Nous considérons comme particulièrement claire
et honnête la position qui a été la nôtre durant
toute cette campagne exprimant ce que nous pensions, ne cachant jamais d'où
nous venions, ni où nous proposions aux Français d'aller. |
I Nous sommes fiers
de notre campagne
Aux procès en sorcellerie qui nous sont faits par les dirigeants
socialistes et les commentateurs qui leurs sont le plus proches, nous
répondons que nous ne sommes pas la cause de l'échec de
Lionel Jospin et de la présence du Front National au second tour.
Il serait facile de démontrer arithmétiquement que les 600
000 électeurs traditionnels de la droite parlementaire et les 900
000 électeurs traditionnels de la gauche parlementaire qui se sont
portés sur notre candidat ne sont pas ceux qui ont fait reculer
le candidat du PS de plusieurs millions de voix entre 1995 et 2002. On
pourrait aussi ajouter que les partis de sa coalition qui, ensemble, étaient
au gouvernement jusqu'au 5 mai, représentent plus de voix potentiellement
en mesure de sauver le chef de ce gouvernement que celles qui se sont
portées sur notre candidat. Mais plus profondément, force
nous est de constater que c'est une politique tournant le dos aux engagements
fondateurs contenus dans le discours de politique générale
du Premier ministre en juin 1997, " faire en tous domaines retour
à la République ", qui est la cause de la défection
de l'électorat populaire qui avait fait la victoire de juin 1997.
Le refus de prendre à bras le corps la politique de sécurité,
de la mener conjointement avec une politique généreuse d'accès
à la citoyenneté pour les jeunes de nos quartiers populaires
; le choix du démantèlement de la souveraineté nationale
et de l'autorité de la loi égale pour tous, pour complaire
à quelques poseurs de bombes qui prennent en otage nos compatriotes
de Corse ; l'annonce faite, face à la mondialisation, aux délocalisations,
aux plans sociaux, que l'Etat ne pouvait désormais plus rien ;
la politique du tout pour la finance et la privatisation des services
publics, voilà les raisons ! Voici ce qui a contribué
à désespérer les plus fragilisés de nos concitoyens
et les a poussés dans les bras du démagogue d'extrême
droite. Ce n'est pas faute que Jean-Pierre Chevènement ait mis
en garde contre ces dangers pendant des années, d'abord de l'intérieur
du gouvernement, puis de l'extérieur, quand il est apparu qu'il
n'était plus possible de cautionner plus longtemps ces dérives
effectuées au nom de la gauche. Nous considérons comme particulièrement
claire et honnête la position qui a été la nôtre
durant toute cette campagne exprimant ce que nous pensions, ne cachant
jamais d'où nous venions, ni où nous proposions aux Français
d'aller. Rassemblant des dizaines de milliers de militants dans une perspective
républicaine et sur la base d'un programme, mettant en avant l'effort,
et ne cédant jamais à aucune démagogie.
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la plus grande marque d'engagement du Mouvement des Citoyens
est sa propre disparition pour permettre la naissance d'un nouveau parti
politique porteur de l'espoir des républicains |
II Nous avons contribué
à rassembler le Pôle républicain dont la France a besoin
C'était le titre de la résolution de notre Congrès
de Marseille : " constituer le Pôle républicain
dont la France a besoin ", nous avons fait ce que nous disions. Autour
de la candidature de Jean-Pierre Chevènement se sont rassemblés
des militants venus de tous horizons avec en vue la refondation républicaine
de la France. Dans les périodes graves de son histoire, la France
a toujours vu se constituer ces rassemblements de femmes et d'hommes qui,
au-delà de leurs histoires politiques passées, à
droite ou à gauche de l'échiquier politique traditionnel,
s'engagent pour relever le pays. Ce pôle républicain on y
trouve des militants venus du gaullisme, comme de l'extrême gauche,
du mouvement socialiste, du courant radical ou du mouvement laïque,
du mouvement communiste ou de la jeunesse républicaine. Par-delà
les personnalités brillantes qui l'ont rejoint, il est surtout
fait de dizaines de milliers de simples citoyens qui, en conscience, librement,
ont pris la décision de rejoindre la démarche portée
par Jean-Pierre Chevènement dans ce combat de l'élection
présidentielle. Cette démarche a vocation à durer.
C'est ce pôle que nous avions appelé de nos vux qui
se constitue aujourd'hui. C'est pour cela que nous considérons
que la plus grande marque d'engagement du Mouvement des Citoyens dans
cette démarche est sa propre disparition pour permettre la naissance
d'un nouveau parti politique porteur de l'espoir des républicains.
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Une droite qui oublie la Nation, une gauche qui oublie le
Peuple, non ce n'est pas cela la république. Non ce n'est pas ça
l'avenir ! |
III On nous dit
: le Mouvement des Citoyens était une formation de gauche, le Pôle
républicain sera-t-il une formation de gauche ?
Aujourd'hui trop de repères ont été brouillés,
trop de mots galvaudés, trop d'étiquettes volées.
Quand on voit le gouvernement de la gauche privatiser plus que ceux de
la droite réunis, lorsqu'on voit ceux qui prétendent être
le parti gaulliste tenter de démanteler la justice à travers
l'indépendance des parquets et s'efforcer d'inscrire définitivement
la France dans l'OTAN, on comprend qu'un cycle s'achève. On comprend
que ces partis qui ont porté la vie politique de la France au siècle
passé sont épuisés. Une droite qui oublie la Nation,
une gauche qui oublie le Peuple, non ce n'est pas cela la république.
Non ce n'est pas ça l'avenir ! Parce que nous ne voulons tromper
personne, nous préférons nous définir par ce que
nous sommes : nous sommes des républicains de progrès, des
patriotes sociaux, qui se placent sans ambiguïté dans l'opposition
à Jacques Chirac, Président nouvellement élu et à
sa majorité composée des partis traditionnels de la droite
parlementaire, aujourd'hui au gouvernement. Notre bataille, c'est la
lutte pour la refondation de la République, contre le libéralisme
sous toutes ses formes, le libéralisme social comme le social-libéralisme,
et contre la mondialisation financière qui détruit notre
tissu industriel, notre tissu social, notre richesse humaine ! Nous
refusons de souscrire aux choix de ceux qui, sous l'étiquette de
la gauche, se proposent d'accompagner la mondialisation libérale
en pansant les plaies par une politique d'assistanat du berceau au tombeau
pour le Peuple, ou de ceux qui, sous l'étiquette de la droite,
s'empressent de proclamer les vertus de la " mondialisation heureuse
" pour y dissoudre la France.
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Nous considérons qu'il existe aujourd'hui quatre
oppositions au Président nouvellement élu, l'extrême
gauche, l'extrême droite, la Gauche unie et le Pôle républicain. |
IV On nous dit
: dans ces conditions comment serez-vous représentés à
l'Assemblée nationale ?
La proposition faite par le pôle républicain aux formations
de l'opposition parlementaire démocratique est très claire.
Nous considérons qu'il existe aujourd'hui quatre oppositions au
Président nouvellement élu, l'extrême gauche, l'extrême
droite, la Gauche unie et le Pôle républicain. Deux de ces
oppositions sont constituées de formations démocratiques
qui siègent à l'Assemblée nationale. Il nous semble
conforme à l'esprit républicain de favoriser au Parlement
une représentation pluraliste des oppositions démocratiques.
Dans ce sens, nous avons fait au Parti socialiste qui anime une des oppositions,
une proposition simple : un code de bonne conduite pourrait être
adopté entre oppositions qui ne parta-gent pas les mêmes
vues politiques, mais seraient d'accord sur la nécessité
du pluralisme démocratique de la représentation parlementaire,
tant face aux représentants du gouvernement Chirac que face à
l'extrême droite. Notre proposition est sans condition d'accord
politique d'orientation. Un tel accord en effet ne saurait être
trouvé pour les raisons de fond évoquées précédemment.
Nous proposons simplement que, sans préalable, dans 80 circonscriptions
sur les 577 que compte le pays, à proportion du résultat
réciproque de nos candidats au premier tour de la présidentielle,
nous retirions réciproquement nos candidatures, lors du premier
tour des élections législatives, pour permettre à
des candidats de diverses formations de l'opposition démocratique
d'être élus à l'Assemblée nationale. Ceci interviendrait
notamment dans des circonscriptions ou, en cas de compétition,
le mode de scrutin risquerait de les éliminer. Chaque parti choisissant
les circonscriptions qui correspondent à sa proportion des 80.
Refuser notre proposition c'est refuser le pluralisme démocratique
dans l'opposition parlementaire. C'est tenter de lancer un interdit contre
la présence d'un courant démocratique à l'Assemblée.
Dans la crise que connaît la France, refuser ainsi le pluralisme
est une responsabilité grave que nous demandons aux dirigeants
du Parti socialiste, en conscience, de ne pas prendre. Mettre une condition
de programme politique à ce code de bonne conduite, c'est le refuser.
Nous ne demandons pas aux socialistes d'abjurer leurs convictions, qu'ils
ne nous demandent pas de renier les nôtres, de toute façon,
nous ne le ferions pas ! Avec un tel code de bonne conduite, dans la clarté,
dans l'honnêteté pourrait ainsi avoir lieu la confrontation
démocratique dont notre pays a tellement besoin pour préparer
l'avenir. Dans le cas contraire, le Pôle républicain s'efforcera
dans chacune des 577 circonscriptions de proposer aux Français
qui ont été sensibles au message de Jean-Pierre Chevènement
de voter pour un candidat qui portera ses couleurs.
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