04/07/2007 20:40
PARIS (AFP) - Des élus socialistes, dont
plusieurs partisans de Ségolène Royal, ont décidé de se lancer sans attendre
dans la rénovation du parti, estimant que le processus proposé par la
direction "n'est pas à la hauteur de l'enjeu".
"Le Parti du mouvement ne doit pas devenir aujourd'hui une machine à broyer
les énergies neuves, comme l'issue du dernier Conseil national, plus que
décevant, peut le laisser craindre", écrivent dans un communiqué plusieurs
élus du parti, dont les députés Gaëtan Gorce, Arnaud Montebourg, Manuel
Valls, Christian Paul, Patrick Bloche, Patricia Adam, Christophe Caresche,
le maire de Bondy Gilbert Roger..."Pour combattre les idées claires de la
droite dure, le PS ne saurait se contenter d'idées floues, de vieilles
recettes", ajoutent-ils, refusant "la tentation dominante" de l'immobilisme
et défendant "une transformation profonde" du parti.
Pour eux, "le processus proposé par la direction n'est pas à la hauteur de
l'enjeu": "réplique pure et simple de la méthode déjà proposée en 2002", il
risque d'amener aux "mêmes funestes résultats" en 2012 qu'en 2007.
"C'est d'un changement beaucoup plus radical et beaucoup plus profond que
nous avons besoin", affirment-ils.
Pour ce faire, il faut que "tous ceux qui en ont assez des querelles de
personnes, des luttes de clans et des ambitions présidentielles se
rassemblent, non pour fonder un énième courant ou une énième sensibilité
mais pour ouvrir un dialogue franc, approfondi, sans tabou ni a priori, sur
les causes de nos défaites et sur les moyens d'y répondre".
"Il faut changer de méthode pour changer le fond", a précisé à l'AFP Gaëtan
Gorce, qui craint que le parti n'organise qu'un débat "personnalisé et
instrumentalisé par les luttes de clans". Et si la direction du parti ne lui
"inspire pas confiance", il affirme qu'il ne s'agit en rien d'un procès de
personne contre François Hollande, à qui il reproche d'être "la clef de
voûte d'un système" qui n'a pas de capacité à "changer rapidement".
Les signataires ont donc décidé d'entamer dès maintenant "un véritable
travail de rénovation" et invitent à un premier débat le 20 juillet à Evry
(Essonne).