Pour une politique de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre

Le gouvernement Raffarin et le Parlement ont fixé pour objectif la réduction d'un facteur 4 de nos rejets de Gaz à Effet de Serre d'ici à 2050. C'est un objectif très ambitieux sur lequel il semble exister un consensus entre les différents acteurs politiques mais qui n'a pas, jusqu'à maintenant, donné lieu à des propositions concrètes. On peut espérer que le " Grenelle de l'Environnement " qui aura lieu en automne 2007 à la demande du Président de la République débouchera sur de telles propositions. Nous souhaitons que les idées développées dans notre document complet http://www.sauvonsleclimat.org/documents-pdf/SLC-propositions.pdf et résumées ici contribuent utilement à cet objectif.
 
Nous proposons une clarification des enjeux, des institutions au rôle mieux définis, des actions et des axes de recherche prioritaires.

Des confusions et comment les éviter

Des institutions au rôle mieux défini

Il nous paraît nécessaire, soit de redéfinir fondamentalement les objectifs de l'ADEME, soit, si cela n'est pas possible, de créer une agence spécifiquement chargée de proposer les instruments nécessaires pour mener une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre aussi efficace que possible. Cette agence devrait être le bras armé du ministère en charge du changement climatique aux plans national, européen et international.
 
Sur le plan européen, le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables devra être plus présent et plus fort qu'il n'a été. Les désaccords entre pays européens sur la question du nucléaire empêchent la mise sur pied d'une véritable politique énergétique européenne. L'UE devrait fixer des objectifs de réduction des émissions en termes de trajectoires convergeant à la même valeur d'émissions par tête pour tous les états européens, laissant aux Etats le soin de définir leur stratégie pour les atteindre.
 
Sur le plan international, le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables devra défendre l'éligibilité du nucléaire aux mécanismes de Développement Propre et, pour aider à l'électrification des pays en voie de développement, participer de façon intensive au projet " le solaire pour le développement ".
 

Propositions d'actions

Selon les cas, on peut promouvoir les actions susceptibles de limiter les émissions de CO2 par des subventions ou par la réglementation, ou décourager les actions émettrices de CO2 par des taxes. Le niveau des taxes et subventions devra être tel que l'usage des combustibles fossiles pour l'action envisagée ne soit plus justifiée économiquement. Les actions les moins onéreuses sont à encourager en priorité. En nous inspirant du critère d'optimisation du coût de la tonne de carbone évité, nous proposons les actions suivantes :

tant que le captage-stockage du CO2 n'est pas assuré, la proportion de la production électrique assurée par des centrales à gaz, fioul ou charbon ne doit pas augmenter, mais doit, au contraire, diminuer. Les principales voies à explorer nous semblent devoir être :
    -La réduction des besoins de pointe par des politiques tarifaires appropriées.
    -La construction d'un deuxième EPR aussi tôt que possible pour faire face à une demande croissante d'électricité liée, entre autres, aux importantes possibilités de substitution de l'électricité à l'usage des combustibles.
    -L'utilisation en semi-base des centrales nucléaires déjà largement amorties.
    -Le développement du stockage de l'électricité par pompage (STEP) et en tirant parti des batteries qui équiperaient les voitures hybrides à batteries rechargeables.

 des solutions adaptées existent ou pourraient être facilement développées :
            - combustible biomasse utilisé dans les réseaux de chaleur.
            - chauffage au bois.
            -pompes à chaleur.
            -chauffage électrique avec effacement aux heures de pointe, quand le contenu carbone de l'électricité devient important.
            -chauffage et eau chaude solaire associé à un chauffage électrique avec effacement.
            -amélioration de l'isolation du bâti, surtout là où une solution utilisant des combustibles fossiles est maintenue.
 

            -Par la réduction de vitesse
 
            -Par la généralisation du ferroutage avec traction électrique et le développement du fluvial grand gabarit.
 
            -Par le développement des transports en communs électriques.
 
            -Par l'extension des voitures individuelles électriques ou hybrides-électriques avec échange standard des batteries vides par des pleines dans les stations service.
 
           -Plutôt que produire des bio-carburants de première génération, utiliser la biomasse pour produire de la chaleur, ce qui est actuellement économiquement préférable. Par contre, développer les bio-carburants de deuxième génération fabriqués à partir de la plante entière, dans la mesure où des sols sont disponibles pour cet usage.
 

Propositions pour la R & D

Un certain nombre de secteurs de R&D doivent être privilégiés, en concertation avec les organismes compétents et les Académies. Pour notre part, nous citerons:

Des actions engagées qu'il convient de revisiter

dans le cas de la France, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques contribuent peu à la diminution des rejets de CO2. Les investissements dans ces domaines ne devraient pas être prioritaires Nous proposons, pour les nouvelles implantations, de supprimer la procédure d'obligation d'achat du courant éolien ou photovoltaïque. La poursuite d'un programme de construction d'éoliennes resterait possible sur une base d'engagement volontaire des consommateurs à acheter du courant éolien à son coût réel de production et de distribution. De même les usagers de l'électricité pourront continuer à s'équiper, à leurs frais, de systèmes photovoltaïques.
elle risque de rendre difficile la mise en œuvre de la stratégie de contrôle des émissions de CO2. Se pose les questions du financement des actions d'économie d'énergies fossiles, de celui de la recherche-développement et de l'engagement d'investissements lourds comme les réacteurs nucléaires.

Références: (1) Henri Prévot, " Trop de Pétrole " - Edition le Seuil.

 (2) http://www.sauvonsleclimat.org communiqué " Le solaire photovoltaïque au service du développement " de juillet 2005 3

Le collectif "Sauvons le climat " fondé en mai 2004, association loi 1901 depuis Décembre 2005, a pour ambition d’informer nos concitoyens, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Son manifeste a  été signé par plusieurs milliers de personnes.
La signature du manifeste et les adhésions sont possibles sur le site "http://www.sauvonsleclimat.org ".

-- Association Sauvons Le Climat (S L C)