MDC emploi, économie, finances, chômage, plein emploi

 

Les marchés financiers - Création de valeur et destruction de valeur "
Intervention de Jean-Pierre Chevènement à l'Université d'été du M.E.D.E.F.
30/08/01
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Communiqué de JP Chevènement
28/08/01
les gouvernements successifs ont laissé s'installer la dictature des marchés financiers

Le freinage de l'activité économique évoqué par le Premier Ministre était prévisible depuis longtemps. En réalité, il n'a pas été prévu. Depuis1999, le gouvernement a renoncé à mener une politique d'action sur les structures économiques et industrielles du pays. Il s'en est remis à la mondialisation et aux nouvelles technologies pour garantir une croissance sans heurt, censée ramener le plein emploi. En fait, les gouvernements successifs ont laissé s'installer la dictature des marchés financiers. La loi dite de modernisation sociale a entériné le fait que l'Etat se mette désormais aux abonnés absents lorsque tombent les plans sociaux. Ce que propose le Premier Ministre n'est pas à la hauteur des problèmes posés. Certes les baisses d'impôts vont améliorer le pouvoir d'achat mais creuseront inévitablement le déficit budgétaire, avec à l'horizon de la prochaine rentrée un sévère tour de vis. Le gouvernement a abdiqué tout moyen d'agir sur la politique des taux d'intérêt de la Banque Centrale Européenne, sur la politique des changes et donc sur les rapports entre l'euro et le dollar. Contrairement à ce qu'a dit le Premier ministre, ce n'est pas seulement le passage à l'euro lui-même qui va poser un grave problème. Il est nécessaire de mener une politique beaucoup plus hardie :
- revoir le statut de la Banque centrale européenne pour l'obliger à conduire une politique d'argent à bon marché et éviter une trop forte réévaluation de l'euro
- relancer les grands projets industriels et technologiques à l'échelle européenne et nationale - revaloriser le travail et mobiliser les réserves de croissance qui existent dans une population active sans emploi.

S'agissant de la politique de sécurité, ce qui est en cause c'est la cohérence de l'action de la police et de celle de la justice. Pour lutter contre la délinquance, il faut une politique pénale ferme et qui soit la même sur tout le territoire national. Tel n'est pas le cas pour des raisons essentiellement idéologiques. Malgré des réformes positives qui se poursuivent, le gouvernement ne s'en est pas donné les moyens. Prisonnier de l'angélisme d'une partie de sa majorité, le Premier Ministre s'y est refusé. Notre pays a besoin qu'on lui propose une grande ambition. Celle-ci n'est pas au rendez-vous.