémentaires privées facultatives.
Il est donc temps de revenir sur l'indexation des pensions des régimes obligatoires sur les prix. Celle-ci n'est ni juste, ni efficace et conduit à une paupérisation relative croissante des retraités ; dès 1999, il faut relever les minima ou réduire de deux mille francs l'assiette imposable à la CSG des revenus de substitution.
 
Au delà de ces décisions qu'appellent l'équité et l'égalité, notre pays ne pourra faire l'économie d'une réflexion sur l'architecture d'ensemble du système de retraite, sans reconsidérer les rapports entre assurances de base, complémentaires et supplémentaires. L'avenir de l'AGIRC en particulier est préoccupant et pourrait exiger que le régime soit "racheté" par l'ARCCO. Si régimes supplémentaires il doit y avoir, ils ne peuvent voir le jour qu'à plusieurs conditions :
-  ne pas être assortis d'exonérations sociales
-  être obligatoires à l'échelle des branches professionnelles
-  être gérés par des instances représentatives des salariés.
Ainsi éviterons-nous le piège des fonds de pension tout en redonnant un nouveau souffle au paritarisme.
 

 


Point de presse de G. SARRE, président délégué du MDC sur les questions sanitaires et sociales (30/09/98) 4
  Les réformes relatives aux ressources de la Sécurité sociale sont nécessaires mais cependant pas suffisantes pour assurer une maîtrise des comptes. Depuis longtemps en effet, le MDC a fait sienne l'idée que les dépenses, en particulier de santé, ne pouvaient croître indéfiniment plus vite que notre PIB, sauf à en assurer le financement par des systèmes d'assurance privée et facultative, tel n'est pas notre choix. La maîtrise des dépenses de santé dépasse ainsi de loin la seule exigence budgétaire et si le MDC est particulièrement critique à l'égard de la maîtrise comptable des dépenses de soins c'est d'abord parce que nous la croyons inefficace ; il est indispensable d'abandonner la logique comptable et bureaucratique initiée par le plan Juppé et poursuivie depuis.
 
Les mesures retenues par Martine Aubry dans le cadre de la loi de financement pour 1999 laissent sceptique quant au succès annoncé et conduiront à des inégalités supplémentaires face à la maladie :
- le droit de substitution au profit de médicaments génériques n'aura qu'une efficacité transitoire. Les industries pharmaceutiques finançant leurs activités globalement compenseront les pertes ainsi subies sur les molécules anciennes par un relèvement des tarifs des molécules nouvelles. L'opération sera blanche pour les comptes de la Sécurité sociale faute de pouvoir contrôler les coûts de production des industries pharmaceutiques.
-  Le contrôle budgétaire de l'activité des praticiens fait fi du principe de précaution qui s'impose de plus en plus à eux via les tribunaux. Dès lors, les exigences des caisses seront contournées et apparaîtra une médecine parallèle, hors remboursement sécurité sociale, au bénéfice des plus fortunés.
 

 
 
 


Point de presse de G. SARRE, président délégué du MDC sur les questions sanitaires et sociales (30/09/98) 5
  Rien de solide ne se fera sans une réforme profonde du système de distribution des soins. Tout en développant les instruments existants de contrôle médicalisé des soins, il faut confier ce contrôle au corps médical lui-même ; ainsi cessera de lui-même le conflit récurrent et source de confusions entre l'administration et les professionnels.

La véritable réforme porte en fait sur la mise en concurrence des producteurs de soins. Elle seule nous permettra de faire l'économie de la mise en concurrence de l'assurance maladie. Pour cela le MDC propose de définir des objectifs de dépenses non plus en fonction des secteurs mais selon les catégories de soins dispensés et cela quelle que soit la structure privée ou publique qui le prodigue.
 

 
Ainsi, le médecin spécialiste serait tout aussi légitime que le généraliste ou le service de consultation de l'hôpital pour dispenser des soins de premier recours. Naturellement, chaque catégorie d'actes devrait alors être facturée au même prix. Moyennant la compensation des missions de service public de l'hôpital, chaque acteur du système de soins pourrait alors se consacrer aux soins qu'il prodigue le mieux et d'ailleurs, à prix égal, les patient choisiraient spontanément le meilleur soin.
Définis par catégories de soins, les objectifs de dépenses auraient un autre avantage : celui de pouvoir faire évoluer sur la durée les taux de remboursements des soins. Il est aujourd'hui incompréhensible que les prothèses dentaires et visuelles soient si mal remboursées. Dans le cadre d'une loi de programmation quinquennale des dépenses de santé, le Parlement pourrait alors véritablement inscrire dans les faits ses priorités en matière de santé publique.
 


Point de presse de G. SARRE, président délégué du MDC sur les questions sanitaires et sociales (30/09/98) 6
 Dernier point, le projet annoncé en marge de la loi sur le financement de la sécurité sociale pour d'ici la fin de l'année sur la couverture maladie universelle. Deux questions sont en jeu :
- l'accès de tous à l'assurance de base
- l'extension de la couverture complémentaire

Il est essentiel de ne pas créer une mutuelle des pauvres qui ne pourrait que renforcer les processus d'exclusion et de stigmatisation dont ils sont déjà victimes. En outre, il est astucieux de faire participer tous les acteurs de l'assurance complémentaire à cet effort de solidarité.

 
Nous sommes en revanche plus critiques quant aux propositions relatives à l'accès au régime de base des 150.000 à 200.000 personnes qui en sont aujourd'hui exclues. Le rapport propose d'ajouter un énième critère d'affiliation, celui de la résidence, aux critères existants et d'abord celui de l'affiliation professionnelle. Il est à craindre que cela rencontre autant de difficultés d'application que la loi de 1994 restée lettre morte. Pour traiter tous les cas de rupture des droits, il ne faudrait retenir que le seul critère de résidence comme condition d'affiliation. Cela implique évidemment une unification des régimes ou, au moins, un alignement des prestations et des cotisations. La chose n'est nullement impossible. Le régime agricole est à peu près aligné depuis 3 ans. Restent les régimes des professions libérales, des artisans et des commerçants. L'alignement des prestations qu'ils versent coûterait environ 2 milliards de francs (estimation 1995). Si les cotisations étaient également alignés ( ce qui peut se faire progressivement, sur 5 ans par exemple), il n'en coûterait que 300 millions de francs.Le seul obstacle est celui qu'opposent les compagnies d'assurance complémentaire qui n'ont nulle envie de voir diminuer leur marché mais pour un gouvernement de gauche cela ne doit pas être un frein.
 
 
 
La couverture maladie Universelle (CMU) 24/02/99 Communiqué de presse de G. SARRE, président délégué
 La couverture maladie Universelle (CMU) sera un progrès pour les 150 000 personnes qui se situent dans l'angle mort de la Sécurité sociale et sont exclus de toute couverture de base. Pour les autres assurés sociaux qui ne disposent que de faibles revenus on ne peut qu'approuver le principe de la mise en place d'une assurance complémentaire. On peut s'interroger cependant sur l'efficacité et le caractère partiel du dispositif qui a été retenu par le Gouvernement.   Pour passer du droit affirmé à la santé au droit réellement exercé, de se soigner, le Mouvement des Citoyens préconise notamment la généralisation du tiers-payant -véritable "ticket d'entrée" pour accéder aux soins - ainsi que la prise en charge de cette couverture complémentaire par la seule Sécurité sociale.
 Enfin, l'instauration de la CMU doit nous rappeler le triste record français en Europe. La France affiche un des plus mauvais taux de remboursement des soins. Il faut engager sans tarder une véritable réforme structurelle de notre système de santé.

 
 
 
 
 
 
 
 

EXTRAITS DE L'INTERVENTION DE G. SARRE SUR LE PROJET DE LOI PORTANT CREATION DE LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE (27/04/99)

La France est la quatrième puissance économique du monde, elle dispose de l'un des niveaux de vie les plus élevés de la planète et, pourtant, des phénomènes que l'on pensait relégués aux temps anciens y retrouvent depuis peu une actualité criante. Selon les analyses du Haut Comité de la Santé Publique, la gravité de la précarité, avec ses répercussions sur la santé, menacerait jusqu'à l'existence même d'un certain nombre de nos concitoyens. La CMU va réduire "l'angle mort" de la Sécurité Sociale qui tient à la difficulté de faire établir des droits auprès d'un régime d'assurance maladie. Désormais toutes les personnes qui ne relèvent plus d'aucun régime professionnel bénéficieront de la sécurité sociale grâce à un mécanisme simple et non stigmatisant. Les 150 000 personnes qui n'ont de fait aucune couverture mais aussi les 550 000 qui ne sont couvertes que par le mécanismes complexe de l'assurance personnelle pourront désormais bénéficier sans délai d'un régime de base. Pour résorber l'autre "chiffre noir" de l'assurance maladie, celui de 25% de français couverts par la sécurité sociale obligatoire mais qui pour des raisons financières renoncent à se faire soigner, ce projet propose en outre une assurance complémentaire gratuite sous condition de ressources. Le Gouvernement a refusé de construire un régime "minima" pour les exclus et a, au contraire, décidé d'inclure ces derniers dans la couverture de tous. C'est une avancée incontestable.


 

Dès l'an prochain, les quelques 6 millions de personnes qui aujourd'hui ne disposent pas d'une couverture maladie complète pourront se faire soigner gratuitement. La CMU est bien "le chaînon manquant" dans notre système sanitaire et je veux saluer le travail considérable de consultation qu'a nécessité sa conception. Cependant, il serait juste de modifier quelques points de cette mesure : le problème de ceux qui sont juste au dessus du seuil de revenu arrêté devrait être étudié et il serait utile de relever ce seuil pour atteindre au moins le seuil de pauvreté, le tiers payant doit être généralisé au delà des personnes les plus démunies, le gouvernement a pris une décision hasardeuse en arrêtant un scénario "partenariat généralisé" introduisant les assureurs privés dans un mécanisme qui veille à restaurer de l'égalité. Nous devrions ouvrir le bénéfice de la CMU à l'ensemble des personnes résidant de façon stable sur le territoire, sans préjuger des conséquences à tirer d'un séjour éventuellement irrégulier qui relève quant à lui de mesures de police. Voilà qui serait conforme aux droits de la personne humaine que la république Française se doit de garantir à tous. Sans compter qu'en renvoyant ces étrangers à une aide médicale résiduelle, nous prenons le risque d'entretenir des foyers de maladies infectieuses comme le  Sida ou la Tuberculose. Nous souhaitons que la Couverture Maladie Universelle fasse date dans la mise en oeuvre du principe constitutionnel selon lequel :"la Nation garantit à tous la protection de la santé".


Communiqué du MDC
17/03/00
La réforme du certificat d'études spéciales (C.E.S.) de gynécologie médicale rendue obligatoire (...) fait peser une lourde menace quant à l'avenir de la spécialité

La réforme du certificat d'études spéciales (C.E.S.) de gynécologie médicale rendue obligatoire pour permettre la reconnaissance européenne des diplômes et la libre circulation des médecins ainsi que la volonté de faire du médecin généraliste un passage obligé avant toute consultation spécialisée, fait peser une lourde menace quant à l'avenir d'une spécialité exclusivement française, jusque là complémentaire de la gynécologie obstétrique mais également à l'accès direct des patientes au gynécologue.

Depuis trente ans cette spécialité, exercée majoritairement par des femmes au service d'autres femmes, a permis d'assurer une politique de prévention, de dépistage de certains cancers, de contraception et d'éducation sanitaire. Assurer la pérennité de cette spécialité et laisser le choix à chaque patiente de bénéficier de soins de qualité dans une relation d'intimité et de confiance semblent le seul pari sur l'avenir. La mise en place le 9 février 2000, du Comité de suivi du nouveau diplôme d'études spécialisées (D.E.S.) de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale dont l'une des missions sera de veiller à une bonne répartition du nombre d'internes dans la double filière, doit être le véritable garant d'une politique médicale consacrée aux femmes, à leurs filles et leurs petites -filles.


 

 


Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes chers collègues, Les députés du MDC ont pris l'initiative d'inscrire à l'ordre du jour de notre assemblée, une proposition de loi tendant à développer l'offre de soins palliatifs et améliorer l'accompagnement des malades à la fin de leur vie.

Nous savons que soigner c'est guérir ; nous devons apprendre ou réapprendre que soigner c'est aussi permettre au malade de combattre ses souffrances.

La mort et les souffrances liées à son approche ont été,(...), reléguées au ban de notre société. Aujourd'hui, on meurt à l'hôpital
La mort et les souffrances liées à son approche ont été, de façon concomitante avec les progrès de la médecine, reléguées au ban de notre société. Aujourd'hui, on meurt à l'hôpital, loin de son entourage familier, loin des siens. Cette modification des conditions de la mort influe sur le moral du malade mais affecte également le rapport de notre société tout entière à la mort. La médicalisation complète de la mort  est en effet intimement liée à une modification profonde de notre perception. La mort est vécue comme un échec, une remise en cause de notre invulnérabilité et de la croyance en l'omnipotence de la science. Tout se passe comme si, en confinant la mort dans un espace qui lui est propre, on réussissait à la faire disparaître, à faire comme si elle n'existait plus.
La formation du corps médical illustre cet inconscient collectif: la mort n'est pas l'objet des études médicales, elle en est l'échec.
En outre, nos sociétés ont longtemps considéré la souffrance physique comme nécessaire à la mort. Les vertus rédemptrices et salvatrices...

En outre, nos sociétés ont longtemps considéré la souffrance physique comme nécessaire à la mort. Les vertus rédemptrices et salvatrices prêtées à la souffrance sont profondément ancrées dans nos cultures. Faire entrer les soins palliatifs dans les mœurs nous permettra de nous défaire de ce silice qui nous faisait croire aux vertus purificatrices de la souffrance.

Ajoutons encore la détresse existentielle qui peut s'emparer du mourant à l'approche de son heure dernière.
Le malade est alors confronté à trois types de souffrance : une souffrance physique contre laquelle, pour des raisons très complexes, on hésite encore à lutter ; une souffrance psychique aggravée par le fait de mourir loin de chez soi et loin des siens - ceci pouvant entraîner un sentiment d'abandon ? et, enfin une souffrance existentielle.

Face à la complexité de ces processus, il nous paraît primordial de légiférer afin de développer de façon importante le recours au soins palliatifs en milieu hospitalier mais aussi au domicile des malades.
Face à la complexité de ces processus, il nous paraît primordial de légiférer afin de développer de façon importante le recours au soins palliatifs en milieu hospitalier mais aussi au domicile des malades.
Cependant se pose la question du financement : par exemple, peut-on imaginer de mettre en place une unité de soins palliatifs par département alors que la tendance serait plutôt à la suppression de lits.

Je souhaiterais exprimer quelques réserves sur l'article L1-2 qui propose une formulation satisfaisante de prime abord car elle répond au souci de donner au malade la capacité de refuser l'acharnement thérapeutique. Mais elle peut s'avérer très dangereuse car demain en permettant au malade ou à son représentant de refuser des soins élémentaires pourtant indispensables à sa survie (transfusions sanguines) ; nous risquons en effet de voir des mineurs ou des personnes fragilisées abusés par leur entourage au nom d'une croyance, refuser les traitements de type transfusion.
J'avoue ne pas avoir trouvé pour l'instant la formulation idoine permettant d'éviter cet écueil. Néanmoins, je pense que le sujet est suffisamment important pour que nous prenions le temps, jusqu'à la seconde lecture de reformuler cette phrase en insérant une condition portant sur le type de maladie ou le type de traitement.

La procédure actuelle laisse supposer que l'administration, l'Etat ne possèdent aucun pouvoir de contrôle et d'exclusion dès lors que l'association signe la convention type et s'y conforme.
L'acuité des questions que nous abordons dans le cadre de cette proposition de loi nous impose de faire preuve d'un grand discernement car nous ne devons pas créer un milieu favorable au développement de pratiques sectaires. Dans ce cadre, il semblerait opportun d'encadrer plus strictement la signature des conventions type. La procédure actuelle laisse supposer que l'administration, l'Etat ne possèdent aucun pouvoir de contrôle et d'exclusion dès lors que l'association signe la convention type et s'y conforme. L'Etat ne peut donc écarter les associations sectaires.
Il serait préférable d'organiser une réelle procédure d'agrément associée à un large pouvoir d'appréciation par le Préfet ou l'administration centrale.

A défaut de pouvoir toujours protéger nos concitoyens contre les sectes et leurs manipulations mentales, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir dans le cadre de l'égalité et de la légalité républicaine afin d'éviter la création d'un terreau favorable à leur développement.

j'espère aujourd'hui que cette proposition puisse participer à une évolution des mentalités qui nous permettra de dire demain que soigner c'est aussi aider à mourir.
Conclusion :

Conserver ou redonner sa dignité au malade n'est-ce pas aussi lui laisser la liberté de sa mort ? En ouvrant le débat sur les soins palliatifs, en cherchant à développer une approche courageuse et raisonnée et de ce fait plus humaine de la mort, nous avons ouvert la porte  à un autre débat, complémentaire de celui-ci, sur le choix de sa mort. Il serait judicieux que soit prochainement proposé une discussion sur l'euthanasie car la question des soins palliatifs, bien qu'elle soit une propédeutique indispensable, n'épuise pas les questions  posées par le passage de la vie à la mort dans la dignité et dans le respect des derniers actes de volonté. J'ai souhaité que cette proposition de loi fasse mention du sujet délicat du libre choix de la mort. Et j'espère aujourd'hui que cette proposition puisse participer à une évolution des mentalités qui nous permettra de dire demain que soigner c'est aussi aider à mourir.
 


Proposition de loi portant sur la création d'un ordre national de la profession d'infirmière
Pierre CARASSUS, député MDC, est intervenu dans le débat sur cette proposition de loi le 19 juin 1998.
"La création d'un ordre national des infirmières et des infirmiers permettrait notamment aux pouvoirs publics de disposer d'un véritable interlocuteur ce qui ne semble pas être exactement le cas avec l'actuelle commission infirmière du Conseil supérieur des profession paramédicales qui n'a qu'une voix consultative et dont la représentativité est elle-même parfois contestée.
La création d'un ordre national permettrait aussi aux infirmières et infirmiers d'être considérés comme des acteurs à part entière de la politique économique, sociale et sanitaire de notre pays. Il nous semble en effet que l'avis de ceux ci doit être pris en compte, notamment pour tout ce qui concerne les questions de santé publique.
La création éventuelle de cet ordre infirmier doit néanmoins donner la possibilité à notre pays de prendre une place toute particulière au sein du Conseil international des infirmières qui rassemble plus de 1,5 million de personnels de cette profession dans 112 pays dont près de 633  000 dans l'Union européenne.
Il doit s'agir non pas de la construction d'un organe disciplinaire mais de la mise ne place d'un outil capable de rassembler l'ensemble de ces professionnels. Il nous parait essentiel que son fonctionnement soit le plus démocratique possible.
Reconnaissant le rôle central que joue cette profession dans le domaine de la santé, nous voterons cette proposition de loi malgré les réserves fortes que nous avons pu émettre sur les ordres ; nous vous rappelons que les députés du MDC seraient favorables à leur suppression  et qu'il conviendrait au moins de redéfinir complètement leurs rôles et leurs compétences."


28 avril
communiqué de G. SARRE

G.SARRE appelle le Gouvernement à répondre favorablement aux revendications des internes.

G.SARRE appelle le Gouvernement à répondre favorablement aux revendications des internes. Leur forte mobilisation, ces derniers jours, atteste du profond malaise qui affecte ces médecins depuis longtemps et, plus encore, depuis le mois de mars dernier. En effet, en décidant il y a un mois, de mettre sur la table une enveloppe de plus de 10 milliards de francs sur 3 ans, le gouvernement a certes annoncé un effort important pour accompagner la modernisation du service public hospitalier, mais il a fait des internes les grands "laissés pour compte" de ces accords de mars. Il ne s'agit aujourd'hui, que de leur rendre justice, de reconnaître, par un geste concret, la difficulté du métier qui est le leur et le rôle irremplaçable qu'ils jouent dans nos hôpitaux.