COMMUNIQUE DE
Communiqué commun des Alternatifs, de la Coordination Nationale de la
Gauche Républicaine (CNGR), de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), du
Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale (MARS), du
Mouvement Républicain et Citoyen (M.R.C.), du Parti Communiste
Français (PCF), et des Verts.
Le gouvernement VILLEPIN-SARKOZY vient de décider la privatisation
partielle d’EDF. La libéralisation du marché de l’énergie au niveau européen
décidée à Barcelone en 2002 a conduit au changement du statut d’EDF. L’heure est
aujourd’hui, à l’ouverture du capital. Nous savons que les ouvertures de capital
débouchent toujours sur des privatisations, France Telecom ou Air France en sont
les meilleurs exemples.
Pour que les citoyens français puissent décider, en toute
transparence, de la politique énergétique, EDF doit rester un service public.
Seul un service 100% public garantit l’égal accès des usagers à l’électricité et
la péréquation tarifaire, la solidarité des régions répond aux besoins
économiques et humains du pays et pourrait à terme permettre une diversité
énergétique soucieuse des générations futures et respectueuses de
l’environnement.
Il faut donc une grande mobilisation politique et populaire pour
marquer un coup d’arrêt à l’entreprise de liquidation des services publics d’une
Droite qui veut céder les biens de la Nation aux appétits financiers, et tout
marchandiser.
C’est pourquoi, les Alternatifs, la Coordination Nationale de la
Gauche Républicaine (CNGR), la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), le
Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale (MARS), le
Mouvement Républicain et Citoyen (M.R.C.), le Parti Communiste Français
(PCF), et les Verts, réunis au siège du PCF à Paris ce jour, sont déterminés à
s’opposer ensemble, avec les salariés et les usagers d’EDF, à cette
privatisation, et à défendre la re-nationalisation
d’EDF.
Il faut d’urgence enrayer ce processus de bradage et nous appelons
l’ensemble des citoyens à :
- se mobiliser pour la réussite de la journée d’action unitaire des
salariés de l’entreprise le 8
novembre
- participer à un meeting de la Gauche à la mutualité le 8
novembre à 20h pour la défense d’EDF 100% publique et du
Service Public en
général
- répondre aux initiatives locales de protestation et de
mobilisationdes organisations politiques, syndicales, associatives, notamment sur
les sites EDF
- appeler leurs élus à prendre position dans leurs assemblées
locales,départementales et régionales
Ces initiatives doivent converger vers une réussite massive de la
grande mobilisation du 19 novembre en faveur des Services
Publics, à l’initiative de la Fédération Nationale des Collectifs pour la
Défense et le Développement des Services
Publics.
Dominique de Villepin va peut-être pouvoir pousser un ouf de soulagement : la gauche peine à se rassembler pour contester la privatisation d'EDF, trois jours seulement après qu'elle a été rendue publique. Malgré de multiples et divers appels issus de ses rangs. Certes, toutes les formations de gauche et d'extrême gauche se retrouvent pour promettre un retour dans le giron public de l'entreprise en cas de succès en 2007. Mais hier, au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, manquaient les socialistes et les radicaux de gauche. Simple question de susceptibilité ? Pas sûr.
Dès lundi, à l'annonce de l'ouverture du capital d'EDF, Marie-George Buffet avait exhorté les partis de l'ex-gauche plurielle (PS, Verts, chevènementistes du MRC et PRG) ainsi que la LCR à «très rapidement organiser la riposte». Le soir même, la secrétaire nationale du PCF proposait une réunion à Fabien. Mardi, François Hollande lui confirmait par courrier que le PS «est prêt à participer à toute initiative collective pour marquer son opposition à la décision de l'actuel gouvernement». A l'instar de tous les ténors socialistes, tel Laurent Fabius, le numéro 1 du PS fustige «une erreur stratégique majeure» et s'engage, «en cas de retour aux responsabilités, à faire revenir EDF à 100 % dans le domaine public». Son ex-numéro 2 a carrément promis une «renationalisation». A trois semaines du congrès socialiste du Mans, voilà quelques mots susceptibles de réchauffer les coeurs militants...
La faute au fax. Mais patatras! Chargé des relations extérieures du PS, Daniel Vaillant a refusé, toujours mardi, de se rendre à la rencontre organisée par le PCF. «C'est une réunion qui ressemble à une convocation où on ne sait même pas qui il y aura», peste l'ancien ministre de l'Intérieur. «Ce n'est pas une convocation mais une invitation», a répliqué hier le communiste Jean-François Gau, chargé des relations avec les autres partis de gauche. Alors, ombrageux le PS ? «Nous avons reçu le fax le lundi soir sur le fax général, nous l'avons découvert le lendemain», dit-on au PS comme pour se dédouaner.
L'explication du boycott socialiste est sans doute à chercher ailleurs, plus précisément dans la présence de la LCR à la réunion d'hier. Juste avant la journée d'action du 4 octobre, qui avait réuni un million de personnes dans les rues, le PS avait signé un communiqué commun avec le PCF et les Verts mais aussi fait rarissime avec les trotskistes de la LCR. La droite avait sauté sur l'occasion pour lui reprocher de «courir» après les gauchistes. Un procès que Lionel Jospin est aussi prêt à instruire puisque, dans son livre, le Monde comme je le vois, il exhorte ses camarades à ne pas céder «à la pression de l'extrême gauche et de ses compagnons de route».
Meeting. L'ensemble des partis de gauche réunis hier PCF, Verts, MRC, LCR, Alternatifs, Mars et Gauche républicaine (1) ont regretté l'absence du PS : «Il faut qu'il soit présent dans la riposte commune», a commenté Yann Wehrling, le secrétaire national des Verts. Pour raccrocher les wagons, il s'agit maintenant, comme on le dit au PCF, de «mettre au courant» le PS des initiatives arrêtées hier. Les communistes vont ainsi tenter de reprendre langue avec leurs partenaires de la rue de Solférino pour les inviter à un meeting le 8 novembre à la Mutualité, à Paris, au soir de la journée d'actions et de grève lancée par la CGT. Le cartel des sept formations appelle aussi à participer à une manifestation le 19 novembre, à Paris. Il s'agit d'une mobilisation organisée par les collectifs de défense des services publics, créés en mars dans la Creuse... là même où François Hollande avait été accueilli par des boules de neige lors d'un défilé pour la sauvegarde des services publics en zones rurales. Mot d'ordre général : «Le retour d'EDF dans le secteur public en cas de victoire de la gauche en 2007.»
Plus encore que les partis, le mouvement syndical est, lui, carrément divisé. Seule FO suit la CGT, majoritaire chez EDF, dans ses initiatives. La CFDT «n'appelle à rien», explique Patrick Pierron, secrétaire général de sa fédération Chimie-Energie,. «Quant aux appels des partis politiques, nous aurions préféré les entendre en juillet 2004, poursuit-il, lorsque le Parlement a décidé de l'ouverture du capital, contre l'avis des syndicats.» Hier, l'Unsa a annoncé qu'elle ne participera pas aux «actions proposées par la CGT». Villepin peut souffler.
(1) Les deux dernières formations sont issues de scissions avec les chevènementistes.
Le débat européen a échappé aux élites. Le pays se l’est approprié à partir de la question nationale. La campagne référendaire a été un saisissant révélateur de l’état de la nation. Le caractère binaire de la question posée à nos concitoyens a fait éclater l’offre politique, structurée ces dernières années par le possible présenté comme imposé par Bruxelles, pour libérer une discussion intense et riche sur le souhaitable en Europe, et donc en France. Cette renationalisation a éclairé la centralité que le politique conserve aux yeux du pays; elle a également illustré l’écart grandissant entre gouvernants et gouvernés.
Les chefs d’Etats européens se sont réunis pour
rien.
Moins de six mois après le vote franc et massif du 29 mai
dans notre pays, le refus hollandais, et la dérobade des gouvernants dans
d’autres pays, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Hampton font comme
si rien ne s’était passé !
Alors que le sommet de Hampton, comme chaque rendez-vous européen depuis le 29 mai, devrait être l’occasion de tirer les conséquences des votes populaires de défiance à l’égard de l’Europe libérale intégrée, les chefs d’Etat et de gouvernement sont bien décidés à ne rien aborder du fond des dossiers européens !
SNCF - Une
loi veut mettre fin au monopole dans l'entretien des nouvelles
lignes.
par Cédric MATHIOT
LIBERATION
: vendredi 21 octobre 2005
La privatisation de la SNCF commence sur
un petit bout de voie ferrée. Le sénat a voté, dans la nuit de mardi à mercredi,
en urgence, une loi qui devrait permettre de
déposséder la SNCF de la
maintenance des voies pour la première fois en France. La loi «sur la sécurité
et le développement des transports» - qui va maintenant être
soumise
aux députés - est un texte fourre-tout, qui prévoit notamment
l'ouverture du fret ferroviaire domestique à la concurrence. Mais on trouve
aussi, au registre du ferroviaire,
un article prévoyant de priver le
Réseau ferré de France (RFF, propriétaire du réseau ferroviaire national) de son
monopole dans la maîtrise d'ouvrage des voies nouvelles.
25 octobre 2005
Laurent Fabius répond aux questions de Fernand Tavarès sur France 3, au cours de l’émission "Questions au gouvernement".