les rubriques du mdc

COURRIER DES LECTEURS

Je souhaiterais connaître la position du mdc quant au pays basque français
Pourquoi ne pas faire un référundum en Corse ?
L'Allemagne est en proie à une volonté de dissoudre toute idée de nation dans le fédéralisme
De nombreux étudiants sans-papiers ont été exclus de force de l'Université Paris VIII, le Ministre de l'education nationale pourrait-il créer une commission de conciliation pour stopper ce problème rapidement ?

Existe-t-il un souverainisme de droite ou de gauche ?

 
La constitution d'une eurorégion basque est-elle une préoccupation du mdc ?

Je souhaiterais connaître la position du mdc quant au pays basque français, tiraillé par une position géographique qui lui confère une ouverture européenne certaine, une culture spécifique, et également des interrogations, des inquiétudes quant à sa place entre une Aquitaine lointaine, des cœurs et de l'esprit des habitants et un Pays Basque espagnol puissant mais confronté aux problèmes que l'on sait et qui ponctuellement se déplacent ici. La requête d'un nombre grandissant d'élus ruraux et d'habitants pour un département basque en vue certainement de la constitution d'une eurorégion basque est-elle une préoccupation du mdc ? Si oui, quelle est sa position ?
En tous les cas je ne crois pas l'avoir découvert à la lecture de votre site.

Comme Républicains, nous nous référons au principe de citoyenneté, fondé non sur l'origine mais sur le vouloir-vivre ensemble.

Nous ne sommes pas favorables à la création d'un "département basque", car l'organisation du territoire de la République ne peut être calquée sur des considérations ethniques. Nous redoutons par ailleurs que pour certains tenants de la création d'un département basque, cette réforme n'aille de pair avec celle de la reconstitution d'un pays basque autonome, à cheval entre la France et l'Espagne, avec modification de jure ou de facto des frontières existantes. Nous sommes hostiles à une balkanisation de l'Europe, et à des divisions de nature ethnique. Comme Républicains, nous nous référons au principe de citoyenneté, fondé non sur l'origine mais sur le vouloir-vivre ensemble, quelque soit l'origine, la religion, la culture.

Au demeurant, ce projet rencontre sur place beaucoup d'adversaires : le département des Pyrénées atlantiques y est hostile, les maires des villes du littoral n'y sont pas vraiment favorables.

Compte-tenu des réalités basques nous sommes partisans :
  • de renforcer l'organisation de l'Etat en pays basque en donnant à la sous préfecture de Bayonne des moyens accrus et d'y favoriser l'installation des services décentralisés de l'Etat (formule que nous préférons à celle d'un département basque).
  • De donner corps au développement économique, par le biais du "contrat de pays", en relation avec la région Aquitaine.
  • De favoriser le développement culturel du pays basque et les échanges naturels avec le pays basque espagnol.
  • De conduire ces évolutions dans le cadre de la République, ce qui signifie aussi bien le cadre des frontières existantes, que le cadre de la citoyenneté, qui refuse de tenir l'origine ethnique comme critère d'organisation politique.

 


Il n'est possible d'organiser un référendum que pour l'ensemble du peuple français

La constitution dispose que la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants ou par l'exercice du referendum. Il n'est donc possible d'organiser un référendum que pour l'ensemble du peuple français, sans pouvoir organiser de référendum concernant une fraction du peuple français, (de la même façon, pour la Nouvelle-Calédonie, le référendum avait visé l'ensemble du peuple français). En l'état actuel de la Constitution, un référendum limité à la Corse ne parait pas possible.



 

Alain Finkielkraut, dans son très beau livre "L'Ingratitude", décrit parfaitement le phénomène qui se développe en Allemagne. Le pays est en proie à une volonté de dissoudre toute idée de nation dans le fédéralisme mais aussi dans une volonté de défendre un universalisme si exacerbé et intellectualisé qu'il en oublie tout simplement le hic et le nunc, qu'il en oublie que l'Allemagne est un pays, avec une langue, des frontières et une histoire. Ce phénomène trouve son origine dans le rejet du nazisme.
C'est bien ainsi que j'avais compris la déclaration de JPC, malheureusement un peu trop "contractée", comme il l'a dit lui même.
Courage,
G.



Quelle est votre position vis à vis des étudiants sans papiers ?
Il est exact que certains étudiants, généralement plus fortunés, croient pouvoir enjamber les règles ou s'en affranchir, prenant un simple visa de tourisme et s'inscrivant d'eux-mêmes dans une université française.

Il est important que la France continue d'accueillir de nombreux étudiants étrangers. Pour cela les étudiants doivent obtenir un visa d'étudiant auprès des consulats de France à l'étranger.

Quelques règles simples existent : ainsi, quand les pays du Tiers Monde ont développé leur propre université, nous ne recevons les étudiants qu'en deuxième ou troisième cycle : il s'agit d'éviter de vider les universités du Tiers Monde des meilleurs étudiants, ou surtout des étudiants des familles aisées, tandis que les Universités d'Afrique et du Maghreb n'accueilleraient que les étudiants moins fortunés.
D'autres règles d'accès ont été fixées, donnant la priorité aux résultats universitaires, à la connaissance de la langue française, etc...
Il est exact que certains, généralement plus fortunés, croient pouvoir enjamber ces règles ou s'en affranchir, prenant un simple visa de tourisme et s'inscrivant d'eux-mêmes dans une université française. Lorsque cette Université accepte d'inscrire des étudiants sans visa d'étudiant et sans carte de séjour d'étudiant (ce qui est illégal), elle fabrique alors des "étudiants sans papiers", ruine les efforts des pays du Sud pour construire un enseignement supérieur et laisse ces jeunes étudiants dans des situations très précaires. Cette attitude ne doit absolument pas être encouragée

La France pourrait dans les années à venir augmenter considérablement ses capacités d'accueil d'étudiants étrangers, à condition que cette évolution se fasse avec l'accord des pays du Sud.

Il est beaucoup plus simple d'appliquer la loi, d'inviter tous ceux qui veulent étudier en France, s'ils répondent au cursus universitaire demandé, à obtenir un visa d'étudiant dans le consulat de France compétent, ce qui leur donne droit automatiquement à leur arrivée en France à une carte de séjour d'étudiant.

La loi du 11 mai 1998 a permis aux étudiants d'exercer à mi temps une activité salariée, et ce dès la première année, afin de payer leurs études. De plus un titre de séjour nouveau de chercheur a été créé pour faciliter les échanges inter-universitaires.

Cette voie nous parait plus féconde que d'encourager les universités ou les étudiants étrangers à violer nos lois. La France pourrait d'ailleurs dans les années à venir augmenter considérablement ses capacités d'accueil d'étudiants étrangers, à condition que cette évolution se fasse avec l'accord des pays du Sud, et en harmonie avec leurs politiques de développement universitaire propre.

 



Existe-t-il un souverainisme de droite ou de gauche ?

Le mot de "souverainisme" a été emprunté à la vie politique québécoise et correspond mal à notre projet. Nous nous référons à deux notions plus précises : - la souveraineté nationale qui fait des nations des sujets libres de droit international, qui fonde leur liberté d'action, qui permet des transferts de compétences, toujours possibles, mais interdit les transferts de souveraineté. - la souveraineté populaire qui fait du citoyen le souverain et soumet donc au suffrage universel le choix de toute personne investie d'une autorité publique ce qui exclut l'attribution de compétences à des instances non élues.

Souverainisme de droite ou de gauche ? Les thèses de la souveraineté nationale et de la souveraineté populaire sont filles de la révolution française, même si la souveraineté nationale puise ses racines jusque chez jean Bodin. Traditionnellement, la droite se revendiquait de la souveraineté nationale d'abord, tandis que la gauche mettait en avant la souveraineté populaire. Le préambule de la Constitution de 1945 tente de dépasser ce dilemne en stipulant que "la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants". Cette dichotomie valait quand les deux camps étaient républicains. Aujourd'hui, les deux camps font face à une logique anti-républicaine, celle portée par le marché et la mondialisation libérale. C'est pourquoi la République nous parait le maître-mot de l'action politique et la citoyenneté le moteur du renouveau républicain que nous appelons de nos voeux.