Communiqué
de JP Chevènement
28/08/01
les gouvernements successifs ont laissé s'installer
la dictature des marchés financiers |
Le freinage de l'activité économique évoqué
par le Premier Ministre était prévisible depuis longtemps.
En réalité, il n'a pas été prévu.
Depuis1999, le gouvernement a renoncé à mener une politique
d'action sur les structures économiques et industrielles du pays.
Il s'en est remis à la mondialisation et aux nouvelles technologies
pour garantir une croissance sans heurt, censée ramener le plein
emploi. En fait, les gouvernements successifs ont laissé s'installer
la dictature des marchés financiers. La loi dite de modernisation
sociale a entériné le fait que l'Etat se mette désormais
aux abonnés absents lorsque tombent les plans sociaux. Ce que
propose le Premier Ministre n'est pas à la hauteur des problèmes
posés. Certes les baisses d'impôts vont améliorer
le pouvoir d'achat mais creuseront inévitablement le déficit
budgétaire, avec à l'horizon de la prochaine rentrée
un sévère tour de vis. Le gouvernement a abdiqué
tout moyen d'agir sur la politique des taux d'intérêt de
la Banque Centrale Européenne, sur la politique des changes et
donc sur les rapports entre l'euro et le dollar. Contrairement à
ce qu'a dit le Premier ministre, ce n'est pas seulement le passage à
l'euro lui-même qui va poser un grave problème. Il est
nécessaire de mener une politique beaucoup plus hardie :
- revoir le statut de la Banque centrale européenne pour l'obliger
à conduire une politique d'argent à bon marché
et éviter une trop forte réévaluation de l'euro
- relancer les grands projets industriels et technologiques à
l'échelle européenne et nationale - revaloriser le travail
et mobiliser les réserves de croissance qui existent dans une
population active sans emploi.
S'agissant de la politique de sécurité,
ce qui est en cause c'est la cohérence de l'action de la police
et de celle de la justice. Pour lutter contre la délinquance,
il faut une politique pénale ferme et qui soit la même
sur tout le territoire national. Tel n'est pas le cas pour des raisons
essentiellement idéologiques. Malgré des réformes
positives qui se poursuivent, le gouvernement ne s'en est pas donné
les moyens. Prisonnier de l'angélisme d'une partie de sa majorité,
le Premier Ministre s'y est refusé. Notre pays a besoin qu'on
lui propose une grande ambition. Celle-ci n'est pas au rendez-vous.
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