euroréaliste antieuropéen tiers-monde MDC Europe et International
21/11/01
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La situation en Afghanistan
Intervention de Jean-Pierre Chevènement à l'Assemblée Nationale
17/02/01
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DE NOUVELLES FRAPPES MILITAIRES SUR L'IRAK
Une nouvelle violation inadmissible du droit international.
25/02/01
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REFUGIES KURDES DU VAR
Dénoncer dans le même temps l'embargo international contre l'Irak
18/01/01
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RECONNAISSANCE DU GENOCIDE ARMENIEN

Donner aux événements de 1915 leur vraie qualification juridique, c'est d'abord rétablir une vérité historique.

11/00 PROCHE-ORIENT

VISITE EN ISRAEL ET EN PALESTINE
Jean-Pierre Chevènement a effectué une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens
Sa position sur le PROCHE-ORIENT

05/00

ALLEMAGNE

A propos de la polémique déclenchée par les propos de J.P. CHEVENEMENT

- "L'Allemagne n'est pas guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire"
- "Le Saint Empire romain germanique"
- L'Europe à construire.

Giscard d'Estaing, Chevènement et l'Allemagne

02/00

AUTRICHE

des causes du vote en faveur du FPÖ par une forte minorité du peuple autrichien

Les forces de gauche ont au contraire le devoir de proposer les politiques capables de ramener à elles l’électorat populaire dévoyé

07/00 ALGERIE

Au yeux du MDC, le voyage de M. Bouteflika aura marqué le retour à un haut niveau des relations franco-algériennes, et le bilan du voyage est bon.

Lettre du Président de la république algérienne démocratique et populaire à messieurs les dirigeants du MDC, (Abdelaziz Bouteflika, 8/12/99)

Une délégation du MDC de retour d'une visite de trois jours en Algérie .doc

03/00

RUSSIE

La victoire de Vladimir Poutine, une nouvelle phase.

03/00

MOYEN-ORIENT

Pour la justice et le droit il ne faut pas sous-estimer les inquiétudes suscitées par les déclarations du Premier ministre

03/00

SENEGAL

L'attitude responsable et digne de ces deux leaders politiques sénégalais empreinte d'un grand sens de l'intérêt national est à saluer particulièrement alors que le Sénégal est en passe de donner l'exemple de la première alternance politique par les urnes dans un régime issu de la colonisation.

09/99

PROCHE ORIENT

La relance tant attendue du processus de paix

12/98

SAHARA OCCIDENTAL

Blocage du processus de paix

ASSEMBLEE NATIONALE

1ère SÉANCE DU MERCREDI 21 NOVEMBRE 2001
PRÉSIDENCE de M. Raymond FORNI

Intervention de Jean-Pierre Chevènement suite à la déclaration du gouvernement sur la situation en Afghanistan

M. Jean-Pierre Chevènement - Permettez-moi d'abord de regretter que la télévision ne remplisse plus son office, et que l'intégralité de nos débats ne puisse être regardée par nos concitoyens (Applaudissements sur les bancs du groupe du RPR, du groupe UDF, du groupe DL et sur plusieurs bancs du groupe RCV).
M. le Président - Je me permets de vous rappeler que je n'ai aucune autorité sur la télévision. Elle seule a décidé, en toute indépendance et souveraineté, de retransmettre le débat jusqu'à 16 h 20. Nous ne sommes plus à l'époque où le pouvoir législatif donnait des ordres.
M. Jean-Pierre Chevènement - Je reste convaincu que la Constitution, qui place la souveraineté dans la nation, implique de ne pas considérer la télévision comme étant " indépendante et souveraine ".
Monsieur le Premier ministre, la situation en Afghanistan a changé très rapidement. Considérant dès le début la riposte américaine aux attentats du 11 septembre comme légitime, je me réjouis de la chute du régime taliban.

la contribution que la France doit apporter est avant tout à mes yeux de nature politique

Plusieurs questions, désormais, se posent, et tout d'abord sur l'emploi d'unités militaires françaises, et, ensuite, sur l'action la plus utile que peut mener la France pour combattre le terrorisme mais aussi, assécher le terreau sur lequel il prospère.
La France, membre permanent du Conseil de sécurité, doit veiller en premier lieu à ce que la crise afghane soit surmontée dans le cadre de l'ONU.
Les troupes françaises d'appui au dispositif humanitaire ont du mal à se mettre en place ; le cadre de leur intervention doit donc, d'autant plus, être défini dans la clarté.
Le Gouvernement doit fournir au Parlement toutes les informations et toutes les garanties sur les missions et les objectifs assignés aux forces françaises, ainsi que celles qui concernent les décisions opérationnelles. Il ne suffit pas de dire que les Etats-Unis sont prêts à nous associer aux missions et à leurs définitions, encore faut-il savoir lesquelles. Il n'est pas normal que nos troupes puissent être engagées sans un vote du Parlement, je le dis comme je le pense.

Je suis tout à fait prêt à approuver la présence sur le territoire afghan de nos forces militaires pour contribuer à sécuriser l'action humanitaire. Il est légitime d'apporter une aide substantielle à la population afghane qui a beaucoup souffert dans cette crise et qui se trouve déjà confrontée aux rigueurs de l'hiver. Tel est l'objectif raisonnable auquel doit répondre notre présence militaire. Mais l'Histoire nous apprend qu'il très facile de passer, comme en Bosnie, d'une intervention purement humanitaire au départ, à une intervention militaire. Dans une région du monde où les enjeux pétroliers et gaziers sont déterminants et qui n'a jamais été dans notre zone d'influence, nous courons le risque d'être entraînés rapidement bien au-delà des objectifs assignés à nos forces. C'est pourquoi la contribution que la France doit apporter est avant tout à mes yeux de nature politique.

La réconciliation des forces politiques en Afghanistan ne peut aboutir que dans le cadre de l'ONU

Il appartient à la France, membre du conseil de sécurité de l'ONU, de veiller à ce que l'avenir de l'Afghanistan, après la chute du régime des talibans, soit organisé par les Nations unies, sur les fondements des règles du droit international. Je ne pense pas qu'il y ait de désaccords entre nous sur ce sujet.
Les Etats-Unis, fondés à exercer leur droit de légitime défense, en poursuivant le réseau terroriste Al-Qaïda et ceux qui le protégeaient, ne peuvent assumer seuls la mission de trouver une issue politique, capable de rassembler le peuple afghan.
Les forces de l'Alliance du Nord qui ont obtenu la victoire militaire à la suite des frappes américaines, ne représentent pas la totalité du peuple afghan, loin s'en faut. Elles ne doivent pas chercher à imposer le pouvoir d'une minorité sur une majorité et ne peuvent, à elles seules, opérer la recomposition politique après la chute des talibans. Nous devons avoir en vue l'équilibre de la région, et particulièrement les risques que ferait peser sur le Pakistan, déjà sérieusement éprouvé du point de vue politique, l'exclusion du pouvoir de la population pachtoune. Le Pakistan, vous le savez bien, mes chers collègues, n'est pas n'importe quel pays.
Seules les Nations unies sont fondées à apporter une impulsion décisive et il est souhaitable que la réunion de Berlin permette d'enclencher le processus de la réconciliation de tous les Afghans. La réconciliation des forces politiques - même si la tâche se révèle particulièrement difficile - ne peut aboutir que dans le cadre de l'ONU, je le répète.
La France se doit donc d'apporter un soutien actif à l'action du représentant spécial de l'ONU, M. Lakhdar Brahimi, en vue de mettre en place un gouvernement représentatif du peuple afghan dans son ensemble.
En même temps qu'elle travaille à la recherche d'une solution politique, la communauté internationale doit œuvrer pour apporter une aide à la reconstruction de l'Afghanistan.

La lutte contre le terrorisme n'est pas achevée. Il faut mobiliser des moyens autres que militaires

Une présence internationale peut être envisagée sous l'égide de l'ONU et sous forme d'une force de maintien de la paix, mais de manière limitée dans le temps, car il appartiendra au futur gouvernement afghan de trouver les conditions de l'établissement de la paix civile et du désarmement des factions.
La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 14 novembre, d'origine franco-britannique, permet la constitution d'une force multinationale ; elle constitue une base sérieuse, car elle réaffirme en même temps l'attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale de l'Afghanistan.
Il s'agit bien pour l'ONU de jouer un rôle décisif dans une période de transition. C'est le rôle de la France que de le rappeler.
Nous devons faire preuve de discernement lorsqu'il s'agit d'impliquer l'OTAN, d'une manière ou d'une autre, dans le règlement de la crise afghane. L'article V de la Charte de l'Atlantique Nord, mis en œuvre au lendemain des attentats du 11 septembre, autorise l'OTAN à intervenir hors de la zone de ses missions traditionnelles, pour assurer la défense de l'un de ses membres.
Est-on encore dans ce cas de figure avec une action humanitaire destinée aux civils ? C'est peu probable, et la France doit le dire clairement. En tous domaines, elle se doit de jouer les éclaireurs, pas les suiveurs.
La lutte contre le terrorisme n'est pas achevée. Il faut mobiliser des moyens autres que militaires : de renseignement, d'enquête policière et financière par exemple.
Les huit recommandations du GAFI vont dans le bon sens, mais sont insuffisantes, tant sont sensibles les domaines auxquels elles touchent, à savoir les paradis fiscaux, le secret bancaire, l'utilisation des pétrodollars. La police doit avoir accès aux archives des banques pour pouvoir retracer les mouvements de capitaux : il n'y a pas d'autre moyen de tarir le financement de la grande criminalité mondialisée. La France dispose bien du TRACFIN, qui ne dispose lui-même que d'une trentaine de fonctionnaires, c'est peu. En 2000, TRACFIN a reçu 2 600 déclarations de soupçons et seulement 160 dossiers ont été traités par la justice. Il faut donc augmenter ses moyens. Mais les banques ont la responsabilité de dénoncer les opérations douteuses, c'est là un problème. Il importe de développer les échanges de renseignements financiers internationaux.

Les moyens alloués à la défense ne représentent en effet plus que 1,96 % du PIB, contre 3,7 % en 1991.

Sur la défense, je ne partage pas l'avis de M. Juppé. Cette crise a révélé la faiblesse de notre dispositif. Les moyens alloués à la défense ne représentent en effet plus que 1,96 % du PIB, contre 3,7 % en 1991, dernier budget que j'ai préparé.
M. Pierre Lellouche - M. Juppé a dit la même chose !
M. Alain Juppé - Il me semble.
M. Jean-Pierre Chevènement - Mais qui est Président de la République, Monsieur le Premier ministre ? (Protestations sur les bancs du groupe du RPR, du groupe UDF et du groupe DL).
On doit en particulier s'interroger sur l'équilibre entre la projection, à laquelle tout a été sacrifié, et la défense opérationnelle du territoire et la protection des populations civiles. Ces impératifs majeurs ont été négligés dans notre pays.
La distension du lien armée-nation, consécutive à la suppression du service national rend moins visible l'utilité sociale de la défense (Murmures sur les bancs du groupe du RPR).
J'ai noté avec beaucoup d'intérêt, Monsieur le Premier ministre, que vous repreniez l'idée que j'ai maintes fois exprimée, d'assurer la montée en puissance des forces de réserve. Cela va dans le bon sens, mais c'est insuffisant.
Ces forces de réserve devraient être convenablement équipées et pouvoir agir le cas échéant de manière autonome.
Il faudrait rétablir un service militaire court, de dix semaines, pour créer une garde nationale qui permettrait d'assurer mieux la défense opérationnelle du territoire et la protection des populations civiles.

Ni les attentats contre New York et Washington, ni la prise d'otages à Jolo, ni les assassinats en Algérie n'ont leur source dans la situation au Proche-Orient

J'en viens au rôle de la France en tant que puissance méditerranéenne.
Les peuples musulmans ont été les victimes du fanatisme meurtrier des intégristes. Nous connaissons le tribut que les Algériens ont dû payer au GIA, au groupe salafiste de prédication et de combat, et à ceux qui précisément se faisaient nommer " les Afghans " (Applaudissements sur les bancs du groupe RCV).
Parce que nous sommes riverains de la Méditerranée, nous devons construire des relations pacifiques avec le Maghreb, le Proche et le Moyen-Orient et dans le Golfe.
La France peut jouer un rôle de médiation irremplaçable pour tarir les motifs de haine ou de ressentiment qui risquent de précipiter les masses arabes dans les bras de ceux qui se servent de la religion comme d'un instrument de domination, de terreur et d'enfermement.
Ni les attentats contre New York et Washington, ni la prise d'otages à Jolo, ni les assassinats en Algérie n'ont leur source dans la situation au Proche-Orient (M. Lellouche approuve). La logique folle propre à l'intégrisme trouve ses racines dans une longue histoire. Je ne remonterai pas jusqu'à l'assassinat de Kléber, mais aujourd'hui, l'intégrisme se déploie sous des formes théorisées il y a plus d'un demi-siècle, en opposition avec les mouvements nationalistes modernisateurs.
La politique que nous avons menée depuis trente ans, qui n'a pas soutenu ces mouvements modernisateurs, n'est pas étrangère à la radicalisation intégriste.
Au Proche-Orient, une initiative rapide s'impose pour relancer le processus de paix. L'intervention directe de la communauté internationale sera nécessaire pour mettre fin à ce conflit. Le gouvernement d'Ehud Barak, accomplissant des efforts méritoires, a jeté des bases pour la négociation.
Il n'y a pas d'alternative à la paix, et la meilleure garantie de la sécurité d'Israël réside dans l'institution d'un Etat palestinien viable.
De la même façon, il convient de lever l'embargo qui pèse depuis plus de dix ans sur l'Irak. La France, là aussi, pourrait prendre l'initiative, à l'occasion de la prochaine réunion du Conseil de sécurité. Il faudra également encourager la normalisation des rapports avec l'Iran et mettre sur pied une initiative méditerranéenne de croissance. Le processus de Barcelone est enlisé. Seulement un tiers des crédits prévus a été utilisé.
A Marseille, en novembre 2000, une enveloppe a été dégagée. Encore faudra-t-il la dépenser. Nous devons trouver une contrepartie à l'élargissement de l'Europe vers l'Est par une ouverture vers le Sud. En effet, le seul remède contre l'intégrisme est le développement. Accepter que les pays du Sud glissent dans l'intégrisme serait très grave pour eux, mais aussi pour notre sécurité (Applaudissements sur les bancs du groupe RCV).

La légitime défense n'est pas la croisade.

La France doit clairement s'opposer aussi à certaines voix américaines qui envisagent d'étendre les opérations militaires à certains pays arabes comme l'Irak, sous le prétexte qu'ils entretiendraient des liaisons, qui restent à démontrer, avec les réseaux terroristes. La légitime défense n'est pas la croisade. Rien ne serait plus contraire à nos intérêts et à celui de la civilisation elle-même qu'une politique qui aboutirait à souder les pays arabes modérés contre des interventions armées injustifiées.

Les Etats-Unis ont un effort considérable à faire pour repenser leurs relations avec le monde arabo-musulman. Aidons-les par une attitude qui ne soit pas pusillanime. Les Etats-Unis ont besoin d'alliés stables et avisés, et il faudra du courage et de la lucidité pour se prémunir contre les nouveaux dangers du terrorisme.

L'envoi d'unités protégeant l'aide humanitaire ne peut que recueillir notre approbation. Mais la voix de la France, distincte s'il le faut, doit se faire entendre aussi sur le terrain politique pour ouvrir la voie à un monde rééquilibré dont les Etats-Unis ont besoin autant que nous. Aucune paix durable ne pourra être fondée que sur l'esprit de justice et le respect de l'identité et de la dignité de chaque peuple. C'est aussi de cette manière que nous assurerons la sécurité de la France et des Français (Applaudissements sur les bancs du groupe RCV et quelques bancs du groupe socialiste).

un lapsus savoureux du premier ministre...

Réponse avec lapsus savoureux du premier ministre
M. le Premier ministre - (……Monsieur Chevènement, notre action politique, les conditions mêmes de notre engagement militaire éventuel, ne sont pas à concevoir dans un autre cadre que celui des Nations unies.
La diplomatie française a d'ailleurs joué un rôle moteur dans le vote des trois résolutions qui encadrent l'action internationale et la dernière, la résolution 1374, reprend les principes du plan français pour une solution politique présenté le 1er octobre par Hubert Védrine.
Quant à la mission de sécurisation que nous espérons mener d'ici quelques jours à Mazar-e-Charif, l'intervention de notre détachement, Monsieur le Président...
M. Jacques Myard - Bientôt, bientôt ! (Rires sur tous les bancs)
M. Michel Hunault - Lapsus révélateur...
M. le Premier ministre - Nous verrons bien. En attendant, il est forcément président de quelque chose (Rires).
M. le Président - De la communauté urbaine...
M. le Premier ministre - De la communauté urbaine de Belfort, bien sûr ! Mais vous ne me laissez jamais finir mes phrases, Messieurs et Mesdames les députés (Rires).
L'intervention de notre détachement, donc, a un objectif défensif et local. Nous en suivons de très près le déroulement et nous déciderons de sa poursuite en fonction de la solution politique qui se dégagera sous l'égide de l'ONU. J'ai moi-même indiqué que nous refuserions tout engrenage ; nous veillerons donc à empêcher toute dérive de cette mission.
Par ailleurs, Monsieur le député, nous avons veillé dès avant le 11 septembre et depuis lors avec une vigilance accrue, à la sécurité de notre territoire et j'ai été sensible au fait que vous ayez souligné la montée en puissance des réserves que nous prévoyons.
Nous continuerons donc à mener une lutte à la fois globale et diversifiée contre le terrorisme. Même si une victoire est remportée en Afghanistan dans les semaines qui viennent, d'autres fractions d'Al-Qaïda, d'autres réseaux terroristes peuvent frapper. Nous ne relâcherons donc pas l'effort sur le plan judiciaire, policier, du renseignement, et en ce qui concerne le contrôle des banques et des paradis fiscaux. Nous le ferons aussi sur le plan militaire, si on nous le demande, et selon les conditions qui nous conviennent.


Communiqué 17/02/01
Cet acte de délinquance internationale appelle la plus vive condamnation de la France.

Les récentes frappes militaires infligées à l'Irak au-delà du 33ème parallèle par les aviations américaine et britannique constituent une nouvelle violation inadmissible du droit international et une atteinte flagrante à la souveraineté nationale d'un état.

Cet acte de délinquance internationale appelle la plus vive condamnation de la France.

Le Mouvement des Citoyens, pour sa part, réitère sa demande d'une levée immédiate de l'embargo inique qui prive le peuple irakien des ressources les plus élémentaires, alors que les conditions posées par l'ONU sont à présent totalement remplies.


Jean-Pierre Chevènement
25/02/01 PARIS (AFP)
Qui fait le lien entre ceci et l'exode des Kurdes d'Irak et plus généralement des Irakiens ?

Une "hypocrisie très grande" dans l' affaire des Kurdes

Jean-Pierre Chevènement, président du MDC, a estimé dimanche qu'il y a une "hypocrisie très grande" à dire "que l'on va accueillir" les réfugiés kurdes du Var et à ne pas dénoncer dans le même temps l'embargo international contre l'Irak.

Interrogé sur France Inter, l'ancien ministre de l'Intérieur a approuvé la possibilité pour les réfugiés de demander l'asile politique en France, avec "une réserve importante". "La loi qui a été votée par le Parlement et que j'ai présentée reposait sur un triptyque: codéveloppement avec les pays d'origine, maîtrise des flux migratoires et intégration des étrangers régulièrement établis sur notre sol", a-t-il fait valoir.
"Où est le codéveloppement dans cette affaire ? Qui fait le lien entre l'embargo inhumain, cruel, criminel, qui pèse sur l'Irak depuis plus de dix ans, les bombardements américains réédités il y a trois jours qui sont de véritables actes de délinquance internationale ? Qui fait le lien entre ceci et l'exode des Kurdes d'Irak et plus généralement des Irakiens ?", s'est-il interrogé.
"Il y a une hypocrisie très grande à ne pas dénoncer cet embargo et à dire que l'on va accueillir ces malheureux", a poursuivi M. Chevènement.
Selon le président du MDC, "le droit de demander l'asile ne signifie pas qu'ils l'obtiendront. En réalité, il y a là toute une part de non-dit (...) Le gouvernement est évidemment soumis à la pression des associations et d'un certain nombre de partis de la majorité plurielle".


La reconnaissance publique, par la France, du génocide arménien.

INTERVENTION DE GEORGES SARRE
Reconnaissance du génocide arménien
Assemblée nationale, 18 janvier 2001

Monsieur le Président,-
Mes chers collègues,

Je tiens à souligner d'emblée combien je me réjouis de l'occasion qui nous est à nouveau donnée de débattre de la reconnaissance publique, par la France, du génocide arménien de 1915. Il est bon que notre séance historique du 29 mai 1998 ne reste pas sans lendemain, et que le processus soit aujourd'hui mené à son terme, sur une question marquée, de bout en bout, par l'initiative parlementaire.

Venons-en au fond du débat, c'est-à-dire au sens à donner, une nouvelle fois, à la reconnaissance publique, par la France, du génocide arménien. Il reste, me semble-t-il, lié à quatre grandes exigences, dont mon intervention de 1998 se faisait déjà l'écho.

d'abord rétablir une vérité historique

Donner aux événements de 1915 leur vraie qualification juridique, c'est d'abord rétablir une vérité historique. Par leur caractère massif, planifié et ciblé, ces massacres systématiques d'hommes, de femmes et d'enfants, en raison de leur appartenance ethnique, constituent en effet un génocide, le premier du XXème siècle. Telle est la position convergente des historiens.

Rétablir cette vérité historique, ce n'est pas seulement manifester notre attachement exigeant au devoir de mémoire, au respect des droits de l'Homme et du Citoyen, et des valeurs universelles de notre République. C'est encore contribuer résolument au combat sans fin contre l'amnésie collective.

dans une dynamique internationale

A cet égard, je constate que notre action, loin d'être isolée, s'inscrit dans une dynamique internationale, en vue de faire progresser la reconnaissance publique du génocide arménien. Ainsi, dans les années quatre-vingt, vit-on la Sous-commission des droits de l'Homme de l'ONU, puis le Parlement européen, s'emparer de cette question. Au printemps 1998, les Sénat belge et argentin s'engagèrent à leur tour.

Le 7 novembre 2000, les six groupes politiques du Sénat surmontèrent enfin leurs hésitations, en votant massivement la reconnaissance publique, par la France, du génocide arménien, dans des termes identiques à ceux de notre Assemblée, dix-huit mois plus tôt. Dans le même temps, un projet de résolution sur le génocide arménien était présenté devant la Chambre des Représentants du Congrès américain. Même si, en l'espèce, le débat n'a pas été mené à son terme.

c'est également rendre hommage à la mémoire collective tragique des Français d'origine arménienne

Enfin, le 17 novembre 2000, nos collègues italiens adoptèrent une résolution invitant à son tour les autorités turques, comme le fit quelque temps plus tôt le Parlement européen, à "accroître leur soutien à la minorité arménienne", notamment "par la reconnaissance publique du génocide" arménien.

Reconnaître ce génocide, c'est également rendre hommage à la mémoire collective tragique des Français d'origine arménienne, et leur témoigner solennellement notre respect et notre solidarité. L'abondant courrier que m'ont adressé, au printemps 1998, nombre de ces compatriotes - au premier rang desquels le "Comité du 24 avril" de M. Govciyan, et le "Comité de défense de la cause arménienne" - a montré combien, en la matière, l'attente était grande, la mémoire vive, la fierté et la reconnaissance profondes.

Je n'oublie pas, cependant, combien profonde et vive fut également la réaction de ceux de nos compatriotes d'origine turque

Je n'oublie pas, cependant, combien profonde et vive fut également la réaction de ceux de nos compatriotes d'origine turque qui m'ont alors écrit, au lendemain du 29 mai 1998. C'est à eux que je voudrais m'adresser maintenant, pour tenter de dissiper, autant que faire se peut, leurs interrogations et leurs appréhensions.

Je le redis solennellement: loin d'avoir pour objectif - comme certains le pensent à tort - "de blesser la nation turque vis-à-vis de l'histoire", la France, en reconnaissant les événements de 1915 pour ce qu'ils furent, entend surtout contribuer à la réconciliation entre la Turquie et l'Arménie d'aujourd'hui, et à l'établissement d'une paix durable entre ces deux démocraties en voie de consolidation. Ce qui suppose tout d'abord de ne pas occulter l'Histoire.

Plus que jamais, donc, la Turquie est en Europe et dans la construction européenne.

Depuis le printemps 1998, la Turquie et l'Union européenne ont accomplis des pas importants l'une vers l'autre. En décembre 1999, au sommet européen d'Helsinki, la Turquie se voyait officiellement reconnue comme pays candidat à l'adhésion. Un an plus tard, Ankara et Bruxelles se mettaient d'accord, sous présidence française, sur le texte d'un "partenariat pour l'adhésion", déclinant les étapes vers l'ouverture effective des négociations.

Plus que jamais, donc, la Turquie est en Europe et dans la construction européenne. Et si le dialogue avec Ankara n'est pas exempt, je le déplore, de crispations et d'incompréhensions, il est évident que ni le peuple turc, ni la Turquie actuelle - dont le regard sur sa propre histoire a évolué et évoluera encore -, ne sauraient être mis en accusation sur la question qui nous occupe aujourd'hui.

Il faut développer un esprit de dialogue exigeant et fécond, à la mesure des liens historiques d'amitié et de coopération

Seul un dialogue approfondi entre Paris et Ankara, dans tous les domaines, permettra toutefois de conjurer durablement les réserves de ceux qui - tel M. Védrine - craignent que l'adoption de la présente proposition de Loi "serve avant tout ceux que tentent le repli sur soi, le nationalisme autoritaire et la répudiation des valeurs de progrès et d'ouverture". Et les récentes menaces des sanctions du gouvernement turc sont déplacées, outrancières et sans effet.

Il faut au contraire développer un esprit de dialogue exigeant et fécond, à la mesure des liens historiques d'amitié et de coopération qui nous unissent à la Turquie et à l'Arménie, que je vous invite, mes chers collègues, à confirmer aujourd'hui solennellement l'engagement unanime de notre Assemblée en faveur de la reconnaissance publique, par la France, du génocide arménien de 1915.

Hommage soit ainsi rendu aux victimes de cette tragédie, à travers leurs descendants, nos compatriotes, qui voient aujourd'hui se réaliser un de leurs plus chers désirs. En ce début de troisième millénaire, souhaitons enfin que soit trouvée à la crise du Nagarny-Kharabak, en Arménie, la solution pacifique que la France, aux côtés de ses partenaires russes et américains du "groupe de Minsk", s'efforce de promouvoir et appelle ses voeux.


 

Communiqué du MDC
27/11/00

A l'invitation de Monsieur Shlomo Ben Ami, Ministre israélien des Affaires étrangères qu'il avait reçu à Paris en avril dernier en sa qualité de Ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement a effectué une visite en Israël du 22 au 26 novembre. Il y a rencontré les principaux dirigeants de l'Etat. Par ailleurs, Jean-Pierre Chevènement s'est rendu dans les Territoires palestiniens les 24 et 25 novembre. Il a été reçu par le Président Arafat et s'est entretenu avec les responsables de l'Autorité palestinienne.


 


Il n'y a pas d'alternative au processus de paix israélo-palestinien engagé à Oslo. Il rencontre cependant deux redoutables ennemis : la peur et le temps.

Proche Orient : conjurer le spectre de la régression par J.P. CHEVENEMENT

Quels que soient les drames et les difficultés, il n'y a pas d'alternative au processus de paix israélo-palestinien engagé à Oslo. Il rencontre cependant deux redoutables ennemis : la peur et le temps. A quelques heures d'intervalle se sont succédées la déclaration du premier Ministre Ehud Barak évoquant la coexistence de deux capitales au sein de Jérusalem et la visite provocatrice du général Sharon à l'esplanade des mosquées. L'insurrection populaire qui suivit dans tous les territoires palestiniens témoigne du retour des peurs et des angoisses que le processus de paix ambitionnait de surmonter. Les Palestiniens exaspérés des lenteurs, des retards, des atermoiements, - dont la parenthèse Netanyahou est grandement responsable - ont craint de voir se refermer sur eux un piège impitoyable qui les exclurait de toute souveraineté sur Jérusalem. Et la vigueur de la nouvelle intifada a, du coup, fait rejaillir les peurs anciennes parmi les Israëliens chez qui le complexe obsidional est dicté par l'histoire et la géographie. C'est en parvenant aux portes d'un accord global qu'une ultime et dramatique crispation s'est produite.

Le monde arabe doit surmonter son humiliation historique et trouver enfin la voie d'une modernisation réussie. Israël doit s'intégrer à son environnement régional.

Cette crispation peut déboucher sur une nouvelle et terrible régression : poursuite des affrontements malgré l'accord de Charm-El-Cheick, suspension du processus de paix, retour du Likoud au sein du gouvernement israélien, disparition programmée d'Arafat supplanté par le Hamas en Palestine. La chance d'une paix durable ne repasserait pas alors de sitôt au cadran de l'Histoire. Quand grandit le danger, peut grandir aussi l'espoir de la paix, pour conjurer le spectre de cette régression dont il est difficile de mesurer par avance toutes les conséquences dans le monde arabo-musulman - je pense notamment à la fragilité de nombreux régimes arabes et à la tentation toujours latente de l'intégrisme politique dont les appels au djihad donnent quelque pressentiment - Il faut le répéter : l'engrenage de la peur n'est pas une fatalité. Le Proche et le Moyen Orient peuvent échapper à la spirale de la guerre et du mal-développement. C'est un enjeu de civilisation majeur pour l'Orient et pour l'Occident. Simplement il faut se rappeler qu'il n'y a pas de paix sans justice et qu'elle ne peut se faire que dans le respect de la dignité et de l'idée que chacun se fait de lui-même et de son Histoire. C'est là la principale difficulté : le monde arabe doit surmonter son humiliation historique et trouver enfin la voie d'une modernisation réussie. Israël doit s'intégrer à son environnement régional.

Une diplomatie française guidée par des valeurs républicaines d'égalité, de laïcité et de justice peut jouer un rôle utile car la partialité excessive de la médiation américaine lui confère des limites évidentes.

Tous deux doivent modérer leurs intégristes et accepter un certain degré de sécularisation pour mener à bien une véritable réconciliation de la Méditerranée au Golfe. C'est dans ce cadre global qu'il sera possible de relancer une solution pacifique de la crise du Proche-Orient, garantissant à Israël le droit à l'existence dans des frontières sûres et reconnues et le droit des Palestiniens à un Etat. L'issue est difficile : Jérusalem symbolise le contact entre l'Orient et l'Occident, la substitution possible de la coopération à celle de l'affrontement entre ces deux univers. Israël et la Palestine se trouvent ainsi aux avant-postes d'un enjeu mondial décisif. Peut-on les laisser seuls ? Le devoir de la France est d'utiliser tous les moyens de son influence pour préserver les contacts qu'elle a de part et d'autre pour préserver l'avenir et relancer le jour venu la dynamique de la paix.

Le temps a joué contre le processus : il a affaibli sa crédibilité et renforcé ses adversaires dans les deux camps. Yasser Arafat a pris tous les risques pour canaliser la révolte populaire palestinienne dans la voie d'une solution politique négociée. Mais les couches populaires sont de plus en plus tentées par le discours virulent du Hamas. Et si jamais en Israël un gouvernement n'avait été aussi disposé à rechercher un compromis que celui dirigé par Ehud Barak, l'angoisse existentielle renforce le camp des faucons. Mais à long terme le temps pourra jouer à nouveau en faveur de la paix. Une diplomatie française guidée par des valeurs républicaines d'égalité, de laïcité et de justice peut jouer un rôle utile car la partialité excessive de la médiation américaine lui confère des limites évidentes. Cela suppose qu'en France même, chacun se comporte en citoyen.

L'exemple donné d'une citoyenneté comprise et vécue, de la concorde entre Français quelle que soit leur confession, sera une meilleure contribution à la paix que l'abandon à la spirale des passions et des haines.

Il est totalement inacceptable que sur le sol de la République, les passions et la fureur importées de l'étranger gagnent. Dès lors que des synagogues et des lieux de réunion sont la cible d'attaques, il convient de poursuivre sans faiblesse les auteurs de ces délits graves qui ne relèvent que de la délinquance. Aucune excuse absolutoire ne saurait être admise. La retenue et la concorde s'imposent. La France ne connaît que des citoyens, capables de tenir attachements ou préférences dans leur sphère privée et de confier à la raison leur comportement public. Tous ceux qui vivent sur le territoire de la République doivent honorer le principe de citoyenneté et refuser de se conduire en représentants de causes étrangères. Faillir à cette exigence serait donner raison à l'extrême droite, à l'ethnicisme et à la ségrégation. L'exemple donné d'une citoyenneté comprise et vécue, de la concorde entre Français quelle que soit leur confession, sera une meilleure contribution à la paix que l'abandon à la spirale des passions et des haines. En faisant vivre sur notre sol la laïcité et la citoyenneté, la France pourra faire entendre une voix forte et libre au service de la liberté des peuples.


 


A propos de la polémique déclenchée par les propos de J.P. CHEVENEMENT

Nos détracteurs en déduisent que nous tenons les Allemands d'aujourd'hui pour des héritiers du nazisme. La pensée de J.P. CHEVENEMENT exprime exactement l'inverse

1 - "L'Allemagne n'est pas guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire"

Nos détracteurs en déduisent que nous tenons les Allemands d'aujourd'hui pour des héritiers du nazisme. La pensée de J.P. CHEVENEMENT exprime exactement l'inverse (cf. son livre : France-Allemagne, parlons franc). L'Allemagne contemporaine est si profondément et si sincèrement antinazie, si totalement résolue à écarter le spectre du nazisme, qu'elle en arrive à rejeter tout ce qui ressemblerait à l'affirmation de l'Allemagne comme nation. C'est parce qu'elle est si totalement antinazie que l'Allemagne d'aujourd'hui se pose des questions sur son présent de grande nation moderne et réunifiée. D'où le débat intellectuel en cours autour du "post-national", du "patriotisme constitutionnel" cher à Jürgen Habermas, qui tend à évacuer l'idée même de nation parce qu'elle a été liée au nazisme. Or l'idée de nation est naturellement présente chez les Allemands, comme chez les Français ou les Britanniques. On ne peut la balayer ou la désincarner totalement : l'Allemagne démocratique d'aujourd'hui n'a pas à s'excuser d'être l'Allemagne. Elle est d'ailleurs en train de fonder une nouvelle conception de la nation, fondée sur une "citoyenneté intégrative", écartant le seul droit du sang pour adopter le droit du sol, notamment en faveur des immigrés installés depuis longtemps en Allemagne. C'est un bon chemin ; c'est une marque de courage de la part de la gauche allemande. En effet, en Allemagne comme en France, et dans toute l'Europe, il faut prendre congé de toute définition ethnique de la nation pour refonder l'Europe sur des nations ouvertes, constituées par la citoyenneté et non par l'origine.

La France ne peut inscrire son avenir dans un système fédéral sans risquer son implosion. La République n'est guère soluble dans le fédéralisme.

2 - "Le Saint Empire romain germanique"

L'Allemagne ne s'est pas constituée historiquement comme la France.

Ce fut à l'origine une vaste confédération regroupant des Etats des principautés des villes, des systèmes de droit différents. C'est aujourd'hui une fédération. Elle est encline naturellement à inscrire son destin dans un ensemble de type fédéral qui ne lui posera aucun problème existentiel.

La France, à l'inverse, s'est constituée de manière centralisée. Tellement diverse dans sa composition, elle ne peut marcher qu'avec un carburant : l'unité politique. Elle ne peut inscrire son avenir dans un système fédéral sans risquer son implosion. La République n'est guère soluble dans le fédéralisme. Il faut pouvoir le dire, surtout lorsque J. Fischer et les Verts allemands emboîtent le pas de la droite allemande pour proposer à nouveau un modèle fédéral (même si une inflexion, plus respectueuse des nations, est sensible).

Le débat en Allemagne veut faire l'impasse sur la nation soit en prétendant la dépasser : c'est le "post-national", ...; soit en se référant à l'organisation de l'Allemagne avant qu'elle ne forme une nation : c'est le fédéralisme décousu du Saint Empire

3 - L'Europe à construire

Nous voulons construire une Europe fondée sur la coopération des Etats nations, non sur le fédéralisme. Cette idée de nation fait peur chez beaucoup en Allemagne ("la peur de soi" selon P. Thibaut). Nous devons bien sûr le comprendre mais convenons que nous n'avons pas tout à fait le même problème. Le débat en Allemagne veut faire l'impasse sur la nation soit en prétendant la dépasser : c'est le "post-national", construction purement intellectuelle et désincarnée, mais qui ne traduit aucunement la réalité populaire en Allemagne ; soit en se référant à l'organisation de l'Allemagne avant qu'elle ne forme une nation : c'est le fédéralisme décousu du Saint Empire qui assemble des carottes et des navets, accepte des régimes de droit différents, réunit des entités hétéroclites. De là à proposer ce "modèle" pour construire l'Europe, il y a un pas que les républicains ne peuvent pas franchir...



Sami Naïr, Député européen, vice-président du MdC
l'Allemagne d'aujourd'hui est si totalement et si résolument décidée à éradiquer tout ce qui fut lié au nazisme, qu'elle en arrive parfois à diaboliser la nation et à vouloir souvent construire l'Europe contre les nations.

Giscard d'Estaing, Chevènement et l'Allemagne

Dimanche, 11 heures. Sur le plateau de France 2, Jean-Pierre Chevènement expose en deux phrases la thèse qu'il a développée en deux cents pages dans son livre (1) : l'Allemagne d'aujourd'hui est si totalement et si résolument décidée à éradiquer tout ce qui fut lié au nazisme, qu'elle en arrive parfois à diaboliser la nation et à vouloir souvent construire l'Europe contre les nations. « L'Allemagne ne s'est pas encore guérie du déraillement qu'a été le nazisme dans son histoire ». C'est en réaction contre le nazisme qu'elle se jette à corps perdu dans le « post-national », qu'elle invente avec J. Habermas le « patriotisme constitutionnel ».

Même dimanche à 12 heures. Invitée au colloque du Mouvement des Citoyens, Mme Brigitte Sauzay, conseillère du Chancelier fédéral d'Allemagne, rappelle que le ministre de l'intérieur fut le premier Français à saluer la révolution de l'introduction du droit du sol dans le droit de la nationalité allemande (2). Mme Brigitte Sauzay n'était évidemment pas au courant de la manière dont Jean-Pierre Chevènement avait contracté sa pensée en trois phrases sur France 2.

La saine critique de la nation ethnique ne débouche pas pour nous sur une négation de la nation, mais sur la nécessité d'une nation citoyenne, sans distinction d'origine, ouverte à tous ceux qui veulent partager son destin.

A 18 h., dans le studio de RTL, V. Giscard d'Estaing sent d'instinct le profit à tirer d'une expression trop rapide sur un thème si complexe : « accuser les dirigeants allemands de retrouver plus ou moins une inspiration et une culture nazies, c'est insupportable ». Honteux amalgame, voulu délibérément par V.G.E., pour accréditer un contre-sens évident. Jean-Pierre Chevènement ne reproche évidemment pas à l'Allemagne d'être restée fidèle au nazisme, mais de le combattre si ardemment qu'elle en vient à rejeter l'idée même de la nation, à confondre nation ethnique et nation citoyenne ! Cela, V. Giscard d'Estaing le sait.

De la réflexion sur l'histoire croisée de l'Allemagne et de la France, nous ne tirons pas les mêmes leçons. La saine critique de la nation ethnique ne débouche pas pour nous sur une négation de la nation, mais sur la nécessité d'une nation citoyenne, sans distinction d'origine, ouverte à tous ceux qui veulent partager son destin. Avec quelle joie avons nous salué la décision allemande de faire place au droit du sol, d'adopter ce que la gauche allemande (les Verts en premier lieu), courageuse et exemplaire, nomme une « citoyenneté intégrative » ! Une Europe construite sur les nations devient possible, puisque la définition de la nationalité échappe au sombre mythe des origines pour s'ancrer dans une idée moderne de la citoyenneté.

Est-il interdit de dire qu'une perspective fédérale poserait à la France un problème redoutable ?

Est-il interdit de rappeler ici que, face au fédéralisme proposé avec des nuances nouvelles par M. Fischer, les situations de l'Allemagne et de la France ne sont pas identiques ?

Outre Rhin, la plus grande partie de l'histoire allemande fut celle d'une mosaïque d'Etats, de principautés, de villes, de systèmes de droit différents. Inscrire son avenir dans une perspective fédérale est donc logique et naturel. La France, à l'inverse, s'est construite par une unité politique et une centralisation d'autant plus fortes qu'il fallait « faire France » avec des populations hétérogènes, des régions, des langues diverses.

L'idée républicaine, depuis deux siècles, a conforté cette construction originale. Est-il interdit de dire qu'une perspective fédérale poserait à la France un problème redoutable ? La République n'est pas soluble dans le fédéralisme, sauf à vouloir à tout prix provoquer l'implosion de la France.

En pratiquant un médiocre amalgame, V. Giscard d'Estaing s'agite en policier de la pensée, lui qui, en 1991, excitait l'opinion publique en parlant « d'invasion » de la France par des non-européens

En pratiquant un médiocre amalgame, V. Giscard d'Estaing s'agite en policier de la pensée, lui qui, en 1991, excitait l'opinion publique en parlant « d'invasion » de la France par des non-européens (3). En stigmatisant ceux qui veulent construire l'Europe non comme une Fédération mais comme une Communauté d'Etats-Nations décidés à associer leur destin, il choisit d'étouffer le débat plutôt que de l'affronter. Que certains responsables politiques créent délibérément ce contre-sens en dit long sur leur désarroi. Ils sont plus prompts à caricaturer leurs contradicteurs qu'à tirer les conséquences de la crise européenne où nous conduisent leurs certitudes bien-pensantes. Des années de conformisme sirupeux ont fait beaucoup de mal au dialogue franco-allemand, aujourd'hui réduit à la langue de bois et aux voyages officiels. Mais, des deux côtés du Rhin, des esprits libres ont choisi d'en sortir. Leur échange confiant, franc et sincère lèvera la chape de conformisme, d'hypocrisie, de politique univoque dont la malhonnêteté intellectuelle du hourvari d'aujourd'hui souligne en réalité les failles.


(1) J.-P. Chevènement, « France-Allemagne : parlons franc », Paris 1996
(2) A Genshagen, le 8 mai 1999
(3) Le Figaro Magazine, 21 septembre 1991, p.50.

 


Communiqué de G. SARRE 27/03/00

La victoire de Vladimir Poutine ouvre dans l'histoire de la Russie une nouvelle phase.

Elle est dominée par trois défis : la consolidation démocratique, le redressement socio-économique et l'affirmation retrouvée sur la scène internationale. L'enjeu dépasse le seul devenir de la Russie. Il touche à la multipolarité à construire au niveau mondial pour se préserver de l'hyperpuissance impériale. L'appel lancé par les Quinze le 24 mars 2000 à "développer un partenariat stratégique efficace" avec la Russie est particulièrement bienvenu. Il devrait se traduire rapidement par des avancées concrètes.



Sami Naïr, 24/03/00

les déclarations du Premier ministre tranchent avec la position traditionnelle de la France au Moyen-Orient.

Pour la justice et le droit au Moyen-Orient

Il n'y avait aucune satisfaction à voir, sortant de l'Université de Bir Zeit, le Premier ministre de la France avancer sous les huées et jets de pierres des étudiants palestiniens. Chacun a pu alors mesurer que cette visite en Israël, qui aurait pu être celle de l'amitié française pour tous, s'était muée en quiproquo diplomatique. Le scandaleux comportement des agresseurs du Premier ministre est inacceptable. Nous le condamnons fermement.

Pour autant, il ne faut pas sous-estimer les inquiétudes suscitées par les déclarations du Premier ministre. Celles-ci tranchent, en effet, avec la position traditionnelle de la France au Moyen-Orient. Le Premier ministre a qualifié les actions du Hezbollah au Liban, occupé par les israéliens, d'attaques "terroristes unilatérales". Cela est doublement erroné :
d'une part l'accord signé avec toutes les parties au conflit, dans le cadre du Comité de surveillance du cessez-le feu de 1996 au Sud-Liban, reconnaît explicitement le droit des libanais à la résistance contre l'occupant israélien ;
d'autre part, Israël ne s'est jamais privé de bombarder des villages entiers au Liban, provoquant la mort de dizaines, quand ce n'est pas de centaines de civils, comme par exemple à Canaan en 1996.

les Syriens réagissent plutôt à un durcissement de Barak. Car tant Shamir que Pérèz, Rabin que Netanyahou acceptaient le repli sur les frontières du 4 juin 1967

 

Le Premier ministre a aussi accusé la Syrie de bloquer un accord de paix avec Israël. En fait, les Syriens réagissent plutôt à un durcissement de Barak. Car tant Shamir que Pérèz, Rabin que Netanyahou acceptaient le repli sur les frontières du 4 juin 1967, en échange de la normalisation des relations avec la Syrie. Ce préalable syrien à toute négociation est fondé sur les résolutions de l'ONU. Or Barak réclame maintenant la normalisation avec la Syrie avant tout engagement de retrait israélien, ce qui, en langage clair, signifie la capitulation de la Syrie.

Lors de l'arrêt des négociations israélo-syriennes en janvier dernier, même les principaux alliés d'Israël, les USA, sachant ce qu'il en était, se sont abstenues de faire porter la responsabilité de cet échec sur la Syrie, Israël occupe illégalement la Cisjordanie, Gaza, Jérusalem, le Golan, le Sud Liban. Des dizaines de résolutions de l'ONU condamnent ces occupations. En outre, le blocage par Israël du processus de paix, en dépit des accords signés avec l'Autorité palestinienne sous les auspices des USA, pourrit une situation déjà gravement conflictuelle.

la France doit maintenir cette position en évitant la politique du deux poids deux mesures

La France, jusqu'à aujourd'hui, a eu une position équilibrée, fondée sur l'application des résolutions de l'ONU : reconnaissance du droit d'Israël à des frontières sûres, retrait israélien des territoires occupés, refus de la politique de colonisation, souveraineté et indépendance du Liban, création d'un État palestinien viable.

Ce sont là des bases justes, équilibrées, partagées par la très grande majorité de la communauté internationale et qui garantissent, sur le long terme, une cohabitation positive entre tous les pays. Sauf à vouloir être définitivement exclue de la région, la France doit maintenir cette position en évitant la politique du deux poids deux mesures. Il n'y a pas, au Moyen-Orient, la démocratie d'un côté et l'autoritarisme de l'autre. S'il est vrai que des régimes arabes ses sont servis des Palestiniens à leurs propres fins et n'ont pas hésité à les réprimer, que dire d'une démocratie israélienne qui refuse le droit à une vie décente pour les Palestiniens, colonise quotidiennement et sème souvent le feu autour d'elle ? Au Moyen-Orient, seuls doivent compter la justice, le droit et la lutte pour un avenir fraternel entre les peuples.



la transition politique pacifique qui semble s'amorcer aujourd'hui au Sénégal, constitue un réel motif de satisfaction et d'espérance pour tous les promoteurs de la démocratie sur le continent africain

Dans une Afrique francophone marquée par la recrudescence récente des coups d'Etat militaires - en Guinée Bissau, au Niger, aux Comores ou en Côte d'Ivoire - la transition politique pacifique qui semble s'amorcer aujourd'hui au Sénégal, après la victoire électorale de l'opposant historique Abdoulaye Wade sur le Président sortant Abdou Diouf, constitue un réel motif de satisfaction et d'espérance pour tous les promoteurs de la démocratie sur le continent africain. L'attitude responsable et digne de ces deux leaders politiques sénégalais empreinte d'un grand sens de l'intérêt national est à saluer particulièrement alors que le Sénégal est en passe de donner l'exemple de la première alternance politique par les urnes dans un régime issu de la colonisation. Toutefois l'ampleur des défis économiques et politiques auxquels la nouvelle équipe présidentielle sera confrontée ne saurait être sous estimée.

le Sénégal doit savoir qu'il peut, compter sur la France comme sur un soutien fidèle et loyal à ses côtés

Au moment où toutes les composantes politiques du pays doivent désormais conjuguer leurs forces pour traduire rapidement dans les faits la volonté de changement exprimée par les électeurs sénégalais, le défi majeur est bien celui d'éviter que le Sénégal soit entraîné dans la spirale de déstabilisation qui emporte déjà nombre de ses voisins proches ou éloignés, en proie à la guerre ou à de fortes tensions internes, contrariant profondément leur développement. Dans cet effort, le Sénégal doit savoir qu'il peut, aujourd'hui comme hier, compter sur la France comme sur un soutien fidèle et loyal à ses côtés. Le MDC sera en la matière très attentif aux initiatives du Gouvernement français.



Paris, le 4 février 2000
COMMUNIQUÉ de Georges SARRE Président délégué du Mouvement des Citoyens

La condamnation doit être sans appel. On ne pactise pas avec l'extrême droite

Le Président autrichien KIESTIL vient d'accepter l'entrée du parti d'extrême droite FPÖ dans un gouvernement de coalition avec les conservateurs. Cette décision est lourde de menaces pour la démocratie autrichienne. Elle justifie une vigilance de tous les instants à l'égard de ce nouveau gouvernement. C'est la première fois depuis la chute du Reich que l'extrême droite participe au gouvernement d'un pays européen. Ce n'est pas un fait mineur. C'est un choix grave. La condamnation doit être sans appel. On ne pactise pas avec l'extrême droite.
Mais il faut s'interroger sur les causes du vote en faveur du FPÖ par une forte minorité du peuple autrichien pour combattre partout le mal. N'en doutons pas, une certaine façon de faire l'Europe qui dépossède les citoyens de tout pouvoir et de tout contrôle dans le cadre de la mondialisation libérale qui met en concurrence généralisée des salariés et des territoires, créé objectivement les causes d'une radicalisation extrémiste.
Prenons en compte également un système politique caricatural en Autriche - qui se développe partout en Europe - où la droite et la gauche pratiquent trop souvent les mêmes méthodes pour atteindre les mêmes objectifs.

La pensée unique et les biens pensants sont les ingrédients et les acteurs constitutifs de l'abaissement de la démocratie vivante.

La pensée unique et les biens pensants sont les ingrédients et les acteurs constitutifs de l'abaissement de la démocratie vivante.
Ni les déclarations indignées, ni même les menaces de ceux qui parlent au nom de l'Europe n'auront donc permis d'éviter ce mauvais coup.
Comment pourrait-il en être autrement, dès lors qu'il appartient au peuple autrichien, et à lui seul, de défaire ce qu'il a fait ? La faiblesse de la réaction politique des sociaux démocrates autrichiens est de ce point de vue très préoccupante.
C'est pourquoi plutôt que de stigmatiser inutilement l'ensemble du peuple autrichien, nous exprimons avec force notre soutien à la gauche autrichienne et à tous les démocrates de ce pays qui seuls ont le pouvoir de faire front avec succès contre l'extrême droite.


 


Paris, le 3 février 2000
COMMUNIQUE
Georges SARRE
Président délégué du MDC
Le plus grand devoir de la gauche et des républicains en France est de soutenir ceux qui, en Autriche, seront capables d’imaginer un profond renouveau démocratique, une politique fidèle au peuple

L’alliance honteuse de la droite et de l’extrême-droite autrichiennes doit être condamnée sans réserve. Le parti conservateur endosse une lourde responsabilité en ouvrant les portes du gouvernement au parti de M. Haïder. Il est le premier responsable de cette déroute morale.
La mondialisation mal maîtrisée réveille les démons, en Autriche comme ailleurs. Pour faire reculer l’extrême-droite à Vienne, il ne suffira pas d’utiliser les vielles méthodes qui, en France avaient échoué, durant quinze ans, à faire reculer Le Pen.
Les forces de gauche ont au contraire le devoir de proposer les politiques capables de ramener à elles l’électorat populaire dévoyé : lutte contre le chômage, respect de la démocratie et de son cadre naturel, la nation, intégrité des dirigeants, politique intelligente de l’immigration et du co-développement, tels sont les meilleurs outils.
Le plus grand devoir de la gauche et des républicains en France est de soutenir ceux qui, en Autriche, seront capables d’imaginer un profond renouveau démocratique, une politique fidèle au peuple, capable de renvoyer l’extrême-droite aux gémonies.



21/07/00
Nous considérons que la première difficulté de l'Algérie tient à son identité nationale mal construite.
Au yeux du MDC, le voyage de M. Bouteflika aura marqué le retour à un haut niveau des relations franco-algériennes, et le bilan du voyage est bon.

A ceux qui attendaient la visite d'un chef d'Etat mendiant, le président algérien a montré qu'il était un bon praticien de la politique étrangère et a fait valoir les créances que l'histoire avait constitué au profit de l'Algérie, et l'intérêt des bonnes relations entre les deux rives de la Méditerranée.

Nous considérons que la première difficulté de l'Algérie tient à son identité nationale mal construite. De tels voyages et de tels discours sont importants pour constituer une identité plurielle pour l'Algérie, la conforter dans sa dignité. Il est souhaitable que l'Algérie assume son histoire et sa diversité pour se reconstruire après le drame sanglant qu'elle vient de traverser.

La condamnation du colonialisme est constant chez nous et éveille des solidarités réelles entre les républicains de France et d'Algérie.

La condamnation du colonialisme -que nous n'entendons pas confondre avec le fait colonial- est constant chez nous et éveille des solidarités réelles entre les républicains de France et d'Algérie. Loin de toute "repentance", à laquelle d'ailleurs le président algérien n'a jamais appelé à ma connaissance, il faut surmonter le passé, l'expliquer, donner du sens à l'histoire.

Mais il est exact que cette visite avait un caractère purement politique. Aucune négociation directe sur les dossiers en cours n'était prévue : en ce sens le président algérien est reparti comme il était arrivé; mais sa visite enclenche une série de négociations concrètes : commerce, garanties sur l'investissement, part des sociétés françaises dans l'exploitation des hydrocarbures, renouvellement de la convention de 1988 sur le séjour, etc...

Après l'indifférence invraisemblable dans laquelle la majorité des media français a tenu la résistance du peuple algérien face à la barbarie intégriste, il est temps de placer la solidarité au coeur de nos relations.

Nous regrettons profondément à ce sujet que la compagnie Air France n'ait pas encore repris ses vols sur l'Algérie, comme l'a fait déjà Alitalia.

Enfin, après l'indifférence invraisemblable dans laquelle la majorité des media français a tenu la résistance du peuple algérien face à la barbarie intégriste, il est temps de placer la solidarité au coeur de nos relations. Les Algériennes et les Algériens étaient bien seuls quand ils ont résisté à ce "fascisme vert", et de France leur venaient surtout des appels à la capitulation plutôt que des soutiens à la résistance... Il faut aussi surmonter cette immense déception des milieux démocratiques et progressistes en Algérie.


 


Lettre du Président de la république algérienne démocratique et populaire à messieurs les dirigeants du MDC 8/12/99
Que ce communiqué plein de chaleur fraternelle à l'égard de l'Algérie meurtrie par une tragédie sans nom émane du MDC ne saurait m'étonner

Le communiqué que le MDC a fait à la suite du référendum du 16 septembre vient confirmer, s'il en est besoin, l'existence en France d'un riche gisement d'amitié grâce auquel les peuples algériens et français sont toujours restés proches l'un de lautre malgré les vicissitudes de l'histoire et de la politique.
Que ce communiqué plein de chaleur fraternelle à l'égard de l'Algérie meurtrie par une tragédie sans nom émane du MDC ne saurait m'étonner , eu égard à la qualité des liens qui nous unissent aux dirigeants de ce Mouvement et notamment à Monsieur Jean-Pierre CHEVENEMENT, un homme de principes et de courage qui sait que le service intelligent de la France passe, aussi, par le rapprochement avec l'Algérie, c'est-à-dire avec un pays dont, pendant plus d'un siècle, le peuple a partagé, malgré sa détresse, les joies et les épreuves de votre patrie, celle de la révolution de 1789 dans les valeurs de laquelle mes compatriotes ont puisé maints principes qui ont nourri leur propre combat pour l'indépendance.

bâtir avec votre grand pays une relation privilégiée, voire exemplaire, fondée sur l'amitié, les intérêts comuns, le respect mutuel et capable effectivement d'éclairer une grande politique méditerranéenne

La visite effectuée à Alger en juin dernier par M. CHEVENEMENT d'un côté et le communiqué de votre Mouvement de l'autre, sont de nature à consolider notre profonde conviction que les hommes de bonne volonté sauront aujourd'hui comme hier assurer la pérennité des liens d'amitié qui n'ont, en fait, jamais cessé d'exister entre la France profonde et mon pays.

J'ai en tout cas, grand plaisir à vous exprimer mes vifs remerciements pour le contenu de votre communiqué et à vous dire toute la disponibilité qui est la mienne et celle du peuple algérien à bâtir avec votre grand pays une relation privilégiée, voire exemplaire, fondée sur l'amitié, les intérêts comuns, le respect mutuel et capable effectivement d'éclairer une grande politique méditerranéenne, à la faveur de laquelle la paix, la stabilité et la coprospérité s'insèreraient durablement dans les réalités de notre région.

Abdelaziz BOUTEFLIKA



 


ALGERIE (12/05/98)
"De retour d'une visite de trois jours en Algérie avec une délégation du MDC, Georges SARRE, président délégué, a estimé urgent de ne pas attendre pour investir en Algérie qu'il n'y ait plus le moindre danger. Il a estimé qu'il fallait sortir du blocus actuel des visas et a précisé que le but de sa visite était d'écouter ce que les Algériens avaient à dire.Il a affirmé qu'il fallait entendre le message de l'Algérie à la France notamment en ce qui concerne les auteurs des violences et que chacun reconnaisse que les tueurs sont les intégristes du GIA. Il a souligné que l'Algérie a moins besoin d'enquêteurs internationaux que de soutien et de solidarité active et que pour le MDC le choix est clair : ni indifférence, ni ingérence, mais solidarité. 

Le MDC milite pour une véritable politique de la Méditerrannée, du co-développement et la délégation s'est déclarée émerveillée par le combat que mènent les femmes algériennes pour la défense de leurs droits et a saluée la presse, libre, pluraliste et indépendante.

La délégation du MDC a rencontré les groupes parlementaires du RND, du MSP, du FFS, du RCD, du FLN et du mouvement Ennahda ainsi que le secrétaire général de l'UGTA, l'archevêque d'Alger et les directeurs des journaux El Watan et le Matin."

 


le retour en force unanime de la volonté et du courage politiques d'aboutir à la paix
L'accord signé le 5 septembre, peu après minuit, par le Premier Ministre israëlien et le chef de l'Autorité palestinienne marque enfin la relance tant attendue du processus de paix au Proche-Orient.
En permettant d'amorcer la phase finale des négociations d'Oslo, cet accord témoigne surtout d'un retour en force unanime de la volonté et du courage politiques d'aboutir à la paix, sans lesquels ne saurait s'instaurer de nouveau, entre les parties, ce climat de confiance durable au plus haut niveau, indispensable à la réussite des accords et de leur mise en œuvre.
la réaction du gouvernement israëlien aux derniers attentats prouve que celui-ci croit à la validité de la lutte menée par l'Autorité palestinienne contre le terrorisme
Cette dynamique de paix relancée sera d'autant plus forte qu'elle s'accompagnera du lancement d'un partenariat israëlo-palestinien pour le développement régional, au fur et à mesure des accords conclu.
La visite annoncée du Premier Ministre Ehud Barak dans notre pays doit être l'occasion pour la France d'apporter son soutien résolu dans cette voie, conformément aux relations traditionnelles de coopération et d'amitié qui nous unissent aux pays de cette région.
Malgré les tentatives des extrémistes qui cherchent et chercheront à remettre en cause chaque avancée vers la paix, la réaction du gouvernement israëlien aux derniers attentats prouve que celui-ci croit à la validité de la lutte menée par l'Autorité palestinienne contre le terrorisme.

 



Blocage du processus de paix au Sahara occidental Question écrite de G. SARRE, 2/12/98

Dans une question écrite,  le 2/12/98, G. SARRE attire l'attention du Ministre des Affaires étrangères sur le blocage persistant du processus de paix au Sahara occidental dont témoignent les reports successifs du référendum d'auto-détermination, initialement prévu par les Nations unies en janvier 1992, dans le sillage de l'accord de cessez-le-feu conclu en 1991 sous leur égide. Prévu jusqu'à ces dernières semaines pour le 7 décembre 1998, ce référendum fut ainsi de nouveau différé d'un an par l'ONU, le 27 octobre 1998, en raison des désaccords persistants entre le Maroc et le Front Polisario sur les modalités de détermination du corps électoral sahraoui. Mr G. SARRE observe que les accords de Houston, négociés sous l'égide des Nations unies par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker, avaient pourtant permis, en septembre 1997, de faire accepter par les parties un compromis sur le noeud du problème : l'identification - en sus des quelques 140 000 électeurs potentiels d'ores et déjà identifiés par l'ONU - des membres de trois tribus considérées par Rabat comme sahraouies et tenues pour marocaines par le Front Polisario.

Les accords de Houston prévoyaient en effet que les quelques 65 000 personnes qui se réclamaient de ces trois tribus pourraient demander, à titre individuel, de voter au référendum. Un processus bilatéral d'identification individuelle des postulants était mis en place à cette fin, dans six centres installés sur place par les nations Unies, à l'issue duquel devait être publié par l'ONU, en mai 1998, la liste définitive des votants. Force est de constater, cependant, que ce calendrier onusien n'a pu, une fois encore, être respecté, les parties en présence s'accusant mutuellement d'entraves au processus d'identification, tout en accusant de partialité la mission de l'ONU au Sahara occidental. Ce nouveau blocage a ainsi conduit le secrétaire général de l'ONU à envisager, le 9 novembre 1998, l'éventualité d'un retrait des quelques 450 Casques Bleus présents sur place si les deux parties n'apportaient pas la preuve de leur "volonté politique" de parvenir à la paix. Dans ce contexte, Monsieur G. SARRE, prenant acte des réticences suscitées par les nouvelles propositions de Monsieur Kofi Annan pour sortir de l'impasse actuelle, demande donc à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de lui indiquer la position de la France sur de dossier ainsi que les voies d'un déblocage possible du processus de paix au Sahara occidental.