MDC Nationalité république citoyenneté laïcité immigration sans-papiers intégration des immigrés
Intervention de Roland Carraz sur le projet de loi de finances 2000 et ses crédits "Ville"

lu par Gilbert Marin-Moskovitz

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  Pour réussir, une politique de la ville doit commencer par
conforter le sentiment d'appartenance nationale et refonder la citoyenneté.
L'intégration est d'abord celle des populations nouvelles : populations rurales depuis plus d'un siècle, populations étrangères qui ont apporté et qui continuent d'apporter à notre pays leurs cultures et leur force de travail, population de tous les jeunes qui naissent et grandissent sur le territoire français et à qui la société doit trouver une place digne car ils en sont l'avenir.

 


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Il est grand temps que l'Etat et l'ensemble des collectivités locales se mobilisent pour aider cette génération à trouver un emploi, une formation et à participer à la vie civique. En particulier, un effort sans précédent doit être mené pour faire reculer les préjugés et lutter contre les discriminations qui
touchent essentiellement les jeunes nés de l'immigration, la plupart de nationalité française, afin de leur permettre d'exercer leurs droits de citoyens et d'en remplir les devoirs.

 

Etre citoyen en France, c'est d'abord être un citoyen français qui existe à travers le débat public, avec la volonté de se projeter ensemble dans un avenir toujours à repenser et à reconstruire.
 

Chacun, quelles que soient ses origines, son lieu de résidence ou son statut social, doit se sentir appartenir à la même communauté de vie. Favoriser l'accès à la citoyenneté est la condition essentielle de l'avenir réussi des villes

 
En l'absence de régulation publique, ce temps d'accès personnel aux savoirs, à la culture et aux loisirs risque de continuer à reproduire les inégalités préexistantes.
 

Sans citoyenneté, sans institutions vraiment républicaines, sans coordination très forte sur le terrain, autour des maires, toute politique de la ville fondée sur l'urbanisme, le logement ou le " tout social " aura du mal à produire ses effets, malgré les bonnes intentions qui n'ont pas manqué depuis vingt ans. Au même titre et sans doute davantage que les espaces publics, l'architecture ou la pierre, la République est un matériau essentiel de la ville. Il faut la réinjecter, à dose massive, dans les quartiers populaires. La politique de la ville aura alors toute la force de l'efficacité et saura donner du sens à la République.