PARIS (AFP) - Alors qu'il ne
s'est toujours pas déclaré officiellement candidat pour la prochaine
élection présidentielle, Jean-Pierre Chevènement a poursuivi son
itinéraire de campagne en exposant mardi ses idées sur la politique
familiale en général et le problème de la garde des jeunes enfants
en particulier.
S'adressant mardi aux journalistes - dont plusieurs représentantes
de la presse féminine - dans les locaux parisiens de République
Moderne, alors qu'il s'attache à rassembler autour d'un "pôle républicain"
pour se lancer dans la campagne présidentielle, Jean-Pierre Chevènement
a présenté le volet famille de son programme de futur candidat.
Après la Corse - il s'oppose farouchement au processus de Matignon
-, et l'Euro - il demande qu'on le réserve aux transactions bancaires
- c'est à la famille et aux enfants qu'il s'est intéressé.
"C'est un sujet très important du point de vue des femmes et de
l'avenir de notre pays à long terme", a-t-il affirmé, "il
s'agit de concilier deux objectifs pour les femmes: l'accès à la vie
professionnelle et le désir d'enfants".
Il traitait là d'un sujet très grand public qui devrait lui
permettre d'élargir son électorat potentiel. Jusque là en effet,
les sondages n'ont pas permis de constater un élan populaire pour sa
candidature.
Citant un nombre impressionnant de chiffres pour marquer sa très
bonne connaissance du dossier, Jean-Pierre Chevènement a décortiqué
la situation actuelle relevant surtout "le problème de la garde
de 2,2 millions de petits enfants de moins de 3 ans (qui) est un véritable
casse-tête pour les familles". Une situation, a-t-il fait
valoir, qui ne permet pas aux femmes d'avoir la vie professionnelle
qu'elles désirent et les fait hésiter à avoir plus d'enfants.
"Je fais des propositions", a continué Chevènement qui
a demandé que le nombre de places disponibles en crèches soit
augmenté de 50% pour passer de 200.000 places actuellement à 300.000
à l'horizon 2010. A plus court terme, il a préconisé l'embauche immédiate
de 50.000 assistantes maternelles agréées - à terme 100.000 - dont
le coût, évalué de 3 à 4 milliards de francs pourrait largement être
couvert par "l'excédent actuel de la branche famille de la sécurité
sociale, qui trouverait ainsi un usage conforme à sa vocation".
Ces mesures, et plusieurs autres qu'il a citées, devraient selon
lui permettre aux femmes d'avoir tous les enfants qu'elles désirent
tout en conservant une activité professionnelle et sans le souci de
trouver une solution pour garder les plus petits. "Cela réglera
le problème des retraites", a assuré Chevènement, et de plus,
"une société qui a des enfants est une société plus
dynamique, plus ouverte, plus généreuse".
Sur la politique familiale du gouvernement Jospin, l'ancien
ministre de l'Intérieur a concédé "une prise de conscience récente
et tardive, mais salubre" qu'il faut toutefois
"amplifier" car le choc démographique qu'il annonce aura
lieu "dans cinq ans". Chevènement a précisé que toutes
les idées qu'il avait développées sur ce sujet seraient réunies
"dans un petit livre blanc" publié "à la rentrée.