INFO COURRIEL
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Photos du point de distribution du MRC et de ses militants le 4 octobre à Paris

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Point de vue

Avec la Turquie, l'Europe renonce, par Robert Badinter

LE MONDE | 13.10.05 | 14h03  •  Mis à jour le 13.10.05 | 14h03



Que le ministre britannique des affaires étrangères, Jack Straw, triomphe est légitime. L'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie marque la victoire de la diplomatie anglaise, appuyée par le renfort téléphonique de Mme Condoleezza Rice. Ont disparu : les conditions ultimes que paraissait vouloir imposer, encore au mois d'août, le gouvernement français, c'est-à-dire la reconnaissance préalable de la République de Chypre et du génocide arménien par la Turquie. La moindre des choses à exiger d'un candidat à l'Union, c'est qu'il admette l'existence de tous les Etats membres de celle-ci. Et reconnaître la vérité historique, aussi cruelle soit-elle, est une exigence de la conscience européenne.

 
La suite : http://mrc92.free.fr/INFO-COURRIEL/11-Point de vue Avec la Turquie- l_Europe renonce -BADINTER.doc
 
Quatre sondages pouvant vous être utile pour connaitre l'état de l'opinion
 
La suite : http://mrc92.free.fr/INFO-COURRIEL/12-Sondage avis sur les syndicats francais.pdf
La suite : http://mrc92.free.fr/INFO-COURRIEL/13-Sondage modele social francais.pdf
La suite : http://mrc92.free.fr/INFO-COURRIEL/14-Sondage vos valeurs dans la societe-.pdf
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La Commission européenne lance un Plan D comme Démocratie, Dialogue et Débat
 
La Commission européenne a lancé aujourd’hui son Plan D (comme Démocratie, Dialogue et Débat). Ce Plan D pose les bases du dialogue approfondi sur l’avenir de l’Europe qui doit avoir lieu dans les mois à venir. À la suite du «non» français et néerlandais à la Constitution européenne, les chefs d’État et de gouvernement ont en effet appelé à une «période de réflexion», qui doit permettre l’organisation d’un vaste débat dans chaque État membre. Si, en dernier ressort, il incombe aux gouvernements nationaux de faire progresser leurs débats nationaux respectifs, la Commission a un rôle clé de facilitateur à jouer. Son Plan D – comme Démocratie, Dialogue et Débat – établit donc un cadre censé permettre la conduite, via les gouvernements nationaux, d'un débat sur l'avenir de l'Europe étendu aux vingt-cinq États membres. L’objectif déclaré est la réalisation d’un nouveau consensus sur les politiques qu’il convient de mener afin de rendre l’Europe en mesure de relever les défis du 21e siècle. 
 
Lançant aujourd’hui le Plan D, Mme Margot Wallström, vice-présidente de la Commission chargée des relations institutionnelles et de la stratégie de communication, a déclaré: «Le Plan D est conçu comme un exercice de débat, de dialogue et d’écoute. C’est un moyen de mobiliser les idées politiques pour provoquer le changement. Confrontés aux défis de la mondialisation, nos concitoyens posent de difficiles questions sur la sécurité de l’emploi et les retraites, sur les migrations et les niveaux de vie. L’Europe doit se renouveler, de manière à être partie intégrante de la solution. Le Plan D vise à injecter plus de démocratie dans l’Union européenne, à favoriser un vaste débat public et à permettre la réalisation d’un nouveau consensus sur la direction future de l’UE. Il incombe désormais aux États membres de faire vivre ce processus. J’en appelle aujourd’hui aux gouvernements nationaux: qu’ils saisissent cette opportunité, qu’ils impulsent le débat et qu’ils agissent comme moteur du changement au niveau européen.» 
 
Éléments clés du Plan D
 
     Stimuler le débat
 
Tous les États membres se sont engagés à mener de vastes débats nationaux sur l’avenir de l’Europe.  Le rôle de la Commission est ici d’aider à leur organisation, plutôt que de se substituer aux États membres dans cette tâche.
 
     Le processus de retour d’information
 
La Commission structurera le processus de retour d’information. Un premier feedback sur les débats nationaux devrait avoir lieu en avril 2006. Une conférence européenne sur l’avenir de l’Europe sera ensuite organisée le 9 mai 2006, l’objectif étant de permettre aux participants de tirer ensemble les principales conclusions des débats.
 
     Grandes initiatives visant à renforcer le dialogue
 
Au niveau européen, la Commission propose treize initiatives spécifiques, en vue de favoriser et d’élargir le débat public, de promouvoir la participation citoyenne et d’instaurer un véritable dialogue sur les politiques européennes. La Commission cherchera à travailler en étroite coopération avec le Parlement européen et les organes de l’Union européenne. Parmi ces actions sont notamment prévus une série intensive de visites des commissaires dans les États membres, l’appui aux projets des citoyens européens, un effort de plus grande ouverture des travaux du Conseil, un renforcement de la présence des commissaires dans les parlements nationaux, la mise en place d’un réseau d’«ambassadeurs de la bonne volonté européenne» dont la mission sera de promouvoir le débat européen et un soutien renouvelé aux projets visant à accroître la participation électorale.
 
  Texte complet sous réf.IP/05/1272 sur : http://europa.eu.int/comm/press_room/index.htm
 
 
NOTA : Si vous souhaitez recevoir le texte complet du Plan D, merci de nous adresser votre demande par    mail ou par fax.
 

 
Les archives de l'Humanité

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événement
La gauche en manif

Ils sont venus, ils sont tous là ! Les forces politiques de gauche - quatre d’entre elles (PC, PS, Verts, LCR), avaient signé un appel commun à manifester - étaient largement présentes dans le cortège parisien entre République et Bastille. Plusieurs d’entre elles avaient organisé le long du défilé des points de rendez-vous animés par des groupes de militants qui distribuaient leurs tracts. Tandis que le député socialiste des Landes Henri Emmanuelli avait décidé de prendre place dans le défilé, Jean-Luc Mélenchon et ses amis de Pour une république sociale s’étaient positionnés face au Cirque d’Hiver. Non loin de là, les militants de l’Appel du 29 mai (ex-Appel des 200) distribuaient leurs invitations au meeting contre le retour de la circulaire Bolkestein, pour le 10 octobre à la Mutualité. Au-delà, la banderole de Lutte ouvrière réclamait « une contre-offensive du monde du travail ».

Un peu plus loin sur le parcours, ce sont les diffuseurs de Rouge, le journal de la LCR qui haranguaient les manifestants. Sous son ballon, le MRC de Jean-Pierre Chevènement appelait à « refonder la gauche ». Dénonçant « une politique de droite, libérale et conservatrice », les députés des Verts, Noël Mamère, Yves Contassot et Martine Billard avec leur secrétaire national Yan Wehrling s’étaient installés place de la Bastille. C’est là aussi qu’était, un peu plus loin, le point de ralliement des militants communistes. Un tract saluant « la dynamique populaire pour résister et construire » en main, ils accueillaient les manifestants en compagnie de Marie-George Buffet et des députés communistes ceints de leurs écharpes.

Ceux-ci avaient en effet décidé de « sécher » l’ouverture de la session parlementaire pour participer aux cortèges, laissant au président du groupe, Alain Bocquet, le soin d’interpeller le gouvernement avant de rejoindre à son tour le défilé. Pour Claude, directeur d’école qui porte un badge de la FSU, « c’est la moindre des choses que la gauche soit présente. C’est intéressant ce qui se passe, cette union nouvelle qui se construit. Espérons que ce sera vraiment à gauche ». Clotilde, salariée de la fonction publique territoriale, non syndiquée estime « qu’il est normal que la gauche soit avec les syndicats. Mais, ajoute la jeune femme, le message des manifestants, c’est à la droite qu’il s’adresse. »

Olivier Mayer

5/10/2005

 
Santé : les projets français à l'aune américaine
 
De retour d'un voyage d'études et d'informations aux Etats-Unis, notamment en Californie, où il a pu constater les difficultés de mise en place d'un dossier médical, Jean de Kervasdoué, ancien directeur des Hôpitaux et économiste, critique sévèrement le projet du DMP tel qu'il est envisagé par le gouvernement français. Il doute de sa réalisation à l'horizon 2007 et des économies prévues.
 
par Jean de Kervasdoué*
 
 
AUX ETATS-UNIS, chaque année, 98 000 personnes décèdent prématurément du fait d'erreurs médicales.
 
Deux millions d'Américains au moins sont annuellement victimes d'accidents pharmaceutiques car plusieurs autres études donnent des chiffres plus alarmants encore : environ 20 % des patients sous traitement souffriraient de complications médicamenteuses, pourtant pour 13 % d'entre eux, il existait déjà dans leur dossier une contre-indication explicite à l'un ou
l'autre des médicaments prescrits.
 
Chaque Américain reçoit en moyenne 5,2 médicaments par an (14 en France), mais statistiquement, un médecin clinicien pris au hasard ignore tout de deux de ces cinq médicaments. Bien entendu, cela ne veut pas dire que les médecins d'outre-Atlantique ne connaissent pas ce qu'ils prescrivent, mais que les patients consultent plusieurs médecins de plus en plus spécialisés
et les uns ne connaissent pas toujours ce que prescrivent les autres.
 
La suite : http://mrc92.free.fr/INFO-COURRIEL/16-Le DMP_ une catastrophe annoncee.txt
 
Les opinions européennes expriment leur insatisfaction envers l'Union
 
LE MONDE | 03.10.05 | 14h09  •  Mis à jour le 03.10.05 | 14h09   BRUXELLES de notre bureau européen

Comme l'ont montré, en France et aux Pays-Bas, les résultats négatifs des consultations sur la Constitution européenne, l'Europe suscite beaucoup de méfiance dans les opinions publiques de plusieurs pays. Une enquête de la Sofres, menée pour Arte du 24 août au 5 septembre dans cinq des six grands Etats de l'Union, confirme que nombre de citoyens ne sont pas convaincus des bienfaits de l'Europe et que les catégories populaires le sont moins que les cadres moyens et supérieurs. Les Espagnols apparaissent comme les plus europhiles, les Français comme les plus europhobes. Le sondage a été réalisé auprès d'échantillons de 950 à 1 000 personnes, choisies selon la méthode des quotas (France, Espagne) ou par méthode aléatoire (Allemagne, Grande-Bretagne, Pologne).
 
La suite : http://mrc92.free.fr/INFO-COURRIEL/17-Image de l_europe.txt
 

Bruxelles recommande la baisse des salaires pour contrer la panne de croissance

La croissance en zone euro pourrait n'atteindre que 1,2 % en 2005, selon la Commission. Une baisse de 4 % des salaires générerait 1 % de croissance dans la zone euro.

Un nouveau pessimisme souffle sur les prévisions de croissance pour la zone euro. Selon le rapport trimestriel de la Commission européenne, publié hier, la croissance économique de la zone pourrait n'atteindre que 1,2 % en 2005, si elle reste sur son rythme actuel. Jusqu'à présent, la Commission soutenait que la croissance s'élèverait à 1,6 %. Cette nouvelle projection se rapproche des prévisions des autres institutions internationales et des analystes financiers : le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 1,2 %, la Banque centrale européenne (BCE) et l'OCDE de 1,3 %. Bruxelles a également revu à la baisse la croissance du premier trimestre, à 0,4 %, contre 0,5 % précédemment
La Commission estime que le maintien de prix élevés du pétrole fait peser un risque important sur la croissance de la zone euro. Selon le rapport, le maintien d'un prix supérieur à 60 dollars entraînerait "une perte de croissance de 0,4 point de PIB la première année et de 0,2 point la deuxième année". La Commission a profité de l'annonce de ces mauvais chiffres pour réaffirmer l'importance des réformes à conduire. Bruxelles estime notamment que les salaires devraient être revus à la baisse (à hauteur de 3,7 %), afin de gagner 1 % de croissance dans la zone euro.

Un objectif.

La Commission prend néanmoins garde d'expliquer que le "choc salarial" initial serait rattrapé en quelques années, grâce aux augmentations autorisées par la croissance retrouvée. Il n'est pas certain, pour autant, qu'une telle politique soit très populaire dans la France post-référendaire ou dans l'Allemagne post-électorale. Le directeur général en charge des affaires économiques, Klaus Regling, souligne pourtant qu'il ne s'agit pas, pour lui, d'une simple hypothèse de travail, mais bel et bien d'un "objectif" que doit se fixer l'Union européenne, ou à tout le moins la zone euro.

La Commission a en outre souligné hier que la flambée des prix de l'énergie entraînerait une augmentation de l'inflation : celle-ci a accéléré à 2,5 % sur un an en septembre dans la zone euro, après 2,2 % en août, nourrie principalement par la flambée des prix du pétrole. Elle s'élève ainsi nettement au-dessus de l'objectif de 2 % de la BCE. Pourtant, la BCE a choisi de laisser son taux directeur inchangé à 2 %, à l'issue de sa réunion mensuelle de politique monétaire, tenue également hier. Le taux de la BCE n'a pas été modifié depuis juin 2003, malgré le regain de tensions sur le front de l'inflation. Le président de l'institution, Jean-Claude Trichet, a lui-même mis en garde contre la multiplication de risques inflationnistes liés notamment au pétrole cher, qui exige une "grande vigilance".

À noter enfin que le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a de son côté fustigé le recours de certains États européens (en particulier la Grèce) aux services de banques d'affaires pour habiller leurs comptes et dissimuler l'ampleur réelle de leur déficit public, comme le rapportait hier le Financial Times.

La Tribune  - Grégoire Pinson, à Bruxelles et Céline About


BOLKESTEIN : UNE CLARIFICATION POLITIQUE

par Raoul Marc JENNAR   URFIG

Contrairement à ce que laisse entendre un message démobilisateur évoquant des «questions de procédure», ce qui s’est passé le mardi 4 octobre au Parlement européen, en commission du marché intérieur, est d’une importance politique certaine.

La commission devait procéder à des votes. Le premier devait porter sur le rejet de la proposition Bolkestein. S’il n’obtenait pas de majorité, les votes auraient alors porté sur les amendements au texte.

Dans cette perspective, des amendements de compromis avaient été élaborés entre représentants de tous les groupes politiques. Ils atténuaient fortement le champ d’application de la directive (en excluant, notamment, les services publics et les services éducatifs, culturels, environnementaux et de santé) et remplaçaient le principe du pays d’origine (PPO) par un dispositif, certes insatisfaisant à mes yeux, mais moins nocif que le PPO.

Alors que ces amendements prenaient en compte certaines propositions de parlementaires de droite qui s’étaient exprimé dans ce sens, les partis de droite ont décidé de faire taire ces velléités de modifier substantiellement la proposition Bolkestein et ils ont tenté un coup de force. Ils ont déposé la veille de la réunion des amendements au nom des groupes parlementaires du PPE (dans lequel se trouve l’UMP), des Libéraux (dans lequel se trouve l’UDF) et de l’UEN (dans lequel se trouvent des élus d’extrême-droite de différents pays). Ces amendements, tout en faisant croire à des modifications de fond, visent à protéger le principe du pays d’origine et à empêcher toute limitation du champ d’application de ce principe.

 

Ils ont été déposés alors qu’ils n’avaient pu être examinés. Très logiquement, le président de la commission du marché intérieur, avec le soutien des élus de gauche, a constaté que cette initiative remettait en cause les compromis intervenus et qu’il était impossible de procéder aux votes prévus. Ceux-ci sont reportés au 22 novembre (et non le 21 comme annoncé par certains).

Trois leçons à tirer de cet épisode :

1.       la pression des citoyens sur les élus produit ses effets et la gauche manifeste sa vigilance ;

2.       la droite jette le masque : elle renie ses propos sur la nécessité de « remettre à plat » la directive et n’hésite pas à s’allier avec l’extrême-droite pour présenter des amendements qui ne changent rien, mais font croire à un changement ;

3.       conséquence heureuse de ce report : le texte sera adopté par le Parlement en janvier (en première lecture). Il sera ensuite soumis au Conseil des Ministres. Celui-ci ne sera plus, alors, présidé par la Grande-Bretagne qui avait inscrit l’adoption de la proposition Bolkestein telle qu’elle comme une des grandes priorités de sa présidence.

Plus que jamais, la pression sur les parlementaires européens s’impose !

 

 
Politique industrielle : Bruxelles critique l'ingérence des Etats
compétitivité La Commission européenne juge que le président français dénature sa position dans l'affaire Hewlett-Packard.

Pierre Avril   LE FIGARO
[05 octobre 2005]

LA PARTIE de ping-pong engagée il y a deux semaines entre la France et la Commission européenne sur le dossier Hewlett-Packard a connu hier un rebondissement inattendu. Cette fois, l'échange a frôlé l'incident diplomatique.

A l'issue d'une rencontre avec le numéro italien Silvio Berlusconi, Jacques Chirac a de nouveau reproché à Bruxelles de ne pas «s'impliquer» dans la restructuration du géant informatique qui conduira à la suppression de 6 000 emplois en Europe, dont 1 240 en France.

«Ce n'est pas normal», a ajouté le président de la République, et c'est «l'une des raisons qui expliquent le désaveu actuel de l'Europe».

Réplique, une heure plus tard, de la Commission : «C'est plutôt le contraire.» «Nous nous sommes mis en contact immédiatement avec les autorités françaises», a expliqué le porte-parole du commissaire aux affaires sociales, Vladimir Spidla, avant de rappeler les initiatives prises par ses services : proposition de rencontre avec les syndicats d'HP et réaménagement du fonds social européen afin d'atténuer l'impact des licenciements.

L'Europe est «attachée» au secteur industriel

Plus incisif encore, c'est le président de la Commission lui-même, José Manuel Barroso, qui a critiqué «ceux qui veulent attribuer aux institutions européennes un rôle de bouc émissaire».

Il a appelé les dirigeants des vingt-cinq, «face aux défis qui sont les nôtres, à faire preuve d'engagement européen», a rapporté son porte-parole, Françoise Le Bail. Une lance qui vise directement le chef de l'Etat.

Cette sortie, plutôt inhabituelle dans la bouche de Barroso, était également dictée par d'autres critiques françaises, relatives cette fois à la gestion, par Bruxelles, des négociations commerciales de l'OMC. «La Commission, qui évolue de concession en concession, ne donne pas le sentiment de défendre l'intérêt européen», avait déclaré le président de la République, en référence au volet agricole. Toujours en présence de Silvio Berlusconi.

Déficit de compétitivité

D'ordinaire réservée, Bruxelles n'a pas supporté, cette fois, les reproches du chef de l'Etat. La Commission fait remarquer qu'elle s'est entretenue du dossier Hewlett-Packard avec le ministre délégué aux Affaires européennes, Catherine Colonna.

L'institution souligne que ce sont les Etats membres qui, lors des négociations budgétaires, avaient refusé d'allouer 7 milliards d'euros à un «fonds d'ajustement à la mondialisation» proposé par l'exécutif.

S'agissant de l'OMC, elle rappelle que lors du sommet du G 8, en juillet dernier, face aux attaques du premier ministre Tony Blair, Barroso avait fait cause commune avec Chirac sur le dossier agricole, défendant l'accord de 2002 sur la PAC. «Nous n'avons jamais eu l'intention de faire des concessions unilatérales», se défend la Commission.

Cet échange marque une nouvelle étape dans le conflit opposant la France à la Commission, jusqu'alors centré sur le dossier Hewlett-Packard.

Paris demandait à l'exécutif européen d'intervenir. Ce dernier répliquait en expliquant qu'il n'avait pas les compétences pour interdire des licenciements. Bruxelles craignait d'être instrumentalisée à des fins de politique intérieure, sans oser le dire publiquement.

Cet épisode rappelle celui de la directive Bolkestein, lorsque, en pleine campagne sur le référendum, Jacques Chirac avait demandé à José Manuel Barroso de «remettre à plat» le texte sur la libéralisation des services, chaudement défendu par la Commission.

Au printemps dernier, Barroso avait cédé aux demandes du chef de l'Etat. Cette fois, il a voulu lui tenir tête.


La France europhobe
LE MONDE | 03.10.05 | 14h09  •  Mis à jour le 03.10.05 | 14h09
 

Le rejet par les électeurs français, lors du référendum du 29 mai, du projet de Constitution européenne et, au-delà, le coup d'arrêt porté à la construction européenne sont tout sauf un accident. Le sondage-choc réalisé par la Sofres dans cinq pays de l'Union pour Arte et rendu public par la chaîne franco-allemande, mardi 4 octobre, en apporte une impressionnante confirmation.
 
En France, mais aussi en Allemagne et en Grande-Bretagne, ou encore dans un pays comme la Pologne entré dans l'Union il y a dix-huit mois seulement, c'est désormais un lourd sentiment de doute ­ - de défiance même - ­, qui prédomine à l'égard de l'Europe. A l'exception de l'Espagne, dont la solide europhilie est à la mesure des bienfaits que ce pays a tirés de son adhésion depuis une vingtaine d'années, l'Europe ne rassure plus et fait encore moins rêver. Elle inquiète.
 
C'est particulièrement vrai pour l'opinion publique française. Longtemps l'Europe y a été ­ - au moins de façon diffuse et souvent avec assurance ­ - considérée comme "l'avenir de la France", comme son espace naturel de développement, comme le levier de sa modernisation et de son ouverture sur le monde après la disparition de son empire colonial. Pendant un demi-siècle, du général de Gaulle à François Mitterrand, en passant par Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing, chacun s'était employé à en convaincre les Français.
 
Ce ressort, à l'évidence, est cassé. Certes, l'Europe reste associée à l'idée de la "liberté de voyager, d'étudier et de travailler partout en Europe" (pour 52 % des Français), à celle de la "paix" (46 %) ou de la "diversité culturelle" (35 %). Pour bien peu, en revanche, elle est synonyme de "démocratie" (24 %), de "prospérité économique" (17 %) ou de "protection sociale" (15 %).
 
Pire encore, dans un pays fondateur ­ et à bien des égards inspirateur ­ de la Communauté puis de l'Union, le bilan de l'aventure européenne apparaît, à ce jour, lourdement négatif. Il se trouve une majorité relative de Français pour considérer que l'appartenance à l'Europe fait de la France un "pays moins prospère" (43 %, contre 29 % qui estiment qu'elle est "plus prospère"). De façon encore plus saisissante puisqu'il s'agit d'un record d'Europe, 41 % de nos concitoyens (et jusqu'à 58 % des ouvriers) ont le sentiment de "vivre moins bien" du fait de l'Europe, contre 22 % qui estiment "vivre mieux" grâce à elle.
 
Rudes constats ! Et redoutables défis pour une Europe en berne et une France en panne de projet. Tout, en effet, est aujourd'hui à reconstruire : la confiance dans la construction européenne, l'aptitude de l'Union à proposer un projet collectif à ses membres, sa capacité à convaincre ses citoyens qu'elle reste, au XXIe siècle, la condition de la prospérité collective. A ne pas s'atteler d'urgence à cette tâche, les hommes politiques européens ­ mais surtout les Français, toujours prompts à se défausser sur Bruxelles de leur propre impuissance ­, manqueraient à leur responsabilité historique.
 
Article paru dans l'édition du 04.10.05